La précision en tir dépend non seulement de la qualité de l’équipement mais aussi de la maîtrise des différentes positions de tir. Chaque position offre des avantages spécifiques et peut influencer significativement vos performances.
La position debout est souvent choisie pour sa mobilité et sa rapidité. Le tireur se tient droit, les pieds écartés à la largeur des épaules, avec les genoux légèrement fléchis pour un meilleur équilibre. Les bras soutiennent l’arme, et le corps est légèrement incliné en avant pour améliorer la visée. Cette position est idéale pour des tirs rapides et pour s’adapter à des cibles en mouvement. Cependant, elle est moins stable comparée aux positions assise et couchée, ce qui peut réduire la précision lors de tirs à longue distance.
Pistolet: La main gauche tenant l'arme par le canon aide à placer fermement la crosse dans la fourche formée par l'index et le pouce de la main droite. Cette dernière se referme sur la crosse de manière que la paume soit entièrement à son contact. L'ensemble formé par le médius, l'annulaire et l'auriculaire s'enroule autour de la poignée et la maintient sans crispation. Le pouce repose naturellement sur le côté de l'arme.
Carabine et épauler: L'épaule droite enveloppe sans crispation la crosse , le bec de celle-ci, en venant s'encastrer sous le tendon du grand pectoral (entre le pectoral et le deltoïde, juste à coté de l'aisselle). Le bras gauche s'appuie sur le thorax, le coude se reposant lui si possible sur la crête de l'os iliaque (sommet du bassin). Par l'intermediaire de l'avant-bras plié et de la main gauche placée sous le fût, il sert d'appui à la carabine qu'il supporte à 100%. Le bras droit est décontracté. La main droite maintient la poignée pistolet sans crispation.
Les pieds doivent être posés bien à plat sur le sol. Toute contraction des orteils indique que le tireur est en train d'exercer des tensions musculaires afin de compenser une bascule, si légère soit-elle, du corps dans le sens avant. Le bassin doit être placé afin "d'asseoir" littéralement le centre de gravité. Un bassin stable et bien fixé est une des données primordiales pour verrouiller la position du tireur et gommer toutes les contractions parasitaires qui peuvent être issues des membres inférieurs.
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Si un bon placement ou gainage du bassin sur les jambes bien positionnées assure, pour l'essentiel, la fixation du centre de gravité, il joue également le rôle d'un filtre atténuant et absorbant la plupart des inévitables petits mouvements de contractions musculaires provenant des membres inférieurs. Certaines de ces vibrations passent et se répercutent par la colonne vertébrale.
La visée c'est l'action par laquelle sont alignés, par rapport à l'oeil du tireur, les instruments de visée de l'arme et le visuel de la cible. Ligne de mire : le segment de droite qui relie les 2 points de repère fixes par rapport au canon s'appelle la ligne de mire. Les points de repère fixes par rapport au canon s'appellent instruments de visée. Le point avant s'appelle le guidon, le point arrière hausse (ou dioptre pour une carabine). Leurs caractéristiques sont telles que l'on peut les classer, d'une façon générale, en 2 catégories : les visées ouvertes (pistolet) et les visées fermées (carabine).
Le visuel est ici flou pour imaginer les conditions réelles de tir puisque, hormis chez les jeunes enfants jusqu'à douze ans environ, il est impossible à un adulte d'accommoder à la fois ligne de mire et visuel. La visée, notamment à la carabine, est la partie de la technique que le débutant appréhende le plus facilement. Un schéma suffit généralement à expliquer ce que le tireur doit chercher à voir.
A- L'erreur angulaire est une erreur qui, au cours de la visée, consiste à décaler un des 2 points de repère (guidon ou hausse) par rapport à la ligne de visée. L'écart en cible sera souvent important car égal à l'erreur angulaire multipliée par le rapport distance de tir / ligne de mire. Cette erreur est fréquente et très sensible avec les visées ouvertes.
B- L'erreur parallèle consiste, tout en gardant les points de repère bien positionnés entre eux, en un décentrage de ceux-ci par rapport au visuel.
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Il faut bien différencier, ce qui n'est malheureusement pas encore souvent le cas, l'accommodation chez l'adulte et chez l'enfant. L'oeil n'a plus la faculté, contrairement au jeune enfant, de former une image nette de 2 objets dont l'un est situé près de lui et l'autre lointain. Il ne peut donc accommoder à la fois sur les instruments de visée et sur la cible.
S'il accommode sur la cible, les instruments de visée deviennent flous et il est alors impossible d'orienter correctement la ligne de mire, d'où un tir "dans les bâches" assuré, sauf si intervention du Saint Esprit. Par contre, si l'oeil accommode sur les instruments de visée, la cible devient floue mis il est possible d'orienter correctement la ligne de mire vers une cible mal définie.
Il est donc indispensable, pour effectuer une visée correcte de voir de façon nette les points de repère de la ligne de mire. Ce qui se passe en réalité est un processus d'accommodation très rapide de va-et -vient entre la cible et les appareils de visée.
Les cibles sont habituellement constituées d'un carton blanc zoné et portent en leur centre un visuel noir également zoné, destiné à faciliter la visée. Il serait logique de viser le centre du visuel (au pistolet) ou d'utiliser un guidon qui cerne exactement l'image du visuel (à la carabine) pour atteindre le 10 central. Mais dans ce cas les instruments de visée de l'arme, qui sont noirs, se détacheraient mal sur le noir du visuel.
Au pistolet, il est donc préférable de règler son arme pour toucher plus haut que visé et voir se détacher parfaitement les instruments de visée sur le fond blanc du carton.
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Le lâcher doit s'effectuer dans la période de temps où la stabilité et la visée sont satisfaisantes. La partie la plus innervée et donc la plus sensible de l'index se situe au niveau de la pulpe de la 3e phalange. La position de l'index peut varier légèrement en fonction du type d'arme utilisée.
La résistance opposée par la détente à la traction de l'index est variable en fonction de l'arme utilisée. De l'ordre de 100 grammes (voir nettement moins chez certains tireurs de haut niveau qui peuvent descendre à moins de 10 grammes) à 200 grammes chez le débutant à la carabine 10 M. Cette résistance est réglable sur la plupart des armes pour permettre au tireur de moduler son lâcher.
C'est une phase déterminante de la séquence de tir : un bon lâcher laisse l'arme stable au départ du coup ou n'amplifie pas ses mouvements si elle bouge légèrement. Ce défaut, courant au stade de l'initiation, est très limitant dans la progression du tireur.
La partie la plus sensible de l'index se situe au niveau de la pulpe de la dernière phalange (ou phalangette). des revolvers).• la détente filante : la course de la queue de détente n'offre aucun repère entre la position d'origine et le départ du coup. Elle est ressentie comme un glissement uniforme.• la détente à bossette : la course de la queue de détente s'effectue sous faible pression dans un premier temps (pré-course) jusqu'à un point dur (bossette). A partir de ce point, la pression nécessaire au départ du coup sera plus importante.
La séquence de tir est l’ensemble des actions nécessaires pour le tir d’un projectile. La coordination est une notion très importante.
1. Position: Les pieds sont perpendiculaires à la ligne de tir. Le tireur est bien stable sur ses 2 appuis. Le poids du corps est le plus souvent réparti inégalement sur les 2 appuis et de manière prédominante sur le pied avant (gauche). L'arme est épaulée au niveau du sillon entre le haut du biceps droit et le deltoïde (muscle de l'épaule).
2. Visée: En précision, la prise de visée du pistolier commencera par une élévation du bras. Cette élévation sera contemporaine d'une inspiration. Avec le début de l'expiration, le bras droit commencera sa descente. En carabine, la prise de visée commence quand le tireur vient poser sa tête sur le busc. Quand la position de la tête est bonne, le tunnel et le guidon apparaissent déjà bien centrés dans le cercle de l'oeilleton du dioptre. Les organes de visée bougeront autour du visuel. Comme en pistolet, la marge de blanc a l'intérêt de baisser la sensation de bouger. Comme en pistolet, les organes de visée doivent apparaître nets alors que la cible sera floue.
3. Lâcher: De l'expérience du tireur. La détente à bossette est le bloc détente le plus classique sur les armes de tir sportif. Le tireur positionnera la pulpe de la dernière phalange de son index, partie la plus sensible du doigt, sur la queue de détente. Le tireur, satisfait de sa visée et dans son bouger, engagera une pression progressive qui amènera au départ du coup. Le tireur débutant cherchera à être légèrement "surpris" par le départ du coup. C'est un bon indice d'un lâcher en pression continue réussi.
4. Tenue: C'est la prolongation, après le départ du coup, de toutes les actions qui en sont à l'origine (position, visée, lâcher).
5. Feed-back: Des outils informatiques modernes (scatt) permettent au tireur d'améliorer la qualité de ce feed-back et de l'analyse de la séquence de tir, de la visée, du bouger, du lâcher et de la tenue.
La position genou est relativement délicate. Elle mêle des éléments associés à la position debout (appuis au sol, empilement vertical des appuis, recherche de stabilité) et des éléments de la position couché (tir à la bretelle). Appréhender cette complexité nécessite une charge d’entraînement importante, afin de développer des sensations d’équilibre et de relâchement spécifiques à cette position, sans oublier le confort.
Il s’agira dans un premier temps d’obtenir une position la plus stable possible, avec des bougés faibles et arrondis. Un tireur débutant aura très souvent des bougés latéraux amples, saccadés et rapides. Pour progresser, il est nécessaire de construire méticuleusement les empilements - avec des moyens visuels et l’aide d’un entraîneur -, d’apprendre à les reconnaître au niveau de la perception et de développer de bonnes sensations d’équilibre, afin de pouvoir bien relâcher le haut du corps.
La position genou est assez inconfortable, notamment à cause de l’engourdissement du pied droit. L’idéal serait de construire une position en faisant complétement abstraction de la cible.
Le premier élément à installer est le coussin de tir. Il sera placé à environ 45° par rapport à la cible. Ce placement va donner un premier repère moyen pour l’ouverture de la jambe droite. Trop ouvrir ou fermer cet angle déséquilibre la position. Le tireur s’intéressera ensuite au remplissage de ce coussin. Il est fréquent de voir des tireurs utiliser des coussins trop remplis. Cela déséquilibre la position en faisant basculer le corps vers l’avant et vers la droite. Vider partiellement le coussin permet de redresser la position.
L’appui du pied droit avec le coussin se fait sur l’avant de la cheville ou du cou-de-pied. Le tireur doit prendre garde à ce que le pied ne tourne pas (il est possible de l’incliner légèrement à l’installation - talon vers l’intérieur - pour éviter cet écueil). L’arrière de la chaussure de tir peut être desserrée pour permettre la prise de position sans trop de contraintes.
L’appui du genou droit sur le sol définit le triangle de sustentation de l’ensemble tireur-carabine et sert principalement à stabiliser le reste du corps. L’ouverture de la cuisse par rapport à l’axe de la carabine doit être confortable au niveau des sensations. Il ne devra pas être excessif sous peine de déséquilibrer la position vers la droite.
Le pied gauche devra être placé de manière à créer un empilement jambe/avant-bras/carabine, puis à verrouiller la jambe gauche en latéral. Vue de face (selon l’axe du canon), la jambe gauche est quasi-verticale. Vue de profil, elle est perpendiculaire au sol ou légèrement avancée (en fonction de la morphologie et du positionnement du tronc). Le tireur cherchera un empilement pied/jambe/avant-bras/centre de gravité (CDG) de la carabine quasi-linéaire et vertical, avec néanmoins une tendance infime du CDG un peu vers l’intérieur, coude et genou très légèrement vers l’extérieur, pour initier un recul toujours dans la même direction.
Afin de donner des repères précis en plus de ses sensations, le tireur pourra mesurer l’écart entre l’extrémité du pied droit et le talon du pied gauche (mesure A) à l’aide d’un mètre.
Toujours sur la partie basse de la position, il est nécessaire d’effectuer une légère rétroversion du bassin avant d’aller s’assoir sur le talon. Cette rétroversion permet d’avoir une assise plus stable et redresse le tronc.
Pour faire le lien entre partie haute et partie basse, il y a le tronc. En cherchant à garder une position bien droite et empilée au-dessus du coussin. En ayant une position légèrement inclinée vers l’avant, avec un fort appui du coude sur le genou et des épaules s’enroulant autour de la carabine. On trouve les deux types de positions et leurs intermédiaires à haut niveau avec, il est vrai, une tendance prononcée pour l’adoption de la première option.
Plus l’axe des épaules sera perpendiculaire par rapport à l’axe du canon, plus la réaction au départ du coup sera verticale (au lieu d’être vers 2 ou 3 h). L’ensemble du bras gauche devra, comme au couché, être entièrement relâché grâce à l’action de la bretelle de tir.
Celle-ci est constituée d’une courroie munie à une extrémité d’un système de fixation sur la carabine (attache-bretelle) et formant à l’autre extrémité une boucle permettant d’y engager le bras. Sa longueur est réglable. Les modalités de réglages de la bretelle sont les mêmes en positions couché et genou. Il faut veiller à ce que la bretelle comprime le moins possible la face interne du bras (là où passe l’artère humérale). Sans cette précaution, l’artère comprimée renverrait dans la bretelle les battements du coeur qui seraient alors transmis à la carabine.
Le tireur ne doit pas vriller le haut de sa position par rapport au bas (pour se placer ou corriger un déséquilibre). La position doit naturellement former un bloc équilibré, condition nécessaire pour absorber les réactions de l’arme au départ du coup. La constance de cette réaction est une condition indispensable à la bonne régularité du résultat obtenu en cible. Elle résulte de la qualité des appuis et des pressions exercées sur l’arme. Chaque modification des pressions sur les points d’appui va engendrer un déplacement différent de l’arme au départ du coup.
Un relâchement bien vertical des épaules permet le tassement et le verrouillage de la position sur l’appui fesses/talon. dans un second temps, il viendra au contact du tireur vérifier, en exerçant une pression sur l’épaule de celui-ci avec son index, si le relâchement de l’épaule est suffisant.
En fonction des positions plus ou moins hautes, il est toujours possible d’optimiser la hauteur de la carabine avec des rehausseurs de fût. Pour la partie droite du haut du corps, nous veillerons au placement du coude droit (absence d’évolution vers le bas faisant basculer l’ensemble de la position). Comme dans les autres positions, la poignée-pistolet, dont le serrage doit être régulier, sera tenue fermement.
La plaque de couche sera placée le plus possible à l’intérieur de l’épaule, dans le creux formé par le deltoïde et la clavicule, et le crochet sera réglé afin d’éviter les appuis sur la cage thoracique et le bras. Lors du placement de l’arme, le tireur « tracte » celle-ci vers l’épaule, puis relâche l’épaule et le bras. Il est possible, à l’entraînement, de réaliser des exercices de contraction/relâchement afin de développer ces sensations.
La tête sera posée sur le busc sans forcer l’appui latéral pour ne pas « pousser » l’arme vers l’extérieur. Il est possible de tirer avec un rythme rapide en position genou. Le tireur doit pour cela être capable d’enchaîner un certain nombre de coups sans désépauler, mais aussi de tirer des coups en ré-épaulant après une longue attente. Cette capacité permet par exemple de profiter au maximum des situations de vent favorable.
C’est la partie la plus délicate de ce tir. En se plaçant à genou, le tireur cherchera à aligner sur un même axe la cible, le pied gauche (A) et le coussin (B). C’est un critère de qualité pour la position et le placement. Le placement en direction est le plus délicat et doit être réalisé en préalable au réglage en hauteur. L’axe de tir découlera directement de la position du tireur et des réglages en longueur de la carabine.
Il est très intéressant de « construire » une position en faisant abstraction de toute cible, puis d’orienter le tireur, avec sa position ainsi élaborée, sur sa cible. De cette manière, aucune tension due au travail de l’œil toujours attiré par le visuel, n’aura altéré cette recherche. En latéral, la position entière doit pivoter autour du coussin afin de se placer face à la cible. Par facilité, de nombreux tireurs bougent seulement une partie de leur position, souvent le pied gauche, mais déséquilibrent ainsi l’ensemble.
En hauteur, l’adaptation se fait exactement comme au couché, par réglage de la plaque de couche avec un réglage complémentaire du busc. Le tireur montera sa plaque de couche pour monter en cible et inversement.
Une fois le tireur placé convenablement par rapport à la cible, sa ligne de mire se situe sur la zone d’attaque (point de départ de l’entrée en cible). L’entrée en cible débute à partir de la zone d’attaque jusqu’à la stabilisation sur la zone de visée. Dans un souci de stabilité, de coordination et de constance des réactions de l’arme au départ du coup, les entrées en cible devront être les plus régulières possibles.
Dans tous les cas, il faudra éviter d’installer des composantes latérales, plus difficilement gérables, dans les entrées en cible.
Le simulateur de tir est un outil d’analyse du tir devenu incontournable dans l’entraînement. Il permet d’obtenir des informations essentielles quant à l’évaluation des tireurs et au pilotage du processus d’entraînement.
Il est possible d’utiliser le simulateur pour évaluer le tireur et ses progrès au regard des différents éléments évoqués. Quelques tests simples permettent à l’entraîneur de vérifier la stabilité statique de la position.
1. Respiration: Au niveau de la respiration, chacun comprendra que le geste du tireur s’accommode mal des ” bougers ” qu’elle peut engendrer.
2. Vision: Au niveau de la vision, un œil domine l’autre : c’est l’œil directeur. Il est recommandé de tirer en ayant les deux yeux ouverts. L’œil humain possède de nombreuses facultés mais il ne sait pas voir simultanément net de près et de loin. Pour s’en convaincre, il suffit de pointer le doigt sur la cible et de voir avec netteté, d’abord le doigt, puis la cible et ensuite essayer de voir net les deux à la fois. C’est impossible !
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