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La question de la chasse est complexe et polarisée, suscitant des débats passionnés entre les défenseurs de l'environnement, les chasseurs et le grand public. Il est essentiel de nuancer les points de vue et de reconnaître que tous les chasseurs ne sont pas des braconniers et que tous les défenseurs des animaux ne sont pas végétariens.

Être contre la chasse ne signifie pas nécessairement soutenir les conditions intolérables des abattoirs et des élevages intensifs. De même, le végétarisme, qui exclut la consommation de chair animale pour diverses raisons (santé, religion, éthique, environnement), est une position plus large que simplement s'opposer à la chasse.

Le végétarisme (ou l’interdiction de tuer/manger un animal) - en tant que norme à faire respecter par des lois - existe depuis l’Antiquité. Ainsi, les végétariens ne sont pas contre la chasse, ils sont contre la consommation de la viande dans toutes ces formes. C’est donc une protestation beaucoup plus large que simplement d’être anti-chasse.

Les écologistes, quant à eux, se concentrent sur la réduction du CO2 et les énergies renouvelables. L'abolition de la chasse n'est donc pas leur priorité absolue. Il est également important de noter que tous les chasseurs ne participent pas à des pratiques cruelles comme la chasse à courre, et que certains ne chassent pas par pur plaisir de tuer.

L'homme et la faune sauvage : un conflit d'intérêts

L'expansion humaine sur le territoire de la faune sauvage crée inévitablement des conflits. Lorsque l’homme vient construire ses habitations sur le territoire de la faune sauvage, il a beaucoup de chance que ces “nuisibles” - le terme si cher aux associations pro-chasse - ne sortent pas des fusils à lunettes pour le liquider comme un nuisible. C’est ce que l’homme a l’habitude de faire où qu’il pose son pied.

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Depuis la nuit des temps - et avec l’industrialisation et l’accroissement de sa population - l’homme s’installe où qu’il veuille sans la moindre pensée pour les espèces sauvages qui y vivait bien avant lui. Il y mène son activité économique en réduisant les espaces naturels, tout en s’insurgeant des dégâts que la faune existante LUI cause - les barrières du jardin cassées, les terres agricoles “visitées”, la rentabilité en baisse, la merde d’oiseaux dans le jardin, les abeilles dans la piscine et les mouches dans la cuisine.

Il est crucial de remettre en question les traditions et de considérer l'évolution de la société. Les pro ne cessent de répéter aux anti “vous ne comprenez pas ? - la chasse est une tradition depuis la nuit des temps“. Alors, faites l’effort de voir la chose autrement. L’humanité avait beaucoup de traditions diverses au cours de son histoire. Ces traditions évoluent, changent, disparaissent.

Elles existent et se transforment en fonction de l’évolution humaine. Il fut un temps qu’on avait des traditions de sacrifices humains, ou celles de brûler les sorcières et couper les têtes sur la place publique. Il fut un temps aussi - on versait des excréments par la fenêtre dans la rue, parce qu’il n’y avait pas de canalisation. Aujourd’hui, paradoxalement, c’est même devenu répugnant et dégoûtant, rien qu’à y penser.

C’est même devenu inimaginable. Ainsi, oui, la chasse existe depuis la nuit des temps. Mais on croyait jusqu’à il y a peu que la terre était plate. Aujourd’hui on en rigole. À l’aube de la chasse l’homme mangeait la viande crue, aujourd’hui c’est (presque) un souvenir. Et puis il existe aussi des endroits rares où encore aujourd’hui le cannibalisme est la normalité.

Chasse de subsistance vs. chasse de loisir

La chasse pour le plaisir n'a émergé que lorsque les classes nobles ont transformé la nécessité de se nourrir en un loisir. Car aujourd’hui nul n’a besoin de chasser pour se nourrir. L’homme a appris à se fournir la viande en quantité plus que suffisante (ce qui en soi est un autre problème, contre lequel se battent les écologistes). Le fait que les élevages traitent les animaux comme des objets inanimés, que les animaux y sont mal nourris et que les abattoirs pourraient être comparés à Auschwitz - c’est un autre débat ! Et ce n’est pas les anti qui diront l’inverse.

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Il est essentiel de reconnaître la valeur intrinsèque des animaux et de remettre en question notre traitement souvent cruel envers eux. Est-ce que vous vous êtes déjà posé la question pourquoi dans le vocabulaire contemporain existe l’expression “inhumain”, mais il n’y a pas de terme “inanimal” ?Aussi, pourquoi on dit “les gens sont traités comme des animaux” ? Cela sous-entend que les gens sont traités vraiment mal, ce qui à son tour signifie que les animaux sont traités mal.

Il ne faut pas généraliser et caricaturer les chasseurs. Les anti, souvent, considèrent les chasseurs français de “cons et ivrognes”. Je dirais qu’il ne faut pas être aussi radical, car parmi les chasseurs l’on peut également rencontrer des grandes têtes qui savent réfléchir et débattre, et quelquefois mieux que n’importe quel écolo ou végétarien. Bien que, ma foi, un constat malheureusement m’ait sauté aux yeux - la partie écrasante des chasseurs participants aux discussions par écrit maîtrisent le français pire qu’un étranger en première année d’apprentissage - c’est un immigré qui vous parle…

Faire jusqu’à 10 fautes d’orthographe dans une phrase simple de 5-8 mots et en plus placer des insultes tous les 2-3 mots, ça en dit beaucoup sur le niveau général de cette population. Et pourtant, la France n’est pas un pays vaste, les “coins reculés” sont très proches des autoroutes, des supermarchés ou du TGV. En France, on est bien loin des “coins reculés” de la Sibérie, du nord canadien ou de la brousse australienne.

Le débat sur la chasse : idéologies et réalités

Le dialogue est souvent entravé par le manque de compréhension mutuelle et les préjugés. Or, la difficulté dans tout débat consiste à parler le même langage. Les pro ne prennent pas l’idéologie des anti aux sérieux, en les considérant de profanes. Et les anti, fatigués par des provocations et la beauf-attitude des pro, ne cherchent pas à comprendre l’idéologie de la vraie chasse (ici je parle de la chasse sans les dérives divertissantes). Par ailleurs, personnellement je ne digère pas “le plaisir de tuer” qui est utilisé par certains chasseurs pour justifier la “nécessité” psychologique de la chasse. L’homme aurait besoin d’assouvir le besoin (le plaisir) de tuer qu’il tient de sa condition animale et dont il ne s’est pas libéré pendant l’évolution.

Les chasseurs n’ont aucune légitimité … Leur passion de la chasse et leur concurrence avec les prédateurs naturels leur donnent une vision déformée de la faune, qu’ils partagent entre « nuisibles » et « gibier ». Les chasseurs ne sont pas des biologistes et n’ont pas de compétence pour décrire un écosystème dans sa globalité.

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L'influence politique des chasseurs, bien que représentant une minorité de la population, est un facteur important à considérer. Selon vous, pourquoi avec une population de chasseurs représentant moins de 2% de la population en France (selon ASPAS) la chasse a du mal à être abolie ? La réponse est plutôt évidente - les législateurs de ce pays libre et avant-gardiste aux yeux du monde entier (révolution française, siècle des lumières avec ses philosophes, lancement de l’Europe unie en 1950 par R.Schuman, etc.) sont les premiers grands amateurs de ce genre de “loisirs”.

De surcroît, le débat en “pièces détachées” autour de la chasse - interdire la chasse du dimanche, interdire les pièges, réhabiliter les nuisibles, protéger les loups, les blaireaux, la surpopulation des sangliers - est de toute évidence sans fin, car il tourne en rond. et de créer des parcs naturels avec enclos, gérés par des scientifiques et des professionnels avec un ministère régalien en tête. J’y vois une institution nationale chargée du maintien d’équilibre entre l’habitat des hommes et la faune sauvage dans des règles strictes et légiférées.

Vers une gestion durable de la faune sauvage

Une approche novatrice consisterait à créer une institution nationale chargée de la gestion de la faune sauvage, avec des parcs naturels gérés par des scientifiques et des professionnels. Comme toute idée nouvelle, cela peut paraître utopique, voire absurde au premier abord. Mais, alors, dans l’abondance de nourriture des pays développés la chasse menée (le plus souvent) par des amateurs, n’est-elle pas une absurdité absconse ?

Cette structure étatique serait conçue pour protéger et préserver notre environnement, sans l'intervention de particuliers. N’importe qui peut obtenir un permis de chasse comme un permis de conduire. Or, dans ce ministère de la nature sauvage il ne s’agirait point d’un service paramilitaire qui exercerait la chasse à la place des particuliers, mais d’une structure étatique conçue et organisée pour protéger et préserver notre environnement - la nature et ses habitants du monde animal - sans interventions de M. ou Mme Tout-le-monde.

Ainsi, à l’instar des parcs naturels, je plaide pour la généralisation de ce concept à l’ensemble des espaces naturels - avec enclos et l’interdiction catégorique de la chasse sous toutes ces formes par des particuliers. Cela résoudrait des tas de problèmes existants avec la chasse libéralisée, ouverte à n’importe qui, avec des incidents mortels, des abus sur les animaux, de la pollution des espaces naturels (douilles, verre cassé, canettes, paquets de cigarettes, pièges amateurs), etc.

Bien sûr, les questions de la pêche et des propriétés privées possédant des espaces naturels devront aussi être à l’ordre du jour dans une telle refonte de notre approche de la cohabitation avec la faune et la flore sauvage. Certains, forcément, vont objectiver qu’on paie déjà suffisamment d’impôts. Ce n’est pas faux.

Pourquoi est-ce que l’homme - cotisant pour la sécurité sociale (pour ses propres soins), pour la police et l’armée (pour sa propre protection), pour le nettoyage et l’entretien des voiries, et pour tout un tas de choses qu’il a mis en place pour son propre bien - ne peut pas cotiser pour la gestion professionnelle de son environnement sauvage, dont les représentants ont autant de droits dans l’écosystème que nous partageons ?

Certains animaux ont une vie mentale suffisamment complexe pour avoir une expérience propre de leur bien-être. En d’autres termes, ils ont une vie mentale assez complexe pour que ce qui leur arrive leur importe. On est le sujet d’une vie dès lors qu’on est capable de manifester une vie mentale assez complexe pour s’intéresser à son bien-être (…). Il s’ensuit que les animaux sont des sujets d’une vie et qu’ils sont des titulaires de droits, même s’ils ne le savent pas.

Les droits des animaux et l'éthique de la chasse

L'éthique de la chasse est souvent remise en question au regard des droits des animaux. Tant que les êtres humains continueront à répandre le sang des animaux, il n’existera pas de paix dans le monde. Tout ce verbiage sur la dignité, la compassion, la culture ou la morale semble ridicule lorsqu’il sort de la bouche même de ceux qui tuent des créatures innocentes, pourchassent des renards que leurs chiens ont épuisés, ou même encouragent l’existence des combats de taureaux et des abattoirs.

Toutes ces explications, selon lesquelles la nature est cruelle et donc nous sommes en droit d’être cruels, sont hypocrites. Rien ne prouve que l’homme soit plus important qu’un papillon ou qu’une vache. Je considère le fait d’être devenu végétarien comme la plus grande réussite de ma vie. Je ne prétends pas sauver beaucoup d’animaux de l’abattoir, mais mon refus de manger de la viande est une protestation contre la cruauté…

Personnellement, je ne crois pas qu’il puisse y avoir de paix dans ce monde tant que les animaux seront traités comme ils le sont aujourd’hui. Le mouvement pour les droits des animaux soutient que tous les êtres sensibles, humains ou non, ont un droit : le droit fondamental à ne pas être traités comme la propriété d’autrui. Notre reconnaissance de ce droit fondamental signifie que nous devons abolir - et non pas simplement réglementer - les pratiques établies d’exploitation animale, parce qu’elles supposent que les animaux sont la propriété des humains.

La chasse à l'approche : une pratique ancestrale

La chasse à l'approche, pratiquée depuis des temps immémoriaux, est une technique qui demande patience, observation et respect de l'environnement. Les chasseurs-cueilleurs pré-historiques pratiquaient déjà la chasse à l'approche car leurs armes (arc ou sagaie) ne permettaient de tuer qu'à faible distance. Elle consiste en une marche lente et silencieuse, accompagnée de fréquents arrêts pour regarder et écouter.

L’approche n’est pas une promenade car le chasseur doit avoir tous ses sens aux aguets et faire preuve d’une grande concentration. C’est une méthode de chasse statique : le chasseur attend le passage du gibier, posté au sol ou dans un mirador. La chasse à l’approche ou l’affût sont des chasses très peu stressantes pour les animaux et la nature.

Seuls les chevreuils et les sangliers peuvent être chassés. Ces animaux étant soumis à des plans de chasse, il n'est possible de les chasser à l'approche que sur accord des détenteurs du plan de chasse. Il n’est pas permis de rabattre le gibier. Avant de tirer, le chasseur doit s’assurer, comme pour tous les modes de chasse, que son tir est sécurisé. Pour la chasse à l’approche ou à l’affût, le tir doit être « propre » et ciblé dans une zone vitale de l’animal. Le chasseur doit observer attentivement le comportement de l'animal et repérer sa ligne de fuite.

La gestion des populations de sangliers

La prolifération des sangliers est un problème complexe qui nécessite une approche équilibrée. Commençons par le commencement. Des cochons furent ensuite importés en Europe et mêlés à ceux domestiqués sur place. Alors que l’Hexagone comptait à peine quelques dizaines de milliers de sangliers dans les années 1960, ils dépassent le million depuis les années 2000.

Les chasseurs en ont lâchés à partir d’élevages. Les études à ce sujet sont contradictoires. Par exemple, une forte abondance locale en forêt méditerranéenne pourrait faire chuter les effectifs d’oiseaux nichant au sol. Les ongulés ont bon dos. En tête des cultures touchées : les champs de maïs, suivis par les autres céréales et les prairies. Un autre méfait imputé aux sangliers est celui des collisions routières, dont le nombre est estimé à environ 5 000 par an.

Mais qui sont réellement les fautifs : les sangliers ? Ceux qui les font détaler lors des battues ? Un fonds d’indemnisation est géré au niveau départemental par les Fédérations des Chasseurs (avec quelques particularités en Alsace-Moselle). Par exemple dans l’Oise, deux techniciens posent des clôtures toute l’année chez les agriculteurs du département.

Tout cet arsenal permet aux chasseurs de pouvoir chasser à peu près partout. En dehors de la période d’ouverture générale de la chasse (de septembre à février), les sangliers peuvent être abattus à partir du mois de juin dans beaucoup de départements, parfois dès le mois d’avril et même la nuit, voire dès le mois de mars. Les films d’« exploits sportifs » ont fleuri ces dernières années sur internet.

Certains agriculteurs réclament le droit d’abattre eux-mêmes les sangliers par affût, en dehors du contexte de la chasse. Rares sont les recherches sur des méthodes alternatives, par exemple la stérilisation. Elle serait pourtant envisageable, avec toutes les études préalables et les précautions écologiques qui s’imposent.

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