Flammes, fumées et odeurs de soufre… S’il y a bien une arme de poing qui revient régulièrement dans les débats, c’est le revolver à poudre noire : les uns louant ses avantages tandis que d’autre dénoncent ses défauts. Du sujet, présentons cette famille d’armes.
La particularité notable de ces revolvers réside dans leur fonctionnement : étant des répliques de nombreux modèles d’une époque sans cartouches métalliques, c’est à dire sans étuis (ou « douilles »), ils se chargent et s’utilisent comme au 19ème siècle.
Poudre noire PNF2, graisse maison, semoule, amorces 1075 et boulets de .454 pouces : les éléments de rechargements sont communs et peu coûteux. Charger les balles demande un peu de poigne. La pose des amorces est la dernière étape à réaliser avant le tir. Un chargement lent et complexe, évidemment irréalisable en situation d’urgence. Beaucoup penserait alors conserver leur arme chargée, mais ce serait plutôt dangereux et irresponsable.
La cadence de tir est également ralentie par une platine en simple action : le chien doit être armé manuellement avant chaque coup tiré.
Au tir, l’arme dégage une fumée caractéristique, qui faisait repérer les tireurs autrefois, contrairement aux armes à poudres modernes, justement dites « sans fumée ». Il sera d’ailleurs impossible de charger une arme à poudre noire avec une poudre moderne sans risquer de faire exploser le bazar (bien que l’inverse reste parfois faisable avec certains calibres, au fait…).
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Ballistiquement, un revolver à poudre noire développe à pleine charge (charge dite « de guerre », ras-la-gueule-de-poudre) une puissance comprise entre celle d’un .38 Special et un .357 Magnum. Le typique feu d’artifice d’un tir à la poudre noire… L’odeur en moins !
Le principal avantage que l’on peut leur accorder est sans aucun doute leur classement législatif à l’heure où j’écris ces lignes. En effet, vous n’ignoriez certainement pas que l’accès aux armes est réglementé en France, et que tout ne s’acquiert pas comme on le souhaiterais.
Mais justement, étant des répliques d’armes anciennes ces revolvers sont classés en catégorie D2, soit la plus libre, de même que la poudre noire, balles et autres éléments. Cela permet à tout français majeur d’acquérir une arme de cette catégorie sans plus de formalité et de stocker jusqu’a 2kg de poudre, que l’on parle d’un tireur sportif passionné d’armes anciennes ou d’un particulier souhaitant s’armer facilement et légalement.
L’autre aspect de cette particularité législative est l’absence de déclaration de l’arme aux autorités, ce qui rassurera le prepper craignant de potentielles confiscations ou restrictions de libertés à l’avenir. On appréciera également le coût réduit de ces armes, un revolver PN pouvant souvent être deux à trois fois moins onéreux qu’un revolver moderne dans le même état (neufs ou occasions).
Pour choisir un revolver parmi tout les modèles existants, plusieurs critères sont à considérer. Tout d’abord le calibre, les plus répandus étant le .31, le .36 (environ 9mm) et le .44 (environ 11mm). Les économies au rechargement seront inversement proportionnées au diamètre et à la puissance développée.
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On choisira également la conception : un revolver à carcasse ouverte, d’un style plus ancien (comme les Colt), s’entretient facilement, le nettoyage étant plus simple. Le barillet d’un revolver à carcasse fermée s’ôte rapidement. Les cheminées sont remplaçables au besoin.
De la longueur du canon dépendra comme souvent la précision, mais je vous conseillerais d’opter pour un canon court, de 5 pouces ou moins, dans le but de disposer d’une arme plus compacte et légère. Parmi les marques, beaucoup sont italienne. Pietta sera un choix économique au bon rapport qualité-prix.
Enfin, on choisira le type d’acier composant l’arme : l’acier inox résistera à la corrosion causée par la poudre noire, mais l’acier bronzé sera plus économique et plus discret. Outre les revolvers classique, une version compacte et dissimulable comme un Remington 1863 sera idéal pour un port discret ou pour de petites mains féminines.
Cette arme serait-elle celle de l’autonomie ? Comme la poudre noire est composée de soufre, salpêtre et charbon, il est possible d’en produire soi-même avec peu de moyens, en produisant son charbon et en récupérant soufre et salpêtre, en sac ou à l’état naturel.
On peut pousser le raisonnement jusqu’à recycler du plomb pour couler ses propres balles, utiliser des poudres inertes (comme de la semoule) comme bourre et des graisses animales ou végétales pour graisser les chambres, mais les indispensables amorces industrielles demeureront presque impossible à produire et devront êtres stockées en quantité.
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Dans ce cas et après cette revue, dans quelles situations et préparations pourrait être utile cette arme ? Le revolver à poudre noire étant d’une technologie ancienne, il est naturellement dépassé par les armes actuelles sur beaucoup de points.
Mais dans le cadre de la constitution d’une panoplie d’armes survivaliste, ses avantages économiques et administratifs le placerait tout de même à un rôle secondaire, par exemple comme nous avons vu en tant que première arme d’un tireur débutant, qui attendrait ses autorisations de détention et souhaiterait s’entrainer au tir au revolver. De même, il pourra être stocké pour éventuellement remplacer un P.A. confisqué par un futur pouvoir anti-arme.
Toutefois, j’identifie une situation dans laquelle ce revolver pourrait être pertinent : puisqu’il date du 19ème siècle, il pourrait s’intégrer à un mode de vie équivalent à celui du 19ème siècle. J’entends par là qu’une personne, famille ou clan survivaliste vivant sur une propriété autonome de ses productions, c’est-à-dire sur une forme de Base Autonome Durable, pourrait en organiser la sécurité intérieure après un effondrement social en mettant en place un port d’arme permanent, à la maison comme au champ.
Le revolver à poudre noire est une arme traditionnelle utilisant la combustion de poudre noire pour propulser une balle en plomb. Contrairement aux revolvers modernes qui fonctionnent avec des cartouches métalliques, ce type d’arme nécessite un chargement manuel, étape par étape, offrant une expérience unique et historique aux passionnés. Ce guide vous explique en détail le fonctionnement d’un revolver à poudre noire, de son chargement à son entretien.
Le processus commence par l’ouverture du barillet du revolver. Chaque chambre du barillet est alors chargée manuellement :
Ce chargement minutieux demande rigueur et attention, car chaque étape influe sur la sécurité et la précision du tir.
Le revolver à poudre noire fonctionne majoritairement en simple action, ce qui signifie que le tireur doit armer le chien manuellement. Lorsque la détente est pressée :
Ce mécanisme simple mais efficace illustre la technologie classique des armes à feu, tout en demandant une bonne maîtrise.
Après chaque tir, le barillet tourne pour aligner la chambre suivante avec le canon. Cette rotation peut être :
Une fois les six (ou autre nombre selon modèle) tirs effectués, le barillet doit être ouvert et rechargé manuellement pour continuer à tirer.
La poudre noire produit des résidus corrosifs qui s’accumulent dans le canon et la mécanique. Il est crucial de :
Par ailleurs, respecter strictement les règles de sécurité est indispensable pour éviter tout accident, notamment en manipulant la poudre noire et les amorces.
Calibre | Diamètre Approximatif | Caractéristiques |
---|---|---|
.31 | ~7.87 mm | Plus petit calibre, économique pour le rechargement |
.36 | ~9 mm | Calibre intermédiaire, précis et doux au tir |
.44 | ~11 mm | Calibre plus puissant, nécessite plus de poudre |
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