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Metal Gear Solid 5 est un jeu qui aura fait couler beaucoup d'encre et cela bien avant sa sortie. Entre son teaser légendaire avec la scène de l’hôpital et les déboires entre Kojima et Konami, le jeu a su attirer l'attention du public. Pour rappel, The Phantom Pain boucle l'histoire de Big Boss. Il fait donc suite à Snake Eater, Peace Walker et Ground Zeroes.

Malgré sa chronologie complexe, le jeu s'adresse aussi bien aux fans qu'aux nouveaux joueurs. Déjà, grâce à un changement de rythme et de narration dans le jeu. On oublie les séquences de jeu de 30 minutes pour profiter d'une heure de cinématique car maintenant le jeu est bien plus fluide. Après un prologue à vous faire décrocher la mâchoire dans un hôpital à Chypre, le jeu vous lâche en Afghanistan pour découvrir les joies de l'open world.

Immersion et Gameplay Innovant

La nouveauté de ce Metal Gear est d’abord l’immersion dans un monde ouvert. L’environnement a l’originalité de nous plonger dans des conflits méconnus du XXe siècle : tout d’abord, la guerre d’Afghanistan (1979-1989), dernier conflit de la Guerre froide qui fut le « Vietnam de l’URSS ». Les troupes soviétiques, que nous entendons dialoguer en russe, partagent leur sentiment d’impuissance et d’incompréhension face à une résistance plus farouche que prévue.

Derrière chacun de ces conflits, deux gigantesques environnements s’offrent au joueur : d’abord, les vallons rocailleux des plateaux afghans, aux formes sublimes ; ensuite les steppes humides et le sol rouge de l’Afrique équatoriale, alliant savanes désolées et jungles luxuriantes. Un esprit un peu rêveur se surprendra à admirer le paysage, voire à s’arrêter pour contempler un panorama pendant les phases de déplacement.

Mais fou celui qui croirait que l’environnement ne serait qu’un décor. Il est votre allié : rampez derrière la végétation, cachez-vous derrière les rochers, attendez que la pluie vienne étouffer le bruit de vos pas, espérez une tempête de sable pour tirer profit de la visibilité réduite des gardes… Car les maps proposées, de taille importante (mais sans égaler celles de GTA V ou The Witcher III), sont très soignées et n’ont pas de bugs. Ces environnements ne seraient rien sans la foule d’animaux qui les peuplent : des chèvres, des zèbres, des vautours, encore des chèvres, des ours, des lynx et encore plus de chèvres… On regrette toutefois l’absence de quelques animaux imposants : croiser un éléphant ou un hippopotame au cours des pérégrinations aurait été des plus déstabilisants !

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Metal Gear demeure avant tout un jeu d’infiltration dont les mécanismes sont parfaitement huilés. Loin des difficultés de prise en main des premiers opus, le système est plus instinctif sans perdre en complexité. L’open map multiplie les tactiques d’infiltration : repérer l’environnement, les passages secrets et les gardes constitue donc la première étape d’une infiltration réussie. Grâce aux jumelles, Big Boss peut « marquer » les soldats en patrouille : ce nouveau système remplace avec succès le fameux « radar » des précédents épisodes, puisque les soldats marqués sont ensuite visibles derrière les objets et sur votre carte.

La diversité des techniques de neutralisation est toujours aussi aboutie : tir dans la tête au silencieux, fléchette tranquillisante, strangulation, égorgement et bien sûr le fameux « Freeze ! » permettant de mettre en joue l’adversaire pour lui faire cracher des informations sur la mission ou des objets bonus. Et oui, une des nouveautés du jeu est le recours à un compagnon : au nombre de quatre (on ne citera pour l’instant que le cheval et le chien de combat), ces derniers changent radicalement vos possibilités d’infiltration.

Vous pouvez bien sûr choisir la méthode forte pour parvenir à vos objectifs : armez-vous des armes les plus puissantes (l’arsenal est plus que complet), volez un tank, demandez du soutien aérien pour bombarder les bases ennemies… La difficulté est plutôt bien gérée et la méthode violente ne paie pas forcément, ce qui incite à l’infiltration : la présence d’ennemis blindés ou la nécessité d’utiliser certains types d’armes quand débarque les tanks ou les hélicoptères oblige le joueur à préparer son assaut, aussi « bourrin » soit-il.

Quelques astuces de gameplay

  • Utiliser le Pistolet à eau sur l’équipement électrique ennemi vous permettra de le griller sans faire d’explosions (radios, paraboles et autres générateurs d’énergie).
  • Si vous vous faites repérer et déclenchez le Mode Réflexe, lancez un chargeur dans la gue*le de l’ennemi!
  • Vous pouvez coller des headshots à des ennemis avec des casques ou des boucliers si vous êtes très précis, et visez bien le visage/cou. Les ennemis réagissent aux bruits. Ils entendront les ricochets que feront vos balles sur leurs casques.
  • Vous pouvez extraire des véhicules ennemis, occupés et à l’arrêt, si vous n’êtes pas repéré.

A ce titre, on dirait que Kojima a pensé à tout : la boîte en carton prend l’eau en cas de pluie, le pistolet à eau a une vraie utilité ( !), les caisses de ravitaillement tombées du ciel peuvent assommer les ennemis, les ennemis peuvent être éblouis si l’on dégaine une arme avec une lampe tactique au dernier moment… Tous ces détails peuvent constituer des obstacles imprévus mais aussi fournir des avantages stratégiques des plus originaux !

Les phases d’infiltration, discrètes ou violentes, sont parfois ponctuées par des combats de boss : originaux et souvent haletants, ils sont néanmoins trop peu nombreux et moins stratégiques que ceux des précédents opus, à mon humble avis. Seuls les combats contre les snipers profitent vraiment de l’open world.

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La Mother Base : Votre Quartier Général

Pour faire les présentations rapides du système de jeu et de ses particularités : votre quartier général est la « Motherbase », une plateforme perdue au milieu de la mer des Seychelles. Nous reviendrons plus loin sur cette grande nouveauté dans la série. Chaque mission principale ou secondaire débute par votre héliportage sur la zone de combat. Vous pouvez ensuite rester sur la zone de combat et vous dirigez vers les objectifs principaux ou secondaire ou rentrer à la Motherbase.

Ces allers-retours peuvent vite devenir lassants et répétitifs, donc on préférera souvent rester sur la map et demander des ravitaillements aériens pour changer d’arme ou refaire le plein de munitions et de grenades tactiques. Mais n’oubliez pas pour autant de rentrer quelquefois à la base : saynètes humoristiques et bonus d’équipement vous attendent à chaque retour (et même un gâteau si vous rentrez le jour d’anniversaire que vous avez entré sur votre profil !).

Comment faire progresser la Motherbase ? Là, Hideo Kojima a frappé fort en inventant « le système Fulton ». C’est une petite merveille d’inventivité dans le monde du jeu vidéo. Il s’agit d’un système de récupération aérienne du matériel présent sur les zones de combat : en gros, vous pouvez « fultoner » quasiment tout ce qui traîne : conteneurs, armement, véhicules mais aussi soldats endormis et animaux sauvages ! On ne se lasse pas d’endormir une chèvre au fusil tranquillisant avant de lui poser le harnais « Fulton » et de voir un gros ballon emporter l’animal ahuri à une vitesse hallucinante. Ok, le système n’est pas très réaliste, mais qu’il est jouissif.

Surtout que « fultoner » se révèle essentiel : tout d’abord, pour amasser des ressources et des hommes : le personnel de votre base est constitué des soldats ennemis que vous avez ainsi capturés et convaincus. Grâce aux jumelles, vous pourrez vite repérer les super-soldats (niveau de compétence allant de E à S++) et les capturer. Ensuite à quoi sert la base ?

D’autre part, la gestion du personnel de la base n’est pas une mince affaire. Certains de vos hommes sont des « fauteurs de trouble » ou ont une « mauvaise hygiène », capables de déclencher des maladies. Vous pouvez repasser à la Motherbase et faire la supervision de vos troupes pour leur remonter le moral. Impossible néanmoins ici de ne pas évoquer la fameuse épidémie qui touche votre base en plein milieu du scénario : quelle tension et quel sentiment d’impuissance à voir votre personnel si durement constitué mourir petit à petit sans comprendre la source de la contamination (Ocelot et Miller vous donnent des indices si difficilement exploitables).

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Un Scénario Complexe et Imprévisible

Pour faire simple, le scénario est une vengeance : neuf ans après avoir été trahi dans Ground Zeroes, Big Boss sorti du coma et ses acolytes Kaz Miller et Revolver Ocelot refondent la Motherbase et une unité de mercenaires, les « Diamond Dogs » pour reprendre le combat contre la XOF, alter ego maléfique de l’unité FOX. La recette des Metal Gear est toujours là : conspirations, manipulations, rebondissements, usurpations d’identité, paranormal…

Les références aux épisodes suivants, et notamment la jeunesse ou l’origine des personnages ultérieurs (Psycho Mantis, Otacon, Ocelot, Liquid Snake), sont nombreuses et sauront ravir les fans tout en subtilité sans dérouter les néophytes n’ayant jamais effleuré un Metal Gear (honte à eux). Enfin, pas de déception là-dessus, le scénario est long et imprévisible : au moment où la tension est à son intensité maximale et où le joueur croit qu’il est venu à bout de la bête, un deuxième acte, encore plus sombre, s’ouvre à lui. Tout ce que l’on a construit semble se détruire.

Le scénario n’aurait pas cette puissance tragique sans deux éléments chers à Hideo Kojima : le charisme des personnages et la mise en scène cinématographique de l’histoire. Certains personnages impressionnent par leur charisme et leur répartie (Big Boss et Ocelot en tête) mais on peut regretter que l’on ne retrouve pas le charme des « méchants » des premiers Metal Gear Solid.

Les thèmes évoqués dévoilent les connaissances encyclopédiques de Hideo Kojima : des « cassettes audio, » récupérées sur les cartes ou au fil des missions, fournissent des informations sur le monde de Metal Gear, mêlant analyse poussée de la géopolitique de la fin de la Guerre froide et ajout d’éléments fictifs et narratifs. Les objets de réflexion, voire d’interrogations philosophiques, sont novateurs : la puissance du langage, l’identité culturelle et ethnique, le génocide… Mais ces cassettes peuvent tout simplement être des chansons rock des années 1980 !

Dans cet opus de Metal Gear, on retrouve les thèmes qui sont chers à son créateur, Hideo Kojima : une dénonciation de la guerre, la façon dont sont traités les handicapés sur le champ de bataille, la menace nucléaire, les enfants soldats, les expériences, le clonage humain, la torture et même la protection des animaux. Ici, rien ne sera épargné. A savoir que même si seule la version Japonaise n'est pas censurée, les autres versions du jeu laisseront quand même un goût amer après certaines scènes.

Il est vrai que c'est génial d'avoir 150 missions secondaires, mais il n'est pas rare que cela soit juste de la durée de vie artificielle. Même si quelques missions ne sont pas passionnantes, vous aurez vraiment de quoi faire et vous immerger dans votre condition de soldat légendaire.

Comme dans Metal Gear Solid : Peace Walker, vous aurez également à gérer votre Mother Base. Plus tard dans le jeu, vous aurez la possibilité d'avoir des bases avancées à défendre. Défendre une base est important pour garder son personnel. Même si le jeu semble assez basique au début, on se fait vite rattraper par l'histoire qui possède une bonne dose de mysticisme dont la série a le secret. On retrouvera bien sûr Skull Face qui était déjà présent dans le prologue Ground Zeroes.

L’ennemi sait s'adapter, c'est pourquoi il faudra changer d'équipements de temps en temps pour le surprendre. Si vous avez l'habitude de vous servir de votre sniper pour nettoyer un avant-poste, alors vous pouvez être sûr de voir les soldats s'équiper de casques et de boucliers pour contrer votre approche.

L'intelligence Artificielle, même si elle n'est pas au top, reste efficace. Autant vous aurez des fois l'impression de passer à côté des soldats sans qu'ils soient capable de vous voir, autant vous pourrez être surpris par la réactivité de vos ennemis.

Durée de Vie et Mode En Ligne

Parlons, pour commencer, de durée de vie. Comptez environ 30 heures pour boucler l'aventure principale et une centaine de plus pour les quêtes secondaires. Avec l'obtention des rangs S et des missions FOB, la durée de vie est assez colossale. Lorsque l'on sait que le mode en ligne va débarquer d'ici quelques mois (du moins sur PC ) le jeu a de belles heures devant lui.

Le titre s’accompagne enfin d’un mode online, plutôt dense et bien réalisé. Survies, matchs à mort, capture de données secrètes… les modes sont nombreux et exploitent la diversité de l’arsenal et des méthodes de combat. Complètement séparé du scénario principal et de sa progression, jouer en ligne vous fera monter en niveau et débloquer de plus en plus d’armes ou de tenues stylés ou franchement débiles (comme le masque de crocodile, dont la capacité de camouflage demeure des plus approximatives). Si le mode online rallonge la durée de vie et permet de se défouler entre deux infiltrations stressantes et pointilleuses, n’en attendons pas davantage.

Lorsqu'on sait que c'est le dernier Metal Gear estampillé Kojima Productions, on peut dire sans trop d'hésitations que ce jeu est un coup de maître. Comme l'épisode Peace Walker, cet épisode vous amènera à affronter, créer et gérer un Metal Gear laissant encore une fois entrevoir aux joueurs plusieurs possibilités sur les armes nucléaires. Faut-il une arme de dissuasion ? Faut-il s'en servir, ne serait-ce qu'une seule fois ? Vaut-il mieux effectuer un désarmement et préserver le monde de toute menace nucléaire ?

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