Flammes, fumées et odeurs de soufre… Le revolver à poudre noire revient régulièrement dans les débats, certains louant ses avantages, tandis que d’autres dénoncent ses défauts. Le Remington 1858 New Army est un grand classique du sujet.
La particularité notable de ces revolvers réside dans leur fonctionnement : étant des répliques de nombreux modèles d’une époque sans cartouches métalliques, c’est à dire sans étuis (ou « douilles »), ils se chargent et s’utilisent comme au 19ème siècle. Le chargement est lent et complexe, évidemment irréalisable en situation d’urgence.
La cadence de tir est également ralentie par une platine en simple action : le revolver doit être armé manuellement avant de pouvoir tirer. Au tir, l’arme dégage une fumée caractéristique, qui faisait repérer les tireurs autrefois, contrairement aux armes à poudres modernes, justement dites « sans fumée ».
Il sera d’ailleurs impossible de charger une arme à poudre noire avec une poudre moderne sans risquer de faire exploser le bazar (bien que l’inverse reste parfois faisable avec certains calibres, au fait…).
Ballistiquement, un revolver à poudre noire développe à pleine charge (charge dite « de guerre », ras-la-gueule-de-poudre) une puissance comprise entre celle d’un .38 Special et un .357 Magnum.
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La portée effective d’un revolver à poudre noire est généralement comprise entre 20 et 50 mètres. Au-delà de cette zone, la trajectoire du projectile devient moins stable et la précision diminue rapidement.
La portée est influencée par plusieurs paramètres : la forme et le poids de la balle, la longueur du canon, et la quantité de poudre noire utilisée. Un canon plus long permet une meilleure combustion de la poudre et une vitesse initiale plus élevée, ce qui augmente la portée et la précision.
La puissance d’un revolver à poudre noire est étroitement liée à son calibre et à la charge de poudre noire. Le calibre .44 est reconnu pour sa puissance supérieure du fait de la taille et du poids plus important des projectiles qu’il propulse.
Un revolver en calibre .44 peut générer entre 200 et 400 joules, selon la charge et les conditions de tir. Cette énergie est suffisante pour un usage de tir sportif, de collection ou de reconstitution historique, mais reste inférieure à celle des armes modernes à poudre sans fumée.
Le principal avantage est sans aucun doute leur classement législatif. Étant des répliques d’armes anciennes, ces revolvers sont classés en catégorie D2, soit la plus libre, de même que la poudre noire, balles et autres éléments. Cela permet à tout français majeur d’acquérir une arme de cette catégorie sans plus de formalité et de stocker jusqu'à 2kg de poudre.
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L’autre aspect de cette particularité législative est l’absence de déclaration de l’arme aux autorités. On appréciera également le coût réduit de ces armes, un revolver PN pouvant souvent être deux à trois fois moins onéreux qu’un revolver moderne dans le même état (neufs ou occasions).
Pour choisir un revolver parmi tout les modèles existants, plusieurs critères sont à considérer. Tout d’abord le calibre, les plus répandus étant le .31, le .36 (environ 9mm) et le .44 (environ 11mm). Les économies au rechargement seront inversement proportionnées au diamètre et à la puissance dévelloppée.
On choisira également la conception : un revolver à carcasse ouverte, d’un style plus ancien (comme les Colt), s’entretient facilement, le nettoyage étant plus simple. Le barillet d’un revolver à carcasse fermée s’ôte rapidement. Les cheminées sont remplaçables au besoin.
De la longueur du canon dépendra comme souvent la précision, mais je vous conseillerais d’opter pour un canon court, de 5 pouces ou moins, dans le but de disposer d’une arme plus compacte et légère.
Parmi les marques, beaucoup sont italienne. Pietta sera un choix économique au bon rapport qualité-prix. Enfin, on choisira le type d’acier composant l’arme : l’acier inox résistera à la corrosion causée par la poudre noire, mais l’acier bronzé sera plus économique et plus discret.
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Outre les revolvers classique, une version compacte et dissimulable comme un Remington 1863 sera idéal pour un port discret ou pour de petites mains féminines.
Cette arme serait-elle celle de l’autonomie ? Comme la poudre noire est composée de soufre, salpêtre et charbon, il est possible d’en produire soi-même avec peu de moyens, en produisant son charbon et en récupérant soufre et salpêtre, en sac ou à l’état naturel.
On peut pousser le raisonnement jusqu’à recycler du plomb pour couler ses propres balles, utiliser des poudres inertes (comme de la semoule) comme bourre et des graisses animales ou végétales pour graisser les chambres, mais les indispensables amorces industrielles demeureront presque impossible à produire et devront êtres stockées en quantité.
Le revolver à poudre noire étant d’une technologie ancienne, il est naturellement dépassé par les armes actuelles sur beaucoup de points. Mais dans le cadre de la constitution d’une panoplie d’armes survivaliste, ses avantages économiques et administratifs le placerait tout de même à un rôle secondaire, par exemple comme nous avons vu en tant que première arme d’un tireur débutant, qui attendrait ses autorisations de détention et souhaiterait s’entrainer au tir au revolver.
De même, il pourra être stocké pour éventuellement remplacer un P.A. confisqué par un futur pouvoir anti-arme. Toutefois, j’identifie une situation dans laquelle ce revolver pourrait être pertinent : puisqu’il date du 19ème siècle, il pourrait s’intégrer à un mode de vie équivalent à celui du 19ème siècle.
J’entends par là qu’une personne, famille ou clan survivaliste vivant sur une propriété autonome de ses productions, c’est-à-dire sur une forme de Base Autonome Durable, pourrait en organiser la sécurité intérieure après un effondrement social en mettant en place un port d’arme permanent, à la maison comme au champ.
Les revolvers à poudre noire ne doivent jamais être surchargés, car une pression excessive peut endommager l’arme ou blesser le tireur. Leur puissance est suffisante pour le tir de loisir et la reconstitution, mais ils ne sont pas conçus pour un usage de défense moderne.
Il est important de comprendre que la poudre noire produit beaucoup de fumée et de résidus, ce qui peut affecter la visibilité lors du tir et demande un nettoyage régulier pour maintenir les performances.
Un bon sertissage de balle produit une petite collerette de plomb. "Un enfoncement "gras" du projectile dans la chambre et c'est tout bon. Ex. un Remington tourne generalement entre 0.451" et 0.454"... A l'époque du canon lisse, on mesurait le diamètre de la balle.
La poudre noire allemande (PNA) est réputée moins intéressante pour le tir que la poudre noire suisse « Poudrerie d'Aubonne (Vaud) », mieux dosée et plus régulière. En France les tireurs utilisent également deux types de poudre : la « française » et la « suisse ».
Faut-il un permis pour acheter une arme à poudre noire ? Non.
Peut-on transporter une arme à poudre noire dans son véhicule ? Oui, mais uniquement pour un usage légitime : trajet vers un stand de tir, événement de reconstitution, etc.
Peut-on tirer dans son jardin avec une arme à poudre noire ? Non recommandé. Le tir à domicile est soumis à des règles strictes.
Peut-on chasser avec une arme à poudre noire ? Uniquement avec un permis de chasse valable et selon les espèces autorisées.
Peut-on fabriquer ses propres munitions ? Oui. Il faut acheter séparément poudre noire, balles et amorces, puis les assembler avec soin.
Est-ce légal d’acheter une arme à poudre noire en ligne ? Oui, tant que le site respecte la législation.
Quelle est la différence entre une réplique et une arme d’époque ? Une réplique est une reproduction moderne, fiable et souvent plus sécurisée.
Comment bien entretenir une arme à poudre noire ? Elle doit être nettoyée après chaque tir pour éviter l’oxydation.
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