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L'histoire religieuse du diocèse de Luçon a été marquée par diverses figures et événements, dont certains ont suscité la controverse. Les Chroniques paroissiales du diocèse de Luçon sont généralement attribuées à Eugène Aillery (1806-1869), qui exerça son ministère à Noirmoutier (1829) puis à Corpe (1832). En 1851, il devint "prêtre habitué" à Fontenay-le-Comte, se consacrant à des recherches sur l’histoire religieuse du diocèse de Luçon.

Pour chaque paroisse, le contenu commence par le texte (quand il existe) qu’avait rédigé Eugène Aillery avant 1869. Suivent des informations plus spécifiques à chacune d’elles. Dans tous les cas, on y trouve un "État nominatif des curés (et vicaires) de la paroisse" dont la succession constitue, a priori, l’objet principal de chacune d’elles.

Origines et contexte

Il est essentiel de comprendre le contexte dans lequel cette pratique inhabituelle a émergé. Après une interruption, la publication sera reprise, dans les années 1930, par Adolphe Poirier (1878-1957) pour le canton de Beauvoir puis, dans les années 1950, par Auguste Billaud (1903-1970) pour celui de Pouzauges qui sera le dernier canton à être traîté.

Pour les autres chroniques paroissiales, il n’existe que les ébauches manuscrites faites par Eugène Aillery, dans les années 1850 et 1860. Chacune de ces chroniques est composée suivant un plan assez flou, variant de l’une à l’autre et qui s’apparentent souvent à de la compilation.

Le baptême au pistolet à eau : une action controversée

L'utilisation d'un pistolet à eau par un prêtre pour administrer le baptême est une pratique qui s'écarte considérablement des traditions ecclésiastiques établies. Cette action a suscité des réactions mitigées au sein de la communauté religieuse et du grand public.

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Cependant le travail d’enquêtes, le recours aux documents originaux, le recoupement des sources, sont les gages du sérieux de leur contenu, même si elles sont à resituer dans un contexte et un état d’esprit particuliers. Les demeures et les généalogies seigneuriales y ont souvent une place importante.

Pour le reste, les descriptions des constructions néogothiques des années 1850 à 1905 sont parfois un peu longues, mais les sujets originaux abordés dans telle ou telle chronique sont souvent d’un grand intérêt, ainsi : les inventaires de 1905 à Bouaine, les réquisitions de 1795 au Poiré, l’affaire de la Pénissière à la Bernardière, les croix des bords de chemins et la reprise de témoignages sur l’hiver 1794 à Beaufou, les ventes de Biens nationaux de 2e origine et les coutumes locales à Saint-Denis-la Chevasse…

Réactions et débats

Cette pratique a soulevé des questions théologiques et canoniques importantes. Certains estiment que l'utilisation d'un pistolet à eau pour le baptême est une profanation du sacrement, tandis que d'autres y voient une tentative d'adapter la religion aux réalités contemporaines et de la rendre plus accessible aux jeunes générations.

M. La réunion du Grand et du Petit-Luc forme, depuis le Concordat de 1801, ce qu'on appelle aujourd'hui la paroisse des Lucs. Le territoire du Petit-Luc, entièrement enclavé dans celui du Grand, se bornait aux limites de son chef lieu et n'avait pas cent habitants de population ; mais si cette paroisse était de peu d'importance par son étendue territoriale, elle renfermait dans son enceinte des antiquités qui méritent d'être mentionnées : on en parlera plus loin.

Les Lucs : un lieu chargé d'histoire

Le Grand-Luc, au contraire, a été de tout temps une paroisse très considérable, malgré la distraction de territoire qui en a été faite, il y a environ deux siècles, pour former la paroisse de Beaufou qui la joint. Son étendue actuelle est encore de près de quatre lieues en longueur sur une largeur d'une lieue et demie. Elle a pour bornes au levant Saligny et Saint-Denis-la-Chevasse ; au nord-est Saint-Sulpice- le-Verdon, Mormaison et Rocheservière ; au nord Legé (Loire-Inférieure) et Grand'Landes ; au couchant Saint-Etienne-du-Bois, et au midi Beaufou.

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"L'étymologie du mot Luc, dit M. Aillery, parait venir du mot latin Lucus ; c'est du moins la tradition la plus accréditée et la plus vraisemblable. On peut, sans trop de témérité, hasarder la conjecture qu'elle remonterait jusqu'aux temps des Druides qui, comme l'on sait, choisissaient les bois les plus épais pour offrir leurs sacrifices ; et il est certain que du temps des Gaulois, comme sous la domination romaine et même jusqu'au Moyen-Age, tout ce qu'on appelait avant la Révolution le Bas- Poitou était couvert de bois et n'offrait que l'aspect d'une forêt presque continuelle : n'est-il pas probable que les prêtres idolâtres avaient consacré quelques-uns de ces bois, luci, à l'exercice de leur sanglante religion ? Quoi qu'il en soit, toute opinion sur ce point ne sera jamais fondée que sur des conjectures, puisqu'il n'existe rien pour porter un jugement certain, et que les lieux comme l'histoire sont tout à fait muets sur les Lucs des premiers temps".

Des savants n'ont pas manqué de porter leurs investigations sur ces lieux qui portent encore aujourd'hui le nom de lucs, et ils ont trouvé entre eux plusieurs points de ressemblance. Parmi ces savants, citons M. Benjamin Fillon qui, dans son ouvrage Poitou-Vendée, nous a laissé une curieuse étude sur le sujet en question.

Après avoir énuméré les divers lucs du pays des Pictons avec lieux dits qui les entourent et qui portent souvent la même dénomination1, l'auteur se croit en droit de tirer les conclusions suivantes :

"Il est démontré maintenant que tous les lucs d'une grande partie du territoire des Pictons étaient placés sur des cours d'eau ; qu'à petite distance de chacun d'eux se trouvaient un lieu de refuge fortifié, une garde ou signal, une fontaine aux eaux abondantes et passant pour avoir des vertus médicinales, des monuments de pierre et une folie2 invariablement orientée à l'ouest. Nous avons constaté de plus qu'à tous ces lucs se rattachent des croyances superstitieuses, et que le peuple des campagnes voisines prétend y voir, certaines nuits, se promener des lumières surnaturelles, surtout autour de leurs fontaines".

M. Fillon ajoute que les indications fournies par ses recherches se rattachent à deux périodes distinctes "Les unes, dit il, nous reportent à des temps antérieurs à la conquête romaine ; tandis que les autres ont trait à des monuments qui lui sont postérieurs ! 1 Voici les noms de ces lieux dits pour les Lucs-sur-Boulogne : Le Luc, l'Anglier, enceinte fortifiée en forme de triangle ayant une motte à chaque coin, les Folies, la Vieille-Fontaine, la Tonnelle, le Champ-de la-Table, où il existe un dolmen.

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2 Les Folies, les Champs-Fous, les Follets dont les noms ont la même origine que ceux des Pierres-Folles, des Pierres- Fades, des Fadetteries, ont été jadis des lieux consacrés aux divinités des Celtes On avait choisi pour cela des points disposés de manière à ce que le terrain, ordinairement élevé, allât en pente du côté de l'ouest ou du nord-ouest, comme si le peuple qui y était assemblé dût avoir les yeux tournés de ce côté. Cette orientation particulière était assurément motivée par des considérations du même ordre que celles qui nous font placer les sanctuaires chrétiens dans la direction de l'Orient. (V. art. Fontenay, p. 10). tout ce qui a rapport aux fontaines sacrées, aux monuments de pierre brute, aux folies, et surtout à l'emplacement même de chaque luc. Dans la seconde se place ce qui concerne les gardes, les sépultures romano-gauloises, les modifications apportées à quelques-uns des points fortifiés. D'où il faut conclure que l'origine des lucs remonte à une époque très reculée et qu'ils ont conservé leur caractère religieux, même après la conquête. Il est bon de remarquer toutefois qu'aucun de ces points ne nous a présenté jusqu'ici des vestiges de temples, chapelles ou oratoires dédiés aux dieux du paganisme : ce qui ferait supposer que la politique romaine a fait tous ses efforts pour déshabituer les populations d'aller y porter leurs prières. Mais la tyrannie ombrageuse de Rome ne put extirper du cœur des fils de la Gaule les croyances qui y étaient incrustées, et qui se transmirent chez eux de génération en génération, car ceux-ci retournèrent à leurs lucs dans les moments de crise suprême, et transformèrent, au IVe siècle, en chatelliers les anciens refuges fortifiés qu'ils trouvèrent encore debout".

Plus loin, nous parlerons d'un vieux château disparu depuis longtemps et qui, à l'origine, aurait peut-être bien été l'un de ces chatelliers cités par M. Fillon. En attendant, nous continuons la citation.

"Lorsque le christianisme domina à son tour dans nos contrées, il n'eut donc rien de mieux à faire que d'imprimer à ces lieux respectés sa propre empreinte et d'y bâtir des chapelles dédiées à son Dieu, à ses premiers apôtres, à ses martyrs. Celle des lucs de la forêt de Mervent et de la Boulogne étaient sous le patronage de saint Pierre. D'autres étaient sous celui du Christ. Les évêques réunis en conciles et l'autorité civile essayèrent toutefois à plusieurs reprises d'empêcher les populations de porter leurs prières aux lucs". (Antiquitates selectæ septentrionales et celticæ par G.-J. Keysler, 1720, p. 79).

On ne saurait donc douter de l'ancienneté du Luc-sur-Boulogne. Si la charrue n'avait pas transformé, en les défrichant, les landes du pays, on y rencontrerait encore beaucoup de souvenirs du paganisme qui fut jadis si florissant en ces lieux ; mais ces vieux vestiges se font de plus en plus rares.

"Il en reste cependant encore assez, dit l'auteur de la notice sur la chapelle de N.-D. des Lucs, pour attester la vérité de la tradition sur ce point. Si nous ne possédons plus les gigantesques dolmens du Plessis-Buet, des Temples et de la Gourmaudière, du moins nous pouvons montrer les hauteurs du Petit-Luc, le Champ-Dolent, Campus dolens, avec ses vieux souterrains, ses ossements de morts, ses pierres sépulcrales, etc. etc. monuments qui nous indiquent assez qu'en ces lieux, comme dans la vieille Armorique, les druidesses armées de la faucille d'or, ont cherché le gui sacré, immolé leurs victimes, et que à l'ombre de ces arbres plusieurs fois séculaires, ou à l'entrée des cavernes, on les a entendues rendre leurs oracles. Nul doute qu'une race vigoureuse, luttant autrefois pour son indépendance, ne soit là dormant son sommeil.

Les légions romaines, ainsi que le prouvent les larges voies tracées par elles et dont on rencontre les vestiges à chaque pas, ont pénétré dans l'obscurité de nos bois et se sont heurtées, suivant toutes probabilités, sur les rives mêmes de la Boulogne, contre les vieux Gaulois sortant tout armés des souterrains du refuge de la Bugelière, du Petit-Luc, de la Daunière, de la Pêcherie et des forêts environnantes. Puis après une de ces luttes sanglantes, nos pères fidèles, au culte des morts, ensevelirent avec honneur leurs guerriers tombés dans la bataille, sous une de ces collines du Petit- Luc, œuvre de leurs mains, où la science d'aujourd'hui recherche avec empressement les haches et les piques de ces héros d'un autre âge (pages 4 et 5)".

Arrivons maintenant au Moyen-Age. Le Luc formait alors avec la Roche-sur-Yon un fief d'une assez grande importance auquel on attribua, par la suite, le titre de principauté.

A cette époque, il est plusieurs fois question, dans les cartulaires des abbayes de Talmond et d'Orbestier, de personnes ou de terres appartenant au Luc.

De 1080 à 1115, Engelelme du Luc est témoin dans un acte de donation faite par un religieux à Sainte-Croix de Talmond (X. page 28). De 1087 à 1128, Aimeric, Brient, Guillaume et Ælina, leur mère, viennent demander des prières pour plusieurs de leurs parents dont quelques-uns ont péri (probablement dans une guerre contre les infidèles). En retour ils offrent à l'abbaye de Talmond une propriété qu'ils possèdent devant l'église de Saint-Pierre du Luc, appelée Fulcherii Longi masura (XVI, p. 35 et 36).

La même charte relate la donation suivante faite par d'autres habitants du Luc. Pierre Faicet, Inde, son épouse, ainsi que ses frères, Budicus, Gautier, Engelelme et Hugues, ayant lié amitié avec l'abbé et les moines de Sainte-Croix de Talmond, donnent à ceux-ci ce qu'ils possèdent dans l'église de Saint-Pierre du Luc avec le presbytère. Ce Pierre Faicet ou Faitet était vraiment considéré à l'abbaye, car son frère Budicus étant venu à mourir, l'abbé Euvrard avec ses moines s'empressent d'assister aux obsèques. En retour et avec le consentement de ses frères, Pierre Faicet gratifie Sainte-Croix d'une autre pièce de terre appelée la Gillienoire (Gillienoria). Mais les plus chaudes amitiés se refroidissent parfois. Un jour l'abbé de Sainte-Croix se brouille avec Hugues, l'un de ses bienfaiteurs, au sujet de l'église du Luc. Cet Hugues n'avait pas un caractère très heureux. Dans une autre circonstance, il soutient le prêtre Jean, révolté contre son supérieur l'abbé Guillaume. Avec l'appui et sur le conseil du châtelain, le prêtre Jean s'empare de la chapellenie de Saint-Pierre-de-Luc. Pour ce fait le rebelle est cité à comparaître à Talmond devant Pierre, évêque de Poitiers, et en présence de l'abbé Guillaume. A ce tribunal, Jean est forcé d'avouer que c'est l'abbé de Sainte-Croix qui lui a donné la chapellenie ainsi qu'à son prédécesseur, mais il cherche des faux-fuyants et diffère de reconnaître l'autorité abbatiale. C'est ainsi que les évêques d'alors savaient défendre les droits de la justice.

La même charte nous parle encore d'une autre querelle entre les gens du Luc et les moines de Sainte-Croix. Pendant longtemps un certain Folgerius, aidé de sa mère et de ses enfants, s'était permis d'accaparer beaucoup de choses qui ne lui étaient point dues sur une maison sise au chevet du monastère de Saint-Pierre. "Nous faisons savoir à tous ceux qui habitent ou qui habiteront la sainte église de Sainte Croix que Païen de Raymond (Paganus Raimondi), soldat du château du Luc, étant venu à Talmond avec le consul de Poitiers (com consule Pictavis), y tomba malade et qu'il dut bientôt payer son inévitable dette à la mort. Connaissant donc sa fin prochaine, il fit venir l'abbé pour que celui-ci lui procurât le bienfait de l'absolution. Aussitôt l'abbé Giraud, prieur de ladite église, accompagné de quelques-uns de ses religieux, se rendit auprès du moribond, et, lui ayant donné les avis que Dieu lui inspirait il lui octroya ensuite la grâce de l'absolution. Après cette cérémonie, une grande joie remplit l'âme du malade ; les assistants le félicitaient de son bonheur et parmi ceux ci on remarquait : Cabrucius, dans la maison duquel on se trouvait, Ponce de la Garnache, Chevrier de la Chaize et plusieurs autres dont nous avons oublié les noms. Alors le soldat prit la parole et s'exprima ainsi : "Seigneur abbé, je rends grâce à Dieu et à vous de l'honneur que vous venez de me faire. En retour, je vous gratifie sur mes revenus d'une offrande de trois sous payables chaque année, à la Noël du Seigneur, sur une terre que m'a donnée Gilbert de Velluire, avec l'autorisation du consul de Poitiers. C'est Audemar qui cultive aujourd'hui cette terre (satis villam et mucosam, plaine et marais) et qui paye les trois sous dont je viens de parler et que je vous concède pour le moine qui relève de votre juridiction dans la demeure du Luc. Je veux que ...

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