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De 1890 à 1900, les progrès de la métallurgie et l’apparition de poudres sans fumée, favorisèrent l’éclosion de nombreuses inventions en matière d’armes d’épaule et d’armes de poing. Pour ces dernières, les nouveautés apparurent surtout dans le domaine des pistolets semi-automatiques car les armuriers et les inventeurs cherchaient à remplacer le revolver, par une arme moins épaisse et plus rapide à recharger.

Les Précurseurs : Mannlicher et Ses Innovations

L’ingénieur autrichien Ferdinand Mannlicher était devenu célèbre en concevant les fusils à répétition à magasin vertical alimenté par lame-chargeur. Après l’avènement des cartouches à poudre sans fumée, il entreprit de créer des pistolets à répétition semi-automatiques. Pourtant, les dessins de ce brevet montrent que cette arme fonctionnait par avance du canon au départ du coup, sous l’effet du frottement du projectile.

Ce principe de fonctionnement surprenant sera également adopté par Andreas Schwarzlose pour son pistolet modèle 1908. Quelques mois plus tard, Mannlicher déposait un nouveau brevet allemand couvrant le mécanisme d’un nouveau pistolet, fonctionnant encore par avance du canon à l’intérieur d’un manchon fixe, mais cette fois alimenté par un magasin logé dans la poignée et non plus devant le pontet.

Cette dernière disposition permettait de réduire la longueur totale de l’arme tout en permettant l’emploi d’un canon dont la longueur est quasiment aussi grande que celle de l’arme elle-même. À la différence du pistolet précédent (parfois appelé modèle 1893), le Mannlicher modèle 1894 fit l’objet d’une fabrication, qui comporta plusieurs séries.

Les armes de la présérie comportaient un magasin à double colonne contenant 10 cartouches sur deux piles imbriquées : une particularité unique pour une arme de poing de cette époque. Ces armes pouvaient être chambrées soit en 7,6×24 mm R, soit en 6,5×23 mm R Mannlicher.

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L’armée austro-hongroise se livra à une évaluation de l’arme en calibre 7,6 mm, au cours de l’été 1894. Les essais furent toutefois décevants, car les cartouches étaient alors chargées avec des poudres sans fumée qui n’étaient pas encore totalement au point. Un bon fonctionnement ne fut obtenu que lorsque les cartouches purent enfin être chargées avec une nouvelle poudre fournie par Dynamit Nobel.

L’armée suisse s’intéressa aussi au Mannlicher modèle 1894 dans le cadre des évaluations de pistolets semi-automatiques qu’elle menait alors en vue de remplacer ses revolvers modèle 1882. Pour ses essais, l’armée suisse fit fabriquer quelques dizaines de pistolets Mannlicher modèle 1894 par la fabrique d’armes de Neuhausen, dont la marque fut apposée du côté droit du boîtier de l’arme. Les pistolets essayés par la Suisse étaient chambrés en calibre 6,5 mm.

Fonctionnement du Mannlicher Modèle 1894

Pour charger le pistolet, il fallait tout d’abord positionner la détente à l’arrière : c’est elle qui commande le levier arrêtoir du canon. Simplement armer le chien : la détente se retrouve alors en position arrière sur le cran d’armé. Appuyer sur la détente jusqu’à temps de déclencher le tir et maintenir la pression sur la détente.

Le tireur introduit ensuite une lame-chargeur dans le guide se trouvant en haut du boîtier, puis poussait les cinq cartouches de la lame-chargeur à l’intérieur du magasin. Une fois les cinq cartouches logées dans le magasin, la lame-chargeur est retirée du guide. La retenue des munitions dans le magasin est assurée par la partie inférieure de la lame extracteur logée sur le côté gauche du boîtier.

Le tireur peut alors laisser la détente revenir vers l’avant : soit en rabattant le chien précautionneusement, soit en relâchant la détente si celle-ci était en pression après le déclenchement du mécanisme de façon préalable au chargement. Pour faire feu, le tireur devait soit ré-armer le chien, soit exercer une longue pression sur la détente : l’arme fonctionnant alors en double action.

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Du fait de la pression importante qu’il fallait exercer sur la détente en double action, pour tirer en simple action, dès que la munition est mise à feu par le chien, le canon avance en même temps que la balle. Vraisemblablement, les différentes forces à l’œuvre (masse de pièce, fortement…) sont exploitées pour permettre une ouverture une fois que la balle a quitté le canon.

Lors du mouvement avant du canon, l’étui vide est maintenu à l’arrière par l’extracteur. Dès qu’il est totalement extrait de la chambre, l’étui est éjecté sur la droite par l’élasticité de l’extracteur et par la montée de la cartouche suivante.

On note que la partie arrière de la chambre est ajourée sur la droite afin d’autoriser l’éjection d’une munition non tirée, celle-ci étant plus longue qu’un étui seul. Fait amusant, entre les tirs, le canon reste en position avant tant que le tireur n’a pas relâché son doigt de la détente. Ainsi, il est possible de re-approvisionner l’arme sans autre manœuvre que l’introduction de munitions (ou de la lame-chargeur si l’arme est vide) après chaque tir.

On note que le chien n’est pas automatiquement réarmé à chaque tir. Le tir en simple action requiert ainsi systématiquement l’armement préalable du chien. Dès 1895, Ferdinand Mannlicher renonça au principe de fonctionnement par avance du canon et breveta un nouveau modèle de pistolet semi-automatique comportant un canon fixe et une culasse mobile non calée. Enfin, en 1896, il fit mettre en fabrication un nouveau pistolet semi-automatique : le modèle 1896, sur lequel beaucoup d’archaïsmes avaient été supprimés.

Le Browning 1900 : Un Succès Commercial Initiateur

Le Browning 1900, en 7,65 mm, est le premier pistolet semi-automatique à connaître un réel succès commercial. Sa munition va devenir rapidement une référence. Adoptés par de nombreux pays, lors de la Grande Guerre, ces pistolets 7,65 vont servir au sein de toutes les armées du monde. Ils sont encore réglementaires aux Indes et en Égypte ! Ces pistolets vont aussi devenir une référence dans les polices mondiales et sont encore en service en France au sein de polices municipales.

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Le Colt 1911 : Une Arme Mythique

Au travers de cet article en plusieurs parties, nous allons nous pencher sur l’histoire d’une arme mythique, le Colt 1911. Conçu par John Browning et développé par Colt, cette arme de poing a traversé de nombreux conflits et a su répondre à toutes les exigences, tout en restant une référence durant près d’un siècle.

Entre 1899 et 1900, un concours est organisé. Sa cible est la sélection d’un pistolet à chargement automatique. Pistolet Colt Cal. .38 M1900. Le pistolet porte le numéro de série 135. Ces pistolets ont été fabriqués à 3 500 exemplaires au total. Il s’agit de l’un des 200 pistolets M1900 livrés à la marine américaine. Il s’agit également du premier pistolet automatique produit par Colt.

Sur les six fabriquants, seuls les trois modèles chambrés avec la nouvelle cartouche .45 ACP (Automatic Colt Pistol) sont retenus pour la phase de test. Le fabricant DWM se retire très vite des essais. Pour les deux modèles restants, une série d’examens sur le terrain est organisée de 1907 à 1911 afin de départager les modèles présentés par Savage et Colt.

L'Évolution des Pistolets Semi-Automatiques en France

Pendant presque tout le XXe siècle, l'Europe a produit plus de pistolets que de revolvers (les plus connus des modèles furent le Modèle 1892 de Saint-Étienne et ses copies espagnoles, des Webley et des Enfield Britanniques , puis dans les années 1960-1970 les Barracuda de la FN Herstal et le Manurhin MR 73 ). La fin du XXe siècle a vu des progrès considérables en matière de fiabilité des pistolets et des munitions, notamment grâce à de meilleurs matériaux et à un usinage plus précis et régulier.

Quelques Modèles Français Notables

  • Pistolet Le Français Calibre 6,35 m/m: De 1913 à 1969, Manufrance produisit et vendit son pistolet Le Français en plusieurs calibres et versions.
  • Mle 1935A et Mle 1935S: Adopté par l'armée française en tant que pistolet de service peu avant le commencement de la guerre.
  • Pistolet Automatique 7,65 m/m Ruby Durango: Fabriqué pendant la première guerre mondiale et essentiellement utilisé par l’armée française.
  • PA MAS 7,65 m/m Indochine/Algérie
  • Pistolet semi-automatique MAB modèle D, vers 1946-47
  • MAC modèle 1950 : Pistolet Semi Automatique développé à partir de 1946 dans le cadre du programme du 30 octobre relatif au remplacement des trop nombreux modèles d'armes de poing.

Les Pistolets Semi-Automatiques Modernes

Remplaçant le PA MAC 50 et le PAMAS G1, le pistolet semi-automatique Glock-17 de 5e génération FR est robuste, fiable et ergonomique. Il est destiné à être utilisé en cas d’action rapide et de nécessité d’autoprotection.

L'Armement de la Gendarmerie Française : Des Années 1900 à 1940

À la fin du XIXe siècle, la gendarmerie est équipée d’armes conçues au lendemain du désastre des armées impériales, puis républicaines, lors de la guerre de 1870-1871. Deux ans après la victoire des États allemands, les armées françaises se voient enfin dotées d’un arsenal léger performant. Citons les revolvers 1873, puis 1874 ainsi que l’adoption du système Gras en remplacement des Chassepots. Passant après les corps de troupe, la gendarmerie doit encore patienter deux à trois décennies pour pouvoir rivaliser avec ses homologues étrangers en matière de moyens.

La gendarmerie ne reçoit pas le fusil Gras, mais la version carabine, retenue sous l’appellation « 1874 Modifié 1880 ». Pourquoi ne pas avoir retenu pour l’institution la version fusil ? Si l’on considère le service à cheval, il est indéniable qu’une arme plus courte facilite les mouvements du cavalier. Les gendarmes à pied ont aussi une version carabine. Le maniement d’une arme de taille réduite dans des affrontements de rue ou tout simplement lors d’opération de maintien de l’ordre reste plus aisé.

En 1892, la gendarmerie change de carabine et prend celle de l’Artillerie. Mais l’arme la plus intéressante de cette série reste le pistolet-revolver 1892. En 1885, la section technique de l’Artillerie propose de remplacer les revolvers modèles 1873 et 1874. Le but du ministère de la Guerre est simple : il s’agit de réduire le nombre de modèles d’armes de poing en service. Dès l’adoption du revolver 1892, les premiers exemplaires sont livrés aux officiers de la gendarmerie et de l’armée de Terre. L’attribution réelle de ce modèle a lieu en 1907, pour l’ensemble de l’institution. Techniquement cette arme est plutôt révolutionnaire pour son époque ou tout du moins à la pointe de la technique.

Au Bon Vouloir de l’Armée de Terre

Après la Première Guerre mondiale, un événement international fournit l’occasion pour une petite partie du personnel de l’Arme d’expérimenter une arme allemande. En effet, suite aux conditions du traité de Versailles et notamment aux problèmes de remboursements des dommages de guerre, la Ruhr est envahie par les armées belge et française. Comme pour chaque projection des armées dans un pays étranger, des gendarmes sont en charge de la prévôté. Cet épisode de l’entre-deux-guerres permet à ces hommes d’être équipés d’une arme mythique du second Reich : le Mauser Bolo 1912.

Le pistolet Ruby est directement issu de la Première Guerre mondiale. En 1914, l’armée française sollicite la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne (MAS) afin que sa production d’armes de poing augmente. Seul problème, sa production est en quasi-totalité tournée vers la fabrication de fusils et de mitrailleuses. La société Gabilondo et Urresti, implantée au pays basque, produit alors un pistolet automatique appelé Ruby. C’est une arme au fonctionnement simple et à l’entretien facile. Il réside dans l’emploi d’une culasse non calée. La platine, quant à elle, est à simple action. Ce PA est chambré en 7,65 mm et muni d’un chargeur de neuf cartouches. En 1924, une modification concernant la sécurité du PA est apportée. Un rivet à tête ronde est rajouté sur la face gauche de la glissière, dans le but d’empêcher la sûreté de se retirer inopinément lors de l’introduction de l’arme dans l’étui.

Autant la gendarmerie reçoit pendant l’entre-deux-guerres un nombre relativement important de PA, autant l’univers des mousquetons reste quasi inchangé. Le Berthier 1892 est toujours en service mais, en 1921, l’institution donne sa préférence au modèle 1916. Le véritable changement ne concerne pas la mécanique de l’arme mais encore et toujours le chargeur. En effet, pendant la Grande Guerre, le commandement français admet que les modèle Lebel et Lebel Berthier sont inférieurs aux fusils allemands. Dans le but de rétablir un équilibre entre les combattants, un nouveau chargeur de cinq coups est adapté.

Après la défaite, l’Occupation entraîne une restriction drastique de l’armement des unités. Conformément aux clauses de l’armistice de juin 1940, les gendarmes ne peuvent plus disposer que de leur seul armement individuel, c’est-à-dire de leur pistolet. Quelques gendarmes choisissent néanmoins de camoufler des armes à l’occupant.

Vers une Lente Gendarmisation de l’Armement

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Gendarmerie nationale recense sur ses râteliers, en plus des armes réglementaires, bon nombre de produits alliés ou ennemis. Comment ne pas citer le pistolet-mitrailleur (PM) américain Thompson ou la mitraillette anglaise Sten. Mais il ne faut pas oublier non plus les armes de l’armée allemande, comme le MP 38 et le MP 40. La provenance de ces armes est facile à deviner. De toutes ces armes, une seule fait carrière, la Sten. Si cette mitraillette est rentrée en gendarmerie d’une façon « classique », il n’est est pas de même pour deux futurs PA réglementaires d’origine allemande. Il s’agit bien entendu des mythiques Pistolet Luger P 08 et Walther P 38, qui sont en service de 1945 au début des années 1970.

Le P 08 est une version améliorée du pistolet de l’ingénieur Borchardt. Cette arme, en rupture totale avec la production de la fin du XIXe siècle, reste le premier pistolet semi-automatique véritablement opérationnel. Parmi les nouveautés, il faut noter le système d’ouverture à genouillère, réalisable suite à un court recul du canon. Qui plus est, pour la première fois, un chargeur est dissimulé dans la poignée. En 1898, l’ingénieur Luger s’attelle à perfectionner ce modèle. Son travail s’achève en 1908 : cette année le Kaiser décrète que ce PA devient l’arme d’ordonnance des troupes impériales d’Allemagne. Le système d’ouverture-fermeture par genouillère est conservé. Un indicateur de chargement est installé. Par contre le Lugeur est dépourvu d’arrêtoir de fin de glissière, de sécurité de poignée et de verrou de genouillère (ouverture sur un axe). Le P 08 est produit pour les armées allemandes jusqu’en 1942, année ou le P 38 de la firme Walther le remplace définitivement.

Au regard de ces quelques lignes, il ne faut pas s’imaginer que les nouvelles armes sont seulement d’origine étrangères. Deux PA et un PM d’origine française sont à l’honneur, il s’agit des PA 35 A et 35 S et du PM MAS 38. En dépit d’un même millésime, les deux PA proviennent de deux manufactures bien distinctes. Le 35 A est fabriqué par la Société Alsacienne de Construction Mécanique et le PA 35 S est l’œuvre de la MAS. Même si leur mécanisme est similaire, aucune pièce n’est interchangeable d’un modèle à l’autre. Leur point véritablement commun reste l’emploi d’une seule et même munition, le 7,65 mm long. Cette munition est satisfaisante pour ce qui est du recul, par contre sa puissance de perforation est faible.

En 1945, le PA 35 A rejoint les rangs de la gendarmerie. En 1951, le PA 35 est attribué à son tour à la gendarmerie. Il est indéniable que la gendarmerie est passée au second rang pour ce qui est de l’attribution de ces armes. Une fois que l’armée de Terre a eu le stock suffisant, la gendarmerie a pu enfin bénéficier de ces PA. Au début des années 1970, ces PA sont recyclés pour l’instruction des gendarmes en écoles. En ce qui concerne le pistolet-mitrailleur, les militaires de l’institution reçoivent le PM MAS.

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