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La fabrication des canons de fusil est un sujet souvent entouré de mystère, avec de nombreux canonniers gardant jalousement leurs secrets. Sur les forums, on trouve souvent des experts autoproclamés qui prédisent une mort certaine si l'on utilise autre chose que des alliages spécifiques réservés à la défense nationale.

À moins de faire des démonstrations de vieux métiers, aujourd'hui on utilise du tube dit " sans joint " ( en fait soudé en extrusion , à l'électricité _ et on lui donne une forme avec le tour à métal .

Pour les canons à PSF (Poudre Sans Fumée), c'est une toute autre histoire. Le tube s'appelle généralement "tube mécanique" ou "tube à haute pression", disponibles dans diverses épaisseurs, selon le calibre à fabriquer. Soit on utilise l'épaisseur requise au tonnerre, et on taille dans la masse, soit on utilise une épaisseur moyenne et on passe la "lime à épaissir" sur le tonnerre.

Les alliages utilisés

La question du choix de l'alliage est primordiale. De mémoire, on utilise souvent du 4140 L. Il faut déjà savoir quel calibre on veut fabriquer, ce qui va pour un pistolet de poche sera peut-être trop léger pour un fusil de grande chasse africaine ou une canardière.

L'histoire des armes à feu et des canons

Le médiéviste Alain PARBEAU nous fait partager toute une vie de recherches et de connaissances sur le début de l’arme à feu. Les données balistiques (performances des projectiles de tir) citées dans cet exposé, font suite à des tirs réalisés par l’auteur avec des répliques d’armes et des armes authentiques, avec des chargements soignés et estimés proches de ceux de leur époque d’origine. Ils sont publiés à titre indicatif, pour donner une idée de la puissance des armes anciennes. Il est évident que ces résultats peuvent s’avérer différents si l’on emploie d’autres charges.

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Certaines dates sont imprécises et signalées « Vers …… ». Alain participé à un petit film sur l’origine des armes à feu, et il à utilisé le décor du château de Saint Alban sur Limagnole.

Les premières utilisations de la poudre à canon

  • Au VIIème siècle : Le feu grégeois, un mélange visqueux inflammable, est utilisé dans les attaques navales.
  • Au VIIIème siècle : Invention de la poudre noire par les Chinois, un mélange de salpêtre, soufre et charbon de bois.
  • Vers 1150 - 1200 : Utilisation de la poudre noire par les Arabes sous la forme de canons rudimentaires, le « Madfaa ».
  • Vers 1280 : Redécouverte de la poudre en Europe et création de pots de fer à « traire garrot ».

Évolution des armes à feu au Moyen Âge

En Août 1324, apparait une des premières utilisations en France d’une bombarde pour l’attaque de la ville de la Réole (Gironde). Celle-ci est montée sur un fût en bois, et posée à même le sol. Son pointage rudimentaire, se fait à l’aide de cales de bois glissées sous le fût.

Vers 1380, Elle deviendra une arme plus efficace lorsqu’on lui adjoindra une culasse mobile (boite à feu) permettant un chargement plus rapide, et la charge à la place du boulet d’une centaine de balles de plomb, la « plommée , en guise de projectiles.

Vers 1370, l’hacquebute (primitive) : Littéralement « canon à croc » du germanique « hakenbüchse , destinée à tirer en crochetant un mur ou une palissade avec son croc de fer situé en dessous de l’arme pour que le mur encaisse le recul à la place du tireur. Elle comporte un long fût de bois (ou parfois de fer), à l’avant duquel est fixé un canon de fer de courte dimension (20 à 25 cm). Son calibre fait généralement de 18 à 28 mm.

Le 15 Août 1443, Louis XI encore dauphin va avec ses troupes libérer la ville de Dieppe tenue et assiégée par les anglais. Il aurait utilisé des pétards, ancêtre de la dynamite pour faire sauter des portes. Cette « bombe , remplie de poudre noire (souvent de 5 à 50 kg), se fixe discrètement en appui contre une porte, une palissade en bois, ou sous une muraille minée par une galerie souterraine étayée. Un soldat met le feu à la mèche courte. En explosant, le pétard pulvérise l’obstacle (porte, palissade ou étais), permettant de s’introduire dans l’enceinte convoitée.

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Du XVe au XIXe siècle : perfectionnement et standardisation

  • Vers 1460 jusqu’à 1660 : L’arquebuse, ancêtre des carabines, mousquets et fusils, est mise au point.
  • Vers 1510-15 : La platine à « rouet » permet un allumage sans mèche.
  • En 1520 : L’arquebuse à canon rayé améliore la précision grâce à la stabilisation gyroscopique de la balle.
  • Vers 1520 : Apparition du pistolet, rendu possible grâce à la platine à rouet.
  • Vers 1600 : Invention de la platine dite à « Miquelet » en Espagne.
  • 1703 : Généralisation de la platine à silex à la française sur les mousquets.
  • 1728-40 : Généralisation en France de la cartouche de guerre en papier.
  • 1763 : Modification définitive de la crosse du fusil réglementaire français.
  • 1777 : Adoption du modèle de fusil de guerre à platine à silex, le 1822.
  • Vers 1830 : Modification du fusil 1822 en platine à percussion.

L'ère des armées nationales et des industries d'armement

Pendant trois siècles, L’Europe est travaillée par l’effort de construction des états-nations concurrents. La guerre exprime la puissance terrifiante et protectrice du souverain, fût-il, à l’extrême, le peuple. Elle est indissociable des révolutions industrielles, de l’émergence du capitalisme, de l’existence de la classe ouvrière.

En 1760, les auteurs évaluent encore les troupes françaises autour des 250 000. A partir de l’ordonnance de 1688, la levée de la milice par paroisse contribue au recrutement. À la veille de 1789, la France a environ 150 000 hommes sous les armes, effectif élevé jusqu’à 250 000 en temps de guerre, 500 000 en 1793. L’ère des armées nationales annonce ainsi celle des mobilisations générales, mais s’en distingue nettement.

Les régiments multipliés sont organisés, uniformisés, contrôlés. C’est le temps d’une intense mise en ordre par les textes, notamment après 1673, en partie sous l’impulsion de Vauban.

La stratégie trouve bientôt ses principes universels, résultat de l’apparition d’écoles d’officiers. La théorie est fixée pour l’essentiel, tardivement, par l’ouvrage de Carl Von Clausewitz qu’on vient d’évoquer, paru inachevé après sa mort en 1831 : « De la Guerre ».

La cohérence de cette période tient en effet plus à la tactique qu’à la stratégie, même si elle valorise le mouvement et la bataille au détriment de la dialectique des sièges.

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Fabrication d'un canon vers 1790

Découvrez un docufiction retraçant les étapes de fabrication du moulage d'un canon pendant la Révolution, réalisé lors du festival d'histoire vivante de Belfort 2017, avec la participation de la Compagnie la Courbière pour le tir au canon.

Voici l'ouvrage en question, Mémoires d'artillerie par Surirey de Saint Rémy:

La fabrication d'un canon est un processus complexe réalisé par des hommes de l'art, nécessitant un savoir-faire spécifique. Mouler et couler le canon n'est qu'une partie du processus. Il faut ensuite le polir et éventuellement le graver. Des essais étaient-ils effectués avant l'utilisation sur le champ de bataille ?

L'évolution des armes à feu au XIXe siècle : l'exemple de la guerre de Sécession

La guerre de Sécession (1861-1865) se déroule à un moment clé de l'évolution technique des armes à feu. Le fusil standard devient le Springfield modèle 1855, une arme moderne avec des innovations significatives.

Innovations techniques : de la platine à silex au fusil rayé

  • Platine à percussion : Remplace la platine à silex, augmentant la cadence de tir.
  • Canon rayé : L'intérieur du canon est creusé de fines rayures hélicoïdales pour stabiliser la balle.
  • Balle Minié : Une balle cylindro-conique qui, combinée au canon rayé, améliore la précision et la létalité.

Le principe de fonctionnement du binôme fusil rayé - balle Minié est en fait relativement simple. Lorsque la charge de poudre explose, sa combustion produit une quantité de gaz très chauds : c’est leur expansion brutale qui propulse le projectile, comme dans toute arme à feu. La surpression ainsi engendrée va dilater l’arrière de la balle, lequel va, avec l’aide des stries situées sur sa face extérieure, être forcé à suivre les rayures du canon.

Concrètement, cela signifie qu’un fusil à canon rayé a un tir plus précis, plus loin.

Évolution des armes à feu
Période Innovation Description Avantages
Avant XIXe siècle Platine à silex Système d'allumage par étincelle Simple, mais lent et peu fiable
Début XIXe siècle Platine à percussion Allumage par capsule de fulminate de mercure Plus rapide et fiable
Milieu XIXe siècle Canon rayé Rayures hélicoïdales à l'intérieur du canon Améliore la précision et la portée
Milieu XIXe siècle Balle Minié Balle cylindro-conique avec base creuse S'expanse pour épouser les rayures, augmentant la vitesse et la stabilité

Utilisation pratique et conséquences

L'utilisation de ces fusils demande un entraînement pour maîtriser le rechargement par la bouche. Le tir dégage une fumée épaisse et âcre. La baïonnette reste importante, avec une préférence pour le sabre-baïonnette.

L’utilisation pratique de ces fusils demande toujours un degré d’entraînement pour parvenir à un certain niveau d’efficacité. Le rechargement d’une arme par la bouche est un processus relativement complexe qui nécessite d’être répété avant d’être maîtrisé.

Combinées à des tactiques n’ayant pas évolué aussi vite, ces performances accrues vont faire du fusil rayé d’infanterie une arme particulièrement meurtrière. Plus de 90% des blessés nordistes le seront par balles. Non seulement la balle Minié trouve plus facilement sa cible, mais elle cause également de terribles blessures.

Diversité des modèles et production

Le Springfield modèle 1855 est modifié pour devenir le Springfield modèle 1861, le fusil standard de l'infanterie nordiste. La Confédération produit des clones, mais doit recourir à l'importation, notamment du fusil Enfield modèle 1853.

Les armes de la cavalerie

La cavalerie utilise des carabines, versions allégées et raccourcies des fusils. La carabine-révolver Colt est une tentative précoce, mais peu fiable. Les carabines à chargement par la culasse, comme la Burnside et surtout la Sharps, deviennent populaires.

En 1860, l’armurier Christopher Spencer présenta un modèle intégrant l’essentiel des innovations des années précédentes. Sa carabine était équipée d’un levier rechargeant et réarmant automatiquement, grâce à un magasin tubulaire à 7 coups installé dans la crosse. Ceci lui conférait une cadence de tir théorique de 15-20 coups à la minute.

Une autre carabine, apparue peu après, allait utiliser avec bonheur le même principe. Création de Benjamin Henry, elle était encore plus maniable que la Spencer, avec une cadence de tir supérieure. Le magasin n’était pas situé dans la crosse, mais dans un tube sous le canon, ce qui autorisait une capacité bien plus importante : 15 cartouches.

Les armes du Sud

Le Sud, désavantagé industriellement, se concentre sur la production de fusils d'infanterie et importe des armes. Quelques armuriers privés fabriquent des carabines à petite échelle, comme la Maynard.

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