La « pierre à bâtir » est un terme générique qui désigne tout élément assez solide et durable pour servir à monter un mur. La pierre est produite en carrière, par excavation ou sciage.
Elle se classe selon trois catégories :
Les caractéristiques de chaque pierre sont donc très variables. L’art d’associer les pierres entre elles, d’abord pour leur permettre de tenir debout et ensuite de supporter une charge plus ou moins élevée, connaît une infinité de variantes qui tiennent à la nature des pierres, à leur aspect et à leur calibre.
Il est possible de distinguer des grandes familles mais chaque construction est originale comme les pierres qui la composent. Toutefois les différents appareillages obéissent à quelques règles communes : les pierres sont posées en fonction de leur fil et du lit de carrière. Elles reprennent leur place naturelle.
Certaines pierres, feuilletées par exemple, sont faciles à lire ; elles indiquent leur sens de pose : le fil, les fissures fines au sein de la pierre, doit toujours être horizontal afin de se trouver perpendiculaire à la charge principale, verticale. Pour d’autres moellons, il faut un œil exercé. C’est la pierre qui choisit sa place et pas le maçon.
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Cela signifie que les recoupes sont rares et ne concernent que des rectifications d’arête. Il faut assembler les pierres entre elles, en croisant les joints, en réduisant leur épaisseur (joint vif), sans avoir à les retailler. En conséquence, cela signifie qu’il faut disposer d’une réserve généreuse pour faciliter le choix. Evidemment, cela ne concerne pas les blocs sciés de pierre tendre, appareillés en assise réglée, tous identiques.
Il faut surveiller l’aplomb, différent de la verticale. La pierre est plombée lorsqu’au moins sa face apparente est verticale. En principe, le mur est monté droit. Mais il peut avoir du fruit avec une embase plus large et donc plus stable. Certaines pierres plus grandes que les autres dépassent. Tout l’art du maçon est alors de donner une esthétique à ces débordements.
Les chaînages sont constitués de blocs plus gros, choisis (ou taillés) pour offrir au moins deux parements réguliers, empilés perpendiculairement sur un axe puis sur l’autre. Dans les angles, les encoignures, les deux axes doivent être solidaires pour éviter que le bâtiment s’ouvre comme un fruit mûr. C’est le rôle dévolu aux chaînages. Ce sont des blocs plus gros, choisis (ou taillés) pour offrir au moins deux parements réguliers, empilés perpendiculairement sur un axe puis sur l’autre : les boutisses d’un côté sont les panneresses de l’autre (voir fig. 1). Le même principe est adapté pour les embrasures.
Les pierres sont empilées dans l’axe du mur, une grande longueur alterne avec une demie. Le linteau vient s’asseoir sur les jambages ainsi montés. Les variantes de chaînes sont légions. Les blocs sont fréquemment taillés, en particulier pour les constructions les plus récentes, contemporaines de l’industrialisation. Pour les embrasures, le bois massif remplace souvent la pierre.
Les murs en pierre sont extrêmement lourds du fait de la densité des moellons et de la nécessité de construire épais. Les charges verticales sur les points singuliers sont donc très importantes. Pour permettre malgré tout de percer des ouvertures plus larges que des meurtrières, les linteaux sont généralement surmontés d’un arc de décharge qui soulage le linteau en déplaçant la contrainte sur les jambages (voir fi g. 2).
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Pour garantir la pérennité de l’élévation, les fondations empruntent la semelle en béton à la modernité : le premier rang est réalisé en gros moellons (libage), choisis pour leur conformation à peu près semblable. Ce choix se prolonge souvent sur plusieurs assises pour former le soubassement exposé aux rejaillissements (projections) de pluie.
La pose s’effectue à bain soufflant, au mortier de chaux. La composition de ce dernier est très variable. Les recettes les plus anciennes sont fabriquées à partir de l’argile disponible dans les environs, séchée puis criblée et mélangée à une faible part de chaux. Aujourd’hui, il s’agit le plus souvent de chaux hydraulique et de sable fin. Le ciment est très rare et réservé à des applications précises car il ne permet pas des échanges corrects entre l’intérieur et l’extérieur du mur.
Car c’est l’originalité des murs en pierres : ce sont de véritables autoroutes à l’heure de pointe avec des transferts d’eau de haut en bas ou l’inverse, de l’extérieur vers l’intérieur, des échanges de vapeur d’eau, des réactions chimiques internes et externes, des dégagements de gaz, des migrations thermiques, des invasions organiques (bactéries, mousses…) Il est donc préférable de ne pas perturber cet écosystème complexe en introduisant des matériaux trop performants.
Les pierres d’angle sont d’abord posées. Elles sont plombées et servent d’alignement pour l’assise intermédiaire, souvent composée de plusieurs rangs.
Il s’agit de chantiers longue durée à envisager en mois sinon en années. Le moellon est « un élément destiné à être mis en œuvre manuellement sans l’aide de moyens mécaniques, d’une masse au plus égale à 35 kg » (norme NF). Il est brut lorsque sa forme est quelconque, équarri si ses faces sont rectifiées, (au moins une). Une finition adoucie offre une surface régulière, unie, finement rayée. Bossagée, elle est grossièrement bombée. Bouchardée, elle est meurtrie d’une multitude de petits éclats martelés (à la boucharde). Ciselée, elle est taillée au ciseau. Grenaillée, elle a subi un bombardement de billes d’acier. La finition de la pierre peut aussi être smillée, talotée, polie, égresée, pointée… Un parpaing est une pierre traversante dans l’épaisseur, visible des deux côtés du mur. Il s’agit généralement d’une boutisse, une pierre posée dans l’épaisseur qui présente un petit côté en parement.
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La plaque supérieure et le poids d’un fil à plomb présentent des arêtes parfaitement calibrées. Le mur, ou le moellon, est vertical si le poids effleure le parement sans le toucher lorsque la plaque est appuyée contre. Si le poids est décalé, le parement est rentrant, plus mince à la base.
Un terrain en pente, avec un talus, un dénivelé ou un sol humide peut présenter des défis d'aménagement considérables. Transformer cet inconvénient en une opportunité d'aménagement est possible grâce à l'utilisation de roches naturelles ou de gabions, créant ainsi des effets esthétiques et décoratifs.
L'enrochement est une opération de terrassement, plus précisément de soutènement, qui consiste à compenser un terrain fortement dénivelé en assemblant des blocs de pierres ou des gabions. Cela permet de construire un mur de roches pour casser une pente, aménager le terrain en terrasses, et construire sur une partie aplanie. Un mur de soutènement empêche les glissements de terrain.
En travaux publics, l'enrochement est utilisé pour structurer les berges et les talus de bords de routes. Si un cours d'eau traverse votre propriété, enrocher les berges retiendra la montée des eaux en zone inondable.
De plus en plus, l'enrochement, notamment les gabions, est utilisé pour des aménagements paysagers, décorant un espace avec un muret, un escalier, ou créant du relief artificiel.
L'enrochement est un travail de génie civil qui requiert un savoir-faire et des calculs géotechniques. La sécurité des bâtiments, des habitants et des usagers du terrain est en jeu. Avant tout, une étude du sol et une analyse de faisabilité par un ingénieur géologue ou un bureau d'études sont nécessaires.
Les calculs détermineront les calibres d'enrochement à utiliser : épaisseur de la cage de gabion et poids de remplissage, ainsi que le type de roche ou de pierre naturelle.
Un permis de construire n'est pas requis si le mur fait moins de 2 mètres de hauteur. Au-delà, il faut consulter le PLU de votre commune. Seuls les terrassements de petits espaces effectués avec des outils de jardinage ne sont pas soumis à réglementation. Il est donc conseillé de confier les travaux d'enrochement à un professionnel.
L'enrochement offre l'avantage esthétique d'utiliser diverses pierres naturelles, adaptées en couleur et en forme à votre aménagement paysager. Les pierres se patinent naturellement avec le temps et peuvent être végétalisées.
Il est crucial de choisir des pierres appropriées : les roches trop poreuses ou friables sont à éviter. Le grès ou le granit sont souvent privilégiés. Les pierres doivent provenir de carrières certifiées et respecter les normes en vigueur.
Dans le cas d'un mur de soutènement, les roches doivent respecter la norme NF EN 13383-1. Pour le petit enrochement, les roches doivent mesurer entre 45 et 250 mm, entre 5 et 300 kg pour l'enrochement moyen, et plus de 300 kg pour le gros enrochement.
Les gabions sont soumis aux normes NF P 94-325-1, NF EN 13223-3, EN 10218-2, EN 10244-2, EN 10245-1, 10245-2 et 10245-3.
Un gabion est une cage rectangulaire composée de panneaux électrosoudés en acier rigide, monolithe et indéformable. Il résiste à la corrosion grâce à un traitement zinc et aluminium, lui assurant une longévité de plus de 80 ans.
Le remplissage du gabion lui donne son poids et ses propriétés techniques. Il est souvent rempli de pierres calibrées, de petits rochers, de galets, de pierres plates, etc.
Le gabion est drainant et végétalisable : il ne retient pas l'eau et permet aux plantes de rocaille de s'y installer facilement.
| Type de gabion | Hauteur | Largeur | Longueur |
|---|---|---|---|
| Gabions classiques | 0,5 à 1 m | 1 à 1,50 m | 1 à 4 m |
| Gabions matelas | 20 à 50 cm | 2 à 3 m | 2 à 7 m |
Il est possible de remplir un gabion avec autre chose que des pierres, tant qu'il n'est pas utilisé pour le soutènement.
Les étapes de l'enrochement réalisées par une entreprise sont :
La réalisation d'un enrochement de soutènement doit être confiée à des professionnels équipés pour manipuler des matériaux lourds et travailler sur des terrains pentus ou glissants.
L'enrochement est une alternative plus esthétique, économique et parfois plus durable qu'un mur de soutènement en béton. Le coût dépend de plusieurs facteurs :
L'enrochement paysager est moins complexe, mais reste un travail minutieux.
Le moellon fait partie des matériaux les plus utilisés pour construire des murs et pour embellir des façades. Résistance à l’usure, bonne longévité, belle esthétique, cette pierre présente différents atouts. Le prix du moellon fourni et posé par un professionnel débute aux alentours de 350 € du m3.
Le moellon est une pierre de construction de petites dimensions. Le moellon est le plus souvent de la pierre calcaire. Mais il peut également s’agir de gneiss, de granit ou de schiste.
Dans les carrières, le moellon est extrait des bancs moins épais qui ne permettent pas l’exploitation de la pierre de taille. Brut ou totalement taillé, il présente un petit volume et un moindre poids comparé à la pierre de taille, ce qui le rend maniable par un seul ouvrier.
Les utilisations du moellon sont multiples. Il est notamment utilisé pour construire :
Les pierres sont généralement hourdées avec du mortier de chaux ou du mortier bâtard. Mais il est également possible d’opter pour des ouvrages en pierre sèche pour les murets de jardin, par exemple.
En fonction du décor à créer, les moellons peuvent être laissés apparents. Dans ce cas, il est nécessaire de bien choisir la couleur des joints et la disposition des pierres pour assurer l’esthétique du mur. Mais un mur en moellons peut aussi être enduit, surtout en rénovation.
Le moellon a une forme plus ou moins régulière. Le moellonneur peut dégrossir ou dresser légèrement sa face ou ses arrêtes pour le rendre plus esthétique.
Il n’est pas possible de travailler un moellon comme une pierre de taille. Étant généralement une pierre calcaire, le moellon se caractérise par sa porosité, sa fragilité et sa sensibilité au gel. Pour le protéger des intempéries, il est conseillé de le recouvrir d’un enduit. Préférez un enduit à la chaux pour le permettre de respirer.
Le moellon présente également une moindre résistance à l’écrasement comparé à la pierre de taille. Lors de la construction d’un mur, l’artisan choisit et dispose les pierres afin de bien répartir les charges. Il crée aussi un mur épais pour garantir la solidité de l’ouvrage.
| Caractéristiques | Prix, fournitures seules | Prix avec pose |
|---|---|---|
| Moellons (l’unité de commercialisation est le m3) | 150 à 550 €/m3 | 350 à 1000 €/m3 |
| Main-d’œuvre pour la pose des moellons | Comptez environ 150 à 200 € du m3 pour la pose des moellons par un professionnel. | |
| Matériaux | Caractéristiques | Prix |
|---|---|---|
| Chaux | À partir de 15 € le sac de 25 kg | |
| Ciment | 6 à 15 € le sac de 25 kg | |
| Sable | Environ 5 kg le sac de 35 kg, 75 € en moyenne le m3 en big bag | |
| Mortier prêt à l’emploi | 8 à 30 € le sac de 20 kg | |
| Gravillon | À partir de 25 € le m3 |
Le prix du moellon est susceptible de varier en fonction de plusieurs facteurs comme :
Vous pouvez réduire vos dépenses en choisissant des moellons de récupération. N’oubliez pas de bien trier et nettoyer les pierres avant leur utilisation.
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