Maxime Guerin est un archer handisport français dont le parcours est marqué par une détermination sans faille et une passion pour le tir à l'arc.
Maxime Guerin a découvert le tir à l'arc grâce à sa mère qui avait entendu parler du club de tir à l’arc de Rochefort. Ses frère et sœur pratiquaient déjà du sport et il souhaitait lui aussi trouver une activité accessible malgré son handicap. Il est né avec une agénésie, il lui manquait la jambe gauche à la naissance et il est appareillé d’une prothèse fémorale depuis l’âge de neuf mois. Ce sport est assez statique, ce qui lui permettait de pratiquer facilement. Le principe de tirer une flèche, de devoir atteindre un objectif et d’avoir de la précision l’a très vite séduit. Il a commencé à 8 ans en 2004 au SAR tir à l’arc.
Il a été hyper bien accueilli, au sein d'une grande famille. Il s'est lancé, a tout de suite accroché et cela fait presque vingt ans qu'il est mordu. Il a tiré ses premières flèches avec l’entraineur Thierry Rossignol. Il l’a aussi accompagné sur ses premiers championnats nationaux handisport. Au début, il allait au club deux fois par semaine, le soir après l’école et plus il avançait en âge et en niveau plus il y allait régulièrement : trois puis jusqu’à 5 à 6 fois dans la semaine. Il fallait jongler entre le tir à l’arc et l’école et il y arrivait plutôt bien. Il y a même une période où il laissait son arc au club et il prenait le bus pour aller s’entrainer.
Le SAR s’entraine en saison hivernale au gymnase du Polygone. Pour la saison d’été, une très belle installation extérieure met à disposition des cibles allant de 15 à 70 mètres. Il y a également un jeu d’arc dans lequel on peut pratiquer le tir beursault. C’est un tir traditionnel, la première forme de tir à l’arc aux Jeux Olympiques.
Maxime Guerin a fait toute sa scolarité à Rochefort, à l’école Guérineau, puis au collège Grimaud et à Merleau-Ponty pour ses années de lycée et de BTS. Il était au départ dans les catégories valides et il a pu aller jusqu’au niveau national, sur les championnats de France jeunes puis adultes. À ce moment-là le club était affilié à deux fédérations : la Fédération Française de Tir à l’arc et la Fédération de Sports Adaptés. Il a pris une troisième affiliation à la Fédération Handisport quand il a intégré en 2012 le monde du para tir à l’arc.
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Sa première sélection en équipe de France était en République Tchèque en 2013. Cela lui a permis d’apprendre ce qu’étaient le haut niveau et les compétitions internationales et de montrer sa motivation en établissant son meilleur score de la saison.Il a pu participer à cinq championnats d’Europe et cinq championnats du monde. En championnat du monde, sa meilleure performance est 4ème en équipe double à Dubaï en 2022. Sur les championnats d’Europe, il a gagné plusieurs médailles dont une en or, deux en argent et une en bronze.
Sa plus belle réussite dans le tir à l’arc jusqu’à présent est l’année 2016 où il a participé aux Jeux Paralympiques de Rio. C’est une compétition très particulière à vivre. C’est très compliqué de s’y qualifier, très compliqué de s’y préparer et pratiquement impossible de savoir comment ça va se passer le jour J. On est partis tous ensemble en avion, il y avait une très grosse partie de la délégation.
Une fois arrivés dans le Village Olympique, c’est assez incroyable : c’est une ville construite avec des immeubles par nation. Toute l’équipe de France a son bloc, avec un énorme restaurant olympique, des salles de sport, de divertissement, une supérette, un Mac Do, la poste, un centre multimédia. Ils recréent vraiment une ville avec des piscines au pied de chaque immeuble pour se détendre le soir. Au niveau de la compétition, le tir à l’arc se déroulait au Sambodrome, lieu d’arrivée du carnaval de Rio.
Au niveau paralympique, ces deux types d’arc sont représentés. L’arc classique est celui que l’on voit aux Jeux Olympiques. C’est une poignée avec des branches et une corde. Plus on tire sur la corde, plus l’arc développe de la puissance. C’est l’arc avec lequel il a commencé en 2004 et participé aux jeux de Rio en 2016.
L’arc à poulie est beaucoup plus court, avec aux extrémités, des poulies qui permettent d’avoir une réduction de la puissance une fois qu’on a tiré l’arc à sa pleine allonge, de façon à être plus précis, tout en ayant une vitesse de sortie de flèches supérieure, plus de 300 km/h. Il a des équipements supplémentaires comme un scope qui est un viseur avec un petit grossissement pour avoir un zoom sur la cible. On ne tire pas la corde avec les doigts mais avec un système de décocheur. Il tire avec cet arc depuis 2021 et il a tout de suite accroché. Il est revenu en équipe de France avec cet arc-là.
Maxime Guerin a été pendant 18 ans au club de Rochefort. C’est là qu'il a fait ses premières flèches et peut-être ses plus belles flèches. Ce qu'il a beaucoup aimé avec ce club c’est de pouvoir tirer en équipe, en arc classique, où ils ont pu évoluer. Ils ont atteint la 2e division avec le club. Puis il est passé en arc à poulie et à Rochefort, il n’y avait pas d’équipe et pas de perspective d’évoluer avec cet arc. Il a fait le choix de changer de club ; tout d’abord pour celui de Fontenay-sous-Bois, avec qui il a fait sa première année en 1ère division en arc à poulie.
Maxime Guerin n'est pas professionnel au tir à l’arc, il y en a d’ailleurs très peu. Il est développeur web dans une entreprise en région parisienne. Après sa journée de travail, il va s’entraîner. C’est un rythme assez éprouvant. Même si la Fédération met en place des Contrats d’insertion professionnelle qui permettent de dégager des jours pour le tir à l’arc. Il a des jours des congés supplémentaires pour la compétition, les stages, l’entrainement avec l’équipe de France, mais aussi pour s’entraîner chez lui sans avoir eu sa journée de travail avant.
Aujourd’hui il se prépare aux jeux 2024. Mais avant ça il a des épreuves de sélection nationales. Dans sa catégorie deux personnes iront aux Jeux Paralympiques. Pour cela des sélections se dérouleront les 27 et 28 janvier 2024 et définiront une short liste d’archers.
Le tir à l’arc est vu comme un sport individuel mais on a aussi des épreuves de tir en équipe. Il existe trois épreuves principales : individuelle, double mixte et en équipe double (deux personnes de même catégorie et du même sexe). Seules l’épreuve individuelle et l’épreuve mixte sont aux Jeux Paralympiques.
Le règlement officiel s’appuie sur celui de la pratique valide. Certaines adaptations sont mises en place et reposent sur la variation de la distance et de la taille du blason en fonction des capacités fonctionnelles de l’Archer.
Il faut au minimum un arc, 8 flèches et du petit matériel de protection. Système de visée : l’archer non ou mal voyant vise la cible à l’aide d’un tactile monté sur une potence personnalisée pour orienter son bras. A SAVOIR : le matériel de tir à l’arc doit être acheté dans les magasins spécialisés d’archerie. La pratique doit être encadrée par une personne adulte compétente.
Le tableau suivant résume les distances et tailles de blasons en fonction des catégories :
| Saison | Distance | Taille du blason |
|---|---|---|
| Hivernale | 10 à 70 mètres | 40 à 122 cm |
| Estivale | 10 à 70 mètres | 40 à 122 cm |
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