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L'attrait pour les canons octogonaux sur les armes anciennes est indéniable, mais leur influence sur la performance est un sujet de débat. Explorons ensemble l'histoire et les caractéristiques de ces canons.

L'Esthétique et la Pratique

La forme du canon, qu'elle soit ronde ou octogonale, est souvent perçue comme une question d'ordre esthétique plutôt que pratique pour le tireur. Cependant, pour le fabricant, la réponse peut être différente.

L'Époque et l'Évolution Industrielle

Au 19e siècle, l'industrie était en pleine naissance, avec l'invention des premières "machines-outils" et une course aux nouvelles technologies. Chez COLT, par exemple, on trouvait des canons ronds ou octogonaux selon les modèles (1851, 1860, etc.) et les fabrications. Chez REMINGTON aussi, ainsi que chez Winchester et SHARPS.

Généralement, les canons octogonaux étaient utilisés pour les armes à canon long (Kentucky, Hawken, Sharps), tandis que les canons ronds étaient plus courants pour les versions "carbine". En matière de tir longue distance, plus le canon est long, plus l'arme a des chances d'être précise, bien qu'il y ait d'autres facteurs à considérer.

Certains préfèrent les canons octogonaux pour leur esthétique, les trouvant plus jolis. D'autres estiment qu'il n'y a pas d'incidence sur le tir, hormis le fait qu'un rifle (canon long) est souvent octogonal et qu'une carbine aura un canon rond.

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Le Feeling du Tireur

Tirer est aussi une question de feeling. On est capable de bien tirer avec une arme qui nous plaît et de rien faire avec une arme qu'on n'aime pas vraiment. On sent l'intérêt et l'envie de ne pas se planter.

Les Préférences Personnelles

Certains préfèrent les canons octogonaux et choisissent leurs achats d'armes anciennes en fonction de ce critère qui les démarque des armes actuelles. D'autres rejoignent l'avis général, préférant de loin les canons octogonaux, tout en reconnaissant qu'ils sont généralement plus lourds. Finalement, ce n'est qu'une histoire de goûts.

Winchester 1866 : Un Aperçu Historique

L'histoire des carabines à canon octogonal est riche et variée, notamment en ce qui concerne la célèbre Winchester 1866.

La Winchester modèle 1866 originale a été fabriquée exclusivement en calibre .44 Henry rimfire. Il y a trois versions différentes de cette carabine :

  • la 1866 Rifle, à canon de type Henry octogonal, de 24.5"
  • la 1866 Rifle Short, avec canon octogonal de 20"
  • la 1866 Carbine, avec canon rond de 19"

Le premier modèle numéroté (et peut-être même le premier modèle produit) est une version carbine 20", canon rond. L'impression que le canon octogonal était le premier modèle semble fausse.

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Les différentes versions de la Winchester 1866

  • Musket: Canon de 27"
  • Rifle: Canon de 24.5"
  • Carbine: Canon de 20"

Répliques Modernes et Considérations d'Achat

Lors de l'achat d'une réplique de Winchester 1866, plusieurs options s'offrent à vous. Une option est la Chapparal W 1866 Carbine, dont les seules différences avec une vraie sont le canon de 19" au lieu de 20" et le calibre (.45 Colt au lieu de .44 rimfire).

Si c'est pour faire du CAS, il est suggéré de prendre un canon court (arme plus maniable) et un calibre soft afin d'être le plus rapide possible. Les versions récentes ont également un rajout non conforme, un ressort de rappel de détente. Certaines Uberti ont un bloqueur de levier, d'autres pas. Les 1866 d'époque ont toujours ce dispositif. Une des particularités de l'époque était que ces carabines étaient souvent finies " sur commande".

Les Carabines à Levier de Sous-Garde

Les carabines à levier de sous-garde sont presque toutes apparues à la fin du XIXe siècle. Compactes, vives et maniables, les carabines à levier sous-garde sont également très sécurisantes pour les traqueurs. Les modèles vedettes sont la mythique carabine à levier Winchester 94 et la Marlin 444.

Matériaux et Évolutions Modernes

Deux matériaux forment la carabine a levier sous garde : le bois et l’acier. Sur les derniers modèles de Winchester, l’éjection des douilles se fait par la droite. Sur les anciennes versions, elle se fait par le haut du fusil. Pour réduire les coûts de production, cette arme à feu a connu une légère modification en 1964. Certains modèles présentent également une lunette de visée.

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Les modèles de Winchester 94

  • Traditional: Munitions de 30-30WCF ou 32.Win, longueur 97 cm, canon 51 cm.
  • Trapper: Munitions de 30-30WCF, 357 Magnums, 44 Magnum ou 45 Colt, longueur 87 cm, canon 41 cm.
  • Timber: Munitions 44 Marlin ou 450 Marlin, longueur 92 cm, canon 46 cm, poids à vide 2,7 kg.

Choisir le Modèle Adapté

Puisque la carabine à levier sous garde est un fusil de chasse, il faut se référer à vos activités pour choisir le modèle adapté. La Winchester 1894 Takedone est équipée d’une crosse fixe en bois. La carabine Marlin 444 convient bien à la chasse en battue.

La Marlin 444

La Marlin 444 possède un canon bronzé d’une longueur de 56 cm. La capacité de son chargeur est de cinq coups.

Le Fusil Hawken

Vers 1807, Jacob Hawken, avec l'aide de son frère Samuel, mit au point un Rifle qui allait devenir le Privilégié des Trappeurs du Vieil Ouest. En fait, les frères Hawken adaptèrent le Iron Moutend Southern Rifle aux besoins des Trappeurs, le rendant plus puissant, réduisant la longueur de la crosse et en haussant le calibre, sans pour autant augmenter le poids de l'Arme. Ils créèrent le fusil des Chasseurs de Bisons, aussi appelé " Rifle des Plaines ". Les Rifles Hawken avaient un canon octogonal faisant toujours moins d 'un mètre, de calibre variant entre .50 " et . 55 ". Le poids de ce fusil excédait rarement cinq kilos !

Le Mythe de la Carabine Hawken

Pendant de nombreuses années, un fusil était considéré comme mauvais si il n’était pas estampillé du nom de Hawken. Que la boutique de Samuel et Jacob Hawken ait produit des fusils et des carabines de haute qualité, des fusils et des carabines premium et à un prix premium ne peut être contesté, cependant, leur magasin n’était pas une usine produisant un flot ininterrompu de fusils et une grande partie de leur activité était les réparations d'armes et des modifications, ainsi que d' autres types de travaux du fer et de l’acier requis par leurs clients comme des lots de production de pièges, ou fer et aciers forgés.

Leur production d’armes à feu, qui a culminé à environ 200 armes par an pendant la durée de ruée vers l'or dans les dernières années 1840 et plutôt 1850, a probablement été consommée principalement par le marché local. Le plus grand marché référencé et documenté était le commerce avec Santa Fe et Fort Bent dans les années 1840, donc même si l'ensemble de leur production annuelle avait été envoyée dans les montagnes, elle aurait quand même été insignifiante en comparaison du nombre de canons et des fusils étant produits et expédiées à l'ouest par les usines d'armes à feu d’Europe et de l'Est des États-Unis.

Alors, comment le mythe que tous les ‘’Mountain Man’’ aient dû porter un Hawken comme dans toute bonne représentation ? Les références à la carabine Hawken par les mountain men et d'autres observateurs de l'époque montrent qu'il n'y a aucune mention du Hawken dans les années 1820. A la fin de sa vie Samuel Hawken a dit que William Asley aurait eu une super-Hawken en 1823 mais n’est fait mention d’un d'un fusil Hawken dans les années 1830 que par Pegleg Smith qui stipule que posséder un Hawken est une bonne option (mais il ne dit pas que tout le monde devait en posséder un).

Dans les années 1840 , il y a de nombreuses références à la carabine Hawken et la qualité de l'arme, mais rien ne dit qu'il était l'arme universelle ou l'arme de choix. Il semble probablement que George Frederick Ruxton ait pu être innocemment responsable du lancement de l'association légendaire de la carabine Hawken et du Mountain Man : Ruxton, un observateur anglais, a parcouru la route de Santa Fe en 1847 et, plus tard , il a écrit deux livres sur la base de son expérience: un livre factuel intitulé « Aventures au Mexique et dans les montagnes Rocheuses » distingué pour ses nombreuses descriptions complètes et précises de vêtements, des armes, et de l'équipement personnel utilisé par les personnes avec qui il est entré en contact et un roman de fiction basé sur ses expériences personnelles intitulé « La vie dans le Far Ouest ».

Dans son livre, Ruxton ne fait aucune mention de la carabine Hawken, cependant, dans le roman, il écrit que son héros, lorsqu’il commence à s'équiper pour la vie dans les montagness’arrête par le magasin Hawken pour remplacer son fusil de petit calibre (squirrel gun) par un ‘’fregular mountain rifle’’. Ce roman a été un best-seller international. Il a été publié en grande série en 1848 en Grande-Bretagne et aux États-Unis, et des éditions anglaises ont été réimprimées en 1850, 1851, 1861, 1867. Une édition allemande parut en 1852. Des éditions américaines ont été réimprimés en 1855, 1859, 1915, 1951 et 1973. Ce best-seller populaire semble avoir indubitablement lié l'image de l'homme de la montagne et de la carabine Hawken dans l’imagination populaire.

Après la parution du best-seller de Ruxton et bien après la fin de l'ère des références au "Mountain Man" à la carabine Hawken les superlatifs deviennent de plus en plus enthousiastes. Cependant, ces déclarations semblent être tirées hors de leur temps et sans documentation pour les sauvegarder.

Une liste préférentielle des fusils de ‘’Mountain Man’’ par ordre d'importance, en fonction des stocks commerciaux et de production était probablement:

  1. Le Rifle Lancaster.
  2. Le Rifle anglais.
  3. Les autre fusils de type Kentucky et Pennsylvanie.
  4. Les J. et S. Rifles Hawken.
  5. Pour finir et parce qu’il est apparu tardivement le New Rifle English

La principale distinction que la carabine Hawken ait connu était qu'elle était le fusil à percussion prédominant et plutôt que pour en voir l' utilisation répandue parmi les hommes de montagne. Cependant, les fusils ne sont pas la seule arme d'épaule a avoir été utilisée par le Mountain Man. D' énormes quantités de Northwest Trade Guns ainsi que des armes d'épaule à canon lisse ont été expédiées chaque année dans les montagnes. Bien que destinées principalement aux échanges avec les Indiens, ces armes ont également vu l' utilisation répandue parmi les trappeurs.

L'Armurerie Parisienne : Un Aperçu Historique

Parfois, nos pas nous mènent devant d’anciens lieux dont la mémoire s’est perdue. En marchant dans les rues de Paris, nous passons devant des devantures sans penser à ce qu’elles furent autrefois. Pourtant, Paris fut, indéniablement, une capitale armurière avec ses grands noms : Lepage, Lefaucheux, Vidier, Modé, Flobert, Devisme, Houllier-Blanchard, Léopold Bernard, Gastinne-Renette et tant d’autres…

Sur place, il se fabriquait des bascules, des canons, des crosses, et l’on y inventait même de nouveaux mécanismes d’armes à feu. Les armuriers faisaient aussi venir des armes de Saint-Etienne et de Liège. De nos jours, plus aucune arme de fabrication récente ne porte le poinçon de Paris.

Vers 1900, il existait plus de 120 de commerces dans le secteur de l’armurerie dans Paris intra-muros. Au 8 rue de Richelieu, dans le premier arrondissement, se tenait la boutique de Fauré Le Page, célèbre armurier parisien connu, notamment, pour avoir distribué des armes à la foule pendant la révolution de 1830. Le magasin a changé plusieurs fois d’adresse : d’abord rue Baillif (actuellement rue des Bons Enfants), ensuite rue de Richelieu et maintenant 21 rue Cambon. Pendant une période, il a porté l’enseigne Saillard. De nos jours, Fauré Le Page n’exerce plus dans l’armurerie, pour se consacrer exclusivement à la maroquinerie.

Au 39 avenue Franklin Roosevelt, dans le 8e arrondissement, l’armurerie Gastinne-Renette était connue pour son club de tir, ses pistolets de duel et sa réputation de luxe. Fondée en 1812, reprise en 1989 par le maroquinier Guené, elle ferma ses portes en 2002. L’histoire de cette armurerie commence en réalité pendant la Révolution Française, sous la Terreur. En 1793, M. Renette avait contracté un prêt pour s’établir rue de Popincourt. M. Renette s’installera aux Champs-Elysées en 1812, lors de son association avec M. Gastinne, militaire réformé consécutivement à de nombreuses blessures de guerre lors des campagnes napoléoniennes. Cette maison traversera ensuite les décennies malgré les grandes crises de l’histoire : révolution de 1830, de 1848, guerre de 1870, la Commune en 1871, puis la première et la deuxième guerre mondiale et enfin mai 1968. Aussi, la nouvelle de sa fermeture en 2002 fut comme un coup de tonnerre.

Au 5 avenue de la Grande Armée, dans le 16e arrondissement, le magasin de Callens & Modé était placé dans la contre-allée. Il avait ouvert ses portes en 1956 pour fermer au début des années 1990.

Au 91 avenue de Richelieu, dans le 2e arrondissement, se situait la maison Modé-Pirlet. Cette armurerie était installée dans un hôtel construit par Cartault pour le financier Pierre Crozat. En 1913, Charles Modé avait racheté la société du célèbre fabricant Lefaucheux, puis Pirlet en 1924. C’était donc une maison très réputée. Cette armurerie s’est appelée Modé-Pirlet à partir de 1933.

Au 24 rue du faubourg Saint-Honoré dans le 8e arrondissement, non loin du palais de l’Elysée, se situait l’armurerie Pirlet. Dans les années 1900, M. Pirlet employait, à cette adresse, une dizaine d’artisans pour réaliser la fabrication de fusils qui étaient alors très réputés.

Au 36 boulevard des Italiens dans le 9e arrondissement, Devisme, armurier et inventeur, proposait ses pistolets, carabines et fusils dans les années 1850. Fabricant réputé, il avait même proposé certains de ses modèles à l’armée. Dans les journaux de l’époque, les carabines de Devisme trouvaient une place dans l’imaginaire collectif pour aller chasser le lion, aussi étrange que cela puisse paraître aujourd’hui : « Si vous n’êtes pas à Paris, allez-y, cherchez Devisme, l’arquebusier, commandez-lui une carabine à deux coups, canons superposés […] Réglez la carabine avec Devisme, et lorsque vous serez parvenu à marier vos balles à trente pas, tenez-là pour bonne. Devisme ne se contenta pas de réaliser des armes innovantes pour son époque. Dès 1840, il proposait des capsules qui détonaient sans éclater.

Au 12 boulevard Saint-Michel dans le 6e arrondissement, l’armurerie Flobert avait ouvert ses portes en 1889. Auparavant, elle était installée au 3 rue Racine à partir de 1855, puis du 10-12 boulevard de Sébastopol à partir de 1861. Sa dernière adresse a été au 37 rue des Mathurins. Ce fut également Flobert qui déposa le brevet de la cartouche à percussion annulaire dès 1849, ouvrant ainsi la voie aux munitions de calibre 22.

Nicolas Bernard, ancien chef ouvrier de la Manufacture d’Armes de Versailles, s’établit à Paris en 1821. Son fils aîné Albert Bernard s’installera à son tour dans la capitale en 1823, et sera le premier canonnier parisien à s’intéresser à la fabrication de canons au moyen de machines. Leur travail sera récompensé par de nombreuses médailles à l’exposition de Paris : médaille de bronze en 1839, d’argent en 1844 et 1849, médaille d’honneur en 1855, médaille d’argent en 1867. Dans sa fabrique, Léopold Bernard disposait de trois fours, l’un pour le corroyage des matières, un autre plus petit pour le laminage des damas, le dernier pour souder au cuivre les canons doubles. A cela s’ajoutait un martinet-pilon et un laminoir avec ses cylindres de rechange. La fabrique changea plusieurs fois d’adresse : Passy de 1840 à 1855 ; 12 puis 49 rue de Villejust à Paris de 1870 à 1878 ; puis 129 avenue de Versailles, quai d’Auteuil.

Houllier-Blanchard, arquebusier, s’était installé à Paris au milieu du 19e siècle. Sa fabrique était installée au 36-38 rue de Cléry. De nombreuses médailles d’or, d’argent et d’honneur ont récompensé son travail. Il décéda à son domicile parisien en 1871, laissant son fils Jacques Houllier comme unique héritier. Plus tard, Charles Pidault fut le successeur de Houllier-Blanchard.

En 1902, le fabricant Vidier était installé au 1 bis, rue de Chaillot. Il proposait à sa clientèle le fusil Czar, qui comportait une nouveauté exceptionnelle pour l’époque : le canon monobloc. Les recherches sur les canonneries monobloc avaient débuté dès 1897 au moins : « Des expériences réïtérées de tir ont eu lieu à Paris, à la canonnerie Léopold Bernard ; le 16 juillet, devant les membres du conseil d’administration de la canonnerie Léopold Bernard, MM. Fauré Lepage, Gastinne Renette et Riéger […] Chaque fois les fusils étaient chargés et tirés par M. Vidier fut le dernier fabricant qui usinait ses bascules sur Paris. Sa production, d’excellente qualité, était réputée. Vidier disposait aussi, pendant une période, d’un atelier vers la porte de La Villette.

Pour la plupart des chasseurs, le nom de Lefaucheux évoque d’abord le fameux fusil de chasse basculant tirant des cartouches à broche. Quel armurier n’en a jamais tenu un en mains, consécutivement à une demande de restauration d’un collectionneur ? Casimir Lefaucheux avait déposé le brevet de la cartouche à broche en 1827. Il s’ensuivra toute une production de fusils tirant cette munition, pas seulement à Paris, mais aussi à Saint-Etienne et à Liège. Eugène Lefaucheux suivra les traces de son père dans le monde de l’armurerie, avec un révolver dont il déposera le brevet en 1854, et qu’il produira ensuite pour l’armement de la Marine. Les premiers modèles seront fabriqués à Paris, rue Lafayette, dans un atelier qui occupera jusqu’à 225 ouvriers. Ce modèle sera également produit à la Manufacture d’Armes de Saint-Etienne. Couverture d’un catalogue E. D’une part se trouvait donc une maison Lefaucheux créée par M. Lefaucheux père, dont héritera sa veuve, et qui sera dirigée ensuite par son son gendre, M. Laffiteau, en société avec Henry Rieger. De nos jours, l’ancienne maison Lefaucheux de la rue Vivienne aurait pu devenir un magasin quelconque, comme cela se produit si souvent sur Paris.

L’armurerie Lepage Frères ouvrit ses portes à Paris en 1823, proposant à sa clientèle un grand choix, incluant des armes venues de Liège et de Saint-Etienne. Même si cette maison fournissait des fusils réputés, elle faisait aussi appel à la production étrangère pour casser les prix. « Pour 5 francs, la maison Lepage Frères donne un fusil à un coup ; pour 16 francs, un fusil à deux coups. N’avions-nous pas raison d’employer le mot fabuleux pour rendre notre pensée ? Lepage Frères livrait aussi des fusils de belle qualité qui font la joie des collectionneurs de nos jours, tel que ce superposé à percussion superposé et à canons damas finement décoré. Lors de l’insurrection de mai 1839, leur dépôt du 22 rue Bourg-l’Abbé avait été attaqué par un groupe d’environ trois cent émeutiers. Ceux-ci pillèrent le magasin en se passant les armes par les fenêtres du premier étage. Beaucoup repartirent en emportant, chacun, trois ou quatre pistolets et fusils, tellement le stock regorgeait d’armes. L’insurrection fut un échec, l’armurerie des frères Lepage fut mise à sac pour rien. La maison Lepage Frères se trouvait 12 rue d’Enghien, dans le 10e arrondissement, jusqu’en 1860. Par la suite, elle sera successivement reprise par Lepage et Chauvot (1870-1880) ; Chauvot-Lepine-Piot-Lepage (1885) ; Piot-Lepage et Lepine (1887-1890) ; puis finalement Piot-Lepage à partir de 1890, avec une nouvelle adresse au 12 rue Martel, toujours dans le 10e arrondissement.

Dans les années 1860, Geerinckx, successeur de Gauvain arquebusier, tenait boutique au 93 boulevard de Montparnasse. « L’un des rares arquebusiers chez lesquels on fabrique encore des fusils et des pistolets de tir entièrement à Paris.

Au 126 rue Lafayette dans le 10e arrondissement, à quelques pas de l’ancien siège du Parti Communiste, Aux armes de Saint-Jean existait depuis au moins 1936. Dans les années 1970, le propriétaire du magasin avait été tué derrière son comptoir par des malfaiteurs. Finalement, le fonds a été vendu à la fin des années 1980.

Fondés en 1978, les Ateliers Saint-Eloi produisirent des armes fines et de luxe pendant un quart de siècle. L’entreprise était située à côté du carrefour des Quatre-Chemins, un quartier qui avait beaucoup changé à cause des politiques de diversité et de mixité sociale.

Au 86 avenue Jean-Jaurès, vous ne pourrez plus acheter une arme. Qui pourrait croire que, vers 1910 à cet endroit, se trouvaient un casino-cinéma et des enfants qui jouaient au cerceau dans la rue ?

Armes Gambetta se trouvait 8 bis rue Belgrand dans le 20e arrondissement de Paris.

La ville d’Issy-les-Moulineaux, à proximité immédiate de Paris, était extrêmement liée au monde de l’armurerie parisienne, d’une part à cause de la présence du Banc d’Epreuve de Paris, mais aussi de la cartoucherie Gévelot. L’invention de la cartouche à fulminate remonte aux années 1820 avec Joseph Marin Gévelot. Depuis 1816, il s’était établi à Paris en qualité de « armurier, arquebusier, fourbisseur et ceinturonier » rue Saint Denis. Il produit des amorces en série à partir de 1820. En 1823, il pose le brevet de l’amorce au fulminate de mercure. En 1867, la cartoucherie emploie 500 ouvriers. En 1898, elle dispose de 50 bâtiments répartis sur 7 hectares. En 1901, une explosion fera 18 morts dans l’atelier de chargement des cartouches de guerre. L’usine sera également inondée lors de la crue de la Seine de 1910.

Il serait difficile de parler de l’armurerie parisienne sans faire mention de la Manufacture d’Armes et Cycles de Saint-Etienne, tant elle fut incontournable pendant près d’un siècle, à partir de 1885. Politiquement incorrect : une photo du temps du plein-emploi. En 1970, 65 % de la production d’armes de chasse en France était assurée par Manufrance. Les fusils Simplex, Robust, Idéal et Falcor marquent les années d’or de la manufacture stéphanoise. En 1976, l’entreprise employait 3800 personnes et disposait d’une centaine de magasins. Malheureusement, des problèmes financiers graves apparurent dans les années 1975, conduisant au dépôt de bilan en 1985. En 1988, Jacques Tavitian rachète l’essentiel des marques et brevets. Grâce à son impulsion pendant plus d’une vingtaine d’années, Manufrance a connu un renouveau avec l’ouverture d’un magasin rue de Lodi à Saint-Etienne en 1993, un site internet et un catalogue de vente par correspondance.

Pour mémoire, voici une liste non-exhaustive d’importateurs et de grossistes en armes de chasse et de tir qui étaient à Paris.

  • Manufacture franco-belge, J.A Carrat, maison fondée en 1900, 1 rue de Compiègne à côté de la Gare du Nord.
  • René Cosson S.A, 16 rue des Tournelles, fondé en 1878 et fermé vers 1991.
  • Franchi-France était installé dans la zone industrielle Silic à Rungis et a fermé en 1993.
  • Browning-Winchester France, implanté dans la zone industrielle de la Cerisaie à Fresnes (94), a fermé en 1994.
  • Flobert, rue des Mathurins à Paris, a fermé en 1997.

Pour comprendre les raisons, il faut se replonger dans le contexte de l’époque : première guerre du Golfe en 1991 et nouvelles réglementations en préparation. Cela n’a pas été sans conséquences, car leur disparition a supprimé toute possibilité d’approvisionnement local pour les armuriers parisiens. De plus, dans le cadre de l’Union européenne, il faut ajouter « l’évolution » de la réglementation sur les armes, ce qui ajoute des incertitudes. En France, plus de la moitié des armuriers ont disparu depuis les années 1950, notamment à cause du cadre législatif qui s’est progressivement durci.

En conclusion, le choix d'un canon octogonal est souvent une question de préférence personnelle, influencée par l'esthétique et le feeling. Bien que les canons longs soient généralement associés à une meilleure précision, d'autres facteurs entrent en jeu.

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