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Les meilleures chansons sont celles qu’on a l’impression de connaître depuis toujours, même si on ne les a jamais entendues auparavant. Déjà dix ans que Revolver, groupe de « pop de chambre » à tendance folk, signait son premier contrat.

La Séparation et les Chemins Individuels

Après six ans d'existence et une longue tournée internationale, les membres de Revolver ont décidé d'arrêter le groupe. Ils préféraient rester amis plutôt que de continuer. Deux albums plus tard, chacun partait vaquer à ses propres préoccupations.

« Le dernier jour de la tournée en Australie, je me suis fait cambrioler et voler toutes les guitares qui étaient dans mon studio. Je n'avais donc plus ni guitare ni groupe: tout était réuni pour un nouveau départ. » C’est alors qu’Ambroise s'est mis à composer au piano, ce qui a entraîné la création de chansons différentes.

Ambroise Willaume : De Revolver à Sage

Pour Ambroise, nul doute que c’était la musique. Or, il fallait prendre de la distance avec ce qui faisait viscéralement partie de lui : les harmonies vocales, la guitare folk, sa passion pour Bach et les Beatles…

« Je voulais que mon premier album soit envisagé comme nouveau et inattendu. Pour sortir d’une zone de confort, j’ai travaillé avec Benjamin Lebeau des Shoes, pendant de longs mois de studio ». Un premier EP « In Between » sort en 2014, suivi d’un album éponyme en 2016. « Après ça, j’ai eu envie de quelque chose de plus spontané, de plus détendu. »

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Il décide alors de profiter pleinement du petit espace devenu son studio, au pied de Montmartre, à Paris. C’est là que Sage enregistre les chansons de Paint Myself. Seuls visiteurs de ce trip en huis-clos : les copains batteurs Antoine Boistelle et Nicolas Musset, le saxophoniste Thomas de Pourquery et, aux chœurs, les chanteuses Theodora et Clara Luciani, dont il a produit et co-composé les récents albums. C’est d’ailleurs une des grandes forces d’Ambroise : ses collaborations avec les autres.

Baptisé d’après la première phrase du morceau « All I Can Do » (« I tried to paint myself for Halloween »), Paint Myself fait référence aux superpositions de couches sonores qui le constituent, tel un tableau, un autoportrait en creux d’une entité quasi universelle. Les personnages imaginés par Ambroise sont les mêmes que depuis ses débuts, ils ont évolué avec lui. Il les raconte dans des tournants cruciaux de la vie, ceux des choix et des nouveaux départs, les habille de mélodies et d’harmonies célestes. Ici, l’organique sophistiqué de Revolver rencontre les échos synthétiques de son premier album solo.

Toujours inspiré par des figures tutélaires (Lennon-McCartney, Cat Stevens, Elton John), Ambroise a également été marqué par The Party du jeune Canadien Andy Shauf, concept album personnel et raffiné, enregistré en solitaire : « C’est Stéphane « Alf » Briat (le mixeur de l’album) qui me l’a fait découvrir. Ca m’a convaincu de me lancer dans la réalisation tout seul. Je voulais être dans une relation de symbiose avec le piano ou la guitare. Ce qui m’a évité la pression de l’enregistrement, celle de se dire qu’on grave pour l’éternité la version parfaite d’un morceau.

Résultat, la pop de Sage n’a jamais été aussi immédiate, riche et légère à la fois, addictive sans efforts : « J’avais envie de jouer avec les codes de la pop extravertie, extravagante, presque glam, mais avec les outils les plus intimes, les plus délicats possibles. Comme si quelqu’un de timide faisait une chorégraphie de Michael Jackson ! ».

De « Most Anything », invitation au voyage (existentiel de préférence) à « If You Should Fall », écrite le jour de la mort de Prince, clin d’œil volontaire à « Nothing Compares to U » en passant par « Nothing Left Behind », qui détourne les sonorités électro-pop ou encore « Us again » sublimée par le saxophone de Thomas de Pourquery, une magie spacio-temporelle opère. En onze pistes oscillant entre mélancolie et euphorie, Ambroise Willaume trouve le juste équilibre. Paint Myself devient alors un point d’alignement parfait entre tout ce qu’il a pu faire jusqu’à présent et tout ce qu’il rêvait d’accomplir. L’objectif : « écrire les chansons les plus personnelles possibles. Créer un ensemble surprenant avec des ingrédients hyper simples, comme en cuisine ».

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Sage, à La Maroquinerie. 23, rue Boyer (XXe). Tél.:01 40 33 35 05. Date: le 12 juin à 20 h.

Le Style Musical de Sage

J'avais envie d'expérimenter une autre musique, même dans ma façon de chanter. Sur ce projet, j'ai aussi été aidé par Benjamin Lebeau, de The Shoes, qui vient plus de l'électro. Je me suis donc réconcilié avec la composition et ce que je faisais en groupe. Cet album, je l'ai créé complètement seul et j'ai joué tous les instruments dessus avec des couches successives de sons accumulées, d'où son titre (Paint Myself). Je l'ai fait sans m'en rendre compte, cela a été moins laborieux et plus spontané: j'avais envie de simplicité et de fluidité.

Chaque jour je cherchais des mélodies, je les laissais venir sans trop creuser et les enregistrais directement après comme on le fait pour une maquette. J'ai beaucoup écouté des chanteurs qui étaient comme moi passés du groupe au piano. John Lennon, Neil Young jouent du piano comme des guitaristes et plaquent les accords plutôt que de faire des arpèges. J'ai aussi été beaucoup marqué ces dernières années par James Blunt et son côté électro ou encore Elton John et son côté extraverti.

Je serai entouré d'un groupe de gens très cool (basse, batterie, clavier) et Jérémie, qui faisait partie de Revolver, viendra aussi m'accompagner.

Revolver : Un Héritage Musical

Revolver a su remettre à la mode les mélodies pop. Une démarche que l’on doit au groupe parisien composé d’Ambroise, Christophe et Jérémie, lesquels ont beaucoup écouté les Beatles avant de se lancer eux-mêmes dans la musique.

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En 2010, Revolver a vendu 100 000 exemplaires de leur premier album, Music for a While. Le succès aussi rapide qu’inespéré a au moins une vertu, il laisse au groupe le champ libre pour étoffer son registre sur le tout chaud Let Go qui démontre toute sa science pop avec des morceaux accrocheurs, simples à l’extérieur, sophistiqués à l’intérieur.

Les Excellents revisitent Revolver des Beatles

Vendredi soir, le groupe Les Excellents emmené par Ramon Pipin était en concert au Café de la Danse pour revisiter l’album ‘Revolver’ des Beatles, ainsi que de nombreux autres grands classiques du rock et de la pop, dans leur inimitable style irrévérencieux. Ils récidiveront le 14 octobre.

C’est surtout dans la deuxième partie du spectacle que la performance scénique atteint son apogée. Ramon et sa bande ont décidé de s’attaquer à l’un des chefs-d’œuvre des Beatles : l’album Revolver sorti en 1966, figurant parmi les disques les plus novateurs de la pop music.

Pour introduire cette représentation inédite, le spécialiste Jacques Volcouve est venu dire quelques mots, reconnaissant à la démarche de Ramon Pipin une réelle originalité, alors même qu’il a déjà entendu des tonnes de groupes reprenant les Fab Four, et surtout qu’il « n’aime pas trop qu’on se moque des Beatles ».

Il est en effet évident que Ramon Pipin adule les Beatles. D’ailleurs comme il le dit à un moment de la soirée « une chanson courte des Beatles, c’est toujours mieux qu’un truc long et chiant de Pink Floyd ou Iron Buttrefly ! ».

Et force est de constater que la musique de Revolver est ici reproduite dans ses moindre détails. On aurait pu imaginer impossible d’interpréter les fameux sons à l’envers de l’album…?

Le quatuor à cordes restitue à merveille la partition de Eleanor Rigby… enfin plutôt de Elle adore le rugby… car cette musique parfaitement exécutée n’est là que pour soutenir les facéties linguistiques et les élucubrations scéniques de cette bande de joyeux drilles. Chaque vers est ponctué de rires nourris dans la salle, le public se délectant des analogies phonétiques avec les paroles originales.

Sauf qu’ici, Ramon Pipin pousse la démarche à un niveau d’écriture qui mélange des jeux de mots façon Raymond Devos à un humour potache que n’auraient pas renié Jango Edwards ou Les Nuls. Lennon a écrit Doctor Robert ? Ramon s’en empare à pleines mains pour nous parler de chirurgie mammaire… Love You To regorge de Sitar ? Et bien justement, Pourquoi viens-tu, sitar ? je vous pose la question… Vous entendiez For no one ? Et cette recherche de ressemblance phonétique n’est pas toujours aisée… Ramon l’avoue lui-même lorsqu’il a dû trouver des consonnances se rapprochant du superbe Here, there and Everywhere de Paul… Il a opté pour… Hitler ! Question existentialiste à laquelle nous n’aurons pas franchement de réponse.

L'Album Revolver des Beatles : Une Révolution Sonore

À l’été 1966, les Beatles décident d’abandonner la contrainte des concerts pour se concentrer sur un laboratoire sonore inédit : Revolver. Guidés par George Martin et Geoff Emerick, ils introduisent l’ADT, le varispeed, des boucles inversées et l’injection directe pour la basse. Lennon plane sur les larsens psychédéliques de « Tomorrow Never Knows », McCartney orchestre la poésie urbaine d’« Eleanor Rigby », Harrison impose trois titres dont le raga-rock « Love You To ». Chaque chanson, conçue sans souci de la scène, redéfinit le studio comme instrument total et inspire immédiatement Beach Boys, Stones et Pink Floyd.

Lorsque les sessions débutent, le 6 avril 1966, aux EMI Studios d’Abbey Road, les Beatles ont décidé de ne plus accepter de contraintes dictées par la scène. Pour la première fois, chaque titre est conçu en partant du principe qu’il n’aura peut-être jamais à être joué en public. Sous la houlette du producteur George Martin et de l’ingénieur du son Geoff Emerick, le studio devient un terrain d’expérimentation totale.

Si la rivalité Lennon-McCartney alimente l’essentiel du répertoire, George Harrison obtient pour la première fois trois plages sur un même album : « Taxman », brûlot contre la fiscalité britannique que Paul soutient d’une ligne de basse agressive ; « Love You To », plongée dans la musique classique indienne enregistrée avec le virtuose Anil Bhattacharya au sitar ; et « I Want to Tell You », réflexion sur l’incommunicabilité portée par des dissonances issues du jazz modal.

Parmi les nouveautés, l’ADT (Artificial Double Tracking) mérite une mention particulière. Mis au point par Ken Townsend, il permet de dédoubler instantanément une voix sans repasser en cabine, conférant à John Lennon l’étrange flottement spectral qu’il recherchait depuis « Help! ». Sur « I’m Only Sleeping », la guitare de Harrison est enregistrée à l’envers, jouée ligne par ligne, puis remise à vitesse normale, créant un halo d’arpèges irréel.

Inspirée du Livre des morts tibétain et des expériences de Lennon au LSD, la chanson réduit son harmonie à un unique accord de do mixolydien. Autour, une jungle de boucles - cris de mouettes, rires distordus, sitar accéléré - tourne à l’infini. Les bandes sont déclenchées à la main par chaque Beatle, qui joue littéralement de la régie comme d’un instrument. Lennon exige une voix « venue du sommet de l’Himalaya » ; Emerick fait passer le signal dans le haut-parleur rotatif d’un orgue Leslie, donnant l’impression que le chant se déplace dans l’espace.

Sur un plan diamétralement opposé, « Eleanor Rigby » révèle l’intérêt croissant de McCartney pour l’orchestration classique. À la demande du musicien, George Martin écrit une partition pour un double quatuor à cordes, inspirée de la tension sourde des bandes originales d’Hitchcock composées par Bernard Herrmann.

Paru le 5 août 1966 au Royaume-Uni (12 août aux États-Unis), Revolver accède au sommet des classements en moins d’une semaine, malgré un timing exigeant : les Beatles sont encore en pleine tournée mondiale et s’apprêtent à donner leurs derniers concerts. Les critiques, d’abord déroutés par la densité sonore, saluent rapidement un « tour de force » qui ringardise la plupart des productions contemporaines.

De Pink Floyd à Radiohead, d’ELO à Tame Impala, nombre d’artistes citent Revolver comme l’acte fondateur de la pop expérimentale moderne. En 2001, lors du classement « 500 Greatest Albums of All Time » du magazine Rolling Stone, le disque se hisse à la troisième place. En 2012, la même rédaction le replace numéro 1, estimant que c’est le moment précis où « la pop est devenue art sonore total ».

Interrogé en 2024 lors du podcast Paul McCartney: A Life in Lyrics, l’ex-Beatle maintient que personne n’a encore « détrôné » cet opus : « C’est le moment où nous avons compris que le studio pouvait tout accepter ; il n’y a pas de limite ».

Revolver n’est pas seulement un jalon dans l’histoire des Beatles ; il marque le moment où la musique enregistrée cesse d’être la reproduction d’un spectacle scénique pour devenir une œuvre autonome, façonnée coup par coup sur la bande magnétique.

Les Beatles et les concerts

Les limitations techniques et les circonstances extérieures ont empêché les Beatles de jouer les chansons de « Revolver » en concert. Les Beatles n’ont jamais joué les chansons de Revolver en concert. D’une part, les limitations techniques des Beatles les ont empêchés de jouer ces chansons en tournée.

Selon le livre The Beatles Uncensored : On the Record, le groupe s’est désintéressé des concerts après la sortie de Rubber Soul et Revolver. Cela s’explique par le fait que les morceaux de ces albums impliquaient de nombreuses astuces de studio que le groupe ne pouvait pas reproduire en tournée.

The Beatles Uncensored indique également que la consommation de drogues du groupe les rendait trop paresseux pour interpréter en direct un morceau tel que le chef-d’œuvre psychédélique « Tomorrow Never Knows ».

C’est alors que John Lennon a fait son fameux commentaire « plus populaire que Jésus ». George Harrison, en particulier, se lasse des tournées. Il a peur de monter sur scène et n’aime pas jouer « Twist and Shout » à répétition. Le chahut des foules pousse George à déclarer qu’il n’est plus un Beatle.

Le livre George Harrison on George Harrison : Interviews and Encounters présente une interview datant de 1977. On y demande au chanteur de « My Sweet Lord » s’il écoute encore les albums des Fab Four. « J’ai aimé quand nous avons commencé Rubber Soul, Revolver - chaque album avait quelque chose de bon et progressait », a-t-il répondu.

George a déclaré avoir apprécié l’époque Rubber Soul/Revolver. « On se mettait à faire des harmonies et des choses comme ça », se souvient-il. « Parce qu’au début, nous ne travaillions que sur des bandes de quatre pistes. « Ensuite, nous faisions le chant, ou disons, l’overdub », poursuit-il. « S’il y avait de la guitare, les lignes arrivaient au deuxième couplet et le piano au milieu du huitième couplet, avec des shakers et des tambourins. Nous nous alignions, nous obtenions tous les bons sons et nous faisions une prise, puis nous refaisions toutes les harmonies vocales. Ces vieux disques n’étaient pas vraiment stéréo.

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