La longueur totale d’une arme d’épaule ou de son canon est importante. Il est essentiel de comprendre comment la réglementation prend en compte cette mesure, surtout pour les armes à crosse pliante ou escamotable.
Il faut rappeler que pour une arme à crosse pliante ou escamotable, la longueur prise en compte par la règlementation se mesure crosse rabattue ou rétractée. Ainsi une arme semi-automatique doit mesurer au minimum 60 cm. Ce même principe se retrouve pour les fusils à pompe qui doivent, pour échapper au classement en B 2° f), présenter en plus de quatre autres critères (canon rayé, supérieur à 60 cm, longueur totale supérieure à 80 cm et capacité maximale 4 coups + 1) une crosse fixe.
Longueur totale inférieure ou égale à 80 centimètres ou dont la longueur du canon est inférieure ou égale à 45cm classement en catégorie B. Longueur du canon supérieur à 45 cm et longueur totale supérieur à 80 cm. Coach Gun ; canon de 60 cm et chiens extérieurs.
Lorsque la longueur peut être réduite à moins de 60 cm par le démontage sans outil ou le repliage d’une crosse télescopique ou non, l’arme passe en catégorie A1 2°. Voir article. Cette carabine pouvant tirer crosse pliée, ne fait pas la longueur de 80 cm.
Dans le cas (pourtant prévu par les textes) d’armes à crosse démontable, la situation est plus subtile. Il faut par ailleurs noter que l’article R.311-2 du CSI précise bien « démontable sans outils » et indique que l’arme ainsi raccourcie doit conserver sa fonctionnalité, c’est-à-dire que l’on peut toujours tirer avec.
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Rappelons pour mémoire que pour une arme à répétition ou à un coup, les dimensions légales doivent être strictement supérieures à 45 cm de canon (portées à 60 cm pour une arme lisse à pompe ou semi-automatique) et 80 cm de longueur totale. Ainsi par exemple la plupart des PM transformés en armes à un coup ne passeront pas de catégorie A2 1° (s’ils sont encore en full auto) ou A1 11° (s’ils sont modifiés en semi-auto) en catégorie C 1° c), mais en catégorie B 2° c) si leur canon reste inférieur ou égal à 45 cm.
Art. R311-1 du CSI 13° Arme de poing : arme qui se tient par une poignée à l’aide d’une seule main et qui n’est pas destinée à être épaulée. postérieur à 1900 sont classées en catégorie B. antérieur à 1900 sont classées en catégorie D §e). La nouvelle doctrine de classement des armes historiques et de collection, mets une limite aux dimensions inférieures des armes. Ainsi, pour être classé en catégorie D§e), la longueur du ou des canon(s) doit être supérieure à 45 cm et longueur totale supérieure à 80 cm.
Tableau récapitulatif des longueurs minimales réglementaires :
Type d'Arme | Longueur Minimale du Canon | Longueur Totale Minimale |
---|---|---|
Arme semi-automatique | Non spécifié | 60 cm |
Fusil à pompe | 60 cm (canon rayé) | 80 cm |
Arme à répétition ou à un coup | 45 cm (60 cm pour arme lisse à pompe ou semi-automatique) | 80 cm |
Armes Historiques (antérieures à 1900) pour classement en catégorie D§e) | 45 cm | 80 cm |
Le détenteur d’une arme en A1 12° conserve néanmoins à ce jour la possibilité de se mettre en règle pour conserver son arme. Pour cela, la crosse litigieuse devra être rendue fixe (généralement par soudure) par un armurier titulaire d’une AFCI [1], attestation à l’appui.
Pour se mettre en règle, on en arrive à créer un monstre ! C’est ainsi à titre d’exemple qu’on a pu voir proposer sur des sites de vente en ligne des PM russes PPsH41 affublés de « rallonges » soudées au canon (d’une longueur d’origine de 269 mm), en plus de leur chargeur-camembert soudé et de leur mécanisme réduit à un coup.
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Qui n’a pas entendu l’adage : « Le canon tire mais la crosse tue ». Cela sous-entend l’indispensable configuration de la crosse, trait d’union avec son utilisateur. À cette fin, l’armurier effectue ce que l’on nomme « la mise à conformation ».
C’est sans doute, d’abord, une arme que l’on oublie à l’instant de désigner la cible du bout du canon. Ne l’oublions jamais, au tir comme en conduite automobile, les yeux désignent une direction. En pratique, à quel conducteur viendrait l’idée de conduire la tête oblique. C’est pourtant un défaut récurrent chez le tireur novice. Qui n’a jamais observé un chasseur se livrant à une contorsion cervicale ?
La plupart de nos superposés modernes sont équipés d’une crosse pistolet. Elle permet de bien caler la main, et surtout, une position verticale plus anatomique du poignet. En revanche, ce type de crosse offre moins de latitude, quant à la position idéale de l’index sur la queue de détente. Vérifiez donc que le volume et la courbure de votre poignée la placent idéalement au centre de la première phalange de l’index. Il ne doit être, ni trop, ni trop peu engagé, au risque d’engendrer un « coup de doigt ». Dans ce cas, demandez l’intervention de votre armurier.
On la mesure depuis la première détente, où la monodétente, jusqu’au milieu de la plaque de couche. Cette mesure est personnelle, pour autant, afin d’éviter de « se battre » avec son fusil au moment de l’épauler, évitons les crosses trop longues. En ce sens, crosse en joue, il est souhaitable de ménager un espace d’environ 2 doigts entre le pouce et nez. L’épaulé est parfait, la crosse est exactement placée au creux de l’épaule.
La longueur principale de la crosse est complétée par sa longueur au talon et au bec de crosse. Ces deux valeurs complémentaires indiquent ce que l’on nomme le « pitch » ou la « tombée ». C’est-à-dire l’inclinaison verticale de la plaque de couche, généralement comprise entre 85° et 90°, par rapport à la ligne de visée. L’intérêt du pitch est de permettre à la plaque de bien épouser la cavité de l’épaule.
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C’est l’angle formé verticalement entre le prolongement de la ligne de visée et le sommet du busc. Deux valeurs essentielles la désignent. La première, facilement vérifiable à l’œil nu, est la pente de crosse au talon. Elle complète ce qui vient d’être dit à propos du pitch. Un défaut souvent observé, concerne le manque de pente au talon. Quand en position épaulée, celle-ci dépasse exagérément en hauteur le creux de l’épaule. Une seconde valeur de pente, à la zone d’appui sur le sommet du busc, détermine la hauteur du tir. En effet, au tir au fusil de chasse, l’œil fait office de hausse, donc plus il est situé haut au-dessus de la bande du canon, plus le coup porte dans ce sens.
Chacun a tout l’intérêt de savoir où tire son fusil. Ultérieurement, la façon de modifier la hauteur du tir sera d’agir sur celle de l’œil par rapport à la bande de visée. Selon son goût ou sa discipline sportive, il décidera de « prendre plus ou moins de bande ».
C’est l’angle horizontal de la crosse par rapport à la ligne de visée. En théorie, il dirige le tir latéralement. Pour un droitier, pas assez d’avantage fait tirer à gauche, trop d’avantage à droite. Mais, cette notion est incomplète. Et, l’avantage, au sommet du busc, devrait avant tout avoir pour fonction de placer, si nécessaire, la plaque de couche au creux de l’épaule. Attention, donner de l’avantage au bec de crosse est toujours obligatoire pour éviter le vrillage ou dévers des canons. Vous pouvez vérifier ce phénomène dans un miroir en observant l’inclinaison des canons autour de la bande de visée.
Il existe un excellent moyen de vérifier le bon alignement de l’oeil avec la bande de visée, si elle est dépourvue d’un guidon intermédiaire. Il consiste à scotcher sur la bande une fine bande en papier découpée. On peut aussi la coincer entre le tonnerre et la culasse du fusil après l’avoir refermé.
En conclusion, retenons qu’au tir au fusil de chasse l’œil, en regard du tonnerre, fait office de hausse. En conséquence, la position de la pupille non seulement en hauteur, mais encore latéralement, et dans les même proportion (voir encadré) détermine la direction du tir.
Une fois votre fusil épaulé et en joue, la façon pratique de mesurer la hauteur de bande visible, consiste à scotcher des pièces de 1 euro (épaisseur 2 mm) au tonnerre du fusil. Si 2 pièces masquent la bande, on dit que le tireur « prend 4 mm de bande ». Dans le cas d’une arme dont la convergence du canon est réglée « point visé, point touché » à la distance de 35 mètres, voir 4 mm de bande équivaut à rehausser le tir de 18,66 centimètres.
Attention ! Un guidon volumineux aura tendance à abaisser la hauteur du tir (et inversement). Une formule permet de calculer précisément l’écart en cible, en hauteur comme latéralement, selon la position de la pupille au tonnerre du fusil. Elle consiste à multiplier la hauteur qui sépare la pupille de l’œil au tonnerre par la distance de la cible, divisée par la longueur du canon.
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