Le souci permanent de chaque collectionneur est de conserver, sauvegarder et mettre en valeur tout objet provenant du passé. C’est avec ce geste répété au fil des générations que nos musées sont remplis de richesses. Il est intéressant de noter que de nombreuses collections sont venues enrichir les musées de France.
Le musée de l’Armée se place parmi les plus grands musées d’art et d’histoire militaire au monde. Important programme d’exposition temporaires et d’animations culturelles c’est un Musée d’histoire, de techniques, de société, d’ethnographie. Depuis sa création en 1905, le musée de l’Armée n’a cessé d’enrichir ses collections, devenant ainsi l’un des musées de référence en Europe et dans le monde entier en matière de collections d’histoire militaire.
Le musée de l’Armée abrite aujourd’hui près de 500 000 œuvres, couvrant l’histoire militaire sur une période chronologique allant de la Préhistoire à nos jours. Les collections du Musée se composent d'amures et d'armes anciennes, de pièces d'artillerie, d’armes à feu et d’armes blanches, d'emblèmes, d'uniformes, d'ordres et de décorations, ainsi que de figurines historiques. Le musée de l’Armée conserve également de riches fonds iconographiques, composés de peintures, sculptures, estampes, dessins, photographies, ainsi qu’un ensemble d’ouvrages imprimés, de manuscrits, de périodiques et d’archives privées.
Le musée de l’Armée ne cesse d’enrichir ses collections depuis cette époque, notamment par des dons ou des achats. L’État a également contribué à l’enrichissement des collections du Musée, via des cessions d’organismes ou d’institutions militaires, pour des typologies de pièces allant des uniformes, équipements, emblèmes réglementaires, à de l’armement, notamment lors de la fermeture des manufactures d’armes de Saint-Etienne et de Tulle entre 1998 et 2001. L’État a également affecté au musée de l’Armée de grandes collections comme celle d’armes et d’armures réunie par Napoléon III au château de Pierrefonds (1880), ou celle du musée Franchet d’Espèrey après l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Les collections ont été soumises aux aléas de la guerre. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les collections du musée de l’Armée sont en partie pillées par l’occupant allemand. Les origines du musée historique de l’Armée remontent quant à elles à l’Exposition universelle de 1889, au cours de laquelle le pavillon du ministère de la Guerre, situé sur l’esplanade des Invalides, avait rencontré un certain succès. Ce nouveau musée est créé par décret en octobre 1896. Les collections sont constituées d’objets conservant le souvenir des figures militaires, officiers, soldats, unités, ainsi que des campagnes menées par l’armée française.
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Le musée de l’Armée a été rénové dans les années 1990-2010 dans le cadre du projet ATHÉNA. Les dernières tranches de travaux ont permis l’ouverture des Cabinets insolites en 2015 et du Centre de documentation en 2018.
Le musée de l'Artillerie, labellisé "Musée de France", vous propose de découvrir l’histoire de l’artillerie, de ses origines à nos jours. De 1797 à 1905, le musée d’Artillerie, l’un des ancêtres du musée de l’Armée, collecte, conserve, étudie et présente à ses visiteurs différents objets relevant du patrimoine militaire : armes de toutes sortes, armures, emblèmes, souvenirs historiques ou encore vestiges archéologiques.
Établissement relevant de la direction de l’Artillerie, il a avant tout pour mission de conserver la mémoire et l’évolution de l’armement au profit des travaux d’amélioration et d’expérimentation des officiers d’artillerie. Toutefois, son origine révolutionnaire, d’une part, et l’appétence pour l’archéologie de ses différents conservateurs, d’autre part, l’ont conduit à conserver ces fonds éclectiques.
Le musée de l’Armée, situé au cœur de l’Hôtel national des Invalides, à Paris, conserve aujourd’hui près de 500 000 œuvres et objets témoignant de l’histoire militaire de la France et de son armée. Ce riche patrimoine militaire, tant en quantité qu’en qualité, n’a pas été uniquement constitué à compter de 1905, date de création de cet établissement. En effet, ce dernier est notamment héritier du musée d’Artillerie. Fondé en 1797, ce musée dépend de la direction de l’Artillerie (ministère de la Guerre), d’où son appellation, mais il conserve un panel d’objets bien plus large que le seul domaine de l’artillerie : il détient la majeure partie des collections du cabinet d’armes du Garde-Meuble de la Couronne, des armes et armures issues de saisies révolutionnaires et impériales, tout en assurant un rôle de conservatoire des évolutions de l’armement au profit de la direction de l’Artillerie.
L’aspect patrimonial des objets particuliers que sont les armes et les équipements guerriers n’est pas immédiatement décelable. Créé afin de conserver les arts militaires, comment le musée d’Artillerie s’est-il acquitté de cette mission ? Le musée d’Artillerie est lui-même issu du Dépôt des armes anciennes créé en 1793 par Edme Régnier avec l’approbation de l’administration de la fabrication des armes. Institué en 1797, le musée, régi par le comité central de l’Artillerie, dépend de la direction de l’Artillerie (ministère de la Guerre) et se situe dans le même bâtiment : l’ancien noviciat des Dominicains de Saint-Thomas d’Aquin (VIIe arrondissement de Paris), alors renommé Hôtel de l’Artillerie.
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Pendant militaire du conservatoire des arts et métiers, le musée devient musée impérial d’Artillerie en 1806. En 1815, pendant l'occupation de Paris, il est pillé par les Britanniques et les Prussiens. Bien qu’héritier du Garde-Meuble de la Couronne et conservant de nombreuses pièces issues des saisies révolutionnaires, le musée d’Artillerie est conçu comme un conservatoire des évolutions de l’armement, un musée technique, et non un musée historique. Il est placé sous l’autorité scientifique d’un conservateur qui, jusqu’en 1870, avait eu une première carrière militaire tout en étant actif dans les milieux scientifique ou culturel.
Mécanicien et inventeur, Edme Régnier (1751-1825) en est le premier conservateur de 1796 à 1816. Lui succèdent les mathématiciens François-Joseph Servois (1767-1847), de 1816 à 1827, et Philippe de Carpegna (1782-1841), de 1827 à 1841. De 1841 à 1856, la fonction est occupée par l’archéologue Félicien, dit Félix, de Saulcy (1807-1880) et, de 1856 à 1870, par le lieutenant-colonel d’artillerie et peintre Octave Penguilly L’Haridon (1811-1870). À partir de 1871, ce profil évolue quelque peu et la fonction est assurée par un officier d’artillerie en seconde partie de carrière. Penguilly L’Haridon décédant pendant la guerre, il n’est remplacé qu’en 1871 par le colonel Lucien Le Clerc (1822-1900). En poste jusqu’en 1880, c’est à lui qu’échoit la tâche de procéder au transfert du musée et de ses collections aux Invalides.
Lui succèdent les officiers d’artillerie suivants : le colonel Léon Robert (1825-1893) de 1880 à 1893, le colonel François Bernadac (1828-1904) de 1893 à 1903 et le lieutenant-colonel Édouard-Alexandre Hardy (1844-1910) de 1903 à 1905. En 1905, à la création du musée de l’Armée, Hardy en devient le directeur technique administratif. En dehors du conservateur, le musée d’Artillerie dispose d’un secrétaire, de personnels techniques œuvrant à l’entretien des œuvres et de gardiens. Pour le musée d’Artillerie, cette modification d’organigramme ne modifie en rien ses missions.
Jusqu’en 1871, le musée est situé dans le même bâtiment que l’ensemble des services du Dépôt central - l’ancien noviciat des Dominicains précédemment cité. En 1871, la direction de l’Artillerie étant à l’étroit dans ses locaux et le nombre de pensionnaires ayant beaucoup diminué à l’Hôtel des Invalides, le musée d’Artillerie s’y installe, occupant l’aile Occident de la cour d’honneur. Là encore, si ce déménagement lui offre plus d’espace, il ne modifie pas ses missions et ses collections.
Ce statut particulier dans le paysage muséal français du xixe siècle ne fait pas pour autant du musée d’Artillerie un établissement privatif : il est accessible au grand public, auquel il présente l’ensemble de ses collections. Le musée d’Artillerie se définit comme une sorte de centre de ressources pour quiconque s’intéresse à la chose militaire et aux armements. Plusieurs compositions d’artistes du xixe et du début du xxe siècle reprennent strictement des objets présentés dans ses salles.
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Le 26 juillet 1905, la création du musée de l’Armée conduit de facto à la dissolution du musée d’Artillerie : en effet, le nouvel établissement naît de la fusion du musée d’Artillerie et du musée historique de l’Armée, créé en 1896, tout en intégrant des collections patrimoniales de l’Hôtel national des Invalides. Il s’agit de l’aboutissement, envisagé par les autorités civiles et militaires dès 1900, de la coexistence, un peu incongrue aux yeux du grand public, de deux musées militaires aux Invalides aux propos différents : conservatoire des évolutions techniques de l’armement pour le musée d’Artillerie, structure mémorielle et patriotique pour le musée historique de l’Armée.
Le musée de l’Armée dépend de l’état-major de l’Armée et reprend surtout à son compte les missions du musée historique, à savoir renforcer le lien entre les Français et leur armée, et présenter au public les hauts faits et grandes heures de l’Armée française. C’est bien plus un musée historique qu’un musée technique. De 1900 à 1905, cette dissolution est combattue puis regrettée par le comité de l’Artillerie. Du point de vue quantitatif, ces collections sont principalement constituées par des armes de guerre : armes blanches (armes tranchantes - épées, sabres, glaives, haches… ; armes d’hast - piques, lances, hallebardes, fauchards, pertuisanes… ; armes de jet - arcs, arbalètes, javelots, francisques…), armes à feu portatives (pistolets, revolvers, fusils, mousquets, carabines…), pièces d’artillerie (canons, obusiers, mortiers…) et les projectiles propres à ces deux dernières catégories d’armes.
Pour compléter cette typologie, ces armes peuvent en outre être rangées dans trois grandes catégories : les armes réglementaires françaises - adoptées par l’Armée pour l’équipement de ses unités -, les armes réglementaires étrangères - pour un usage similaire dans les armées étrangères -, et les armes non mises en service, soit parce qu’il s’agit de prototypes ou d’armes d’essai en vue de la mise au point d’une arme à venir, ou encore de projets soumis à l’Armée et non retenus après étude. En effet, au xixe siècle, la définition des systèmes d’armes, quels qu’ils soient, et le suivi de leur conception avec les fabricants relèvent du comité de l’Artillerie et du Dépôt central de l’artillerie - ce dernier ayant également la gestion des manufactures d’armes et des établissements de constructions de l’artillerie.
Conservatoire de l’armement dépendant directement du Dépôt central, c’est assez naturellement que le musée d’Artillerie conserve à des fins de mémoire les armements étudiés par ces instances : armes blanches, armes à feu portatives, pièces d’artillerie, modèles réduits d’armements, nécessaires de contrôle et de vérification, projectiles ou encore artifices pyrotechniques. Cette notion de conservatoire n’interdit pas quelques rares dessaisissements de collections alors vraisemblablement jugées peu intéressantes.
Le musée d’Artillerie se définit ainsi comme « un musée d’études où tous ceux qui s’occupent de l’histoire militaire et du progrès de l’armement à toutes les époques peuvent trouver de précieux renseignements. » Même s’il est ouvert au grand public, il est avant tout une composante de la direction de l’Artillerie dont il conserve, dans sa matérialité, l’histoire technique, au profit des officiers contemporains. Chaque inventeur dispose ainsi de ce qui a déjà été réalisé pour s’en inspirer ou, au contraire, pour ne pas reproduire des matériels inopérants. Les missions et le fonctionnement du musée transparaissent aussi en croisant les collections conservées au musée de l’Armée, héritier du musée d’Artillerie, et les fonds déposés au Service historique de la Défense, dont les archives de la direction de l’Artillerie.
Tout du long du xixe siècle, les projets d’armement soumis au comité de l’Artillerie sont, après étude, conservés aux archives, pour les documents papier, ou au musée, pour les maquettes. Après étude par le comité de l’Artillerie, le projet est jugé peu fiable et ne connaît pas de suite. Il ne faudrait cependant pas voir dans cet exemple la seule voie d’acquisition du musée. Au sein du dernier tiers des œuvres et objets composant au xixe siècle les collections du musée, deux ensembles d’importance sont à mentionner.
Dès l’époque du Dépôt des armes anciennes, l’établissement regroupe certaines des armes issues du Garde-Meuble de la Couronne. Pillé le 13 juillet 1789 puis en grande partie dispersé en 1793 et en 1797, ce dernier était chargé de conserver le mobilier, les œuvres, les joyaux ainsi que les armes et armures réunis par les rois de France. Le travail de sauvegarde et de conservation d’Edme Régnier et de ses successeurs permet ainsi au musée de l’Armée de compter aujourd’hui dans ses collections des objets tels que l’épée de Louis XIII, les armures d’Henri II et d’Henri IV, mais aussi de Sully et de Richelieu, le colletin de Louis XIII, ou encore des modèles réduits d’artillerie offert à Louis XIV ou au Grand Dauphin.
Enfin, à partir du milieu du xixe siècle, le musée décide de constituer pour ses visiteurs un panorama complet de l’évolution des techniques militaires à travers le temps et l’espace. Dès 1844, il collecte des pièces archéologiques : haches en silex données par Jacques Boucher de Perthes à la suite de ses fouilles, haches et épées de l’Âge du Bronze, casques et cuirasses romains, ou encore des objets provenant des fouilles du champ de bataille d’Azincourt. Pour autant, l’existence de cette institution n’altère pas l’attrait du musée d’Artillerie pour ces périodes anciennes : en 1876, ce tropisme culmine avec la création de la « galerie du costume de guerre », série de 36 mannequins grandeur nature retraçant l’évolution de l’équipement de l’homme en arme des Carolingiens à Louis XIV. Bien accueilli, l’ensemble est complété d’une seconde série de 36 figures des époques préhistoriques, celtiques et gréco-romaines.
La provenance précise des collections et la manière dont elles sont entrées au musée sont parfois compliquées à saisir. En effet, il faut attendre la fin de l’année 1862 pour que le musée d’Artillerie se dote d’un registre d’entrée des collections qu’il acquiert. Les acquisitions se font par voie de dons, d’achats, de cessions ou, de manière plus exceptionnelle, de legs. Les dons et les achats concernent essentiellement des pièces anciennes : objets archéologiques, armes médiévales, quelquefois des souvenirs historiques. En ce qui concerne les armes de guerre françaises des xviiie et xixe siècles, la plupart des acquisitions s’effectue dans le cadre de cessions depuis les arsenaux, manufactures d’armes, fonderies, ateliers, écoles d’artillerie, dépôts et parcs des directions régionales d’artillerie, au profit du musée d’Artillerie.
Le musée Paul-Dupuy conserve près de 700 objets qui sont classés sous la catégorie « Militaria ». Cet ensemble est constitué d’armes à feu, d’armes de poing, d’armes défensives et offensives mais aussi des uniformes et des médailles militaires. En outre le musée possède une collection de fusils réglementaires de l’armée française allant de la fin du XVIIIe siècle à l’époque contemporaine. Vous trouverez ci-dessous une petite sélection de ce fonds militaria. Certaines sont exposées depuis la réouverture du musée en 2022 dans la salle du sous-sol « Préciosité profane / Préciosité sacrée ».
En supprimant les Ordres de la monarchie au nom de l’égalité entre tous les citoyens, la Révolution avait temporairement abandonné le principe des décorations. Le Directoire mit en place un nouveau type de distinction, les armes d’honneur. Le général Bonaparte, conscient de leur rôle, en fit un large usage. En 1797, lors de la Campagne d’Italie, il distribua ainsi une centaine de sabres fabriqués directement sur place. Un peu plus tard, sous le Consulat, le dispositif fut codifié, réservant le sabre aux actes les plus remarquables. Daté de 1796, le sabre légué par le général Verdier à sa ville natale est l’un des premiers exemples de ces armes d’honneur. Son origine est prestigieuse puisqu’il fut décerné par le Directoire au général Bonaparte après la Bataille d’Arcole.
Les armes d’honneur reprennent des modèles règlementaires mais leur facture est plus soignée. L’iconographie est pour l’essentiel militaire : trophées d’armes incrustés d’or sur la lame damasquinée, casque à tête de lion sur le pommeau, tête de bélier sur la garde… Les décors du fourreau se réfèrent plus précisément à la bataille d’Italie, avec l’initiale de Bonaparte sur un bouclier, l’inscription « Bataille d’Arcole » portée sur un drapeau ou encore le cours du Pô figuré sur une carte géographique.
« Je désire offrir à la ville de Toulouse l’épée que le général Ramel tenait lorsque blessé, il tenta de fuir ses assassins qui le poursuivaient ». Cette épée, exposée au musée Paul Dupuy, figura aux honneurs funèbres du général Ramel puis fut remise, à titre de souvenir, au général baron de Cassagne. La poignée est en bronze doré, ornée de motifs de palmettes et de fleurs de lys. Sur la plaque de protection un lion tient un écu fleurdelisé. Une décoration en nacre est cassée, l’autre a disparu durant l’affrontement. Une partie de la lame en acier bleui a été décorée de motifs dorés.
Avec sa haute crête et avec ses bords relevés en pointe, le morion est communément associé à l’image du conquistador ou même, plus proche de nous, à celle du garde suisse. En réalité, ce casque emblématique de la Renaissance avait été adopté par toutes les armées européennes au seizième siècle.
Ici, le morion porte un riche décor gravé composé d’un enroulement de rubans entre lesquels s’insèrent quelques figures grotesques.
Le fusil Modèle 1886, ou fusil LEBEL (du nom du colonel Lebel, président de la commission d’armement) a été adopté par l’armée française à partir de mai 1887. Il s’agit du premier fusil d’infanterie français à répétition. Plus de trois millions de fusils sortiront des manufactures nationales et le fusil Lebel sera l’arme symbolique des poilus de la Grande Guerre.
Outre les musées mentionnés ci-dessus, il existe d'autres musées en France qui présentent des collections d'armes à feu:
Soumise au Code de la sécurité intérieure, la détention d’une collection d’armes à feu nécessite la mise en place de procédures particulières. D’un point de vue purement réglementaire, les musées nationaux ne sont pas soumis aux mêmes règles de conservation et de présentation des armes et matériels de guerre que les personnes privées (Directive UE 2017/853 et Code de la sécurité intérieure Art R314-10).
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