L'expression "les mots sont des pistolets chargés" est une citation de Jean-Paul Sartre, reprise également par Brice Parain. Cette formule percutante souligne la puissance du langage et son impact potentiel sur la réalité. Mais d'où vient cette idée et comment se manifeste-t-elle ?
L'origine de cette métaphore peut être retracée jusqu'aux premiers pistolets apparus en Angleterre en 1461, lors de la bataille de Townton. Ces armes, bien que rudimentaires, étaient déjà capables de projeter des projectiles avec force. L'image du pistolet chargé évoque ainsi une arme prête à être utilisée, dont les mots seraient les balles.
On assure que les premiers du genre, apparurent en 1461 en Angleterre, lors de la bataille de Townton qui vit s’affronter les maisons royales de York et de Lancaster. On dit souvent que les mots sont comme des pistolets chargés. On devrait dire, comme des balles de pistolet.
Si l'on se penche sur la puissance du mot, il est essentiel de distinguer entre l'oralité et l'écrit, et de comprendre la nature du pouvoir qu'ils exercent. La question se pose également de savoir si le poids des mots a été supplanté par le choc des images dans notre société contemporaine.
Les participants du café philo seront invités à s'interroger sur ce qui fait la puissance du mot et de l’importance du langage.
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Au-delà de leur fonction de communication, les mots peuvent être utilisés comme de véritables armes. Ils peuvent blesser, manipuler, influencer et même détruire. C'est ce que souligne la métaphore du pistolet chargé.
À la vérité, la caméra y répond à une éthique de l’arme : elle fonctionne elle-même comme un fusil dont les balles sont autant d’images qui détonnent, mettent leur objet en accusation et transpercent le regard du spectateur pour s’attaquer à lui, pour troubler son statut de simple « spectateur » (assis sur son fauteuil devant un écran) et le rappeler à sa responsabilité.
Les mots fusent comme des « pistolets chargés ». Car les films de Bernard-Henri Lévy interpellent à la fois pour ce qu’ils dévoilent et pour ce qu’ils ne montrent pas.
Brice Parain, philosophe du langage, a exploré en profondeur la nature et la fonction des mots. Pour lui, mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur du monde, car le mensonge est la grande misère humaine. Il insistait sur la nécessité de ne pas servir le mensonge à travers les mots.
Certains écrivains, comme Roberto Saviano, utilisent l'écriture comme une force de changement social. Ils considèrent le roman comme un espace de réflexion et de débat, non seulement pour dévoiler la réalité, mais aussi pour la transformer.
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Depuis Les choses humaines, j’érige le roman en espace de réflexion et de débat sur notre société non plus dans un simple souci de dévoilement, de véracité, mais de transformation. Dans ce sens, je me sens proche d’un écrivain comme Roberto Saviano qui utilise l’écrit comme une force de changement.
Pour certains, l'écriture est une forme de fuite et d'issue face à un monde difficile à supporter. Elle permet de détruire virtuellement le monde pour pouvoir y survivre.
Si vous n’écrivez pas bien, c’est que les circonstances ne vous ont pas sollicité de mettre votre salut dans les mots. […] Il n’y a pas de don d’affabulation : il y a la nécessité de détruire virtuellement le monde parce qu’on se trouve dans l’impossibilité d’y vivre.
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