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Devenue l'un des plus grands dossiers criminels français non résolus, l'affaire Dupont de Ligonnès a nourri nombre de livres et documentaires, alimentant des théories diverses sur le devenir de "XDDL". L'affaire Dupont de Ligonnès est l'un des plus grands dossiers criminels français non résolus.

Disparu depuis 2011 pour le quintuple homicide de sa famille, l'homme le plus recherché de France ressurgit en fiction dans Les Pistolets en plastique, en salles le 26 juin.

Les Pistolets en plastique est le troisième long métrage de Jean-Christophe Meurisse, fondateur en son temps des Chiens de Navarre, compagnie théâtrale de l’extrême connue et reconnue pour ses spectacles punk. Le film part d’une idée à la fois glauque et intrigante : fictionnaliser l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès (rebaptisé Paul Bernardin) pour acter la fascination de la France entière pour ce quintuple meurtre familial et le mystère qui a suivi l’évaporation du présumé coupable ; faire jouer à plein notre désir de sordide, partir dans tous les sens pour écheveler la comédie française, et prouver, une fois encore, qu’on n’a pas froid aux yeux.

Un casting de renom pour une comédie cruelle

Jonathan Cohen, Thomas VDB, Aymeric Lompret, Nora Hamzawi, Vincent Dedienne... De grands noms de l'humour sont au générique, la plupart dans des apparitions hilarantes mais brèves. De grands noms de l'humour sont au générique, la plupart dans des apparitions hilarantes mais brèves.

Les rôles principaux, eux, sont tenus par Charlotte Laemmel et Delphine Baril, qui jouent deux "enquêtrices web" autoproclamées, dédiant leur vie à la traque de celui qui est renommé Pierre Bernardin dans le film. Les deux actrices, formidables dans ce rôle à la Deschiens, sont membres du collectif théâtral des Chiens de Navarre, spécialiste de l'improvisation et de l'humour trash, tout comme le réalisateur du film, Jean-Christophe Meurisse (Oranges sanguines).

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Laurent Stocker joue un rôle-clé dans cette comédie souvent cruelle dans laquelle, comme dans la réalité, le meurtrier reste insaisissable.

L'humour noir au service d'une exploration de la violence

Dans ce film sorti l’été dernier, le réalisateur Jean-Christophe Meurisse transforme l’affaire criminelle en farce trash. B.P. Meurisse fait entrer l’accusé dans son univers déjanté. Le réalisateur Jean-Christophe Meurisse joue sur la fascination morbide du public pour cette affaire dans cette comédie cruelle où Jonathan Cohen donne la réplique à Nora Hamzawi.

Plus que le mystère autour de ce fait divers retentissant, survenu en 2011, c’est la fascination qu’il exerce et les comportements irrationnels qu’il suscite qui intéressent le cinéaste.

Présenté en clôture de la Quinzaine des cinéastes, une sélection parallèle au Festival de Cannes, il sortira le 26 juin. Recherché depuis 2011 pour le quintuple homicide de sa famille, le plus célèbre fugitif français, Xavier Dupont de Ligonnès, ressurgit en fiction dans Les pistolets en plastique, l'une des comédies les plus trash du 77e Festival de Cannes.

Le film joue de cette fascination morbide du public pour l'affaire. Et Les Pistolets en plastique ne recule devant rien.

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Dans la même veine que son précédent film «Oranges Sanguines», Jean-Christophe Meurisse ne retient pas ses coups avec «Les pistolets en plastique», et enchaîne les tableaux où les spectateurs passent du rire à l’effroi, quand ils ne vivent pas les deux à la fois. Le film peut être perçu comme une forme de catharsis dans lequel Jean-Christophe Meurisse pointe du doigt la violence ordinaire en passant par le rire, le malaise, la paranoïa, la médiocrité et, bien évidemment, la mort.

Les Pistolets en plastique délire alors plusieurs grappes de personnages qui prennent tous une direction différente et sont l’occasion d’une série de sketchs plus ou moins réussis : une vieille fille et une mère de famille en burn-out s’introduisent dans la maison de Bernardin à la recherche d’indices, un faux coupable du genre détestable se trouve arrêté en Suède et soumis à une série d’humiliations, un profiler star se plante lamentablement sur la localisation de Bernardin…

Comme le loufoque Quentin Dupieux, Meurisse attire les stars, tentées par le mauvais goût et le mauvais esprit. Mais lui leur donne de petits rôles. Chez Meurisse, on débite des horreurs sans filtre et on commet des actes épouvantables. On danse aussi beaucoup.

Entre le vrai Bernardin et le faux - Michel Uzès - qu’y a-t-il de commun ? Notre entendement est-il si débile qu’il nous conduise, contre toute évidence, à prendre le faux pour le vrai et à ignorer le vrai quand il se présente à nous ? Quant au spectacle de la violence, a t-il une fonction autre que celle de satisfaire nos instincts les plus bas ? Et ne contribue-t-il pas à sa dangereuse banalisation ? Ou, au contraire, a-t-il une valeur cathartique ? Exorcise-t-il nos terreurs ? Mieux, nous évite-t-il de passer à l’acte ?

Des scènes marquantes et une mise en scène débridée

Les séquences s’emboîtent comme des saynètes délirantes, dans un déroulé pas si foutraque que ça. La scène d’introduction avec deux médecins légistes - dont Jonathan Cohen qui semble rejouer une partition de son célèbre personnage Serge le mytho - discutant de la fascination malsaine du public pour les faits divers les plus sordides.

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Des scènes restent en mémoire, comme le monologue à la fois horrible et drôle d’une voisine raciste pleine de compassion envers l’assassin, le dialogue de sourd hilarant entre policiers français et danois, ou encore la scène des meurtres, glaciale et tragique, comme une gifle soudaine assénée en plein visage par la monstruosité de la réalité.

Pour moi, le tournage doit être un moment de fête tous les jours. C’est comme une fête qu’on prépare chaque jour, où on a toujours le trac.

La fascination pour les monstres et l'exploration des limites

Konbini | Il y a, dans Les Pistolets en plastique, avec la figure de Xavier Dupont de Ligonnès, mais qui était aussi palpable déjà dans Oranges sanguines et puis dans Les Chiens de Navarre, toujours cette fascination pour le sang, le tueur en série. Il y a quelque chose qui vous titille là-dedans ?

Jean-Christophe Meurisse | Les monstres. C’est important, les monstres. J’aime bien présenter la violence, les méchants, les monstres, parce que nous, ça nous permet de réfléchir à notre monstre intime.

C’est vrai que j’ai toujours été un fan de cinéma fantastique et d’horreur. C’est ça qui peut être gênant d’ailleurs, c’est qu’il peut y avoir des ruptures de ton pendant mes films, et de montrer cette violence sans glorification, comme souvent dans les films, voire le ludisme dans les films d’horreur.

Les sources d'inspiration du réalisateur

Il y a un amusement aussi, comme les frères Coen quand, dans Fargo ou No Country for Old Man, ils y vont vraiment. Après, je ne suis pas non plus dans les 10 000 litres d’hémoglobine… Le sang, c’est la vie.

Une catharsis par le rire et le malaise

Le film peut être perçu comme une forme de catharsis dans lequel Jean-Christophe Meurisse pointe du doigt la violence ordinaire en passant par le rire, le malaise, la paranoïa, la médiocrité et, bien évidemment, la mort.

Un film qui divise et suscite la réflexion

Entre le vrai Bernardin et le faux - Michel Uzès - qu’y a-t-il de commun ? N’y a-t-il pas une forme d’hypocrisie à flatter le goût du spectateur pour la violence alors même qu’on prétend la dénoncer ? Mais tous les pistolets ne sont pas en plastique…

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