L’histoire de la Manufacture d’Armes des Pyrénées Françaises (MAPF) fait partie de la ville d’Hendaye. C’est aussi l’histoire d’une famille. L’usine familiale MAPF produit des armes depuis 1923. De 1923 à 2001, la manufacture a su fabriquer des armes de grande qualité, remporter l’intérêt des plus grandes administrations françaises et accéder à la gloire olympique. Aujourd’hui, une résidence s’élève à la place des ateliers au toit plat. Mais Philippe Uria, un des descendants du fondateur, travaille encore avec la même précision des canons et du matériel destiné à l’aéronautique et au médical.
Entre 1915 et 1917, pendant la Première Guerre mondiale, le gouvernement français s’intéresse aux armureries basques, face à l’épuisement dramatique de ses réserves en pistolets automatiques. Des armes sont commandées à Eibar, cité armurière du Pays basque espagnol. Une dizaine d’ouvriers y travaillaient et parmi eux, José Vincent Uria qui épousa la fille du dirigeant. Au lendemain de la guerre, la famille Uria s’installe à Béhobie. Puis José s’associe en 1923 aux frères Arenas, originaires eux aussi d’Eibar.
La société se déplace en 1938 à Hendaye dans les locaux de l’ancien cinéma, à l’angle de la rue des Allées et se spécialise dans la production d’armes portatives. La qualité, la fiabilité et la précision feront la renommée de la maison.
La fabrication de pistolets de poche 6,35 et 7,65 Browning donne un démarrage foudroyant à l’entreprise. Les années 20 sont marquées par une recrudescence de la criminalité et ce pistolet 6,35 mm est produit en grande série. Son prix bas, son encombrement faible, sa simplicité d’utilisation et surtout sa liberté d’acquisition et de détention séduisent. Mais, en 1939, il est classé en 4è catégorie.
Pendant la guerre, l’armurerie est très vite contrôlée par l’occupant. Ensuite, il faut que la manufacture trouve un nouveau créneau. La première carabine automatique française en calibre 22 Long rifle est mise sur le marché sous la marque Unique. Elle suscite l’engouement de tous les tireurs sportifs.
Lire aussi: Test et Avis : Pistolet à Eau Électrique M416
Mais le marché de l’arme de poing s’effondre avec le décret du 13 juin 1956, en pleine guerre d’Algérie, qui classe tous les pistolets à percussion annulaire en 4ècatégorie. Un coup presque fatal pour la MAPF si les deux frères Antoine et José Uria ne lui avaient pas redonné une impulsion en se consacrant, à la fin des années 60, au tir de compétition. Le pistolet DES 69 en 22 Long Rifle sera le premier d’une longue lignée qui portera l’entreprise au succès mondial des champions avec Jean-Pierre Amat aux Jeux Olympiques.
L'exemplaire présenté a été fabriqué en 1942 par la manufacture d'armes des pyrénées à Hendaye sous contrôle allemand.
La production totale est d'environ 18.000 exemplaires. Ils portent le poinçon WaA 251 (de 58.000 à 63.000) ou WaA D20 (de 63.000 à 76.000). Ce pistolet porte dans la nomenclature allemande le nom de : Die Selbstlade Pistole Unique Kriegsmodell.
L’odeur de fer et de graisse a un parfum de nostalgie pour les nombreux Hendayais qui l’ont humée pendant des années. Aujourd’hui à la tête de la Manufacture d’armes des Pyrénées françaises (MAPF) avec ses deux autres frères, Jean-Pierre et Philippe, José-François porte à lui seul le poids d’une tradition: celle de la fabrication d’armes à feu. UN regard fier comme une respiration. Et puis quelques mots: «Voilà, vous êtes dans l’usine familiale! Ça fait 3.000 m2.
Le pistolet Unique DES 69/U est une arme de légende qui a marqué l'histoire du tir sportif. Revisitant un classique de la marque, il est un exemple de ce qui se faisait de mieux dans l’industrie française d'armement. La firme, fondée en 1923 à Béhobie, au Pays Basque, a débuté son aventure dans l'univers de la compétition avec sa série « F ». Avec ses lignes rappelant les Luger et Colt Woodsman, l’arme séduit par ses ajustages germaniques et un ingénieux dispositif permettant de la transformer en mono-coup.
Lire aussi: Comprendre les balles de pistolet
La commercialisation des DES 69 a débuté en 1970. Vers mai/ juin 1979 la queue de détente est modifiée et la poignée se granite au lieu du quadrillage. Vers 1983 apparait le contrepoids de type fourreau - Vers la fin 1986, peut être début 1987, il est remplacé par son successeur DES 69 U (pontet élargi et double bossette - autrement le même). D’après les numéros de séries disponibles, je pense que cette belle aventure s’est arrêtée vers 1995. Ces excellentes pièces ne sont donc plus produites depuis belle lurette et je conseille à tout tireur consciencieux d’en faire l’acquisition car ils se feront immanquablement de plus en plus rares.
La version 69U de cette arme, qui a su construire sa propre légende, se distingue par plusieurs éléments de la première version 69, dont le premier est son canon en acier inox. Révolutionnaire à l’époque, c’est un véritable avantage quand on sait à quel point les amorçages des munitions annulaires peuvent être corrosifs et les poudres utilisées salissantes. Plus massif que son grand frère, c’est une arme conçue pour être inusable et plus simple à entretenir. Le tireur moderne gagne au change avec une détente qui est désormais à bossette ce qui est plus en accord avec les techniques désormais enseignées. Il est réellement possible de s’entraîner au reset avec cette arme.
Le canon est en grande partie couvert par un contre poids qui rétablit l’équilibre d’avantage au centre de l’arme que sur la bouche, rapprochant d’avantage son relèvement de celui d’une arme de plus gros calibre.
Ce qui plaira également à nos mains du XXIème siècle, c’est une crosse plus pentue dont la courbure se rapproche de certains pistolets autrichiens en polymères. Le contact chaud du bois et la possibilité d’adapter le calage de sa main à son goût en rajoutent dans le confort. Pas une seule pièce de plastique ou de zamac ici. Il est extrêmement bas sur la main, encore plus que le DES 69 classique. Le canon devient littéralement le prolongement de votre index. Vos efforts seront très vite payants.
Il est ici en configuration pour droitier avec une crosse ergonomique en noyer poncé et huilé, un classique du modèle. La texture sablée offrant une très grande adhérence. Le touché est très agréable même avec les mains humides, cela ne bouge pas et ne devient pas moite comme avec des plaquettes en synthétique. Le réglage de poignée est très simple pour obtenir un enveloppement idéal.
Lire aussi: Pistolets de traitement du bois
Le positionnement de l’index sur la détente vient avec un angle très naturel. Il est possible d’effectuer une pression vraiment rectiligne. Un must pour le tir de précision. Le placement de la double bossette est réglable au moyen d’une vis accessible à travers le pontet.
C’est une arme très précise, fiable, solide, peu chère, facile à entretenir et qui est encore, à l’heure actuelle, utilisée en compétition et très répandue dans les clubs en initiation au tir de précision. Le canon est bien miroir avec de belles rayures bien nettes. Il vous mènera au dix, sans détour. Le fonctionnement mécanique de l’arme est impeccable. Et si c’est du précis et du bien fini, c’est aussi du rustique. On peut même facilement refaire un percuteur soit-même! Toutes les qualités en un pétard de légende. Tous les ressors sont dans leur prime jeunesse y compris celui du chargeur qui saute comme un cabri quand on appuie sur bouton idoine. Bref une très bonne arme. Un bon 22Lr de ce type est inusable.
Ce DES 69/U est un vrai roi des pas de tir. L’arme est livrée en plus dans sa mallette d’origine avec tous ses documents d’origine aussi (notices, épreuve Saint-Étienne, carton de test…) et des jeux de contre-poids et d’ajustements supplémentaires. Dans une telle configuration c’est tout autant un magnifique collector qu’une arme de tir de grande classe.
Quel que soit votre niveau d’expérience, il saura vous faire atteindre des sommets. Et cette merveille de qualité est 100% Made in France. Ces armes deviennent des collectors symboles de la grandeur défunte de l’industrie manufacturière française d’armes, des armes originales, belles, bien finies, solides et souvent novatrices, reflets du génie de la Nation.
ARME DE CATÉGORIE B AU CSI : SOUMISE À AUTORISATION, PHOTOCOPIE DE LA PIÈCE D’IDENTITÉ ET ORIGINAUX DES VOLETS 1 ET 2 DE L’AUTORISATION.
tags: #pistolet #Unique #22lr #compétition #histoire #et
Chargement des visites
