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Pierre Rigaux, le défenseur autoproclamé des animaux et pourfendeur des chasseurs, semble être un spécimen rare. À mi-chemin entre le naturaliste amateur, le militant politique et le maître du buzz, cet ancien salarié de la Ligue pour la Protection des Oiseaux a trouvé une formule gagnante : un cocktail d’indignation, d’images choc et de déclarations tonitruantes. Mais derrière cette façade d’expert engagé, que reste-t-il réellement de son combat ?

Le Naturaliste Autoproclamé

Commençons par le titre qu’il s’attribue fièrement : « naturaliste ». Rigaux aime à rappeler que ce métier, en France, ne nécessite aucun diplôme spécifique. Il s’est formé « sur le terrain », une expérience qui, dans son cas, semble équivaloir à se promener en forêt avec une caméra. Certes, il possède un Master 2 en biologie et un DESS de géographie, mais sa contribution scientifique semble s’être arrêtée net au seuil de la rigueur académique.

Un Discours Manichéen

On pourrait s’attendre à ce qu’un véritable amoureux de la nature explore les nuances complexes de la relation entre l’homme et l’environnement. Mais non. Chez Rigaux, tout est noir ou blanc : les chasseurs sont des « racailles en redingote », et les animaux, des victimes innocentes martyrisées par une élite sans âme. Quant aux arguments écologiques, ils tiennent souvent sur un post-it.

Maître du Marketing Émotionnel

Pierre Rigaux n’est pas seulement un militant anti-chasse, c’est aussi un maître dans l’art du marketing émotionnel. Ses vidéos, souvent montées pour maximiser l’indignation, jouent sur les nerfs du spectateur. Une chasse au sanglier ? Coupez au moment où le couteau brille. Une chasse à courre ? Mettez en scène les trompes et les redingotes avec une touche de musique dramatique.

Pour Rigaux, la nuance est une faiblesse. Il ne s’agit pas d’expliquer que certaines pratiques cynégétiques peuvent être respectueuses de l’environnement ou que la chasse est parfois le fruit d’un héritage culturel riche et complexe. Non, il s’agit de choquer, de polariser, et de récolter les fruits de la controverse. Et ça marche ! Grâce à cette recette, Rigaux perçoit aujourd’hui 2 600 euros par mois en dons de ses supporters. Une indépendance financière qui lui permet de produire toujours plus de contenus calibrés pour le buzz.

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Un Militantisme Politique Assumé

Ce qui distingue Pierre Rigaux des autres activistes écologistes, c’est son militantisme politique assumé. En effet, derrière la défense des animaux se cache une croisade idéologique. Sur ses réseaux sociaux, il ne se contente pas de critiquer la chasse ou l’élevage intensif ; il se positionne également comme un opposant farouche à la droite et un promoteur des valeurs écologistes et de gauche. Pour lui, la chasse n’est pas seulement une activité à questionner ; c’est une métaphore du patriarcat, du nationalisme, et de tout ce qu’il abhorre. Ainsi, chaque chasseur devient à ses yeux un pion du « système » contre lequel il s’érige. Mais en amalgamant la défense de la biodiversité à un programme politique partisan, Rigaux ne fait qu’approfondir les divisions.

L'Égocentrisme du Combat

Ce qui frappe chez Pierre Rigaux, c’est l’égocentrisme de son combat. Sous couvert de défendre les animaux, il cherche avant tout à occuper le devant de la scène. Ses vidéos, ses livres, ses débats télévisés, tout converge vers une stratégie personnelle de notoriété. Mais à force de vouloir polariser les débats, il passe à côté de l’essentiel : la nécessité d’un dialogue constructif entre les défenseurs de la nature, les chasseurs, et les décideurs politiques.

Rigaux aurait pu être une figure rassembleuse, un homme capable de sensibiliser à la fois les citadins éloignés de la nature et les ruraux attachés à leurs traditions. Pierre Rigaux incarne une époque où les réseaux sociaux permettent à n’importe qui de devenir expert, pour peu qu’il maîtrise l’art de capter l’attention. Mais en substituant le buzz à la science, et la polarisation au dialogue, il réduit un sujet complexe à une guerre de clans. Dans un pays où la chasse reste un rare espace de convergence entre ruraux et citadins, toutes classes sociales confondues, Rigaux préfère exacerber les fractures plutôt que de les combler. Mais à force de vouloir tout dénoncer les chasseurs et le « système » , Rigaux finit par desservir sa propre cause.

"Pas de fusils dans la Nature - Les réponses aux chasseurs"

Auteur du livre « Pas de fusils dans la Nature - Les réponses aux chasseurs », Pierre Rigaux expose ici, sans concession aucune, quelques arguments que les chasseurs n’aiment pas entendre ! Le biologiste de formation sait de quoi il parle, lui qui, depuis des années, se consacre à l’étude, à l’observation et à la protection des mammifères !

« Les chasseurs défendent leur activité en parlant de « régulation », comme si l’être humain devait absolument « gérer » les populations d’autres espèces. Pourtant l’immense majorité des espèces chassables en France n’entraînent aucun problème de « pullulation ». Bien au contraire, beaucoup déclinent… ».

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Je surveille le « naturaliste » Pierre Rigaud depuis plusieurs mois sur les réseaux sociaux et avais précieusement noté sur un calepin la date de la sortie officielle de son livre, Pas de fusil dans la nature, les réponses aux chasseurs. Aussi, hier à choisir entre le fait de dépenser quatorze euros pour me le procurer ou celui de passer six heures à le lire, je pense sincèrement que le plus dur a été de digérer page après page, exemple après exemple tant d’insultes, d’incorrections, de tromperies sur le rôle que nous connaissons aux chasseurs. J’ai même trouvé que l’introduction de Nicolas Hulot apportait quelque chose d’intéressant, de censé, d’apaisé, « je compare volontiers le chasseur qui déambule avec son chien pour enrichir son repas dominical d’un faisan au pêcheur qui se nourrit le même espoir d’une dorade ».

  • PR : « A pied, à cheval ou en 4×4 , ils envahissent en bandes bruyantes et tonitruantes les forêts et les campagnes, au point de transformer le cavalier, le marcheur, le cueilleur de champignon ou le poète distrait en proies apeurées.
  • PR : « A la campagne tout le monde connaît le sort des chiens de chasse « au grand gibier ». Ils passent l’essentiel de leur vie enfermés. S’il n’y a pas de chasse pour eux de mars à août, ils restent enfermés de mars à août. Ces grands chiens solides et pleins d’énergie, capables de courir sur des dizaines de kilomètres, à travers bois, passent plusieurs mois dans une grande cage, sans pouvoir faire une seule foulée.

« Un autre de mes anciens voisins, lui aussi chasseur, avait acquis un chiot de race pour ses futures chasses. Après quelques mois, le braque fut enfin en l’âge d’être emmené à la chasse. Il mourut dès sa première sortie, d’un coup de fusil malencontreux. La mort des chiens par accident de chasse est un sujet tabou. Les chiens abattus par mégarde ne sont réclamés par personne. Leur nombre est impossible de à connaître, mais on peut parier qu’ils sont des centaines chaque année. Pour limiter la casse, les chasseurs font enfiler des gilets fluo à leurs compagnons qu’ils emmènent au milieu des tirs.

Afin de remédier au problème, des associations écologistes, des services de l’Etat et des collectivités installent des fanions, des triangles colorés qui délimitent pour les skieurs les zones à contourner. Des fédérations de chasseurs en installent aussi, par exemple en Isère, en Haute-Savoie.

  • PR : « Les chasseurs français ont exterminé les bouquetins au XXème siècle dans les Pyrénées comme dans les Alpes.
  • PR : « En Occitanie, la fédération de chasse contribue à un suivi de semis de plantes à fleurs pour les abeilles, en bord de champs. Ailleurs, en plaine, des chasseurs suivent l’installation de dispositifs d’effarouchement installés sur des machines agricoles, permettant de limiter la mortalité des lièvres bruns, des jeunes chevreuils, des perdrix et faisans cachés dans les cultures. Tous ces exemples sont certainement louables. Ils sont également intéressés. Les champs et leurs abords fleuris abritent les animaux ciblés par la chasse. C’est l’approche écologique revendiquée par les chasseurs.

« Dans les plaines ravagées par l’agriculture intensive, quand les champs s’étalent à perte de vue sans le moindre végétal sauvage qui dépasse, quand les arbres et les buissons ont disparu, des chasseurs volent au secours du paysage. Ils revendiquent la plantation de plusieurs milliers de kilomètres de haies en France, financées par des fonds européens, nationaux ou locaux. Qui pourrait s’en offusquer ?

« Les chasseurs veulent montrer qu’ils connaissent les animaux. Ils ont une bonne marge de progression, comme on dit. Il suffit de parler avec le premier chasseur rencontré au coin d’un bois pour se rendre compte de la faiblesse de ses connaissances sur la nature.

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Dernière précautions avant d’examiner les chiffres : on fera l’hypothèse audacieuse selon laquelle les chasseurs ont correctement identifié les animaux après les avoir abattus. D’aucuns trouveront cette hypothèse abusive, pour ne pas dire saugrenue, connaissant le niveau d’expertise de certains chasseurs en la matière.

  • PR : Des centaines de milliers de ragondin sont désormais piégés chaque année en France, à grand renfort d’argent public apporté notamment par les collectivités locales.
  • PR : « Les belettes, fouines, martres et putois sont de petits carnivores indigènes de la famille des mustélidés. Les chasseurs et les piégeurs en tuent des dizaines de milliers par an.
  • PR : « L’horreur qu’ils vivent en élevage ne les prépare pas à la rudesse de la liberté. Depuis les années 2000, le monde de la chasse se félicite d’avoir réussi à améliorer un petit peu le taux de survie des faisans lâchés.
  • PR : « Un des modes de chasse où la maltraitance des chiens est la plus connue est la chasse à courre. Des enquêtes menées par des activistes en infiltration l’ont documentée, si besoin était.
  • PR : « Une bonne partie des chasseurs à courre leur portent autant d’attention qu’à de vieilles mobylettes en fin de vie.
  • PR : « J’ai filmé en septembre 2017 un jeune chasseur en train de torturer des oiseaux. Je ne pense pas que tous les chasseurs soient comme ce jeune homme. A part une minorité qu’on trouve par-ci par-là dans les campagnes, la majorité des chasseurs n’aime pas à ce point torturer les animaux.
  • PR : « Le cliché du chasseur bedonnant est rattrapé par la réalité, depuis qu’une étude indique que la moitié des chasseurs français sont en surpoids.
  • PR : « Dans les Hautes-Alpes, un jour où je marchais lentement et le plus silencieusement possible, dans un étroit vallon forestier plein de buissons, je me suis tout à coup retrouvé nez-à-flèche avec un archer, arc tendu, pointé sur ma face. Se promener dans la forêt en présence de chasseurs nous met en danger de mort.
  • PR : « L’art de vivre et le partage vantés par la charte nationale des chasseurs signifient qu’on inflige ces souffrances entre copains, pour s’amuser.

« Je ne pense pas qu’il faille honnir ou combattre les chasseurs en tant qu’individus. Par opposition à certains discours ouvertement « pro-chasse » ou « anti-chasse », le propos de Charles Stépanoff dans L’Animal et la mort se veut respectueux de la neutralité censée caractériser le discours scientifique.

Lors des universités d’été de la REV, Pierre Rigaux a livré un discours incendiaire contre la chasse. Oui chers amis, votre serviteur s’est fadé la conférence en entier. C’est qu’il s’agit de faire les choses bien. Lors des universités d’été de la REV, le parti antispéciste d’Aymeric Caron, Pierre Rigaux, a une fois de plus livré un discours incendiaire contre la chasse.

Entre dénigrement systématique et simplifications hasardeuses, sa conférence nous révèle non seulement l’étendue de son aversion pour les pratiques cynégétiques, mais aussi la faiblesse d’un argumentaire émotionnel qui peine à convaincre au-delà des cercles acquis à sa cause. D’entrée de jeu, Pierre Rigaux ne cache pas son objectif : l’abolition pure et simple de la chasse. Il le dit clairement, il ne se prétend pas objectif. Cette franchise, certes louable, est aussi une limite : à vouloir tout démonter sans nuance, il enferme son discours dans une rhétorique dogmatique. Il ne s’agit pas de débattre, mais d’asséner un message.

Rigaux se plaît à présenter la chasse comme un simple « jeu », un loisir récréatif déconnecté de toute réalité écologique ou sociétale. Une simplification qui a certes de l’impact, mais qui élude les rôles multiples de la chasse : régulation des espèces, maintien des équilibres entre faune et agriculture, préservation des cultures rurales, etc.

Pierre Rigaux aime rappeler que la chasse est inefficace pour la régulation des populations animales, notamment en citant l’exemple des sangliers. Il propose des alternatives comme les méthodes contraceptives ou l’abattage par des professionnels, des solutions certes intéressantes en théorie, mais loin d’être réalistes à grande échelle. En France, la régulation des espèces est un enjeu complexe. Prétendre que la chasse est inutile ou inefficace relève d’une simplification coupable. Les populations de sangliers, par exemple, explosent en raison de facteurs multiples (changement climatique, pratiques agricoles), et la chasse demeure aujourd’hui l’un des outils les plus accessibles et éprouvés pour limiter les dégâts causés aux cultures.

En ciblant des pratiques qui le dérangent, Rigaux esquive une réflexion plus large sur la chasse en tant que concept. En effet, même débarrassée des aspects qu’il juge contestables, il semble peu probable que la chasse parvienne un jour à trouver grâce à ses yeux. Si je me trompe sur ce point, bien évidemment, une clarification s’avère plus que nécessaire.

Un autre refrain bien connu des militants anti-chasse, et que Rigaux ne manque pas de répéter, est celui du « lobby des chasseurs ». Il évoque leur influence politique, les subventions dont ils bénéficient, et leur prétendue omniprésence dans les instances de pouvoir. Ce discours, bien que partiellement vrai, souffre d’un manque de données précises pour étayer cette théorie du complot. Encore une fois, Rigaux préfère simplifier : les chasseurs seraient des privilégiés défendant leurs intérêts égoïstes contre l’intérêt général.

L’un des principaux écueils du discours de Pierre Rigaux réside dans son manque de solutions concrètes. Certes, il évoque les méthodes contraceptives ou les interventions de professionnels pour réguler les populations animales. Mais il n’apporte aucune preuve tangible que ces méthodes pourraient remplacer efficacement la chasse. Rigaux critique, mais il ne propose pas de plan réaliste pour la transition qu’il appelle de ses vœux.

Enfin, Rigaux s’appuie principalement sur l’émotion pour faire passer son message. En parlant de cruauté, en accusant les chasseurs de détruire la faune sauvage, il cherche à provoquer une réaction viscérale chez son auditoire.

En refusant toute nuance, Rigaux rate une opportunité : celle d’engager un dialogue constructif sur les réformes possibles de la chasse. Il préfère en faire un combat idéologique où la caricature règne en maître.

La conférence de Pierre Rigaux aux universités d’été de la REV est l’illustration parfaite d’un discours militant qui refuse le dialogue. En simplifiant les enjeux complexes de la chasse, en diabolisant les chasseurs, et en occultant les réalités économiques et sociales, il choisit de parler à une audience acquise plutôt que de tenter de convaincre. La chasse en France, loin d’être parfaite, est une pratique ancienne qui évolue, se régule, et participe à l’équilibre des territoires. En préférant la confrontation à la discussion, Pierre Rigaux passe à côté d’un débat essentiel sur l’avenir de la gestion de la faune sauvage.

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