Les États-Unis se déchirent depuis des décennies sur la question de la possession des armes à feu. Dans un pays régulièrement traumatisé par des tueries, beaucoup d'Américains ont été surpris de la position de Kamala Harris sur ce sujet.
Pourtant, la candidate démocrate Kamala Harris a déclaré, face à son adversaire républicain Donald Trump, qu’elle était propriétaire d’un pistolet, à l’instar d’une part croissante de leurs concitoyens. Une augmentation qui est poussée en partie par des mouvements plutôt progressistes. On vous explique pourquoi.
« Je possède une arme à feu, et ce pour la même raison que beaucoup de gens, pour ma sécurité personnelle », a-t-elle rétorqué. La candidate démocrate à la Maison Blanche ne précise ni le type ni le fabricant. On sait juste qu'elle garde son arme dans un endroit sûr, chez elle en Californie. « Si quelqu'un force l'entrée de mon domicile, il se fera tirer dessus », a lancé en riant Mme Harris, face à une Oprah interloquée.
Avant de s’en éloigner, Tim Walz a même été un membre actif du très puissant lobby des armes à feu proche des républicains, la National Rifle Association (NRA). Dans un pays où critiquer la dissémination des armes à feu peut vous faire perdre une élection, la candidate s'est choisi un colistier présentant un profil rassurant: Tim Walz, originaire du Nebraska, est un fervent chasseur, ancien soldat de la Garde nationale.
Kamala Harris, elle, œuvre depuis des années à une plus grande régulation des armes à feu, notamment pour vérifier les antécédents judiciaires et psychologiques des acheteurs. Pourtant l’information n’est pas nouvelle puisque la candidate à la Maison Blanche a régulièrement évoqué ce sujet, sans le moindre tabou.
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Durant des années Kamala Harris n'a quasiment jamais évoqué l'arme à feu qu'elle possède à son domicile. Depuis qu'elle est en campagne, chaque occasion est bonne pour en parler.
Selon trois experts interrogés par l'AFP, la vice-présidente a bien pesé ses mots, par stratégie électorale. Kamala Harris veut stopper ses adversaires qui la présentent comme anti-armes. La façon la plus simple de le faire est d'annoncer qu'elle possède une arme, explique Joan Burbick, auteure de Gun show nation. C'est très intéressant qu'elle ait +plaisanté+ avec Oprah sur le fait qu'elle tirerait sur un intrus entré par effraction. Les démocrates sont considérés comme pas assez durs face à la criminalité.
Elle s’est également montrée favorable aux lois permettant de demander à un juge de confisquer l’arme d’une autre personne considérée comme présentant un risque pour elle-même ou les autres.
Kamala Harris illustre en réalité un apparent paradoxe : selon un sondage USA Today/Ipsos en 2021, deux tiers des Américains se déclarent en faveur d’une réglementation plus stricte du droit de s’armer. Pourtant, dans le même temps, le nombre de détenteurs d’armes a explosé : rien qu’en 2020, 8,4 millions d’Américains s’équipent d’une arme à feu pour la première fois.
Environ un tiers des adultes et 40% des foyers américains possèdent au moins une arme à feu.
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A-t-elle déjà tiré avec? "Bien sûr que je l'ai fait. Sur un stand de tir", a-t-elle dit en riant, tout en rappelant son passé dans la justice, en tant que procureure.
Entourée de stars comme Jennifer Lopez, Meryl Streep, Julia Roberts, Ben Stiller ou Chris Rock, toutes réunies à l’initiative de la papesse de la télévision américaine Oprah Winfrey, Kamala Harris a fait lever quelques sourcils lors d’une sortie, prononcée en étant hilare, sur le fait de posséder une arme. Et d’être prête à s’en servir instamment en cas de cambriolage.
Séduire l'électorat centriste, casser l'image de la candidate d'extrême gauche, contrer les critiques de Donald Trump... Alors qu'approche l'élection présidentielle, les récentes prises de parole de Kamala Harris sur sa possession d'une arme à feu sont loin d'être anodines.
En affichant ainsi son rapport aux armes à feu, la candidate investie par le Parti démocrate vise à contrer les critiques de son adversaire.
Mais Kamala Harris n’est pas à une incohérence près. Et a déjà changé d’avis sur certaines thématiques comme le rachat des licences d’armes à feu, mesure qu’elle soutenait encore en 2019 et 2020, avant de finalement se raviser.
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Des revirements politiques que ne manquent pas de souligner ses opposants. Car si Kamala Harris drague un électorat pro-armes en glissant qu’elle cache une arme sous son oreiller, les pro-Trumps ont du mal à ne pas la caricaturer en « anti-armes radicale ».
Si comme une majorité des Américains, les politiques démocrates possèdent une arme à feu, peu d'entre eux l'affichent publiquement. Les démocrates ont une relation très ambivalente avec les armes à feu", explique Olivier Richomme qui pointe une "guerre culturelle" entre les deux camps.
Vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris a été nommée, ce vendredi 22 septembre 2023, à la tête de l’Office de prévention de la violence par armes à feu. Ce nouveau rôle est susceptible de lui donner encore plus de visibilité avant l’élection de 2024, souligne l’AFP.
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