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Dans le monde palpitant du biathlon, où la précision et l'endurance se rencontrent, le tir représente un élément crucial de la performance globale. Devant 20.000 spectateurs, dans un vacarme assourdissant de cloches, de sifflets, d’applaudissements et de cris, le biathlète doit faire le vide, retenir sa respiration et ajuster la carabine, placé à cinquante mètres d’une cible aux dimensions d’un disque DVD.

Si le tir ne représente qu'environ 4% du temps de course total, les répercussions des erreurs peuvent être fatales. À chaque cible manquée, le biathlète doit tourner autour d’un anneau de pénalité, ce qui représente du temps et de l’énergie perdus. Deux cibles ratées, c’est la victoire qui s’échappe. La concurrence est telle sur le circuit mondial qu’on ne peut pas se permettre de mettre des balles à côté.

Les Deux Types de Tir

Il faut différencier les deux types de tirs. Sur chaque course, les biathlètes se présentent au moins une fois sur un tir dit ‘couché’ et une autre fois sur un ‘debout’.

Le Tir Couché

Sur le tir ‘couché’, le biathlète s’allonge, ventre à terre sur le tapis. Il permet de faire moins d’erreurs car le biathlète est plus stable. Même si le diamètre de la cible est réduit, hommes comme femmes réussissent en moyenne à 88%, voire 89% sur certaines saisons, leurs tirs.

Le Tir Debout

Le ‘debout’ est plus complexe. Les biathlètes doivent créer leur stabilité, calant leur coude sur leurs côtes, avant d’ajuster la cible.

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Facteurs de Différenciation

Qu’est-ce qui différencie le top 50 du top 10 ? Le top 10 des champions et championnes du monde ? Si le ‘plein’ est nécessaire sur chaque course pour la victoire, en raison d’une forte concurrence, ce n’est pas le seul facteur. Le chrono tourne pendant le tir. Réduire le temps passé sur le tapis de tir est un objectif.

Il y a vingt ans, on pensait qu’un tir rapide était de 35 ou 38 secondes. Aujourd’hui, dans des conditions parfaites, c’est le chrono de deux tirs. La rapidité est primordiale. Nous n’avons pas d’autre choix que de tirer vite et bien.

Les biathlètes passent donc une grande partie de l’intersaison à travailler des ‘gestes serveurs’, c’est-à-dire des schémas d’installation sur le pas de tir le plus rapide possible. Il faut aussi être en face de la cible. Si on s’installe deux secondes plus vite que tout le monde mais qu’on passe deux secondes à chercher la première cible, on perd tout. Lorsque le biathlète commence à viser, il faut que la carabine soit pile en face de la première cible pour gagner en rapidité et en qualité.

Les Maîtres du Tir Rapide

Au jeu du plus rapide, certains biathlètes ont construit leur renommée. Chez les hommes, deux biathlètes intouchables ont dominé la dernière décennie dans un style différent : Martin Fourcade puis le Norvégien Johannes Boe.

Johannes, comme Martin à son apogée, est tellement au-dessus au niveau du ski, qu’il peut rattraper ses erreurs. Au biathlon, les formats de courses diffèrent. Sur les épreuves de sprint (10km pour les hommes, 7,5km pour les femmes) et d'individuel (20km pour les hommes, 15km pour les femmes), les biathlètes parcourent seuls le parcours et restent dans leur bulle lors de leurs tirs.

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Le schéma idéal pour un biathlète, et c’est sur quoi on travaille, c’est d’arriver au tir, s’installer et avoir 100% de sa concentration orientée vers sa cible. Ce n’est donc pas un hasard si, depuis la saison 2020-2021, 68% du top 15 féminin et 74% de celui masculin ont enregistré leurs meilleures performances au tir sur l’une de ces deux courses.

Une infime partie des biathlètes préfèrent sentir la pression des adversaires, leur souffle à quelques centimètres d’eux et le bruit des spectateurs réagissant à chaque balle. Sur les deux autres formats, la poursuite et la mass-start, non seulement le biathlète doit se démener avec ses concurrents sur la piste mais également sur le pas de tir.

Ce sont sur ces courses qu’il faut miser selon Jean-Pierre Amat : « Johannes Boe est prenable. On l’a vu sur la poursuite d’Oberhoff cette année. Johannes Boe et Strømsheim arrivent ensemble sur le premier debout. Johannes n’a pas tiré une seule balle que son adversaire a déjà fait tomber 3 cibles. À ce moment-là, il a forcément entendu ce que Strømsheim faisait à côté.» Finalement, le champion norvégien rate une cible et laisse filer la victoire à son compatriote.

Les Difficultés et les Solutions

Épatante l’hiver dernier pour son retour en Coupe du monde après une pause maternité, Justine Braisaz-Bouchet bute sur un mur en ce début d’hiver, celui du tir « qu’elle aborde avec la peur de rater », dixit Jean-Paul Giachino. Certes sixième du sprint d’Hochfilzen la semaine dernière , la Savoyarde ne tire qu’à 77% cette saison (82% au couché, 75% au debout), soit cinq points de moins que l’an dernier, alors que Jeanne Richard tire à 92% et Lou Jeanmonnot à 89% , par exemple. Rédhibitoire pour monter sur le podium malgré des temps de skis canon.

Elle n’est pas libérée, ne se lâche pas, pourusit son coach ès carabine. Rentrée d’Hochfilzen dimanche soir, Justine Braisaz-Bouchet a pu passer lundi et mardi à Aime-la-Plagne avec sa fille et son mari. Repasser à la maison et capitaliser sur ces deux jours avec sa fille et son mari lui a permis de se poser, de revenir à l’essentiel et d’avoir un meilleur recul sur ce qu’elle a pu produire et sur les actions à mener et notamment « tirer avec plus de simplicité ».

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À 28 ans, la championne olympique en a vu d’autres. Elle n’est pas inquiète car les résultats sont la conséquence de ce qu’elle produit. La situation la frustre, la met en colère, mais plus par la manière avec laquelle elle se bloque.

Le Cas de Jakov Fak

Depuis son adolescence, Jakov Fak performe dans sa discipline. Biathlète complet, il s’est imposé au fil des années comme l’une des références en tir, affolant au passage les statistiques. Il est même en troisième position au classement général de la coupe du monde en 2014-2015. Il a également marqué la saison 2017-2018 avec des statistiques de tir exceptionnelles.

Pour la saison 2017-2018, Jakov Fak a donc décidé d’améliorer sa technique et ses performances de tir. Résultat, il progresse à une vitesse fulgurante et atteint la sixième place au classement général de la coupe du monde. Au total, Jakov Fak est monté sur le podium 26 fois au cours de sa carrière et a disputé plus de 240 rencontres en coupe du monde.

Statistiques des Championnats du Monde de Biathlon 2024

Avant le début des épreuves à Nove Mesto comptant pour les Mondiaux de biathlon 2024, il est pertinent d'analyser les statistiques du début de la saison. Qui tire le mieux ? Qui tire le plus rapidement ? Qui skie le plus vite ?

Temps de Tir

Sur les temps de tir, on retrouve la Française Julia Simon en tête de ce classement. Avec une moyenne de 24,4 secondes (moyenne du tir debout 22,1 secondes et tir couché 26,4 secondes), elle devance Lena Haecki-Gross (25,3 secondes) et Karoline Knotten (25,4 secondes). La 40ème de ce classement, Anna Juppe, tire en moyenne 10 secondes moins vite que Julia Simon, un gap qui peut être important sur des confrontations à quatre tirs.

Précision au Tir

Vanessa Voigt tire son épingle du jeu avec un taux de réussite à 94,8 %. Dans ce classement de la précision, on retrouve là aussi une Française, en la personne de Lou Jeanmonnot, avec un pourcentage de réussite derrière la carabine de 94 %.

Vitesse à Ski

Dans cette seconde catégorie, c’est sans surprise que l’ancienne fondeuse Anamarija Lampic qui arrive en tête du classement. Derrière elle, à nouveau une Française qui a fortement brillé pour son retour à la compétition, il s’agit de Justine Braisaz-Bouchet.

Sur les spatules, les Françaises sont bien représentées, Julia Simon étant la 5ème plus rapide, Sophie Chauveau la 8ème et Lou Jeanmonot la 11ème.

Hommes : Précision et Rapidité

En tête de ce classement, on retrouve Sebastian Stalder avec un pourcentage de réussite au tir s’élevant à 93,03 %. Le Suisse a blanchi 273 des 298 cibles qui se sont présentées à lui, avec un pourcentage de réussite plus important sur le tir couché (94,78 % contre 91,3 % sur le tir debout). Ce classement est complété par le Roumain Dmitrii Shamaev avec 92,94 % de réussite sur ses tirs en Coupe du monde, dont 100 % sur les tirs couchés !

Concernant la rapidité d’exécution de ces tirs, c’est l’Autrichien Simon Eder qui caracole en tête en tirant en moyenne en 23,8 secondes. En deuxième position, on retrouve une des révélations de cette année, l’italien Tommaso Giacomel, qui tire en 24,1 secondes, juste devant Émilien Jacquelin qui tire lui en 24,2 secondes en moyenne.

Pour les Français, la prise de risque et le caractère offensif sont présents. En revanche, sur les temps de ski, les Bleus sont beaucoup moins présents.

Hommes : Vitesse à Ski

Les meilleurs temps sont glanés par trois nations : la Norvège avec l’Allemagne et la Suède. En effet, le Norvégien Johannes Dale est le plus rapide cette année sur les skis, devançant même un autre Johannes, Johannes Boe. Le podium est complété Sebastian Samuelsson.

Ces temps de ski peuvent varier d’une course à l’autre, et notamment en fonction des conditions d’enneigement, créant parfois des différences encore plus importantes.

Classement Athlète Statistique Valeur
Temps de tir (Femmes) Julia Simon Moyenne 24.4 secondes
Précision au tir (Femmes) Vanessa Voigt Taux de réussite 94.8%
Vitesse à ski (Femmes) Anamarija Lampic - 1ère
Précision au tir (Hommes) Sebastian Stalder Taux de réussite 93.03%
Temps de tir (Hommes) Simon Eder Moyenne 23.8 secondes
Vitesse à ski (Hommes) Johannes Dale - 1er

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