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Rouler ses propres bouillettes offre de nombreux avantages, surtout dans le contexte économique actuel. Avec de la bonne volonté et un peu d’huile de coude, il est possible de fabriquer de très bons appâts à un coût relativement réduit. Rouler ses propres bouillettes est un moyen de disposer d’une grosse quantité d’appât qui permettra de répondre à vos besoins (amorçage, pré-amorçage, eschage…) durant toute une saison. Alors, quel matériel faut-il ? Quelles recettes choisir ? Quelle organisation mettre en place ?

Le matériel nécessaire pour rouler des bouillettes

Pour rouler des bouillettes, il faut un minimum de matériel. Avant d’acquérir du matériel, il convient de prendre en compte plusieurs éléments fondamentaux. L’idée de base étant de tout faire soi-même, en autonomie, il faut donc un peu de matériel pour chacune des étapes. Ce dernier devra bien entendu être adapté à la quantité du mix souhaité et du temps qu’on peut allouer au projet. Bien souvent, une bonne organisation et un peu de pragmatisme valent mieux qu’une chaîne high-tech, tout automatisée. Comme à l’usine, mais pour la bonne cause !

Élaborer sa propre recette

Élaborer sa propre recette doit être le point de départ du projet roulage. Une bouillette est composée de différentes farines, le mix. Il convient d’élaborer une base composée de maïs, blé, soja ou maïs, blé, noix tigrées. La base joue un rôle essentiel dans la mécanique du mix et permet d’avoir le gros du volume de la bouillette. La base peut être bonifiée par des farines lourdes et collantes comme la farine de riz ou des farines riches comme l’arachide ou la levure de bière. À cette base, il est nécessaire de rajouter des farines plus protéinées.

C’est là qu’interviennent les farines de poissons, appelées fishmeal (thon, saumon, poisson blanc, sardine, anchois…), les farines de pellets, les farines de krill, de calamars, de poulet, de sang séché, de lait en poudre, etc. À noter tout de même que les farines animales sont plus onéreuses que les végétales et qu’un débat éthique demeure sur l’utilisation de celle-ci (utiliser des poissons morts pour en capturer d’autres en no-kill). Je vous invite à lire un très bon article de Soël Briche qui a été diffusé il y a quelques mois à ce sujet. Malheureusement et en toute honnêteté, force est de constater qu’incorporer des protéines animales « ça marche » quand même très fort… Un dosage entre 10 et 20% semble être approprié, à la fois pour ne pas déstructurer la mécanique du mix et à la fois pour marquer correctement la bouillette.

Il est également intéressant d’incorporer entre 5 et 10% d’épices. Les épices jouent un rôle fondamental dans l’attractivité de la bouillette. Les propriétés de ces dernières sont très intéressantes, notamment en termes d’instantanéité et en termes de coloration naturelle de la bouillette.

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L’ajout de liquides dans la recette

L’ajout de liquides dans la recette d’une bouillette est primordial. Ces derniers viennent directement bonifier, agrémenter et compléter l’action des farines. Parmi les liquides, il est primordial de commencer par l’arôme, c’est lui qui impactera le plus l’odeur de la bouillette. Il y a de nombreux débats dans le milieu des pêcheurs de carpe sur l’importance de l’arôme. Il ressort souvent de ce débat que l’arôme joue un rôle plus important encore pour le pêcheur que pour le poisson. L’arôme jouant davantage un rôle de Placebo qu’un rôle d’attractant. Du coup, à titre personnel, j’aime bien sous-doser l’arôme dans ma recette, un dosage de 3 ml par kilo me convient très bien. Les préconisations normales de dosage étant situées entre 5 et 10 %.

Il existe deux nombreuses catégories d’arôme notamment en fonction de leur base (support) et de leurs odeurs. Le paprika tout comme le robin ed colore la bouillette en rouge. Enfin dans la catégorie des liquides, il est impossible de ne pas parler des huiles. Les lipides jouent un rôle fondamental dans l’alimentation de nos chers carpes. J’ai parfois le sentiment que plus une bouillette est grasse plus elle fonctionne, particulièrement l’hiver lorsque l’eau est froide. Force est de constater que l’incorporation d’huile aide à la mécanique et au roulage. Attention tout de même à l’excès, lorsque le taux d’huile est trop important la mécanique de roulage se fait mal et le mix peut se retrouver inroulable.

Parmi les huiles utilisables nous pouvons citer les célèbres huiles végétales, colza, tournesol, olive, chènevis (…), les huiles de poissons (sardines, saumon, anchois) ainsi que les différentes huiles à base d’insectes. Parmi les huiles, impossible de ne pas aborder le sujet des huiles essentielles. Les huiles essentielles sont caractérisées par une très forte concentration de molécules odorantes. Quelques gouttes suffisent à marquer durablement la bouillette. Les huiles essentielles les plus connues étant le poivre noir, ail, citron, fenouil… Les huiles étant moins denses que l’eau elles ont tendance à flotter et donc à mieux travailler dans les couches d’eau supérieures. Conditionner le mix en sac de 25 kg facilite parfois les comptes !

Préparer et mélanger son mix

Préparer et mélanger son mix n’est pas une étape à prendre à la légère. La masse (volume/poids) est vite très importante entre la base (maïs, blé, soja/tigger…), les farines de poissons, les additifs et les compléments. Un bon mix doit être parfaitement homogène, c’est-à-dire qu’il doit être très bien mélangé. Il existe plusieurs méthodes. Une que j’apprécie tout particulièrement est de raisonner par sacs de 25 kg de mix. Dans un 1er temps, je dépose les différentes farines dans une poubelle noire, sèche et propre, en respectant bien les proportions, je prépare ma recette. Pour ça, utilisez une balance précise (au gramme près) et jouez de la calculette pour passer du pourcentage au grammage par kilo.

Une fois le grammage au kilo déterminé, je préconise de faire fois 25 (x 25) afin de remplir raisonnablement une poubelle de 25 kg. Une fois l’ensemble des ingrédients bien préparés dans la bassine, je mets le tout dans une bétonnière électrique, bien propre. Certaines farines sont très volatiles, sertir la betomix avec du plastique évite le gaspillage. À noter que certaines farines sont très volatiles. Une fois la bétomix bien préparée, je laisse tourner le tout 5 bonnes minutes. Je conditionne ensuite mon mix en fût si la session de roulage n’est pas imminente ou, à défaut, dans des sacs plastiques solides, étanches et résistants. Le sel est à la fois un très bon conservateur et à la fois un très bon additif, il est bon de l’intégrer directement au mix lors de la préparation…

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L’autre méthode, pour bien mélanger le mix est de déposer toutes les farines (en respectant scrupuleusement la recette) sur une grande bâche. Ensuite, pour mélanger le tout, utilisez une pelle et de l’huile de coude jusqu’à ce que le mélange soit parfaitement homogène. Cette méthode permet d’éviter les éventuels reliquats/ chutes de farine. Une fois le mix parfaitement homogène, stockez-le en fûts ou en sacs plastiques étanches. Il doit être à l’abri des prédateurs (souris, rats, vers de farines…) qui raffolent des farines fraîches hautement protéinées. Les petits mammifères peuvent rapidement dévorer une grosse quantité de mix et endommager ou percer vos sacs. Le mix ne doit pas prendre l’humidité, l’hygrométrie doit être faible et stable.

Pétrissage du mix

Les doigts dans les pâtes, ça commence à sentir bon (ou pas) la bouillette. L’étape du pétrissage n’est rien d’autre que la préparation de la pâte avant de la mettre dans le pistolet. C’est le moment où l’on vient humidifier puis malaxer le mix. À ce stade, il y a 2 grandes écoles, l’utilisation d’œufs frais (soumis à certaines normes pour les sociétés) ou l‘utilisation de la poudre d’œuf. Les 2 approches présentent des avantages et des inconvénients. Personnellement, pour l’instant, je n’utilise que des œufs frais. J’y vois là, un gage de qualité (sûrement à tort) et les vieilles habitudes ont la peau dure. Cependant, la dernière fois en date où j’ai roulé, exaspéré par le tarif des œufs, même déclassés, et par leur trop courte date de péremption, je me suis promis d’essayer la poudre d’œufs.

La poudre d’œufs semble bien plus facile d’utilisation et moins contraignante : date limite de conservation longue, pas de contraintes liées aux coquilles et d’usure prématurée du matériel. De surcroît, la poudre d’œuf peut être directement intégrée au mix à raison de 125 g pour 1 kg de mix. Cette opération peut être faite avec la bétomix, au moment de la préparation du mix. C’est un peu de temps gagné et une manipulation de moins à faire lors du pétrissage. En effet, compter et battre les œufs ça prend un peu de temps, surtout pour réduire les coquilles en tout petits morceaux.

L’outil ultime pour faire un bon pétrissage dans les règles de l’art, c’est le pétrin électrique. C’est bête à dire (et encore plus à écrire) mais les pétrins électriques ont été développés pour pétrir des pâtes (pain, pâtisseries…) de façon précise et optimale, la pâte est parfaitement mélangée. En ce qui me concerne, je n’ai pas encore investi dans un pétrin, sûrement à tort, là aussi. Voici donc la méthode que j’utilisais jusqu’alors : tout d’abord, je prépare mes boules avec 5 kg de mix, c’est tout simplement le plus gros volume qu’accepte mon pistolet à bouillette. Je casse en 1er lieu mes œufs avec les coquilles dans un grand seau, soit environ 35 œufs, selon les mix et selon le volume d’additifs liquides. J’ajoute ensuite mes liquides avec des seringues et des verres doseurs. Puis, avec un malaxeur à plâtre, je viens battre les œufs et broyer finement les coquilles. J’ajoute enfin mes 5 kg de mix et mélange le tout au malaxeur avec insistance jusqu’à ce qu’une boule compacte se forme dans le seau. Je finis le pétrissage à la main sur une table solide. Avec cette même boule, je forme ensuite un gros boudin au diamètre de mon pistolet, en faisant rouler la boule. Avec du bon matos, ce n’est pas si dur de tirer les boudins !

Utilisation du pistolet à bouillette

Avant de pouvoir rouler les bouillettes à proprement parler, il faut commencer par « tirer des boudins » avec un pistolet. Cette étape demande pas mal d’énergie et de « puissance », la pâte étant lourde et collante. Il existe de nombreux modèles de pistolet à bouillette, petits manuels portatifs, petits pneumatiques portatifs, gros pneumatiques fixes ou encore les imposantes extrudeuses. La pâte est poussée soit grâce à un piston soit grâce à une vis sans fin. Certaines machines peuvent être dangereuses, restez toujours prudent et vigilant.

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Charger ou recharger un pistolet, ça peut prendre du temps. Plus la contenance d’un pistolet est petite et plus il faut le recharger fréquemment. Attention donc aux pertes de temps, un pistolet de gros diamètre avec une grande contenance permet de considérablement gagner du temps. Comme à chacune des étapes du roulage, le matériel doit être adapté à la quantité et au volume souhaités. Pour ma part, j’utilise un gros pistolet pneumatique en aluminium artisanal depuis un bon nombre d’années. C’est un fidèle compagnon. Je peux y insérer environ 7 kg de pâte. Bien qu’onéreux, une machine à rouler peut faire gagner beaucoup de temps.

Le pistolet pneumatique FBI Baits

Méga Pistolet pneumatique d'une capacité exceptionnele de 3 kg de pâte en une fois! Ce produit facilite tellement la vie du rouleur de bouillette qu'il est n'est pas étonnant qu'il soit devenu Best Seller en italie, pays d'origine de la marque!Le piston pousse la pate dans un tube en aluminium avec une double bague de fermeture facile à ouvrir. Avec valve de sécurité.Il est équipé d’un manomètre afin de voir la pression utilisée.Une seule recommandation d’utilisation : avant d’effectuer toute opération, il faut débrancher le tuyau d’air et vider la pression amenant le manomètre à zéro, cette manipulation évitera ainsi tout dommage à la personne et au produit.Vendu sans embout.PRIX DE VENTE DU PISTOLET FBI BAITS : 160 € TTC

Le roulage des bouillettes

Bien souvent dans une chaîne de roulages moderne et automatisée, le pistolet est synchronisé avec la machine à bouillette. Les boudins sont directement découpés avec une « guillotine » à la bonne longueur et ils tombent directement dans les rouleaux de la machine à rouler. Il n’y a donc aucune manipulation à faire entre ces 2 étapes. Tous les rouleurs amateurs ne possèdent pas ce genre de « machine à rouler ». C’est mon cas, même si j’avoue en avoir déjà utilisé notamment des ghebel carp ou des rolly carpe. J’utilise encore régulièrement la bonne vieille table à rouler manuelle. Cette dernière, une fois montée sur un pan incliné à hauteur d’Homme, directement à la sortie du pistolet, permet d’obtenir un rendement et une cadence honorable.

Avec cette méthode, en jouant avec la gravité, les bouillettes tombent directement dans un grand bac, ça évite de devoir les attraper une à une. L’avantage de ce dispositif est bien entendu financier (une table à bouillette ne coûte qu’une quarantaine d’euros) et un demi-chevron avec une plaque de bois aggloméré / OSB suffiront à construire le plan incliné. Par ailleurs et compte tenu du faible coût qu’une table à rouler représente, il est facile de se composer une petite collection de celle-ci, avec tous les diamètres usuels (14,16,18,20,24, et 30 mm). Personnellement, dans 80% des cas, je ne roule qu’en 20 ou en 24 mm. Ce choix fut notamment orienté par une certaine déception quant à l’efficacité des gros diamètres et par le fait que rouler des petits appâts est très (trop) fastidieux.

Force est de reconnaître que rouler des petits diamètres, inférieurs à 14 mm, demande beaucoup de temps, de patience, et un mix spécifiquement adapté (granulométrie très fine et mécanique parfaite). Si j’ai besoin de petites particules, je trouve bien plus facile de couper en quatre 10 kg de bouillettes de 20 mm que de rouler 10 kg de billes en 12 mm… Il est parfois opportun de rappeler qu’un des objectifs principaux du « homemade » est de réduire le coût de ses appâts et qu’investir plus de 5 K€ dans du matériel de roulage vient contrecarrer ce dernier. Les buses permettent de définir le diamètre du boudin. Elles doivent être adaptées à la table et au mix.

La cuisson des bouillettes

Après l’étape du roulage vient l’étape de la cuisson. La cuisson façonne la tenue et la bouillette, une bouillette mal cuite restera molle et friable. Elle tiendra très mal au cheveu. Pour éviter de se retrouver à pêcher « à la goutte d’eau » le matin, il est indispensable de bien cuire ses bouillettes. Il y a de 2 catégories de rouleurs ceux qui cuisent dans l’eau bouillante et ceux qui cuisent à la vapeur, ceux qui ont tort et ceux qui ont raison ! Personnellement, j’ai très vite abandonné la cuisson à l’eau. Cette méthode est pourtant rapide et efficace. Il suffit de faire monter de l’eau à ébullition dans un grand récipient, d’y jeter les billes crues et de les sortir avec une écumoire dès qu’elles remontent à la surface. Le problème de cette technique c’est que les bouillettes se retrouvent très vite « lessivées ».

Un bon pourcentage des additifs et notamment des nutriments solubles se retrouvent dans l’eau de cuisson. La couleur et l’odeur de cette dernière en disent long sur le phénomène de « lessivage » que subissent les appâts. La cuisson vapeur permet de ne pas détériorer l’appât. La cuisson à la vapeur présente de nombreux avantages. Comme en cuisine, la cuisson à la vapeur permet de conserver tous les nutriments, les vitamines, les sels minéraux. Bref, vous l’aurez compris, la cuisson vapeur possède la faculté de moins altérer les propriétés, le goût et la texture des appâts. La chaleur est moins agressive et les appâts sont mieux préservés.

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