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L’arme administrative dite de service ou encore de dotation est l’arme à feu confiée aux fonctionnaires de la Police nationale à titre individuel pour les besoins du service. La raison d’être de ce port d’arme qui caractérise le policier est la légitime défense - la sienne ou celle d’autrui - et elle symbolise le monopole de la force légitime confié à la police.

Depuis 2003, la police nationale, la gendarmerie et les douanes sont dotées du pistolet automatique Sig Sauer SP 2022, une arme de conception suisse fabriquée en Allemagne. C’est Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur de l’époque, qui a initié cette harmonisation dans l’équipement des forces de l’ordre, après comparaison de plusieurs modèles par des professionnels.

Pour répondre au cahier des charges, le fabricant a intégré des sécurités supplémentaires au pistolet : puce contre le vol, système de « double action » (le premier coup demande d’appuyer plus fort que les suivants). Chargé de ses quinze cartouches, le « Sig » pèse un peu moins d’un kilo.

Le Sig Sauer SP 2022

Le SIG SAUER SP 2022 est l'arme de poing individuelle des fonctionnaires de la police nationale. Le Sig-Sauer SP 2022 est un pistolet semi-automatique conçu en Suisse par Sig et produit en Allemagne par Sauer. Il équipe de nombreux corps d'État dans le monde.

Depuis les attentats terroristes de 2015, les policiers sont autorisés à le garder en permanence au lieu de le déposer à la fin de leur service comme cela se faisait depuis 2006.

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Évolution Historique de l'Armement de la Police

On l’oublie aujourd’hui, mais les polices d’avant l’étatisation de 1941 étaient pour la plupart des polices municipales, dépendant des maires et des municipalités. Obligatoires dans toutes les villes de plus de 5 000 habitants depuis vendémiaire an IV, elles comportaient, sauf dans quelques grandes villes, des effectifs largement insuffisants en nombre et en qualité qu’il n’était pas question d’armer.

La question de l’armement des policiers est donc, de ce fait, longtemps restée un problème parisien. Si les premiers sergents de ville en uniforme mis en poste, au nombre de 100, par le préfet Debeyllème en 1829, portaient une épée, celle-ci servait essentiellement à afficher leur qualité et leurs pouvoirs aux yeux du public.

De ce point de vue, la IIIe République marque un tournant. Désormais l’armée, la Garde républicaine (corps de gendarmerie spécifique à Paris) et ce qu’on appelait la police municipale c’est-à-dire les gardiens de la paix, ont le monopole du maintien de l’ordre à Paris. C’est après 1910 que les revolvers modèle 1873 ont été remplacés par des pistolets de calibre 6.35 mm beaucoup moins lourds et encombrants, et beaucoup plus discrets.

Cette infériorité, déplorée par les intéressés et soulignée par les préfets de police et les secrétaires généraux à la police demeura la règle toute l’Occupation, puisque les autorités allemandes, qui craignaient que les policiers français ne retournent leurs armes contre les occupants, s’opposeront systématiquement et continument à toutes les demandes françaises visant à doter les policiers d’armes plus efficaces.

Seules exceptions : les policiers des brigades spéciales des RG-PP, chargées de la répression anticommuniste, qui obtiennent - non sans réticence des Allemands - des pistolets 7,65 mm et même quelques pistolets mitrailleurs (Sten Mk II et Thompson) saisis sur les stocks de la Résistance, et les gardiens des groupes mobiles de réserve (GMR - force civile de maintien de l’ordre, ancêtres des CRS qui leur succèdent en décembre 1944).

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Les policiers (en civil) de la police judiciaire (brigade criminelle de la PP, brigades mobiles régionales de PJ de la Sûreté) ne sont que tardivement dotés d’armes à feu par l’administration. Malgré les dangers courus et contrairement aux gardiens de la paix, les inspecteurs de la sûreté parisienne, qui devaient pourtant affronter et maîtriser des criminels dangereux qui n’hésitaient pas à faire usage d’armes à feu, n’étaient pas armés par l’administration qui ne leur fournissait même pas de menottes.

Leur seule «arme» consistait la plupart du temps en un «cabriolet» qu’ils confectionnaient eux-mêmes à l’aide d’une ficelle et de deux olives de bois ou une « ligote » qui servaient à entraver les criminels arrêtés. Goron, le chef de la sûreté parisienne au début des années 1890, confirme que « l’administration laisse à ses agents le soin de se défendre ».

Au premier congrès de police judiciaire internationale, qui se tint à Monte Carlo avant la Première Guerre mondiale, il avoue qu’il « défendait à ses agents d’avoir des armes », mais «critiquait tous ceux qui n’en avaient pas ».

Alors que les exploits des « mobilards » des brigades du Tigre, créées en 1907, occupent une place croissante dans la presse, leurs inspecteurs étaient dans le même cas que leurs collègues parisiens : Jules Belin - le policier qui arrêta Landru - écrit qu’il dut acheter des menottes à ses frais pour opérer sa première arrestation.

Le 24 février 1941, quatre truands - Emile Buisson, Abel Danos, Jean-Baptiste Chave et Joseph Rocca-Serra - à bord d’une traction-avant Citroën noire commettent, rue du Louvre, le premier hold-up de l’Occupation contre deux encaisseurs du Crédit industriel et commercial en faisant un usage meurtrier de leurs armes automatiques.

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Ils ouvrent sans le savoir un nouveau chapitre de l’histoire du banditisme et, partant, de la police judiciaire. L’impunité assurée par la protection de l’occupant qui en fit l’emploi que l’on sait dans des officines appelées « gestapos françaises » - de la rue Lauriston, de l’avenue Foch, de l’avenue Henri-Martin, de Neuilly …- donna aux truands toutes les audaces.

À la Libération, ces « gestapaches », après une brève reconversion dans la Résistance, profitant à plein de la désorganisation et de l’impuissance d’une police judiciaire déconsidérée et paralysée par son image noire et de surcroit en pleine auto-épuration, se lancèrent dans une escalade de coups audacieux et de cavales meurtrières qui ensanglanta l’après-guerre.

Leur héritage va se perpétuer au-delà de l’après-guerre et plus jamais les choses ne seront comme avant entre flics et voyous… Le cinéma américain, les Gun-men de G. E.

Cette confrontation de plus en plus violente avec des malfrats et des gangs lourdement armés a définitivement changé la donne. L’escalade dans l’affrontement, une dotation en armes de plus en plus lourdes - police python 357 magnum, Manurhin, fusils à pompe etc. - datent de cette époque.

Autres Armes en Dotation

Deux marchés ont été récemment conclus pour équiper, d’une part, la Police nationale et, d’autre part, cette même police et la Gendarmerie nationale. Le premier marché porte sur l’acquisition de 392 pistolets d’entrainement Glock 17 au profit de la Police nationale. Les futurs services opérationnels seront donc dotés d’arme de poing Glock 17 pour leurs missions opérationnelles. En août 2017, Glock a présenté la 5e génération de ses pistolets 17 et 19, chambrés pour la cartouche de 9x19mm Parabellum, d’où leur désignation « Gen5 ». Les améliorations portent sur l’ergonomie et la fiabilité.

Le second marché concerne la fourniture de pistolets mitrailleurs de calibre 9×19 mm et de leurs équipements périphériques au profit de la Gendarmerie Nationale et la Police Nationale. Doté d’une carcasse en polymère et d’un mécanisme plus simple que celui du célèbre MP5, l’UMP - qui pèse 2,2 kg sans munitions - est moins cher et plus léger. Un certain nombre d’UMP sont déjà en dotation dans la gendarmerie nationale française depuis plusieurs années, au moins depuis 2008.

Ces armes permettront aux services opérationnels de disposer d’une arme collective permettant d’assurer une capacité de riposte précise, de jour comme de nuit, à des distances d’engagement supérieures à celle de l’arme de poing. Ces armes utiliseront l’ensemble des munitions de calibre 9×19 mm en service courant au sein du Ministère de l’Intérieur. Elles seront accompagnées d’accessoires favorisant l’ergonomie, la prise en main, la prise de visée et le tir.

Tableau Récapitulatif des Armes Mentionnées

Arme Description Utilisation
Sig Sauer SP 2022 Pistolet semi-automatique, conception suisse, fabrication allemande Arme de service standard depuis 2003
Glock 17 Pistolet d'entrainement Entrainement de la Police Nationale
HK UMP Pistolet mitrailleur, carcasse en polymère Arme collective pour la Gendarmerie Nationale et la Police Nationale
Revolver modèle 1873 Revolver Ancienne arme de service (remplacée après 1910)

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