En 2019, l’Armée française a commandé à FN Herstal un nouveau fusil de précision, afin de remplacer les FR-F2, qui étaient devenus obsolètes. Depuis de nombreuses années, les forces armées françaises ont toujours fonctionné sur des fusils de précision de manufacture française : FR-F2, Hécate II…
En 1986, l’armée française adopte le FR-F2, l’ultime amélioration d’un fusil datant de 1936, le MAS 36. Ce fusil de précision, issu de la Manufacture d’Armes de Saint Etienne utilise un système de rechargement manuel (verrou), assez préconisé pour les fusils de précision. Le calibre qu’il utilise, à savoir le 7.62 NATO, contraint son rôle à de l'anti personnel. Sa portée pratique est de 800m.
Un soldat français (possiblement de la Légion Etrangère) utilisant le FR-F2 durant le déploiement en Afghanistan.
En 2018, l’appel d’offre du remplacement est lancé. En 2019, la commande de 2610 de ces DMR (Designated Marksman Rifle) est effectuée, en plus des optiques, accessoires et munitions. Le SCAR H PR (Precision Rifle) a été choisi pour répondre aux besoins de l'armée française.
En tant que tel, l'arme ne change pas vraiment du modèle inital; le SCAR H. Cela signifie que l’arme peut être utilisée à moyenne portée et à longue portée ; cela offre une certaine polyvalence pour l’utilisateur, même si la distance de longue portée est légèrement réduite. En résumé, le SCAR H PR est une arme polyvalente pour le tir de longue et moyenne distance adaptée aux conflits actuels.
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Le Scar-H PR est une évolution du Scar-H destinée au tir de précision. Cette version est munie d’un canon long de 20 pouces, plus épais que sur le Scar-H. Elle possède en outre une détente à double bossette type match et des éléments de visée prévus pour tirer jusqu’à 600m. Un rail Picatinny supérieur allongé permet de positionner une lunette de visée et une lunette thermique pour les missions nocturnes.
L'effort de défense de la France passe par des commandes d'équipements militaires pour moderniser l'arsenal des nos armées et surtout le renforcer. L'objectif est de mettre à niveau les capacités militaires de la France dans le cadre d'un conflit de haute intensité, qui nécessiterait des réserves importantes de munitions et un nombre plus conséquent d'armes et de véhicules militaires.
Si cette question des capacités de défense de la France est revenue sur le devant de la scène politique ces dernières semaines, à la suite des évolutions géopolitiques à la suite de l'élection de Donald Trump, elle se posait déjà bien avant l'attaque de la Russie contre l'Ukraine. Pour comprendre quels sont les besoins en armes, munitions et hommes des armées françaises et quelle est sa doctrine, il se faut d'abord se pencher sur les Lois de programmation militaires. Parce qu'au delà des discours politiques de circonstance, protéger la France et les Français, c’est planifier .
2019-2025 : Une Loi de programmation militaire dans un contexte de terrorisme. Cet effort, dans la mise à niveau des capacités de défense et d'intervention des armées françaises, s'est concrétisé par la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025. Votée en 2018 elle a permis de réparer et moderniser nos armées après des décennies de coupes budgétaires. Cette dernière a été élaborée dans un contexte géopolitiques plus belliqueux, marqué par le retour des attentats contre la France. L'objectif est d'engager 10 000 soldats sur le territoire national, dans le cadre de l'opération Sentinelle est d'accélérer les actions offensives contre Daech en Irak et en Syrie. A cette période aussi, les stratèges militaires regardent aussi les actions des séparatistes Russes du côté du Donbass et de la Crimée.
2024-2030 : Une LPM pour envisager un conflit de haute intensité. Cette politique de réarmement de la France s'est poursuivie avec la LPM 2024-2030 qui a été adoptée en 2022 avec un objectif fort : organiser nos armées face aux nouvelles menaces. Cette dernière loi LPM a pris en compte la nouvelle réalité sécuritaire, notamment avec la guerre en Ukraine et les tensions avec la Russie, la situation en Afrique, ou dans le Pacifique avec les prétentions territoriales de la Chine. Il s'agit de muscler les troupes françaises et de les préparer à la haute intensité face à un adversaire aussi puissant, voir plus puissant.
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"Notre armée, je la compare à un bonsaï, à une armée américaine en version bonsaï. C'est-à-dire que nous avons, comme les Etats-Unis, une armée qui sait tout faire. Sauf que comme nous ne sommes pas les États-Unis, nous l'avons en petit. En version bonsaï. C'est efficace, ça marche, mais ça ne permet pas de faire les choses pendant longtemps et ça ne permet pas de faire les choses de manière massive" analysait sur France Info Jean-Dominique Merchet, journaliste, spécialiste des questions militaires et stratégiques.
La France entend renforcer sa dissuasion, notamment nucléaire Avec cette LPM 2024-2030, "les commandes de 2023, et plus spécifiquement celles de décembre 2023 sont destinées à renouveler et moderniser les capacités des forces armées dans tous les domaines : aérien, terrestre, naval et spatial" rappelle le ministère de la Défense. La dernière PLM entend "maintenir la crédibilité de notre dissuasion" en renforçant "la résilience sur le territoire national, notamment les Outre-mer, et l’affirmation de notre souveraineté". Cette PLM prend en compte l’hypothèse qu’un "conflit de haute intensité ne peut plus être exclue".
La dissuasion passe par un effort important dans le renouvellement des équipements nucléaires. Une grosse partie des 413 milliards, atour de 60%, va partir dans la modernisation des armes nucléaires, mais aussi des porteurs de cette arme, comme les Rafales ou les sous-marins.
Pour poursuivre cet "effort de guerre" comme l'a présenté Emmanuel Macron, la France cherche des financements. Le ministre de l’Economie, Éric Lombard, a appelé les investisseurs privés à soutenir l'industrie de défense, soulignant l'importance stratégique et économique du secteur. L'Etat réfléchit également à un placement citoyen pour financer les nouvelles armes de la France.
Concrètement, quels sont les équipements militaires commandés par les armées françaises à la base industrielle et technologique de défense ? Cette BITD regroupe entre 2 000 et 4 000 entreprises. Parce que l'objectif est également d'acheter des armes produites en France, ou en Europe.
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Verney-Carron souhaitait proposer son entrée mais sa candidature sera rejetée pour deux raisons. La première est que pour être éligible, il fallait avoir un chiffre d’affaires d’au moins 80 millions d’euros, ce qui n’était pas le cas de l’entreprise stéphanoise et la seconde raison est que Verney-Carron n’aurait pas eu la capacité industrielle à fournir rapidement les 90 000 fusils d’assaut nécessaires.
Un engagement tricolore supplémentaire dans l'aide militaire à l'Ukraine et une bonne nouvelle du point de vue économique. Le fabricant d'armes, situé à Saint-Étienne, va livrer à partir du début de l'année 2024 10 000 fusils d'assaut, 2 000 fusils de précisions, et 400 lance-grenades. Un contrat de 36 millions d'eurosAprès les canons Caesar, les véhicules de l'avant blindé (VAB) et les AMX-10 RC, des armes légères françaises.
Dans un communiqué de presse, Cybergun et sa filiale Verney-Carron (fondée en 1820) se félicitent pour ce contrat qui « témoigne du renforcement continu des relations bilatérales entre la France et l'Ukraine en matière de coopération en défense ». Sous réserve d'obtenir les autorisations d'import-export entre la France et l'Ukraine, les premières livraisons sont prévues début 2024.
« Le processus de livraison s'étalera sur 10 mois, permettant à Verney-Carron d'adapter son outil de production aux volumes engagés », explique l'entreprise. Acteur connu dans la fabrication de fusils de chasse, Verney-Carron a également produit le Flash-Ball.
Alors que la Manufacture d'armes de Saint-Étienne, qui produisait le FAMAS, ferme en 2002, Verney-Carron reste l'une des rares entreprises dans la fabrication d'armes à feu à rester active dans le bassin stéphanois.Elle se positionne pour remplacer le FAMAS ainsi que le fusil de précision FRF2 de l'armée française. Mais ce sont respectivement le fusil d'assaut allemand HK 416 et le SCAR-H PR du belge FN Herstal qui remportent le marché.
Verney-Carron lance malgré tout la marque Lebel (référence au nom du fusil des poilus lors de la Première Guerre mondiale), spécialisée dans l'armement militaire. Elle produit notamment le fusil d'assaut VCD15 (3,5 kg, 81,5 cm), le fusil de précision VCD10 (4 kg, 100 cm) et le lance-grenade LP40 Le Matru.
Équipement | Quantité | Détails |
---|---|---|
Griffon (Véhicules Blindés) | 1872 | Livrés depuis 2019, remplacement des VAB |
EBRC Jaguar | 95 | Dont 35 livrés en 2024 |
VBMR-L Serval | 292 | Dont 103 livrés en 2024 |
Chars Leclerc rénovés (XLR) | 200 | Rénovation en cours |
Canons Caesar Nouvelle Génération | 109 | Nouvelle commande |
Rafale (Avions de Combat) | 42 | Tranche 5 |
Le ministère des Armées remplacera également les PA MAC 50 et PAMAS G1 par le pistolet autrichien semi-automatique GLOCK 17 (calibre 9 x 19 mm).
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