Le pistolet Makarov, ou PM (en russe : Пистолет Макарова, Pistolet Makarova), est un pistolet semi-automatique qui a remplacé en 1951 le pistolet Tokarev dans l'arsenal de l'armée soviétique. L'héritage soviétique : Makarov PM représente parfaitement la philosophie soviétique : compact, simple et terriblement efficace. Adopté en 1951, il a équipé les forces armées et la police soviétique pendant des décennies.
Consciente de l'encombrement, de la puissance excessive et de l'insécurité du pistolet Tokarev, l'armée soviétique lance un programme visant à adopter un nouveau couple arme-munition dès décembre 1945. Initialement, deux projets pour un pistolet de calibre 7,65 mm et 9 mm furent créés. À la suite de très nombreux tests et prototypes impliquant plusieurs bureaux de construction et ingénieurs (Korovin, Baryshev, Lobanov, Rakov, Simonov, Sevrugin, Voevodin et Makarov), le nouveau calibre expérimental en 9,2 mm, développé par Boris Semin, fut préféré.
En février 1949, le prototype Makarov, ainsi que la cartouche Semin, vont être déclarés comme vainqueur des tests. Profitant des archives et des installations industrielles occupées de l’Est de l’Allemagne, l’ingénieur soviétique Nicolaï Marakov mets au point un dérivé du Walther PP chambré dans une nouvelle munition issues des travaux de la Luftwaffe. C'est l'équivalent russe du Walther PPK/S.
Le Makarov remplace peu à peu le Tokarev dans les années 1950. Il restera en service en URSS jusqu’en 1991 puis en Russie avant son replacement en 2003. Il sera fabriqué également en RDA (Pistole M), en RPC (Type 59) et en Bulgarie (PM-01). Il est encore en service dans de nombreux états de la CEI, d’Afrique et d’Asie. Depuis le milieu des années 1990, il est proposé sur le marché civil dans son calibre d’Origine en 9mm Court et en 9mm Parabellum par des firmes allemandes, bulgare, chinoises ou russes.
D’un point de vue ergonomique, nous sommes en présence d’un pistolet semi-automatique équipé d’un système de mise à feu simple et double action et doté d’un levier de sûreté / désarmement positionné sur le côté gauche de la partie arrière de la culasse. Le chargeur simple pile est d’une capacité de 8 coups. Mécaniquement l’arme est finalement très différente du Walther PP et ne partage en réalité sur ce plan que son principe moteur, celui de la culasse non calée avec l’agencement du ressort récupérateur autour du canon, ce dernier étant fixe dans la carcasse. Au total, le Makarov compte 31 pièces constitutives dont 18 pièces mobiles lors des phases de mise en œuvre et de tir.
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Le calibre de 9×18 mm « Makarov » fut finalisé vraisemblablement entre 1947 et 1948 par Boris Semin, un des pères de la 7,62×39 M43. La munition originelle comportait un projectile cylindro-sphérique à base plate doté d’un noyau en plomb chemisé acier plaqué tombac pour un poids de 6,2 grammes. Ce projectile sera rapidement remplacé par un projectile de même forme à noyau en fer doux (en forme de champignon) enrobé de plomb et chemisé acier plaqué tombac pour un poids de 5,75 grammes. Les étuis seront d’abord construits en laiton, puis en acier cuivré ou en acier laqué. Cette évolution consistant à généraliser l’emploi de l’acier, que l’on retrouve sur la majorité des munitions soviétiques, répond avant tout à la volonté d’économiser des matériaux coûteux et stratégiques : le plomb et le cuivre.
Le pistolet modernisé Makarov (PMM) est une version mise à jour du légendaire PM, créé à l'époque post-soviétique pour améliorer les capacités de combat du pistolet classique Makarov. Développé dans les années 1990, le PMM était une tentative d'adapter une arme éprouvée à de nouvelles réalités, en augmentant sa puissance de feu et la capacité de son chargeur tout en conservant la simplicité et la fiabilité de l'original. Ce pistolet, bien que moins répandu que son prédécesseur, occupe une place particulière dans l'histoire de la fabrication d'armes russes.
L’histoire du PMM commence à la fin des années 1980, alors que l’Union soviétique était déjà au bord du déclin. Le pistolet Makarov, adopté en service en 1951, était alors devenu fermement une arme standard de l'armée, de la police et des services spéciaux, mais ses capacités ont commencé à devenir obsolètes dans le contexte de l'émergence de modèles plus modernes. Le développement du PMM a été réalisé à l'usine mécanique d'Ijevsk, où le PM original était produit depuis les années 1950.
Les concepteurs, parmi lesquels se sont distingués les ingénieurs Boris Pleshchinsky et Vladimir Lobanov, ont pris comme base le pistolet classique Makarov, en conservant son automatisation et sa disposition générale, mais ont apporté un certain nombre de modifications importantes. Après l'effondrement de l'URSS en 1991, le projet a été poursuivi en Russie et, en 1994, le PMM a été officiellement accepté en service sous l'indice 56-A-125.
Le PMM a conservé le principe de fonctionnement du PM - l'automatisation basée sur le recul d'un verrou libre, ce qui garantissait simplicité et fiabilité. Cependant, son chargeur est devenu à double rangée, contenant 12 cartouches au lieu de 8, ce qui a nécessité d'élargir la poignée et de changer sa forme. La conception du PMM est restée minimaliste, comme celle du PM, avec un nombre total de pièces d'environ 32, ce qui a simplifié l'assemblage et la maintenance.
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La longueur du pistolet a été augmentée à 169 mm en raison du chargeur allongé, la hauteur était de 130 mm et la largeur a été augmentée à 34 mm en raison de la conception à double rangée. Le poids du PMM sans cartouches est d'environ 760 grammes et avec un chargeur entièrement chargé, d'environ 880 grammes, ce qui le rend légèrement plus lourd que le PM, mais toujours confortable pour un transport quotidien.
Le PMM était destiné aux forces armées et aux forces de l'ordre russes. Il a été adopté par le ministère de l'Intérieur et certaines unités de l'armée en 1994, avec pour projet de remplacer certains des PM obsolètes. Cependant, le réarmement massif n’a pas eu lieu : la crise économique et le manque de financement ont limité la production de PMM. Dans la vraie vie, le PMM est loué pour sa fiabilité et sa facilité d'entretien, héritées du PM, ainsi que pour son chargeur étendu, qui lui conférait un avantage lors des échanges de tirs.
Le pistolet Makarov modernisé est un exemple de la manière dont une arme éprouvée peut être adaptée à de nouvelles exigences sans s'éloigner radicalement de l'original. Son histoire est liée à la période difficile des années 1990, lorsque la Russie cherchait des moyens de moderniser son arsenal face à des ressources limitée.
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