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En France, les armes à feu circulent légalement entre les chasseurs et les licenciés dans les clubs de tir, dont le nombre ne cesse d’augmenter depuis dix ans. Mais est-ce sans danger ? En mai 2021, dans une scierie des Cévennes, Valentin Marcone, 29 ans, abat froidement son patron et un collègue, s'enfuit et se rendra quatre jours plus tard. Introverti, le jeune homme était fasciné par les armes à feu et avait construit son propre centre de tir près de sa maison, où il détenait un véritable arsenal. Un arsenal légal, car il était inscrit dans un club de tir.

En 2021, la gendarmerie a été confrontée à 180 forcenés ou tireurs retranchés, un cas tous les deux jours, surtout après le confinement. Existe-t-il des contrôles ? Comment repérer les profils à risque ? Les armes à feu se banalisent, se vendent sur Internet, se promeuvent sur les réseaux sociaux. Quelles conséquences ?

Réglementation et Contrôles

La détention d'armes à feu en France est soumise à une réglementation stricte, visant à assurer la sécurité publique tout en permettant certaines activités légitimes. Voici quelques obligations et mesures de contrôle :

  • Obligation de bien se comporter : Certaines infractions entraînent automatiquement une inscription au FINIADA, conduisant au dessaisissement des armes et à l'interdiction d'en acheter. Le préfet peut également décider de cette inscription selon sa discrétion.
  • Les détenteurs d’armes sont la population la plus fichée de France : La loi permet de ficher leurs orientation sexuelle, religion, appartenance syndicale, opinions politiques lors des enquêtes administratives liées à la détention d’armes, pour le détenteur ainsi que pour ses proches !
  • Obligation d’autorisation administrative pour acheter et détenir une arme de poing (pistolet ou revolver) moderne, ou ancienne désignée dangereuse par l’État, à cartouche métallique, ainsi que certaines armes d’épaule (carabines à réarmement automatique de plus de 3 coups, carabine à barillet, fusil à pompe à canon lisse, etc.). Cette autorisation n’est délivrée qu’après une justification réelle et sérieuse, un contrôle préfectoral rigoureux, et sera refusée à toute personne condamnée (crime ou délit), ou jugée instable mentalement ou physiquement.
  • Obligation d’une autorisation administrative pour le port d’arme sur la voie publique.
  • Obligation de transporter les armes avec un motif légitime : se rendre au terrain de tir avec une arme non chargée, rangée dans une mallette ou un étui (de préférence fermée avec un cadenas ou une serrure), et ne pas permettre d’usage immédiat. C’est-à-dire qu’une partie du mécanisme est démonté ou qu’un système de verrouillage empêche la manœuvre de l’arme. Mais aussi se rendre chez son armurier ou dans une bourse aux armes.
  • L’inscription à un club affilié à la Fédération française de tir, impose une visite médicale annuelle (aptitude physique et psychologique), une formation initiale au tir en sécurité avec un contrôle des connaissances en fin de formation. Après le contrôle de l’acquisition des connaissances, le tireur est astreint à des règles fédérales de sécurité rigoureuses pour la pratique du tir.
  • Pour les armes de catégorie C : les stocker soit dans des coffres, armoires fortes, soit en démontant un élément qui sera conservé à part, ou encore par n’importe quel autre dispositif.

Classification des Armes

Les armes en général sont classées selon différentes catégories soumises à des obligations spécifiques détaillées sur le site service-public.fr :

  • Catégorie A : Interdiction
  • Catégorie B : Autorisation
  • Catégorie C : Déclaration
  • Catégorie D : Vente libre

Les armes de poing (pistolet, revolver) peuvent être détenues en cas de risques professionnels, sur le lieu de travail, voire une seconde arme à domicile ou dans la résidence secondaire. Par ailleurs, il est impératif de déclarer tout changement d’adresse à la préfecture en cas de détention d’une arme de catégories A, B ou C.

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Le Port d'Armes en France : Un Débat Sensible

Le port d’armes en France est un sujet explosif, soigneusement évité par les médias dominants et les politiques, pourtant central dans l’histoire et dans d’autres nations où il est perçu comme un droit fondamental. Liberté ou menace ? Sécurité ou oppression ?

Jusqu’au début du XXe siècle, les Français pouvaient posséder et porter une arme sans grandes restrictions. Porter une arme en France est interdit, sauf pour les forces de l’ordre, les militaires et quelques professions spécifiques (agents de sécurité sous conditions très strictes). Un simple couteau Laguiole dans une poche peut conduire à une amende, voire à une condamnation. Le reportage de Lucas Chancerelle met en lumière le double discours du gouvernement, qui réprime le citoyen respectueux des lois tout en échouant à désarmer les criminels.

En 2023, plus de 5 000 agressions au couteau ont été recensées en France, un chiffre en hausse constante. Les partisans du port d’armes avancent un argument central : la légitime défense. Avec l’explosion de l’insécurité, le débat sur le port d’armes ressurgit en France. Le reportage « Contre-enquêtes » de Lucas Chancerelle ouvre une brèche dans le mur du silence, en confrontant les faits, les chiffres et les expériences internationales.

Comparaison Internationale

Le débat sur le port d'armes est vif et les législations varient considérablement d'un pays à l'autre :

  • États-Unis : Le Deuxième Amendement garantit le droit des citoyens à posséder et porter une arme.
  • Suisse : Un des taux d’armement les plus élevés au monde, mais un nombre très faible de crimes par arme à feu.
  • République tchèque : Depuis 2021, la protection armée de soi-même et d’autrui est inscrite dans la Constitution.

La Situation en Suisse

L’usage des armes à feu en Suisse témoigne d’une dynamique complexe entre traditions culturelles et régulations strictes. La Suisse abritait plus de 3,4 millions de pistolets et fusils, selon les données de 2017 de l’ONG Small Arms Survey, basée à Genève. Soit près de la moitié des citoyens civils possèdent une arme, ce qui place le pays en troisième position des nations les plus armées au monde derrière les États-Unis et le Yémen, rapporté à sa population totale ; en réalité à la seizième place en volume. Pour autant, à peine 20 % des homicides sont commis par arme à feu dans la Confédération et le nombre de morts, y compris les suicides, est en baisse constante depuis vingt-cinq ans.

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Ce volume s’explique notamment par l’organisation même du service militaire suisse, obligatoire pour les jeunes hommes. Les recrues reçoivent en effet une arme personnelle qu’ils gardent théoriquement chez eux jusqu’à ce qu’ils ne soient plus astreints au service de la défense du pays (aux environs de 35 ans) et qu’ils peuvent éventuellement conserver après. Sachant que cette disposition n’est en rien obligatoire.

Concernant la législation, pour porter une arme dans des lieux publics, il faut avoir sur soi un permis délivré par l’autorité cantonale et valable dans tout le territoire suisse. Des dispositions qui peuvent néanmoins varier selon le type d’arme et l’utilisation si c’est pour la chasse, du tir sportif, des collections et la protection. L’autorisation de port d’armes n’est accordée que si le demandeur peut prouver qu’il a besoin de porter une arme pour, par exemple, assurer la sécurité de lieux privés ou de personnes dans le cadre d’une profession, ou s’il est établi qu’il doit faire face à un danger nécessitant d’avoir une protection sur soi.

Initiatives et Réformes Récentes

Fin 2022, une opération spéciale, « Déposez les armes », a permis aux Français, sur la base du volontariat, de déclarer aux autorités celles en leur possession, reçues par héritage ou trouvées, afin de les faire enregistrer dans le Système d’information sur les armes (SIA) ou de les abandonner. En tout 150 000 armes, quatre millions de munitions auraient été retirées de la circulation et 50 000 régularisées. Le SIA est destiné aux particuliers titulaires d’un permis de chasse, à ceux souhaitant conserver une arme trouvée ou héritée sans titre de détention (ni permis de chasse, ni carte de collectionneur, ni licence sportive des fédérations de tir, de ball-trap ou de ski biathlon).

Dans l’Hexagone, le port d’armes est autorisé pour les chasseurs, les pratiquants du tir sportif ou les collectionneurs dans le respect de la réglementation sur leur détention et leur transport. A noter qu’un décret a été publié le 3 juillet dernier pour une mise en application le 1er janvier 2024 modifiant le régime des armes et des munitions. Il précise en particulier quelles sont les activités avec armes autorisées avec ou sans agrément, pour prouver des compétences professionnelles en rapport. Et définit également de nouveaux quotas d’armes pour les clubs de tir et les particuliers passant de 12 à 15 armes et de 2000 à 3000 munitions dans le cadre prévu par la loi.

Les Armes et la Culture

Que l’on s’intéresse ou pas aux armes, elles sont présentes dans notre monde, et il faut connaître un minimum ce sujet pour éviter les accidents. Les armes sont des outils présentant des risques importants d’accident, si leur utilisation et détention sont incorrectes. Comme pour tout outil, la sécurité s’apprend et se respecte. La prévention de l’accident passe par la formation des jeunes et moins jeunes.

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Il ne s’agit pas d’imposer à tous une pratique d’utilisation. Sans aller jusqu’aux exercices de tir scolaire de l’école de nos arrières grands parents, ne pourrait-on pas inclure dans le cursus du collège avec un rappel dans celui du lycée, une formation à ce que sont les armes et la sécurité impérative à respecter en leur présence ?

Aucun truand n’achète ses armes chez un armurier. Il se les procure par le vol, ou sur le marché parallèle criminel, qui n’a que faire des lois et règlements.

Réactions et Opinions

De nombreux acteurs du secteur des armes de loisir ont récemment été sollicités par une journaliste préparant une émission pour la chaîne M6. L’Union Française des amateurs d’Armes (UFA) a, quant à elle, accepté d’y répondre, dans l’optique d’expliquer le cadre strictement réglementé qui encadre la détention d’armes de loisirs en France. Cependant, il est rapidement apparu que cette journaliste et son équipe recherchaient uniquement des témoignages à charge, visant à décrédibiliser l’usage sportif ou récréatif des armes à feu.

Ian Schröder nous avait invité sur sa chaîne YouTube pour commenter le reportage en live avec Mitch Menet, le président de l’ARPAC, et Adrien Hartmann de la chaîne Stand de tir. En oubliant toutefois que fabriquer une arme en impression 3D n’est pas à la portée du premier venu.

Pour Adrien Hartmann et l’UFA le sentiment général était celui d’avoir assisté à un énième reportage sans intérêt qui s’était fourvoyé dans les lieux communs et la facilité. La preuve est faite finalement que laisser à d’autre le choix de parler de l’objet de nos passions n’est pas la meilleure des choses.

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