Cet article explore l'histoire et la fabrication des pistolets marocains anciens, en mettant en lumière leur évolution et leur importance culturelle.
L'arsenal doit être composé de deux unités industrielles, une cartoucherie et une manufacture d’armes. La première fabriquera des cartouches de divers calibres, ainsi que des cartouches de chasse. L’usine sera prête à fonctionner fin novembre 1962. On prévoit en effet la production d’armes de chasse, d’articles de quincaillerie, de robinetterie, de boîtes en fer-blanc. L’arsenal sera construit avec le concours de l’industrie italienne dans le cadre de l’accord de coopération technique.
Il est intéressant de noter que les armes de fantasia étaient, en général, de vraies armes, utilisées à blanc pour le spectacle certes, mais pas du tube de chauffage.
Il est rapporté que des canons destinés aux Moukhalas étaient fabriqués à Liège. De mémoire, ce n'était que les canons (donc, des vrais) qui partaient ensuite pour l'Afrique. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y avait pas une production locale de l'arme complète au Maroc.
Cependant, il est souligné qu'il n'y avait guère d'industrie capable de réaliser ni canon, ni platine. Peut être de l'empire Ottoman pour l'Algérie/Tunisie. Seul le bois, garniture laiton, & décorations (os, ivoire, métal) étaient produits dans la région. Et encore! souvent, c'était des produits d'importation "Africaine" (commerce , pillage, & piraterie!). Même chose pour les lames d'armes blanches.
Lire aussi: Test et Avis : Pistolet à Eau Électrique M416
Il est à noter que ce fusil Nord Africain est magnifique, et il semble que ce ne soit pas un fusil pour "touristes". Le canon semble ancien et la monture est de très belle facture. Toutefois il semble qu'il ne soit pas, ou pas bien antérieur à la guerre du RIF. La platine ne semble pas du 19eme siècle (voir la visserie...), mais sans avoir démonté, nul n'est prophète! Le bois est dans un état remarquable de conservation pour un fusil de cavalier ou de guerrier embusqué dans les rochers du Maghreb, mais il est peut-être aussi resté bien à l’abri dans un Riad.
Les canons (souvent de récupération) et les platines étaient fabriquées à Liege ou à Marseille de même que les belles lames du 18eme du nord de l'afrique.
Les moukhalas marocains présentés ont des platines hollandaises à la chenapan. Le premier a une crosse à large plaque de couche en os de chameau qui est bien plus caractéristique. Un moukhala algérien est beaucoup plus fin que le marocain, avec une platine espagnole à la miquelet et une plaque de couche en os de chameau.
Ces armes ont été fabriquées du XIX° siècle aux années 40 sans aucune variation, les platines étant absolument conformes aux modèles européens des XVI° et XVII° siècles.
Il existe aussi un fusil primitif à silex d'origine sub-saharienne. La plaque de couche a été reprise d'un Moukhala marocain. La platine à silex taillée dans une lime est simplifiée au maximum, avec 3 pièces mobiles, 3 ressorts, aucune vis.
Lire aussi: Comprendre les balles de pistolet
Les moukhalas pouvaient être acquis à des prix relativement bas, nécessitant souvent une petite restauration. En raison de leur unicité, ils étaient prisés dès que le prix était abordable.
Les armes africaines et du Moyen-Orient comprennent une grosse poire à poudre pour Moukhala et divers couteaux.
Parmi les couteaux présentés, on trouve :
Il est noté qu'un des poignards présentés n'est pas assorti à son fourreau. Il s'agit d'un fourreau de flissa kabil avec un manche dit tête de chien. Ce modèle existe en sabre et en poignard. Le troisième poignard est du Zaire, le dernier est du Tchad, et l'avant-dernier est des peuplades nomades du Tchad.
Au VIIIème siècle après Jésus christ, invention de la poudre noire par les chinois (et peut-être aussi les Indiens). Il s’agit d’un mélange de Salpêtre (nitrate de potassium), soufre, et charbon de bois. Ce mélange, lorsqu’il est de qualité et comprimé dans un canon, brûle à la vitesse d’environ 300 à 600 mètres par seconde (suivant sa granulométrie), ce qui constitue une explosion de type « déflagration » (vitesse d’inflammation inférieure au km/seconde).
Lire aussi: Pistolets de traitement du bois
Vers 1150 - 1200, utilisation de la poudre noire par les arabes (qui l’ont empruntée aux chinois via le moyen orient). Sous la forme de canon rudimentaire à main le « Madfaa » qui propulse une flèche trapue à courte distance.
Vers 1280 redécouverte de la poudre en Europe et création de pots de fer à « traire garrot . Ce type de canon primitif, propulse une grosse flèche appelée « Garrot . Il cherche par ce fait à concurrencer l’espringale, sorte de grosse arbalète sur roues.
Vers 1370, l’hacquebute (primitive) : Littéralement « canon à croc » du germanique « hakenbüchse , destinée à tirer en crochetant un mur ou une palissade avec son croc de fer situé en dessous de l’arme pour que le mur encaisse le recul à la place du tireur. Elle comporte un long fût de bois (ou parfois de fer), à l’avant duquel est fixé un canon de fer de courte dimension (20 à 25 cm). Son calibre fait généralement de 18 à 28 mm. Une balle ronde en plomb, de 18 mm de diamètre part à la vitesse de 130 mètres par seconde, avec une charge de 4 grammes (7 grammes au moyen âge) de poudre noire. Allumage au boutefeu à mèche ou par un ringard chauffé au rouge. (Une planche de pin de 3 cm d’épaisseur est traversée à 15 mètres).
Vers 1510-15 la platine à « rouet » (peut-être inventée par Léonard de Vinci, ou Johan Kuhfuss) permet un allumage sans mèche, sur le principe d’une roue rainurée (le rouet) entrainée par un ressort, et qui frotte sur une pyrite de fer mordue (tenue) par un « chien » produisant ainsi des étincelles, qui allument la poudre.. Ce mécanisme fiable mais couteux et fragile sera principalement réservé aux arquebuses de chasse, et aux pistolets.
En 1520, l’arquebuse à canon rayé (rainuré) hélicoïdalement : Il semble que le germanique Auguste Kotter, remarquant que les « viretons d’arbalète » (traits aux ailerons inclinés qui partaient en tournant sur eux-mêmes) avaient une plus grande précision que les « traits classiques » comme le « carreau . Il inventa le « rayage (rainurage) hélicoïdal » de l’intérieur des canons d’arquebuses. Cela apporta une précision nettement plus efficace de l’arme par stabilisation gyroscopique de la balle dans l’espace, et une augmentation de puissance en supprimant les fuites de gaz propulseurs des armes à canon lisse dont la balle était plus petite que l’âme du canon. L’ancêtre de la carabine était né.
Durant les temps paléolithiques, les hommes qui occupèrent le Maghreb et le Sahara utilisèrent, en plus des outils et armes connus ailleurs ; bifaces, éclats et lames plus ou moins retouchés, deux objets caractéristiques, typiquement africains, le hachereau (qui paraît plus un outil qu’un arme) et plus tard, à l’Atérien, la pointe pédonculée qui armait manifestement un javelot ou un épieu. Pointes pédonculées atériennes (Bir el Ater, Algérie).
Ce n’est qu’après l’Épipaléolithique (Ibéromaurusien et Capsien) et surtout au Néolithique qu’il est possible de cerner les groupes paléoberbères. Tout au long des quatre millénaires que dure le Néolithique, ces populations se servent d’un petit nombre d’armes dont nous retrouvons les éléments dans les gisements : Ce sont des armatures de flèches, plus rarement des pointes de lance ou de javelot, des lamelles aiguës dont nous savons, pour les avoir trouvées fichées dans des os qu’elles armaient des traits, des poignards en os, des haches.
L’arc fut d’un usage courant dans tout le Sahara jusqu’à la deuxième phase de l’école bovidienne (style d’Iheren-Tahilaï), les gisements sahariens, surtout ceux des grands ergs du Sahara septentrional ont livré des milliers de pointes diverses de formes très variées et d’une finesse de retouche qui fait l’admiration.
L’âge des Métaux, qui fut longtemps méconnu en Afrique du Nord a été révélé surtout par les œuvres rupestres du Haut Atlas marocain. Il est vrai que les armes et les outils en cuivre ou en bronze sont si rares dans ces régions qu’ils pouvaient être considérés comme de simples produits d’importation, surtout ibérique, puisqu’ils sont totalement absents à l’est du méridien d’Alger.
Le Haut Atlas marocain est l’un des grands centres d’art rupestre protohistorique des pays riverains de la Méditerranée occidentale. Sur les dalles gréseuses des trois grands sites principaux de l’Oukaïmeden, du Yagour et du Rat furent reconnus des milliers de pétroglyphes, dont bon nombre reproduisent des armes, à l’évidence métalliques.
La première phase est culturellement liée au Bronze ancien. On y trouve, mêlés, des objets autochtones vraisemblablement néolithiques et des armes métalliques dont les prototypes proviennent des cultures du Bronze ancien ibérique. Le premier ensemble comporte des représentations de boucliers composés de rectangles emboîtés généralement pourvus d’un décor central de lignes parallèles horizontales ou verticales, rectilignes ou ondées, et parfois dotés d’appendices circulaires aux quatre coins. On y trouve également ce que les différents auteurs ont qualifié de « haches-peltes » et qui peut se décrire comme une arme au tranchant très courbe, emmanchée en ce qui apparaît comme une zone fortement concave, sur un manche caractéristiquement anglé.
Avec ces éléments autochtones lato sensu se retrouvent des figurations dont les originaux furent conçus dans la Péninsule Ibérique. Ce sont d’abord les hallebardes. La hallebarde protohistorique est constituée par une sorte de robuste lame de poignard qui est emmanchée perpendiculairement sur un manche court, telle une hache. La Péninsule Ibérique fut, avec l’Irlande et, dans une moindre mesure, la zone italique, un des grands centres de production de cette arme si particulière au Bronze ancien. On y trouve également des figurations de poignards sans garde marquée dont une partie au moins pourrait correspondre à des armes argariques. Il en va de même pour les quelques représentations de haches au profil trapézoïdal simple dont on a pu retrouver deux exemplaires à l’oued Akrech et au Kef el Baroud, et qui pourraient également avoir cette même origine.
La deuxième phase traduit un degré supplémentaire dans l’intégration du Bronze méditerranéen dans le milieu atlasique. Elle se caractérise par des figurations de boucliers circulaires, généralement pourvus d’un décor central complexe soigneusement représenté, et souvent dotés de barbelures périphériques. Ces armes sont associées à des pointes de lance à lame triangulaire étroite, aux bords convexes et pourvue de nervure qui pourraient être les mêmes que celles qui furent représentées sur les stèles gravées ibériques, et sont identifiées comme des armes du Bronze final. On y trouve aussi des poignards à garde fortement marquée. Ils sont particulièrement nombreux sur le site du Rat, où ils se retrouvent associés aux mêmes types de pointes de lance et de boucliers, ce qui pourrait faire de ce site le plus récent du trio atlasique. C’est également l’arme qui fut exclusivement représentée sur le seul site de gravures protohistoriques connu sur le versant saharien de l’Atlas, l’Aougdal n’Oumghar.
L’apparition de ces figurations d’armes dans le Haut Atlas présente un double intérêt. Tout d’abord, elle est une évidente confirmation de l’existence d’un âge des Métaux au Maghreb. Si celle-ci n’est plus maintenant contestée, il n’en était pas de même encore naguère. En effet, l’extrême rareté des vestiges métalliques du Chalcolithique et de l’âge du Bronze au Maghreb avait pu laisser supposer que ses populations étaient passées directement d’un Néolithique aux racines très archaïques à l’âge du Fer.
En effet, l’irruption du thème des armes dans l’art rupestre est un phénomène directement lié au monde des Métaux. Auparavant, l’art rupestre, si riche dans l’Atlas saharien et le Sahara, avait eu pour sujets de prédilection les animaux et les hommes, représentés sous forme de scènes, souvent d’une manière très narrative, traduisant ainsi les soucis d’un monde néolithique de pasteurs. Cette nouvelle iconographie, même si elle se développe sur ce substrat culturel, n’a plus qu’un sujet principal, souci central de cette nouvelle idéologie qui exclut tout autre thème de son monde et fait valoriser en lui-même le fruit essentiel et illustre des premières productions métalliques : l’arme. L’existence, dès l’origine - la faiblesse des figurations zoomorphes du Haut-Atlas en témoigne -, d’ensembles exclusivement composés de figurations de ce type montre bien que, dès lors, ce nouveau monde culturel régnait en maître et avec une force telle que, récupérant les objets anciens à ses schémas conformes, il en permettait l’apparition dans son iconographie, mais ordonnés selon ses structures nouvelles exclusives.
Les débuts de l’âge du Bronze qui, tout autour de la Méditerranée occidentale, suscita les mêmes types d’expressions rupestres d’où furent exclus hommes et animaux et magnifiées les seules armes métalliques, dans les terres qui ont maintenant nom Italie, France, Espagne et Portugal. La preuve de l’existence de la Protohistoire du Maroc est donc là, flagrante, éclatante.
En effet, les armes d’El Argar sont ainsi datées entre 1700 et 1500 av. J.-C, et celles de type Carrapatas, moins bien cernées, entre 1700 et 1100/1000 av. J.-C. Les pointes de Palmella sont datées, dans la Péninsule ibérique, de la fin du IIe millénaire av. J.-C.
La figuration d’arme, manifestation artistique rupestre, garde tout son sens culturel, et c’est bien là l’essentiel.
Les armes les plus représentées sont les armes défensives. Le bouclier rond, à umbo plus ou moins étendu, équipe les cavaliers protohistoriques aussi bien ceux du sud marocain (Tinzouline) que ceux de l’Aïr (Ekaden Ararni) et ceux des stèles libyques de Kabylie (Abizar*). On les retrouve, accompagnés d’inscriptions libyques sur des stèles de Numidie. Ces mêmes boucliers, isolés, figurent, sans doute en raison de leur valeur protectrice, sur des monuments funéraires (mausolée du Khroub) des sanctuaires (monument de Chemtou), des stèle funéraires (Volubilis) des stèles d’offrande (sanctuaire d’El...
Parmi les industries d'art mises en péril par la présence européenne au Maroc, la fabrication des armes est certainement l'une de celles qui ont subi le recul le plus prononcé. Les protectorats français et espagnol, en désarmant les habitants venus à l'obédience, en introduisant dans le pays leurs propres armes, et surtout en instituant le régime d'une sécurité permanente, ont donné le coup fatal à la fabrication locale.
Une arme pourtant paraît avoir manifesté quelque résistance. C'est le poignard, porté encore par les caïds du Sud et leurs mokhaznis beaucoup plus pour la parade qu'à titre vraiment utilitaire.
On n'en doute pas quand on le considère d'un peu près. Sa lame pointue, solidement fixée dans un manche de corne ou de bois, plus rarement de métal, s'annonce comme pouvant être dangereuse; aussi se remise-t-elle dans un fourreau muni de deux oreilles servant à la suspension car, au lieu d'être passé dans la ceinture, le poignard est porté sur le flanc gauche : un cordonnet de soie ou de laine, ou bien une bande de cuir, permettent de le porter en bandoulière.
Quelquefois, l'arme est droite. Avec un ou deux tranchants, elle prend la forme d'un couteau ou d'une dague : c'est la Sboula qu'on dit avoir été surtout répandue autrefois dans le Maroc oriental, bien qu'on en connaisse quelques spécimens originaires de Fès et même de Marrakech.
Le plus souvent, l'arme est courbe. Quand elle est forte, et à un seul tranchant, du côté convexe, on la dit « en griffe de lion », « en dent de sanglier ». C'est le khanjer des gens du Makhzen, arme redoutable, propice aux coups d'estoc, qui présente assez d'analogie avec le couteau naguère encore si répandu dans le bas peuple en Italie et dont les coups portés de bas en haut dans la région de l'abdomen pouvaient faire de si profondes blessures. Si l'on s'en rapporte aux images gravées sur la colonne Antonine, elle présenterait beaucoup d'analogie avec la « Sica », arme nationale des Thraces, employée au temps de Rome par ceux des gladiateurs qui empruntaient à ce peuple leur nom et leur équipement. Mais chez les Romains, on ne la regardait que comme une arme de brigand, d'assassin, de sicaire.
Quand la lame est un peu moins forte, avec un tranchant sur toute la longueur de l'arête concave, et un autre tranchant sur la moitié externe de l'arête convexe, c'est celle de la koummiya du pays chleuh, des gens du Haut Atlas occidental et du Sous. Elle est également propice aux coups portés de bas en haut, mais on la manie surtout en frappant de taille, la convexité étant tournée vers l'extérieur : la pointe a dès lors un pouvoir considérable de pénétration et d'arrachement.
Voici donc trois types de poignards bien définis, et chacun d'eux, ayant donné lieu à des réalisations intéressantes, est représenté par des séries tout entières. La lame, de qualité à la condition d'être d'origine étrangère, n'a pas de caractéristiques autres que celles qui ont été énumérées plus haut. Mais la poignée, de même que le fourreau, entièrement façonnés par les artisans marocains, sont loin de manquer d'originalité.
La sboula, droite, montée sur un manche d'os, de corne de bœuf - celle de rhinocéros est particulièrement estimée - voit son fourreau revêtu: dans sa partie médiane, de cuir ou de velours quelquefois brodés; vers l'entrée, d'une chape allongée munie de deux oreillettes pour la suspension; à l'outre extrémité, d'une bouterolle se terminant par un bouton; ces deux dernières garnitures, en argent ciselé et portant un décor à peu près semblable sur les deux faces, donnent à l'ensemble un air précieux.
Le khanjer, courbe et massif, voit sa robuste poignée de corne s'élargir vers le bas pour former une garde, et vers le haut pour dessiner un large pommeau garni d'argent ciselé. Ici, le fourreau, large et légèrement aplati, est composé d'un étui continu d'argent, ciselé à peu près de la même façon sur les deux faces, muni d'oreillettes pour la suspension, et d'une forte bouterolle.
Les Koummyas originaires du Maroc méridional ont évolué au fil du temps, comme le montrent les exemples suivants :
tags: #pistolet #marocain #ancien #histoire #et #fabrication