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L'épidémie de grippe touche la France chaque année, mais cette année, le virus est particulièrement fort, ce qui soulève des questions sur ses spécificités et les populations les plus touchées.

Une épidémie sévère

La semaine du 6 au 12 janvier, la grippe a causé plus de 600 décès en France, soit environ 7 % des décès, avec un pic de 12 % en Bourgogne-Franche-Comté, bien au-delà de la moyenne habituelle de 4 % des années précédentes. Les autorités qualifient la situation d'épidémie sévère.

Pour Marie-Anne Rameix-Welti, la crise n'est pas encore passée malgré le manque de données pour une évaluation précise : "C'est encore difficile de se prononcer sur cette question parce que les chiffres sont encore très élevés, ils doivent être consolidés. Soit on a atteint le pic, soit on l'atteindra dans une ou deux semaines. C'est encore très difficile de dire à ce niveau-là."

Différents types de grippe

Deux grands types de grippe circulent actuellement : la grippe A et la grippe B. D'après Marie-Anne Rameix-Welti, leur dangerosité réside dans leur origine et les populations qu'ils touchent. "Chez l'homme, le virus de type B a tendance à toucher davantage les enfants, tandis que le virus de type A affecte un peu plus les adultes. Le H3N2 est parfois plus sévère chez les sujets âgés. Ils sont à peu près aussi dangereux l'un que l'autre pour l'homme. Néanmoins, le type A est celui qui peut être à l'origine de pandémies, car il est initialement un virus porté par les oiseaux, un virus animal."

Muter pour survivre

Au cours de cet hiver, trois types de virus de la grippe circulent simultanément : deux formes de grippe A, H1N1 et H3N2, ainsi que la grippe de type B. Ces virus ne sont pas nouveaux et circulent depuis plusieurs années.

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Selon Marie-Anne Rameix-Welti, il est difficile de prédire les futures mutations de ces virus : "C'est difficile de répondre. On peut imaginer que des virus deviennent plus virulents, mais c'est rarement observé. En général, une fois que le virus est bien adapté à la population humaine, ce qui est particulièrement vrai pour ces trois virus qui circulent depuis longtemps chez l'homme, il reste relativement constant. Ce qui se passe, c'est que la protéine de surface du virus, celle qui est vue par le système immunitaire, le H, de H3 et de H1, va évoluer pour permettre au virus d'échapper à la réponse immunitaire. Selon la distance avec le virus de l'année précédente, il sera plus ou moins bien reconnu par la population. De cette manière, il continue à se diffuser."

Un niveau d'intensité élevé

C’est l’agence nationale Santé publique France qui le dit : cette année, la grippe est à un « niveau d’intensité exceptionnellement élevé ». Si bien que ce vendredi 10 janvier, 87 hôpitaux ont déclenché le plan blanc, un dispositif obligatoire dans les établissements de santé qui définit leurs modalités de gestion de crise en cas d’épidémie, de situation sanitaire exceptionnelle ou d’une activité accrue au sein de l’établissement.

Interrogé par l’Agence France-Presse, le virologue Bruno Lina, directeur du centre national de référence des virus respiratoires aux Hospices civiles de Lyon et membre du Covars (Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires), assure que nous sommes en ce moment même sur « une épidémie de grippe au-dessus du pic de l’année dernière ».

Entre le 30 décembre et le 5 janvier, Santé publique France a enregistré plus de 18 000 passages aux urgences pour un syndrome grippal, dont presque 4 000 hospitalisations. Mais comment l’expliquer ? Pour le professionnel de santé, cette importante circulation du virus pourrait être le fruit des échanges de virus intenses pendant la période des fêtes. D’autant plus que si d’ordinaire, les différentes souches virales de grippe se succèdent, cette année, les souches A (H1N1) et B (Victoria), et A (H3N2) coexistent.

Facteurs contribuant à l'épidémie intense

Plusieurs facteurs contribuent à l'intensité de l'épidémie de grippe cette année :

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  • La fatigue immunitaire due à la pandémie de Covid-19.
  • La couverture vaccinale en baisse chez les personnes présentant des facteurs de risques, avec une faible couverture chez les 65-74 ans, selon Santé publique France.

Pourtant, les professionnels de santé la préconisent largement et « cette vaccination, il faut la faire avant l’épidémie » dans l’idéal, insiste le virologue Bruno Lina.

Les modifications génétiques constantes des virus grippaux imposent d’ajuster chaque année la composition du vaccin pour y introduire les souches les plus récentes en circulation. En dehors des mesures d’hygiène la vaccination annuelle contre la grippe reste le moyen le plus efficace de se protéger. Il permet de réduire les formes graves de grippe.

Elle est fortement recommandée pour les personnes les plus fragiles, mais également pour le personnel soignant, pour les personnes résidant en établissement de soins de suite et pour toutes personnes en contact direct avec des personnes fragiles.

Transmission et prévention

Les virus grippaux se transmettent facilement par les aérosols, au moyen de microgouttelettes et de particules excrétées par un patient infecté lorsqu’il tousse, éternue ou parle. Ils peuvent aussi être transmis par l’intermédiaire des mains, lorsqu’une personne touche une surface contaminée et porte sa main à proximité du nez.

D’où l’importance des mesures barrière lors des épidémies : port du masque, utilisation de mouchoirs jetables, tousser et éternuer dans son coude, se laver régulièrement les mains, aérer son logement régulièrement.

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Traitements disponibles

Les antiviraux disponibles en France sont des inhibiteurs de la neuraminidase*grippale comme l’oseltamivir (Tamiflu®), actif sur les virus de types A et B. Il est disponible sous forme orale. Il réduit la durée de la maladie et la sévérité des symptômes s’il est pris précocement c’est-à-dire dans les 48 heures suivant le début des symptômes. Il permet également de réduire le risque de complications et la mortalité.

Un autre inhibiteur de la neuraminidase, le zanamivir (Relenza®) peut-être prescrit à l’hôpital en cas de résistance à l’oseltamivir, sous forme intraveineuse.

Mesures de protection individuelle

En cas d’épidémie déclarée, des mesures de protection individuelle s’imposent pour éviter d’être infecté, ou quand on est malade d’infecter soi-même les personnes de son entourage proche : port du masque, utilisation de mouchoirs jetables, tousser et éternuer dans son coude, se laver régulièrement les mains, aérer son logement régulièrement.

L'importance de la vaccination

La vaccination présente un double avantage, c’est à la fois une protection individuelle et collective : plus le nombre de personnes vaccinées augmente, moins le virus circule. En outre, la vaccination contre la grippe est un moyen efficace pour se protéger des formes graves de la maladie, notamment pour les personnes à risque.

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