La Première Guerre mondiale a été un catalyseur pour le développement et l'évolution des armes de poing. Portés par les officiers, les spécialistes et les aviateurs, ces pistolets ont joué un rôle crucial dans les combats rapprochés et la défense personnelle.
Le pistolet automatique Savage modèle 1907, dont la conception est basée sur un brevet déposé en 1904 par E.H. Searle, était une arme populaire à cette époque.
Le pistolet Browning modèle 1900 fut le premier Browning conçu pour la Fabrique Nationale de Herstal.
Le pistolet Mauser C/96, avec sa silhouette célèbre et élégante, a été conçu en 1890 pour répondre aux besoins des cavaliers. Il a rapidement gagné en popularité, et Winston Churchill en a même fait son pistolet personnel. Produit à partir de 1896, il était apprécié pour son chargement automatique et son esthétique. Le simple fait de le porter conférait à son propriétaire une certaine importance.
La cartouche de 7,63 mm à grande vitesse initiale tirée par le C/96 infligeait de sérieuses blessures à des portées nettement supérieures à celles des autres armes de poing de l’époque. La firme Mauser prit avantage de ce fait en commercialisant des modèles comportant des hausses graduées jusqu’à 1000 mètres, ce qui présumait grandement des qualités du tireur.
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La majorité des Mauser C/96 de l’armée allemande pouvait recevoir l’étui en bois servant aussi de crosse. Le magasin, partie intégrante de l’arme, se rechargeait par le dessus avec un chargeur de dix cartouches.
Un Uhlan allemand était armé d’un Mauser C/96 modifié pour tirer des cartouches standards de 9 mm Parabellum au lieu des munitions de 7,63 mm.
Apparemment identique au Mauser C/96, le Mannlicher M1903 était une arme concurrente conçue pour le marché militaire. Le Steyr M 1912, excellent pistolet, fut adopté uniquement par l’armée austro-hongroise, probablement en raison de sa cartouche de 9 mm, plus puissante que la 9 mm Parabellum de plus en plus utilisée. Le Nambu automatique de 8 mm, très recherché par les officiers japonais, il n’a jamais été adopté comme pistolet de service. Le verrou de culasse était identique à celui du Glisenti.
Un des premiers pistolets civils produit en 9 mm Parabellum fut le RM & M Dreyse, construit en nombre limité, mais réquisitionné pour l’armée par la suite. Un pistolet de 7065 mm, le Langenhan, conçu pour le marché civil, il fut adopté par l’armée allemande en raison d’une pénurie d’armes.
En 1914, face à la nécessité d'augmenter ses stocks d'armes de poing, la France s'est tournée vers l'Espagne. La société Star Bonifacio Echeverria a fourni le modèle Star 1908, décliné en deux variantes : le modèle de troupe et le modèle d’officier. Officiellement adopté par l’armée française, le pistolet est devenu le modèle 1914.
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Il s’agit d’un pistolet à culasse non calée, s’inspirant du système Mannlicher 1901, avec un calibre de 7.65 court (32 ACP), une munition équivalente au 8mm92 réglementaire. Le modèle de troupe dispose d’un canon plus long et d’une plus grande capacité dans le chargeur, tandis que le modèle d’officier a un canon plus court et une capacité réduite dans le chargeur.
Facile à produire en grand nombre et bien fini, ces pistolets ont équipé les officiers, les sous-officiers français, les utilisateurs de mitrailleuses et les nettoyeurs de tranchées. Ayant démontré son efficacité pendant la Première Guerre mondiale, le pistolet a poursuivi sa carrière pendant la Seconde Guerre mondiale pour pallier le manque d’armes de poing.
Le pistolet Ruby est directement issu de la Première Guerre mondiale. En 1914, l’armée française sollicite la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne (MAS) afin que sa production d’armes de poing augmente. Seul problème, sa production est en quasi-totalité tournée vers la fabrication de fusils et de mitrailleuses.
La société Gabilondo et Urresti, implantée au pays basque, produit alors un pistolet automatique appelé Ruby. C’est une arme au fonctionnement simple et à l’entretien facile. Il réside dans l’emploi d’une culasse non calée. La platine, quant à elle, est à simple action. Ce PA est chambré en 7,65 mm et muni d’un chargeur de neuf cartouches.
En 1924, une modification concernant la sécurité du PA est apportée. Un rivet à tête ronde est rajouté sur la face gauche de la glissière, dans le but d’empêcher la sûreté de se retirer inopinément lors de l’introduction de l’arme dans l’étui.
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Le Ruby est la copie d’un pistolet automatique (PA) existant : le Browning 1906. À son tour, le PA Ruby est reproduit par d’autres firmes. Ces créations sont connues sont le nom d’Astra et d’Izarra. L’Astra est décliné en deux versions. La première dite de « troupe » est reconnaissable à un canon long et à son chargeur de neuf coups. L’autre variante, dénommée « officier », a un canon plus court et un chargeur de sept coups. Quelle que soit la finition, l’Astra est chambré en 7,65 mm.
Les pistolets Webley & Scott étaient emportés par les aviateurs pour leur défense individuelle. Les revolvers Webley de 0,455- in tiraient des cartouches très puissantes dont l’ignoble man stopper à pointe creuse. Mais il fallait un bon entraînement pour maîtriser le recul. Unique en son genre, le Webley Fosbery est un revolver automatique. L’ensemble canon-barillet revenait en arrière grâce à la force du recul et réarmait le chien.
La redoutable cartouche de 0.456 contenue par les pistolets bénéficiait d’une charge de poudre très puissante, capable de mettre hors d’usage le revolver Webley de 0.455 en cas d’erreur d’alimentation.
Le revolver Lebel fut le premier revolver européen avec un barillet pivotant permettant un rechargement rapide.
Le revolver d'ordonnance modèle 1873 (aussi appelé Chamelot Delvigne) est le premier revolver réglementaire moderne adopté par l'armée Française suite à la défaite de 1870.
Fabriqué à la Manufacture d'Armes de Saint-Étienne (MAS) à 334 659 exemplaires entre 1873 et 1885 (mais utilisation beaucoup plus longue), il est représentatif d'un savoir faire armurier de qualité. Il s'agit d'un revolver à poudre noire à cartouche métallique.
Il sera d'abord testé dans divers corps de troupe (entre 1871 et 1872): Gendarmerie (1ère légion), puis cavalerie (8e et 12e régiment de Cuirassiers, 4e et 18e régiment de dragons), le 11e régiment de chasseurs et l'artillerie (12e, 14e et 23e régiments) (selon la Revue d'artillerie - Tome III, d'octobre 1873 à Mars 1874), ce qui ammenera quelques demandes de modifications sur l'arme (voir le numéro de série F3, dans le tableau de recensement, ou les échanges de courrier entre le directeur de la Manufacture d'Armes de Saint Etienne, le ministère et l'inspecteur des manufactures d'armes, concernant ces modifications).
Les premiers exemplaires fournis présentent quelques modifications avec les exemplaires qui suivrons: le marquage "Mle 1873" sur le dessus du canon est légèrement plus petit que les 2cm des modèles postérieurs, tout comme la crête de baguette, et la vis de la plaque de recouvrement qui n'est pas traversante.
L'arme sera utilisée pendant plus de 100 ans et dans différents conflits: lors de la première guerre mondiale, aux mains des combattants Français, lors de la deuxième guerre mondiale, aux mains des équipages du train et des artilleurs puis aux mains de la résistance, en Indochine, en Algérie ainsi que dans les colonies - second empire colonial Français - (principalement pour la version du 1873 de marine), en Chine, Indochine, Tonkin, Afrique, ...
Dès 1877, la Manufacture d'Armes de Saint Etienne livre des revolvers modèles 1873 à la marine. Le revolver d'ordonnance modèle 1873 sera rapidement complété par le revolver modèle 1874 , plus léger, pour équiper les officiers.
Dès 1885, afin de remplacer les 1873 et 1874, est mis à l'étude un modèle de revolver corrigeant les défauts de ses prédécesseurs.
La Saga des revolvers Chamelot et Delvigne réglementaires commence avec l'adoption par la Suisse en 1872 du Chamelot-Delvigne modifié Schmidt, et la présence de revolvers Chamelot et Delvigne fabriqués par Pirlot Frères dans de nombreuses commissions d'armement, à travers l'Europe.
La simplicité du mécanisme du revolver Chamelot-Delvigne fera qu'il sera adopté par différentes armées dans d'autres pays, comme le revolver Glisenti (1874 et 1888) en Italie, ou des modèles du commerce, fabriqués à Saint Etienne ou en Belgique.
En 1874, l'armée adopte une version améliorée: Le revolver d'ordonnance pour officier modèle 1874.Il se distingue du modèle 1873 par un bronzage noir, un barillet cannelé, et il est légèrement plus court et moins lourd.
Dans les sauvages mêlées au corps à corps de l’époque, les outils de tranchées et le pistolet Beretta modèle 1915 étaient des armes plus efficaces que l’encombrant fusil. Les lourdes plaques de blindage sur le corps fournissaient une bonne protection.
Un des pionniers de l’aéronavale, le commandant Samson et son Nieuport 10 se préparaient pour une nouvelle sortie sur les lignes turques de Gallipoli.
À la fin du XIXe siècle, la gendarmerie était équipée d’armes conçues au lendemain de la guerre de 1870-1871. Deux ans après la victoire des États allemands, les armées françaises se sont vues dotées d’un arsenal léger performant, notamment les revolvers 1873 et 1874, ainsi que l’adoption du système Gras en remplacement des Chassepots.
Passant après les corps de troupe, la gendarmerie devait encore patienter deux à trois décennies pour pouvoir rivaliser avec ses homologues étrangers en matière de moyens. Mais surtout, ces nouvelles armes permettaient, pour un temps, de jouer à jeu égal avec les hors-la-loi qui n’avaient pas besoin d’attendre le bon vouloir des politiques et des budgets supplémentaires pour améliorer leur arsenal.
La gendarmerie ne reçoit pas le fusil Gras, mais la version carabine, retenue sous l’appellation « 1874 Modifié 1880 ». Si l’on considère le service à cheval, il est indéniable qu’une arme plus courte facilite les mouvements du cavalier. Les gendarmes à pied ont aussi une version carabine. Le maniement d’une arme de taille réduite dans des affrontements de rue ou tout simplement lors d’opération de maintien de l’ordre reste plus aisé.
La carabine des gendarmes à cheval se caractérise par un levier d’armement coudé et aplati, ainsi que par l’emploi d’une baïonnette cruciforme à douille. L’exemplaire réservé aux gendarmes à pied est en grande partie identique à la précédente. Le fût est légèrement plus court. Le canon est solidaire de la monture par une grenadière et un embouchoir. De plus, par rapport à son homologue, elle a un battant de crosse pour la fixation de la bretelle.
Ces carabines (et le système Gras dans son ensemble), outre leur mécanique perfectible, sont pénalisées par leur capacité de tir qui se limite à une seule cartouche, alors que les modèles allemands sont pourvus d’un chargeur.
Le Général Boulanger, alors ministre de la Guerre, impose en 1886, et en l’espace de six mois, un nouveau fusil réglementaire : le Lebel. Un certain Berthier, chef de bureau des chemins de fers algériens, se penche sur les armes Lebel et vise plus précisément à la création d’une carabine.
Il cherche à changer le système d’alimentation des armes en service. Berthier désire donc allier modernité et économies, ce dernier terme n’étant pas un vain mot dans la course à l’armement. Ces travaux aboutissent à la carabine modèle 1890, prévue pour accueillir un chargeur de quatre cartouches, placé sous la culasse devant le pontet. Quand le chargeur est vide, le système de fixation le laisse tomber.
En 1892, la gendarmerie change de carabine et prend celle de l’Artillerie.
En 1885, la section technique de l’Artillerie propose de remplacer les revolvers modèles 1873 et 1874. Le but du ministère de la Guerre est simple : il s’agit de réduire le nombre de modèles d’armes de poing en service. Dès l’adoption du revolver 1892, les premiers exemplaires sont livrés aux officiers de la gendarmerie et de l’armée de Terre. L’attribution réelle de ce modèle a lieu en 1907, pour l’ensemble de l’institution.
Techniquement cette arme est plutôt révolutionnaire pour son époque ou tout du moins à la pointe de la technique. Le chien rebondissant est équipé d’un percuteur qui frappe l’amorce perpendiculairement, diminuant ainsi le nombre de ratés. La portière de chargement sert de verrou au barillet. En position ouverte, le chien se met automatiquement en position de sécurité. Quand le chien est en position de rebondissement (à l’abattu), une partie crantée de la détente vient s’encastrer dans de petits carrés sur le barillet. Ce dernier est ainsi immobilisé. Pour faire basculer le barillet, il faut ouvrir la portière de chargement puis le faire basculer sur la droite.
Après la Première Guerre mondiale, un événement international fournit l’occasion pour une petite partie du personnel de l’Arme d’expérimenter une arme allemande. En effet, suite aux conditions du traité de Versailles et notamment aux problèmes de remboursements des dommages de guerre, la Ruhr est envahie par les armées belge et française. Comme pour chaque projection des armées dans un pays étranger, des gendarmes sont en charge de la prévôté. Cet épisode de l’entre-deux-guerres permet à ces hommes d’être équipés d’une arme mythique du second Reich : le Mauser Bolo 1912.
L’inconvénient de cette arme vient de son trop grand encombrement et de son poids. Malgré ces défauts, le Kaiser en a commandé, durant la Grande Guerre, un grand nombre d’exemplaires pour faire face à la pénurie d’armes de poing de ses troupes.
Selon toute vraisemblance, cette attribution est due à un manque d’armes de poing au sein de l’armée française. La confiscation des stocks allemands à la fin du conflit a servi à résoudre ce problème.
Le pistolet Ruby est directement issu de la Première Guerre mondiale. En 1914, l’armée française sollicite la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne (MAS) afin que sa production d’armes de poing augmente. Seul problème, sa production est en quasi-totalité tournée vers la fabrication de fusils et de mitrailleuses.
La société Gabilondo et Urresti, implantée au pays basque, produit alors un pistolet automatique appelé Ruby. C’est une arme au fonctionnement simple et à l’entretien facile. Il réside dans l’emploi d’une culasse non calée. La platine, quant à elle, est à simple action. Ce PA est chambré en 7,65 mm et muni d’un chargeur de neuf cartouches.
En 1924, une modification concernant la sécurité du PA est apportée. Un rivet à tête ronde est rajouté sur la face gauche de la glissière, dans le but d’empêcher la sûreté de se retirer inopinément lors de l’introduction de l’arme dans l’étui.
Le Ruby est la copie d’un pistolet automatique (PA) existant : le Browning 1906. À son tour, le PA Ruby est reproduit par d’autres firmes. Ces créations sont connues sont le nom d’Astra et d’Izarra. L’Astra est décliné en deux versions. La première dite de « troupe » est reconnaissable à un canon long et à son chargeur de neuf coups. L’autre variante, dénommée « officier », a un canon plus court et un chargeur de sept coups. Quelle que soit la finition, l’Astra est chambré en 7,65 mm.
En matière d’armement, la Seconde Guerre mondiale provoque de profonds bouleversements au niveau de la dotation des unités. Durant la campagne 1939-1940, le personnel envoyé pour encadrer des corps de troupe (cela concerne essentiellement des gardes républicains mobiles) est amené à employer les armes en dotation dans l’armée française. Celui-ci dispose généralement d’une bonne instruction militaire sur les différents modèles utilisés.
Dans les brigades, les gendarmes disposent de leur armement individuel et d’un armement collectif de type FM 1924-1929. Comme leurs aînés de 1914, certains d’entre eux sont même amenés à faire le coup de feu contre l’envahisseur en mai et juin 1940.
Après la défaite, l’Occupation entraîne une restriction drastique de l’armement des unités. Conformément aux clauses de l’armistice de juin 1940, les gendarmes ne peuvent plus disposer que de leur seul armement individuel, c’est-à-dire de leur pistolet. Des commissions d’armistice allemandes et même italiennes sont chargées de veiller au bon respect de ces prescriptions. Même les gendarmes d’AFN sont soumis à de semblables contrôles.
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