Après une longue absence, je souhaite revenir avec un article rebondissant sur un sujet qui fait quelque peu débat ces quelques jours, entre autres suite à une vidéo de Ding Chavez faisant elle même référence à une vidéo de « Airsoftcentric » et parlant de l’élitisme dans l’Airsoft. En effet, l’airsoft est un loisir jeune, surtout en France, et en conséquence il évolue rapidement avec l’arrivée massive de nouveaux arrivants. Doit-on pour autant faire de l’airsoft un loisir élitiste ? En soit, je partage certains avis avec lui tout en ayant des points un peu divergent.
Afin de ne pas trop nous éparpiller, je vais diviser cet article en plusieurs sections :
Commencer par là me semble être une bonne chose car peu de gens connaissent vraiment les origines de l’Airsoft, son but initial et comment il est arrivé en France et ce sont pourtant des bases assez nécessaire pour creuser un peu le problème.
Pour faire assez gros, l’Airsoft est né au Japon suite à la seconde guerre mondiale. Les Japonnais, après leur défaite, ont vu leurs lois sur les armes à feu drastiquement durcie. Il est impossible d’en posséder une à part pour la chasse mais sous des conditions et restrictions lourdes.
Le problème c’est que les japonais étaient de fervents amateurs d’armes à feu. Ils ont donc vite trouvé un moyen de posséder des objets ayant l’apparence d’une arme à des fins de collection. Les premiers « model guns » sont nés : des répliques d’armes à l’échelle 1:1, d’abord inertes, puis plus tard démontables, pouvant accueillir des chargeurs avec des fausses cartouches, pouvant être manipulés avec un culasse mobile etc.
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A cette époque là il n’y avait toutefois pas de projectiles. Ce n’est que plus tard, dans les années 70-80 que sont nées les premières répliques d’armes type Airsoft.
En France on trouvait les répliques de manière disparate jusqu’à l’arrivée de 3 Pylônes (devenu Cybergun) qui a importé à plus grande échelle l’Airsoft en France, d’abord de manière assez « sauvage » puis encadré avec le décret 99-240 en 1999.
L’Airsoft est donc arrivé en France majoritairement à des fins de loisir : des répliques d’armes, tirant un projectile non dangereux, pour faire du tir sur cible ou bien des « wargames » comme on les appel en Asie, c’est à dire des parties.
Bien entendu, l’airsoft s’est grandement démocratisé avec la diffusion d’Internet et surtout l’attrait pour la pratiques des plus jeunes pratiquants venant majoritairement du monde du jeu vidéo. En effet, ça semble quand même bien cool de faire du Counter Strike ou du Call of Duty en vrai.
Il est toutefois important de noté que l’Airsoft est né à des fins de collection et arrivé en France à des fins de loisir. On est donc, à la base, assez loin de l’image qui colle à l’Airsoft en France de loisir issu du monde militaire : faire de l’Airsoft n’est pas nécessairement « jouer à la guerre ».
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A vrai dire, on ne peut pas parler d’élitisme selon moi. L’Airsoft en France (et certainement ailleurs dans le monde) est plutôt touché par un sectarisme. L’airsoft n’est pas réservé à une petite caste de personnes pouvant dépenser 1500€ dans une Systema PTW, 1000€ dans son upgrade et 3000€ dans du gear de réenactment. Bien sur ça fait partie de l’Airsoft mais ce n’est pas l’Airsoft.
A notre époque nous pouvons très bien aller faire de l’Airsoft avec une réplique à 130€, une tenue à 100€ et c’est parti !
Selon moi, le problème vient plutôt de « castes » privées. Nous avons d’un côté les pro-milsim, les pro-hpa, les pro-gbbr, les pro-cheap (avec la sous catégorie des pro-wish et des «C’est dispo chez Taiwangun »), les pro-roleplay, les pro-speedsoft, etc., etc.
Vous l’aurez compris, il existe de nombreuses manière de faire de l’airsoft. Toutefois, et c’est là que ça devient regrettable, c’est que de nombreuses personnes n’arrivent pas à tolérer la différence (tiens tiens … c’est pas que dans l’Airsoft ça).
Dans certains cas c’est compréhensible, dans d’autres moins.
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Il est assez normal que des Milsimeurs n’apprécient pas forcément partager leur terrain avec des joueurs « du dimanche » car les deux types de joueurs n’ont pas les mêmes attentes et envies de leur partie. Il est aussi relativement normal qu’un joueur Rôle Play n’apprécie pas de partager son dimanche avec des speed-softeurs et vice versa.
Est-ce que ça veut dire que les Milsimeur sont au dessus des joueurs du dimanche ou que les Rôle Player ont une activité plus noble que les speedsofteurs ? Non
Est-ce que l’une de ces catégories doit mépriser l’autre ? Non plus.
Toutefois il s’agit à chaque fois d’activité différentes qui n’ont pas forcément grande chose à faire ensemble sur le même terrain.
Ce communautarisme vient certainement du manque d’offre, ou bien du manque d’offre adapté a chaque type de jeu et s’est démocratisé avec l’avènement des entreprises proposant des parties faciles d’accès et où tous les genres d’airsofteurs se mélangent : le « jean basket », le « milsim », le « reenacteur » ou encore le « speedsofteur HPA ».
Alors que si ces gens se retrouvaient entre eux sur des parties dédiées il y aurait bien moins de soucis.
C’est par exemple ce que l’on pouvait encore le voir en majorité il y a quelques années, lorsqu’on choisissait chez quelle association on allait jouer en fonction de nos préférences et envies : certaines associations proposaient de la partie classique, à base de death match, de rafales et de high-cap, d’autres des parties avec des modes de jeu un peu plus poussé, du rôle play, etc. et on trouvait enfin des associations purement milsim qui souvent jouaient entre associations «amies » pour faire leurs événements hautement scénarisés.
Là bas l’airsoft est majoritairement joué de deux manières : une bonne moitié fait du wargame, l’autre moitié fait de l’Airsoft compétitif, souvent en tournois de petites équipes du type 5vs5.
Pourtant je n’ai jamais eu d’écho venant d’Italie d’Airsoft gâché, ruiné par la compétition, tant que les airsofteurs voulant jouer de manière compétitive le font avec d’autres joueurs ayant le même étant d’esprit et suivant les mêmes règles.
Pour rester dans le compétitif : de plus en plus de gens entendent parler de l’IPSC Airsoft, une pratique de tir sur cible dynamique et plus orienté sportive que tactique. Peu de gens le pratique en France car assez éloignée de l’Airsoft tel qu’il est né en France mais pas décrié pour autant. Et pourtant l’IPSC est bien une manière compétitive de pratiquer l’Airsoft : il faut être le plus précis ou le plus rapide.
Si on va dans des pays comme les Philippines on retrouvera une autre manière de pratiquer l’Airsoft, peu orthodoxe pour nos âmes non préparées, mais toute aussi compétitive : des parties où ultra high-cap, énormes cadences et grosses batteries scotchées au garde main sont reines.
Des parties ou les joueurs lâchent des rafales à tout va, couvrant le terrain de billes et où presque chaque joueur à un arbitre qui le suit comme son ombre avec un long fanion pour signaler les touches.
Qu’est-ce qui empêche ce genre de pratique d’arriver en France ? Certainement le sectarisme, voir même l’élitisme pour le coup, du «Non Sport » pour les beaux yeux du Fairplay. Enfin, on peut parler de Hong Kong, grande nation de l’Airsoft, disposant de règles proche de la France (limitation à 2 Joules) ou une majorité jouent en rafale, dans des CQB aménagées de planches de contreplaqué dans des étages d’immeuble, sans réel distance de sécurité ni réglementation de puissance lié au type de réplique.
Quelque chose d’impensable en Franc et pourtant le quotidien d’une « Nation Reine » de l’Airsoft.
Sur ce point, j’ai un avis divergent par rapport à Ding Chavez. Bien sur je partage son point de vue disant qu’il ne faut pas se mettre financièrement dans la merde à base de crédits en 3, 4 ou 10x pour acheter une réplique et vivre le loisir à hauteur de ses moyens. Cependant je ne pense pas que ça doive être un frein à la pratique de l’Airsoft et que l’Airsoft ne doit pas devenir une pratique de personnes aisées.
Il y a toujours la possibilité de se faire plaisir avec un G36 Jing Gong à 100€, pourquoi se priver ?
Toutefois, je pense que l’Airsoft en France devrait être plus encadré, peut être avec enfin une vrai fédération, unique, couvrant toutes les pratiques de l’Airsoft possible et pas uniquement le wargame et disposant de règles.
Je ne l’ai jamais caché, je pense que l’acquisition, bien que restant facile et libre, devrait se faire avec un peu plus de contrôle du type pouvoir prouver son adhésion à ladite fédération afin de limiter l’acquisition trop facile de réplique à des fins peu louables (braquages, tirer sur des passants dans la rue, défis débiles sur Youtube, etc.).
Enfin, je pense qu’un bon retour au source pour les joueurs, leur demandant de faire l’effort d’aller trouver un terrain et une association offrant un jeu en corrélation avec leur style plutôt que d’imposer leur type de jeu à d’autres joueurs ne le souhaitant pas ne ferait pas de mal.
Bien entendu mon avis n’engage que moi, nombreux sont ceux qui peuvent ne pas le partager mais je pense qu’il y a un point sur lequel tout le monde devrait se mettre d’accord : il n’y pas une seule manière de pratiquer l’airsoft et il faut savoir accepter les pratiques des autres, qu’elle consiste à jouer avec une tenue à 100€ ou 3000€, qu’elle consiste à jouer milsim ou speedsoft, qu’elle consiste à se détendre le dimanche avec un barbecue à midi, entre deux deathmatch, ou bien à faire des TDM en 5vs5 lors d’un tournois.
Dans le monde de l'Airsoft français il y a plusieurs vilains petit canards. A vrai dire chacun à un peu son vilain petit canard : les shops indépendants pour les distributeurs, les grossistes pour les shops indépendantsetc.
Toutefois il y a un nom qui ressort souvent quand on parle de choses à éviter : Cybergun. En effet, la marque est très peu appréciée en France et est souvent critiquée. Mais pourquoi la marque est-elle critiquée ? Les produits sont-ils mauvais ? Doit on acheter Cybergun ou boycotter cette entreprise ?
Et bien a vrai dire, il n'y a pas de réponse universelle. Je pense que chacun est libre de faire ce que bon lui semble. Toutefois il faut savoir les raisons qui nous poussent dans un camp ou dans l'autre. Pour les novices il n'est pas forcément claire de la raison pour laquelle il faut éviter Cybergun, on leur dit juste "N'achète jamais de Cyberprout, c'est nul".
Si on regarde les produits de la génération actuelle de Cybergun il n'y a pourtant pas grand chose de mauvais :
En soit il n'y a aucune marque à réellement éviter ou qu'on ne conseillerait pas à un débutant (dépendamment de son budget).
De plus, Cybergun développe de plus en plus de produits exclusifs, passant donc de l'OEM (repack) à l'ODM (développement sur demande). On retrouve entre autres les FNX45, FNS9, M&P9, SCAR H VFC, FN2000 AEG etc. Du coup, si on doit boycotter Cybergun, c'est pour quelle raison si les produits ne sont pas mauvais ?
Et bien je dirais simplement l'éthique de l'entreprise, même si elle tend à s'améliorer selon leurs dires, reste à voir les faits.
En effet, si on regarde un peu le passé de Cybergun on y verra de nombreuses licences négociées dans le but principal de bloquer le marché en proposant des produits plus chers pour un marquage que seul eux peuvent utiliser (pour le coup on voit l'évolution sur ce point avec l'offre de vrais produits innovant utilisant lesdites licences).
A part les licences il y a les dépôts de marques, parfois plus que douteux. En effet, pour être propriétaire d'une marque ou d'un logo, il faut en faire la demande à un organisme nommé INPI. On peut alors faire une demande de propriété de marque dans une région particulière (France ou Europe par exemple) et surtout pour une catégorie de produits (les jouets, les vêtements etc.).
Cybergun a donc déposé des marques de manière légitimes (les siennes, comme Cybergun, Swiss Arms, APS3 etc.), d'autres de manière plus douteuses (comme P90 dans le domaine des jouets, ce qui peut être légitime si leur contrat de licence avec FNH leur y autorise) et d'autres bien plus loufoque (Marui, Bio BB's,Hop-Up, Organic BBs, Steyr, etc.).
Ces dépôts de marques, clairement abusifs (je veux dire, déposer la marque Steyr dans les jouets alors qu'ils ont même pas la licence, c'est ASG qui la détient ....) ont pour but de faire peur aux concurrents, les dissuadant d'importer des produits disposant de ces marques. Et pour le coup, on retrouve Hop-Up sur de nombreuses boites de répliques. Heureusement, je pense que devant la justice les chance de CBG sont faible sur ce genre de cas et il ne s'agit que d'un mauvais épouvantail. En dehors de ce point d'éthique douteux, on va retrouver des produits dont l'origine est clairement identifié revendu à prix d'or.
Par exemple une AK Cyma vendu plus de 240€ alors que la même en France ou en Pologne vaut 160€. La seule différence c'est le packaging et le logo apposé sur la réplique. Logo fantaisiste car les AK sortant de l'usine Izhmash on peut de chance d'avoir la tête de Mr Mikhail Kalchnikov tamponné dessus. Ce sont ces pratiques douteuses qui valent à Cybergun leur salle réputation en France.
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