La mesure de la longueur d'un canon de carabine est une question qui peut s'avérer épineuse, notamment en raison des subtilités de la législation et des différentes interprétations possibles. Il est important de comprendre comment effectuer cette mesure correctement, en tenant compte des spécificités de l'arme et des exigences légales.
Selon la législation fédérale, les freins de bouche et les cache-flammes ne sont pas inclus dans la mesure de la longueur du canon. La longueur du canon est définie comme la portion comprise entre l'entrée de la chambre et la fin des rayures.
L’art R311-1 du CSI (Code de la sécurité intérieure) défini ainsi la longueur d’un canon : Pour une arme d’épaule : La longueur hors tout d’une arme d’épaule à crosse amovible ou repliable se mesure sans la crosse ou la crosse repliée.
L’explication est en images dans cette page. Elle trouve sa justification dans l’article R311-I §12) du CSI, qui dit sans ambages que : « La longueur de référence du canon d’une arme d’épaule se mesure de l’extrémité arrière de la chambre jusqu’à l’autre extrémité du canon, les parties démontables non comprises ; ».
Nous avons appris à lire le français : Un canon se mesure donc de la bouche, incluant les parties non démontables « sur le terrain » - on le comprend bien - jusqu’à l’arrière de la chambre. Soit donc : à fond de cuvette de tir ; car la chambre d’une arme est l’espace complet recevant la cartouche. Cela tombe sous le sens car si on se limitait à la partie de la chambre comprise que dans le tube vissé dans la carcasse, l’article du CSI n’aurait pas eu besoin d’apporter cette précision et aurait indiqué « l’extrémité́ arrière du canon ».
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La notion de « parties démontables », nous comprenons que l’on ne va pas chercher à retirer le manchon lance-grenades d’un MAS 36/51, d’un LG48 ou d’un 49/56. Les accessoires lance-grenades d’un FAL ou d’un Garand M1 - et les tromblons V.B. - devront être retirés car ils sont destinés à être mis en place « sur le terrain ». Pour les cache-flammes et les freins de bouche, ils ne peuvent être retirés qu’en atelier et avec un outillage spécialisé ; donc ils sont à prendre en compte dans la mesure. Dans le cas d’un Enfield N°.5, le cache-flamme fait partie du canon.
Pour mesurer la longueur d'un canon conventionnel, il est recommandé de suivre les étapes suivantes :
C'est ce qu'un copain a appris en passant le CQP "d'armurier" : mesure à la baguette, par la bouche, culasse fermée. Ça additionne donc la partie rayée, la chambre, et l'éventuel petit espace entre la tranche du canon et la cuvette de tir.
Très exactement culasse fermée, percuteur à l'armé. J'utilise tout bêtement une tige de nettoyage, un feutre et un double mètre classe II en partant de 10 cm (la partie mobile au bout manquant quelque peu de précision). À cette condition seulement, les mousquetons Berthier en bon état ont bien un canon de 453 mm comme sur les plans. Pareil pour des PSA réglo de l'Armée française ou de l'administration, ça colle avec les données théoriques des manuels.
Généralement, surtout pour un fusil de chasse, le canon est de 71 cm. Un long canon vous donne une plus longue distance entre l’extrémité du canon et votre œil, rendant l’alignement plus facile et plus précis. Même si vous n’êtes pas censé regarder votre canon, votre subconscient alignera les références sans que vous puissiez vous en rendre compte.
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Le tir aux faisans de haut vol et en battue à l’anglaise, justifie par exemple de longs canons. Ces derniers permettront un swing plus régulier. Vous allez me dire que le poids change l’équilibre. Premièrement, les marques proposent aujourd’hui des canons très légers, deuxièmement, la différence de poids ne se sent que lorsque ce poids est placé plus en avant ou plus en arrière de l’arme. Vous pouvez compenser le poids du canon pour avoir une meilleure répartition du poids vers le centre du fusil. Généralement, un fusil plus long est un fusil plus lourd et ce n’est pas toujours un inconvénient. En deux mots, cela dépend de ce que vous chassez. Si vous allez tirer des bécasses, autant éviter de prendre votre canon de 81cm… !
La longueur des canons est proportionnelle à votre taille. Un canon long, si vous êtes grand, vous permettra de ralentir votre swing, de le rendre plus régulier et d’empêcher d’arrêter votre fusil. Pour moi, le meilleur compromis chasse/tir, c’est un canon de 78cm, mais je mesure 1.90m. C’est une histoire de marketing plus qu’un besoin réel. Au skeet, pendant de nombreuses années, on ne tirait qu’avec des canons de 68 cm. Maintenant c’est surtout en 71 ou en 76 cm. Il y a même quelques agiles en 81cm. Le parcours de chasse a débuté avec des canons de 76 cm. Et puis, on a trouvé quelques clients qui ont voulu goûter aux joies du 81 cm. Maintenant aux US, il n’est pas rare de voir des tireurs utilisés des canons de 86cm… La longueur de vos canons dépend de votre agilité à les bouger. Si vous n’avez pas de problème avec un 81 cm, alors vous trouverez un confort de tir incroyable. La visée est meilleure.
Si vous mettez votre doigt à 50 cm de votre nez et que vous visez un objet devant vous, vous ne pouvez pas voir votre doigt et l’objet. C’est ça l’efficacité du long canon car la portée est exactement la même avec un long canon qu’avec un canon court ! Ce n’est pas la portée de votre long canon qui va vous permettre de décrocher des oiseaux plus hauts. C’est parce que la visée est meilleure et que la correction paraît plus facile !
Certaines affirmations fantaisistes ont la vie dure. Par exemple, celle disant que plus une arme a un canon long, plus elle est précise et plus la balle sort vite. Pour ce qui est de la précision, c'est la rigidité du canon qui compte. A diamètre et calibre égal, plus un canon est long, moins il est rigide. Inversement, à longueur et calibre égal, plus un canon est fin en diamètre, moins il est rigide. En règle générale, un canon court et épais est plus précis qu'un canon long et fin.
Au départ du coup, le canon d'une arme à feu vibre à la manière d'une branche de diapason. Deux vibrations se superposent de manière simultanée : La vibration fondamentale : le boîtier de culasse, sur lequel est fixé le canon, n'est pratiquement pas perturbé et forme le nœud de la vibration. c'est une sinusoïdale qui forme une suite de nœuds et de ventres le long du canon.
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Il faut également savoir que les gaz qui propulsent la balle poussent de manière égale dans toutes les directions et provoquent une légère dilatation du canon qui parcourt celui-ci juste derrière le projectile. Pour donner une image, très exagérée bien sûr, on pourrait comparer cela au cou de l'autruche qui avale un œuf. Il faut tout faire pour avoir le moins de vibrations possible et pour qu'elles soient le plus régulières possible, autrement dit, il faut induire le moins de variations possible. Qu'est-ce qui peut faire varier les vibrations ?
Ceci explique que, pour une arme donnée, il faut trouver LA munition qui fera vibrer le canon le moins et de la manière la plus régulière possible et qu'il est préférable d'avoir un canon totalement flottant, le cas échéant couplé avec un bedding du boîtier de culasse. Mais on peut aussi obtenir de bons résultats en appliquant une contrainte contrôlée au canon. Par exemple, un point de pression du bout du fût sous le canon ou le système Boss de Browning qui permet de faire coulisser un contre poids en bout de tube, permettant d'ajuster la vibration en fonction de la munition utilisée.
Si le canon est trop court pour le volume de poudre contenu dans l'étui, la vitesse maximale possible ne peut être atteinte et une bonne partie de la charge brûle hors du canon, en pure perte, sauf à éclairer le voisinage avec une flamme de bouche somptueuse. Au prix du kilogramme de poudre c'est idiot, même si cela n'a pas d'effet nuisible sur la précision.
Si le canon est trop long, la balle atteint sa vitesse maximale à l'intérieur du tube et poursuit sa course par inertie. Pas très efficient et l'on a un canon moins rigide que ce qu'il pourrait être, tout en gardant la même efficacité au niveau vitesse.
Pour illustrer le propos, un canon de 60 cm sur une carabine de 22LR est inutilement long (une cartouche de 22LR atteint sa vitesse maximum dans un canon d'environ 30 cm), mais chambrer un barreau de 50 cm de long en 300 Winchester Magnum est une hérésie, car les performances seront du niveau de celles de cartouches de capacité moindre.
Ceci dit, et selon le calibre, on peut décider de perdre un peu de performance en vitesse et raccourcir un peu le canon afin d'avoir un barreau plus rigide et/ou une meilleure balance de l'arme. En silhouette carabine petit calibre (22LR), on peut, sans problème, raccourcir le canon à 50 cm. Par rapport à un canon plus long, on ne perd rien en vitesse moyenne (on gagne même 1 ou 2 m/s avec certaines munitions), on a un canon plus rigide et l'esthétique est préservée. Avec des carabines à canon lourd, la balance de l'arme est bien meilleure pour tirer debout.
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