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La distribution du lait aux veaux est une tâche essentielle en élevage laitier. Finie la corvée des seaux à porter ! Le taxi-lait facilite grandement le transport et la distribution du lait aux veaux en ménageant le dos de l'éleveur et en faisant gagner du temps.

Pourquoi Utiliser un Chariot à Lait ?

La traite et la nutrition des veaux constituent les principales astreintes en élevage laitier. Même si l’amélioration du confort en salle de traite est un sujet central, les conditions de collecte, de transfert et de distribution du lait aux veaux sont aussi à prendre en compte.

Avec l’augmentation des tailles des troupeaux laitiers, les taxi-lait investissent peu à peu les exploitations laitières. Des choix qui se justifient notamment quand on a des vêlages groupés et donc des quantités importantes de lait à transporter sur une même période.

Fonctionnement Général

Le taxi-lait permet de simplifier le travail et réduire la pénibilité. Il existe deux grandes catégories de taxi-lait. La première est un chariot basique, une cuve sur roues avec un robinet en bas. Pas de système de maintien de la température, pas de programmation de la quantité de lait à distribuer, pas non plus de système de motricité. Principal avantage : le coût, qui n’excède pas les 3 000 €. On peut en trouver à moins de 1 000 €. Certains même les construisent eux-mêmes.

La deuxième catégorie regroupe tous les autres types de taxi-lait, et d’un modèle à l’autre, ce qui les distingue, ce sont les options : motricité, maintien en température, pasteurisation, phares… Leurs prix oscillent entre 4 000 et 9 000 € environ.

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Exemple d'Utilisation : Gaec des Chauffodières

Maryline Berson, associée du Gaec des Chauffodières, utilise un taxi-lait depuis 2011. « C'est un outil très pratique, très simple et désormais indispensable sur notre exploitation. » Fabriqué par Holm et Laue, cet engin est monté sur quatre roues : deux directrices à l'arrière et deux motrices à l'avant. Un moteur électrique relié à une batterie rechargeable assure l'avancement. La cuve en Inox, qui peut contenir jusqu'à 130 l, possède un mélangeur pour préparer du lait en poudre et une résistance chauffante avec thermostat.

« Pendant la traite, je verse directement la quantité dont j'ai besoin dans la cuve, ajoute Maryline Berson. Puis je branche l'appareil sur le secteur pour réchauffer le lait et le maintenir à la bonne température. Le thermostat est réglé à 44°C. Je préfère bien chauffer au départ pour compenser le refroidissement pendant le transport et la distribution. Les veaux digèrent mieux le lait chaud que tiède, et nous avons beaucoup moins de problèmes de diarrhées qu'auparavant. »

Grâce à l'avancement électrique, Maryline n'a aucun effort à fournir : l'engin se pilote simplement en appuyant d'un pouce sur la commande d'avancement. Il possède deux vitesses avant et arrière. Avant de remplir les seaux, elle laisse circuler du lait dans les tuyaux et le reverse en cuve. Cela réchauffe le circuit et garantit que les premiers veaux reçoivent bien du lait chaud. Ensuite, il suffit de placer le pistolet doseur dans le seau et de choisir la quantité à donner. Une télécommande est en effet intégrée à la poignée. Elle se compose d'un petit écran et deux boutons « plus » et « moins ». La distribution dure environ trois secondes par veau.

Quand la cuve est vide, Maryline nettoie le tout avec de l'eau, complétée parfois par un peu de lessive. « Nous n'avons jamais eu de gros soucis mécaniques, ajoute-t-elle. Après bientôt cinq années d'utilisation, la batterie vient juste d'être changée. Pas question de revenir en arrière : les seaux à porter, les allers et retours, le mal de dos, c'est terminé !

Exemple d'Auto-Construction : Gaec de Fontenay

Au Gaec de Fontenay, Bertrand Lallemand utilise un taxi-lait conçu et fabriqué par son fils Romain, actuellement étudiant en BTS agricole. « Cet outil me permet de nourrir jusqu'à 50 veaux deux fois par jour en à peine vingt minutes par passage. Matin et soir, Bertrand distribue à chaque veau 2 l de lait, complété par 0,5 l d'eau chaude. Il fallait un engin suffisamment stable et maniable pour transporter 100 l de lait.

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Romain a fabriqué un chariot en acier soudé, avec quatre roues, dont deux directrices. Sur ce chariot, il a fixé un bidon de 130 l avec des graduations à l'intérieur. Le fond est percé et connecté à une petite pompe vide-cale de bateau achetée d'occasion pour 70 €. Elle est alimentée par une batterie de tracteur de 12 V placée juste à côté. Un interrupteur marche-arrêt pilote l'ensemble.

Toute l'astuce du système repose dans le jeu de tuyauteries et de vannes. En sortie de pompe se trouve un premier T qui divise le circuit en deux : d'un côté, un tuyau de gros diamètre (50 mm) qui s'élève verticalement à environ 2 m de hauteur pour retomber dans le bidon, de l'autre côté, un morceau de tuyau d'arrosage de diamètre 25 mm au bout duquel se trouve une première vanne. Quand cette vanne est fermée, le lait retourne directement dans la cuve via le tuyau de 50 mm, assurant ainsi un brassage avec l'eau chaude.

Après la première vanne, le circuit se divise à nouveau en deux au niveau d'un second T. Une première branche est connectée à un tuyau de 25 mm de diamètre, enroulé du bas vers le haut autour d'un seau. Cet enroulement forme un serpentin vertical dont l'extrémité haute retombe également dans le bidon. Sur l'autre branche du T se trouve une seconde vanne, prolongée par un petit tuyau de vidange, placé en descente sur le côté du chariot juste à hauteur des seaux à remplir. Le tuyau enroulé en serpentin mesure 5,10 m. Une longueur qui n'a pas été choisie au hasard puisque le volume interne du tuyau entre la vanne et le haut du serpentin est exactement de 2,5 l.

« Pendant la traite, je place directement la canne dans le grand bidon, explique Bertrand. Ensuite, j'emmène le taxi-lait à la nurserie. Sur place, nous avons installé un chauffe-eau électrique. J'ajoute un quart du volume d'eau bien chaude et je mets la pompe en route pour que le brassage commence. Aussitôt, je recule le chariot jusqu'au fond de l'allée à côté du premier cornadis. Le tuyau de vidange doit être placé juste au-dessus du seau à remplir.

Pour commencer la distribution, Bertrand ouvre la première vanne, ce qui interrompt le brassage. Le lait emprunte un nouveau circuit et vient remplir le serpentin poussé par la pompe et par la pression dans le gros tuyau en hauteur. En quelques secondes, le serpentin est rempli et du lait ressort à l'autre extrémité. À ce moment, Bertrand referme la première vanne d'une main et ouvre la seconde avec l'autre main. Le serpentin qui n'est plus alimenté se vide complètement par gravité dans le seau et le veau reçoit sa dose de 2,5 l. En parallèle, la pompe qui fonctionne en permanence renvoie du lait dans le gros tuyau, qui sert alors de réserve tampon.

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Une fois la vidange du serpentin terminée, Bertrand rebascule les deux vannes dans leur position précédente et avance le chariot jusqu'au veau suivant. Pendant ce déplacement, le serpentin de 2,5 l se remplit et une fois le chariot en place, il suffit de tourner simultanément les deux vannes pour distribuer une nouvelle dose de lait au second veau.

« Cela fonctionne bien, assure l'éleveur. Le lait n'a pas le temps de refroidir, surtout avec l'eau chaude que je rajoute au départ. Quand tous les veaux ont bu, je rince le bidon et le circuit. Une fois par semaine environ, j'ajoute aussi un peu de lessive. Ce taxi-lait n'a coûté qu'une centaine d'euros en pièces achetées (pompes, roues...), car pour l'essentiel, Romain a utilisé des matériaux de récupération. Quant au temps passé, il estime l'avoir déjà rattrapé par le gain obtenu en réduisant la contrainte du travail.

Les Différents Modèles et Fabricants

L’offre est variée sur le marché. On peut trouver des taxis-lait à tous les prix. Les modèles les plus simples proposent des cuves en plastiques montées sur un charriot à deux roues, sans assistance pour le transport. Ce type d’appareils bon marché ne présentent pas non plus de système de réchauffage et contraint donc à recourir à un thermoplongeur. Les premiers prix de cuves sur quatre roues se situent autour de 550-600 € sans malaxeur et 850-900 € avec. À ce prix, ces produits ne disposent pas de pompe de distribution mais d’une simple vanne.

Quand on monte en gamme, les cuves sont en inox, ce qui garantit meilleures solidité et hygiène. Des cuves Evinox montées sur plateaux motorisés sont notamment proposées. Les modèles les plus pratiques proposent l’avancement électrique. Les trois fabricants les plus présents en France sont Holm&Laue, Urban et Förster.

Selon son envergure et sa maniabilité, le taxi-lait doit pouvoir s’adapter à votre environnement, passer entre deux rangées de boxes, rouler sur des cailloux… Le taxi-lait d’Holm&Laue est doté d’un châssis stable à 4 roues, poussé avec un guidon. « Ses grandes roues avant de 40 cm lui permettent de surmonter les bosses et les petits seuils », précise Christian Buchemann, de la SAS Leroux. Avec ses roues increvables et guidé par un bras, le MilkShuttle d’Urban est un tricycle agile, tout terrain, « qui se débrouille particulièrement bien dans les pentes », avance Jérôme Monnier de Farago. « Les quatre roues et le demi-essieu oscillant orientable garantissent au MilchMobil de Förster souplesse et stabilité même en terrain accidenté et pentu », souligne Mickaël Quirin, de Beiser. Grâce à son système de direction à fusée, le MilchMobil suit l’éleveur facilement.

Autre particularité du MilchMobil : un réchauffage de la buvée au bain-marie. « C’est la garantie que rien n’attache au fond, pointe Didier Corniquet, de la Buvette. Cela offre aussi une plus grande inertie, le lait reste à température plus longtemps. » Chez Holm&Laue, le taxi-lait est équipé de feuilles chauffantes sur toute la surface du fond, d’où un réchauffage rapide. « Pour autant, il ne se forme pas de point chaud sur lequel le lait pourrait attacher, à l’inverse des spirales de chauffage », assure Christian Buchemann.

L’agitateur du taxi-lait de Holm&Laue est situé au fond du fût et son moteur sous la cuve. Il soutient le chauffage par des intervalles de mélange courts, adaptés à la quantité de lait, et mélange en quelques secondes la poudre sans faire de grumeaux. Le MilkShuttle présente un agitateur à deux vitesses, celle-ci différant selon qu’il s’agit de lait entier ou de poudre. Le montage du moteur d’agitation sur le haut de l’appareil exclut ainsi tout problème de fuite.

Le taxi-lait se recharge sur secteur, puis la batterie assure l’avancement, la pompe et la gestion de la distribution. Les quantités de lait peuvent être pré-programmées. La distribution s’effectue via le pistolet doseur, la poignée ou le tableau de bord. Il y a peu de différences entre les modèles. Urban propose en option (300 €) une boule de lavage automatique qui tourne pour nettoyer la cuve et le couvercle après vidange du lait. Le pistolet de distribution s’insère dans un trou au niveau du couvercle, créant ainsi un circuit fermé.

Förster intègre aussi une buse de nettoyage rotative pour un lavage complet (cuve, pompe, conduits) avec un minimum de travail. « Il faut bien vidanger le tuyau au préalable et démarrer le lavage à l’eau claire », rappelle Didier Corniquet en précisant que « toutes les parties soudées le sont des deux côtés et sont aussi polies à l’intérieur du chariot dans un souci d’hygiène ».

Grâce à l’option Smart-ID, le taxi-lait 4.0 d’Holm&Laue est capable d’identifier les veaux et de calculer les quantités de lait à leur distribuer selon leur âge.

Options et Équipements Supplémentaires

Le choix des options d’un taxi-lait doit se raisonner en fonction de sa situation et de ses objectifs. Au Gaec du Pilion, l’objectif est très clair : simplifier les tâches au maximum, réduire le temps de travail et la pénibilité. Lorsque l’élevage s’est agrandi il y a quelques années, les associés ont fait le choix d’avoir des niches à veaux plutôt qu’une nurserie, ce qui potentiellement rajoutait des opérations de manutention. Le taxi-lait devait donc à tout prix simplifier tout cela.

Programmation des Volumes

Ils ont par exemple choisi l’option de programmation des volumes. Comme la pré-programmation de stations sur son autoradio, Thierry Queré peut sur son taxi-lait pré-enregistrer des volumes à distribuer. « Devant mes cases individuelles, j’appuie sur la touche correspondant à 3 litres, et devant mes cases collectives, la touche correspondant à 15 litres ». Le pistolet remplit automatiquement les milk-bars. « On explique ça une seule fois aux stagiaires et on peut leur confier la buvée en toute confiance.

Petit point de vigilance au moment de choisir son équipement, « il est préférable de choisir un taxi-lait avec les commandes sur la lance plutôt que le tableau de bord », recommande Sébastien Guiocheau, conseiller de la chambre d’agriculture de Bretagne.

Lavage Automatique

Autre option importante, le lavage automatique qui est « de nature à diminuer significativement la pénibilité », insiste la MSA. On remplit la cuve d’eau, on presse un bouton pour lancer le nettoyage, deux pales se mettent en rotation. « A la fin, il faut toutefois fignoler manuellement », préconise Sébastien Guiocheau.

Maintien en Température

L’un des atouts du taxi-lait étant de faciliter l’organisation du travail, il serait bien dommage de se passer de l’option de maintien en température. Au Gaec de la Perdrière, si l’on fait le choix de distribuer le lait entier aux veaux après la traite et non plus pendant, il faut qu’il reste à 38°, « cette option est très importante, cela permet de mieux s’organiser et de réduire la pénibilité » insiste Jeannick Deborde.

Pasteurisation

Certains modèles récents de taxis à lait disposent aussi de l’option pasteurisation. Le lait est chauffé à 69 ou 70°C puis refroidi, ce qui élimine les germes pathogènes. « Cela présente un intérêt d’un point de vue sanitaire, mais c’est assez coûteux, environ 1 500 € de plus, et c’est très consommateur en eau et en énergie », commente Sébastien Guiocheau.

Autres Questions à Considérer

D’autres questions sont à se poser avant de faire un choix, comme le volume de la cuve. « Il vaut mieux choisir une cuve de 150 litres plutôt que 120 litres, c’est guère plus cher », conseille Thierry Quéré. « Si on fait le choix d’avoir des vêlages groupés, on peut avoir besoin d’un volume important à certaines périodes », glisse Stéphane Guiocheau.

Il y a aussi la largeur du chariot à prendre en compte (attention si les portes sont étroites), le type de roues selon la nature du sol, ou encore la présence de phares, parfois utile quand on doit traverser une cour non éclairée l’hiver la nuit.

Tableau Récapitulatif des Avantages et Inconvénients des Différents Types de Taxi-Lait

Type de Taxi-Lait Avantages Inconvénients Prix Estimatif
Basique (cuve sur roues, sans options) Coût faible, simple à utiliser Pas de maintien de température, pas de motricité, distribution manuelle Moins de 3 000 €
Avec options (motricité, maintien température, etc.) Confort accru, réduction de la pénibilité, distribution précise Coût plus élevé, maintenance potentielle 4 000 - 9 000 €
Auto-construit Coût réduit (récupération de matériaux), adapté aux besoins spécifiques Nécessite des compétences en bricolage, fiabilité variable Variable (environ 100 € pour les pièces)

« Le taxi-lait, c’est un gain de temps, de confort et de rigueur », résume Sébastien Guicocheau.

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