Le pistolet semi-automatique Mac 50 est né dans les ateliers de la Manufacture d’Armes de Châtellerault (MAC) et de la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne. Au programme de cet article : le Mac 50 ! Un véritable monument de l’armurerie française que j’ai manipulé des centaines de fois dans mon échoppe. Je me souviens encore de mon grand-père me racontant comment il avait reçu son Mac 50 lors de son service militaire.
À la fin du second conflit mondial, les armées françaises étaient équipées de P.A. S.A.C.M. 1935 A (Société Alsacienne de Constructions Mécaniques), M.A.S. 1935 S et S.A.G.EM. (Pistolet Mitrailleur) M.A.S. 1938. À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, l’armée française est équipée de nombreux pistolets et revolvers différents. On retrouve encore en Indochine des pistolets Ruby ou des revolvers 1892 qui datent de la Première Guerre mondiale, mais aussi les PA1935A et S fabriqués en France avant et après l’invasion. Cumuler des pistolets dans des calibres divers comme le 8mm92, le 7,65 browning ou le 7,65 long, cela complique considérablement la logistique.
Ce calibre, péchant par sa faiblesse, il fallut donc trouver une arme, de préférence de fabrication française digne de lui succéder avec une munition ayant apporté ses preuves, la 9 mm P (Parabellum) à l’image des trop célèbres P 08 et P 38 du 3ème Reich. Il semble donc plus logique de rester sur le 9mm Para (9x19), calibre bien répandu, déjà utilisé dans les pistolets-mitrailleurs et parfaitement apte au service dans une arme de poing.
1911 et 1911 A1 ont continué à rendre d’éminents services à nos troupes, les uns comme prises de guerre et dommages de guerre et l’autre livré par nos alliés, durant la guerre d’Indochine et une partie de la guerre d’Algérie. Donc, une étude fut menée par la M.A.S. (Manufacture d’Armes de Saint Étienne) et après des tests comparatifs avec plusieurs armes ce fut le modèle de la M.A.S. C’est le pistolet de la MAS qui a été retenu pour être adopté définitivement le 16 août 1950. Sa désignation officielle est bien “Pistolet Automatique de 9 mm modèle 1950” comme on peut le voir sur les manuels d’époque.
Néanmoins, il fallut apporter quelques modifications et ce fut la M.A.C. qui les effectua entre 1951 et 1953 et elle fut ainsi chargée de sa fabrication. En effet, si le pistolet a bien été conçu par la MAS, c’est la MAC qui l’a fabriqué jusqu’en 1961. D’où le nom si bien connu de “MAC50”, car Châtellerault a bien mis ses initiales sur la glissière. Elle produisit environ 222 000 PA entre 1953 et 1963.
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Il faudra attendre juin 1953 pour que les premiers pistolets sortent de l’usine de … Châtellerault ! Quant à la M.A.S. A l’origine, ces armes étaient livrées dans une boite en carton contenant deux chargeurs, une baguette de nettoyage en cuivre et un guide technique.
Le Mac 50 dispose de plusieurs particularités techniques qui le rendent unique. Ce qui distingue le Mac 50 des autres pistolets militaires de son époque, c’est sa triple sécurité : blocage du percuteur, levier de sûreté et sécurité de chargeur. Sa culasse reste en position ouverte lorsque le chargeur est vide, signalant clairement qu’un rechargement est nécessaire.
D’un point de vue technique : rien de révolutionnaire sur le MAC50. Il fonctionne par court recul du canon, exactement comme un Colt 1911. On retrouve les biellettes sous le canon. Cependant, il dispose d’une platine amovible dans la poignée, qui le rend très facile au démontage. Il n’y a pas non plus de “bushing” à l’avant de la glissière. Le démontage est plus simple que cela.
Il suffit de retirer le chargeur, basculer la culasse vers l’arrière jusqu’à relever manuellement l’arrêtoir et enfin de venir pousser sur le côté droit de la carcasse le bouton de l’arrêtoir. Arrêtoir retiré, la culasse s’enlève vers l’avant et ensuite, on enlève simplement la tige guide et son ressort, ainsi que le canon.
Le MAC50 est le dernier véritable pistolet réglementaire conçu et fabriqué en France. Sa durée de service est exceptionnelle et il a connu la quelque centaine d’OPEX entre son adoption et les années 2000, que ce soit en Algérie, au Tchad, au Liban, en Irak et même en Afghanistan.
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Le gros reproche qui lui est souvent fait est sa capacité limitée à 9 cartouches, alors que le GP35, développé bien avant disposait déjà d’un chargeur double pile de 14 cartouches. Cependant, il faut parfois se remettre dans le contexte d’une époque où l’arme de poing ne sert… pas à grand-chose. Elle sert surtout à équiper des personnels encadrant qui n’ont pas réellement le besoin d’une arme de combat. Toutefois, dans le cadre des missions de la Gendarmerie, on peut estimer que l’arrivée des PAMAS G1 avec les chargeurs double pile et (surtout) la double action, cela soit prépondérant.
Le pistolet MAC50 est une arme au profil bien équilibré. Par expérience de l’arme au cours d’un service en Gendarmerie assez fugace, le tir au Modèle 1950 n’avait pas été très agréable… Se retrouver au pas de tir avec cette arme était donc fait sans attentes particulière, sauf celui d’être déçu… En réalité, cette re-découverte, après plusieurs années de pratique du tir sportif, a été un véritable plaisir ! Le premier point positif est comme mentionné : son équilibre. L’arme est bien proportionnée et tient bien en main. Les plaquettes noires et striées sont certes simples, mais épousent bien la main avec leurs formes arrondies.
Beaucoup de personnes se sont plaints que le chien venait leur mordre la peau qui venait se positionner à l’arrière. Le bouton d’éjection du chargeur est facilement accessible avec le pouce de la main droite, et le chargeur sort sans aucune difficulté.
La sûreté reste assez particulière avec ce levier qu’il faut basculer vers le haut, faisant pivoter une platine qui n’empêche pas le chien de s’abattre, mais qui l’empêche d’atteindre le percuteur. La prise en main pour le tir à deux mains est bonne. Les organes de visées sont par contre fixes, dommage que le guidon ne puisse pas être déplacé au latéral, ne serait-ce que pour corriger un éventuel défaut. Quant à la détente de l’exemplaire essayé, la course est assez courte, mais lourde et filante. Pour cet essai, nous n’avons malheureusement pas de cible à présenter, mais l’exemplaire essayé tient le 8 de la C50 à 25m, ce qui est très honorable.
Un point important concernant la robustesse du MAC50 : comme toute mécanique, elle a ses limites. L’entretien du Mac 50 est relativement simple grâce à sa conception robuste. Sa platine amovible facilite grandement le nettoyage et les opérations de maintenance. Le remontage se fait dans l’ordre inverse.
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Le pistolet est endurant, c’est vrai, mais n’oublions pas que certains exemplaires ont longuement servi, parfois à une époque où il n’y avait aucune distinction entre les munitions de MAT49 et de pistolet.
Bien que remplacé par des modèles plus modernes comme le PAMAS G1 (version française du Beretta 92) dans les années 1990, le Mac 50 continue d’occuper une place spéciale dans le cœur des amateurs d’armes françaises. Dans mon armurerie, je vois régulièrement des tireurs sportifs qui préfèrent le Mac 50 pour les compétitions de Tir aux Armes Réglementaires (TAR). Mais cela risque d’être insuffisant face aux Luger P08 utilisés au T.A.R. dans la catégorie 832 armes historiques ! Les Mac 50 étaient généralement livrés avec un étui en cuir, une baguette de nettoyage et un chargeur supplémentaire. Ces accessoires d’origine sont aujourd’hui recherchés par les collectionneurs.
Si vous envisagez d’acquérir un Mac 50, soyez attentif à l’état du canon et des rayures. Les exemplaires disponibles aujourd’hui proviennent généralement des surplus militaires et leur état peut varier considérablement.
Le Mac 50 représente une époque où la conception d’armes privilégiait la robustesse et la simplicité d’entretien plutôt que la capacité ou l’ergonomie.
Caractéristique | Description |
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Fabricants | Manufacture d’Armes de Châtellerault (MAC), Manufacture d’Armes de Saint-Étienne (MAS) |
Calibre | 9 mm Parabellum (9x19) |
Capacité du chargeur | 9 cartouches |
Mécanisme | Court recul du canon |
Particularités | Triple sécurité (blocage percuteur, levier de sûreté, sécurité de chargeur), culasse ouverte en fin de chargeur |
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