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François de Roubaix fût l’un des grands compositeurs français de musique de films des années 1960-1970. Né le 3 avril 1939 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), il était le fils du producteur et réalisateur Paul de Roubaix, qui lui permit très tôt de faire ses premières armes. C’est en exerçant sa passion, qu’il trouvera la mort le 20 novembre 1975 au large de Ténérife dans les îles Canaries (Espagne).

Gilles LOISON, biographe officiel de François de Roubaix, a publié en compagnie de Laurent DUBOIS, un livre sur ce musicien ("François de Roubaix, Charmeur d'Emotions"), en septembre 2006, aux Editions Chapitre Douze. Il grandit avec sa famille à Neuilly-sur-Seine où il trouve rapidement sa voie avant d’avoir atteint la majorité. Son parcours musical se construit en marge des institutions, avec des expériences dans des clubs de jazz. Il s'implique dans le milieu cinématographique, apprenant les techniques du son, du montage et s'essayant à la réalisation.

Sa musique se caractérise par une orchestration mêlant instruments populaires et expérimentations électroniques. Il collabore avec des réalisateurs comme Robert Enrico et José Giovanni, composant pour des films tels que « Les Grandes Gueules » (1965), « Les Aventuriers » (1967) et « Le Vieux Fusil » (1975).

Les Débuts et l'Émergence d'un Style Unique

François de Roubaix fait ses débuts dans la composition de musique de film, en 1959, pour le court-métrage « L’or de la Durance » réalisé par Robert Enrico. Véritable expérimentateur, François de Roubaix prend très tôt conscience des sonorités inédites qu’offrent les générateurs de fréquences. Il travaillera ensuite pour la série TV « Les survivants ». Ce multi-instrumentiste, doué d’une palette sonore impressionnante, n’hésite pas à marier le Moog à la guimbarde, l’ocarina à la cithare. Il avoue lui-même : « C’est le mélange des deux genres, musique traditionnelle et musique électronique, qui m’intéresse.

Dans les années 60, François de Roubaix travaillera pour les plus grands réalisateurs : Melville (« Le samourai » , un thème devenu mythique) ou bien encore Julien Duvivier (« Diaboliquement vôtre »). En 1972, il composera ce qui sera sa plus célèbre partition : « La scoumoune » de José Giovanni. Mais, François de Roubaix qui est un touche à tout exercera également pour des séries d’animation comme « Chapi chapo« .

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«Il déclenchait chez les compositeurs plus installés un mélange de fascination et d’agacement, témoigne Stéphane Lerouge. C’était un aventurier. Il cassait les règles, était polyvalent, inventait des trucages et manipulait la vitesse des bandes magnétiques à demi-vitesse. Montrer, avec un look de néo-bab, qu’il n’était pas si difficile d’écrire pour le cinéma, c’était iconoclaste.

Un Musicien Innovant et Polyvalent

C’est un compositeur inventif et pittoresque, de formation autodidacte et libéré de tout carcan académique. Look de baba-cool, avec barbe et cheveux longs, De Roubaix est d’abord un enfant de son époque, plus proche de la musique des Beatles, du Grateful Dead ou des Pink Floyd, que du classique. Passionné par le jazz, il joue du trombone dans des formations Dixieland et des bœufs qu’il organise chaque samedi dans son appartement parisien de la rue de Courcelles.

Au cours de ces soirées, il passe d’ailleurs avec le même enthousiasme de l’orgue électrique à la cornemuse biniou, de la guitare au sitar indien, faisant montre d’une extraordinaire facilité à s’adapter à tous les genres et à toutes les techniques instrumentales. «Pour moi, disait-il, la musique contemporaine, c’est la musique vivante, c’est la musique des Beatles, des Pink Floyd, c’est une musique qui a un dialogue avec le public qui existe, qui vit, qui progresse quotidiennement.

François de Roubaix est également l’auteur du thème musical du « Commissaire Moulin » de la première série. Passionné de cinéma, il réalisera également 3 court-métrages. La Scoumoune était à la base une démo jouée au synthé pour dessiner une mélodie future. Dernier domicile connu est la cathédrale du compositeur.

Collaborations et Œuvres Marquantes

Élève médiocre, il rate le concours de l’IDHEC mais se familiarise très tôt aux techniques du cinéma en participant aux courts-métrages scientifiques produit par son père Paul De Roubaix. En 1959, il est ainsi chargé de la prise de son d’un documentaire minier sur l’extraction de la bauxite tourné en Guinée. Il se lie d’amitié avec l’un des réalisateurs, le jeune Robert Enrico, qui l’engage sur ses premiers films. Il est follement excité à l’idée de composer pour l’image, même s’il n’a encore jamais reçu de leçons de solfège, d’harmonie ou de contrepoint.

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Dans les films d’Enrico, De Roubaix va toujours se montrer inspiré car son travail repose avant tout sur une forte complicité avec le metteur en scène. Enrico adore passer des heures à ses côtés, écouter les mélodies et les sonorités nouvelles que De Roubaix a imaginé avec son incroyable collection d’instruments ramassés aux quatre coins du monde. Ils se penchent sur les thèmes musicaux très en amont, parfois avant même le tournage.

Pour le documentaire agricole Les Trois Amis (1959), le sifflet et la guitare sont mis en valeur pour mieux renforcer l’amitié entre les personnages. Avec L’Or de la Durance (1959), De Roubaix emploie la guitare et le balafon, un instrument ramené de Guinée par Enrico durant sa formation au service cinéma des armées. C’est à partir de là qu’il va se passionner pour les instruments rares et exotiques.

L’orgue est mis à l’honneur dans Contrepoint (1963) ainsi que la percussion dans Montagnes Magiques (1961), un curieux documentaire aux frontières de l’expérimental. On assiste en gros plan au montage semi-automatisé de poupées en caoutchouc qui se font enfoncer des yeux dans les orbites du crâne. De Roubaix a volontairement mélangé des cris de douleur avec des bruits de machine, donnant à la scène des allures de cauchemar.

Pour Thaumétopoea (1960), un film sur la chenille processionnaire du pin, il affiche la singularité de son style en jouant sur les sonorités bruitiste des instruments, un peu à la manière de Toru Takemitsu. Des verres en cristal remplis d’eau ainsi qu’un générateur de fréquence (ancêtre du synthétiseur) viennent compléter la singularité de cette partition qui jongle sans cesse entre deux univers : la recherche expérimentale représentée par des sons musicaux inquiétants et une musique de film plus fonctionnelle utilisant la flûte, la guitare et le piano.

La touche De Roubaix est encore en maturation, mais sa personnalité iconoclaste, son goût pour les sonorités inhabituelles se profile déjà. « Ma démarche » disait-il, « est de fusionner deux genres, musique traditionnelle et musique électronique. J’essaye de jeter une passerelle entre le folklore et la recherche.

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En 1965, il compose sa première partition dramatique pour un film de fiction avec le téléfilm La Redevance du Fantôme qui met en valeur le banjo et l’harmonium. Le succès du court-métrage fantastique La Rivière du Hibou permet ensuite à Robert Enrico de financer Les Grandes Gueules (1965), adapté du roman de José Giovanni. C’est un grand film situé au plein cœur de la forêt vosgienne où la musique du compositeur plonge ses racines dans le folklore local. Afin de renforcer le côté sauvage de la région, il a aussi l’idée d’utiliser des tams tams et des percussions de bois qui, associées à la guitare et l’harmonica, confèrent au film des allures de western.

On retient également un superbe solo de guitare, dans l’esprit de Brassens, qui accompagne les relations amoureuses de Lino Ventura et Jean-Claude Rolland. Tout au long de sa carrière, De Roubaix a signé de nombreux thème à la guitare sèche en s’inspirant du modèle harmonique développé par Narciso Yepes dans Jeux Interdits.

C’est avec Les Aventuriers (1967) que la collaboration entre De Roubaix et Robert Enrico atteint son point de perfection. Dès l’introduction du générique, le thème à la fois vif et mélancolique, sifflé par le compositeur lui-même, donne le ton d’un film qui navigue sans cesse entre le drame et l’aventure. De Roubaix utilise aussi avec talent un quatuor à cordes avec piano qui représente le thème des aventuriers.

C’est dans la séquence du Journal de Bord, qui alterne le thème de Laetitia et celui des aventuriers, que la musique prend toute sa dimension. On y voit Alain Delon, Lino Ventura et Joanna Shimkus en train de partager des jours heureux sur leur bateau au large du Congo. Le réalisateur a dû se bagarrer avec les deux acteurs principaux qui, à la lecture du scénario, trouvaient la scène peu convaincante. Au final, c’est l’une des séquences les plus réussies du film, grâce notamment à la musique entraînante et mélodique du compositeur.

Un autre moment fort de l’histoire intervient au moment de l’enterrement sous-marin de Laetitia. De Roubaix a composé un aria d’une profonde tristesse joué sur l’orgue majestueux de l’église Saint Roch par Michel Klotchkoff. Interprétée par la voix céleste de Christiane Legrand, la pièce se réfère au largo de Bach revu par les Swingle Singers. L’empreinte du maître allemand revient très régulièrement chez le compositeur.

On peut en avoir un bon aperçu sur le générique de Ho ! (1968) ainsi que dans Le Samouraï (1967) de Jean-Pierre Melville où une mélodie baroque et cafardeuse jouée à l’orgue Hammond dépeint la solitude métaphysique du tueur à gage joué par Alain Delon. Ce thème emblématique, arrangé par Éric Demarsan, vaut aussi pour son habillage musical raffiné, constitué d’un air d’accordéon en chute libre et de cordes non résolues.

C’est aussi un film qui permet à De Roubaix d’intégrer le jazz si cher à Melville. Tante Zita (1968), réalisé par Robert Enrico, est une évocation de la guerre d’Espagne et offre à De Roubaix l’opportunité d’écrire un thème hispanisant pour guitare sèche inspiré des études de Carcassi. Filmé comme un rêve éveillé, ce film assez déroutant et personnel doit beaucoup au charme de son actrice principale Joanna Shimkus qui a pour l’occasion enregistrée deux chansons composées par De Roubaix.

Son interprétation de Loin, le thème principal du film, reste profondément touchante, peut-être aussi à cause du timbre fragile et mal assuré de sa voix. En 1971, Boulevard du Rhum de Robert Enrico permet à De Roubaix de composer une bande sonore ambitieuse inspirée par le chant des marins et le jazz Nouvelle-Orléans. Le banjo est associé à Lino Ventura tandis que les cordes et les cuivres se déchaînent sur la bataille navale, l’un des morceaux les plus spectaculaires du film.

Pour donner encore plus d’impact, il mixe le morceau avec des appels de sirènes et des rafales de mitraillettes. Il s’est de toute évidence bien régalé à reconstituer la musique d’une époque (La Havane des années 20), en composant de nombreuses musiques de sources comprenant ragtime, violon tzigane, rumba et tango.

Chansons de Films et Expérimentations Sonores

Au cours de sa carrière, François De Roubaix a eu l’occasion d’enregistrer plusieurs chansons de films avec les interprètes les plus divers, qu’ils soient professionnels ou simples amateurs. On compte par exemple Johnny Hallyday sur le thème épique de la série Les Chevaliers du Ciel (1967) ; Alain Delon avec Les Aventuriers (1967) ; Nicoletta pour Jeff (1969) et Dernier Domicile Connu (1971) ; Serge Reggiani avec Les Caïds (1972) ; Hugues Aufray dans La Loi du Survivant (1967) ; Annie Philippe sur La Blonde de Pékin (1967) ou encore Rosine Helga dans le feuilleton Les Oiseaux Rares (1969).

Pour Les Amis (1971), De Roubaix fait chanter le petit Stan Laferrière et s’inspire de la poésie médiévale, en poussant lui-même la chansonnette dans La Reverdie (1973). Impossible sinon de ne pas mentionner le savoureux Les Poupons (Quand tu fais lalala), écrit pour la comédie musicale de Serge Korber L’Homme-Orchestre (1969). La mélodie est interprétée en duo par Louis De Funès, qui incarne la voix de la raison face à son fils rêveur, en quête de l’idéal amoureux.

Le film n’est pas bon mais permet à De Roubaix de signer une partition colorée et délirante où se télescopent la pop symphonique (le générique aux cordes enlevées), des rythmes de danse (l’exubérant Judo) et la comédie musicale (Piti Piti Pa et Le Ballet du Rêve). Le compositeur parsème l’ensemble de sa partition par des couleurs musicales humoristiques comme le pipeau, un trombone jazz enregistré en demi-vitesse ou des touches d’électroniques, un peu à la manière de Michel Magne. Il fait aussi des réajustements très précis pour que la musique puisse se synchroniser parfaitement au rythme des danseurs.

L’acquisition d’un magnétophone huit pistes lui permet d’enregistrer chez lui et d’avoir tout le loisir d’expérimenter et de pratiquer des collages sonores intégrant dans la composition voix et bruitages. Pour Les Poupons, il enregistre par exemple des rires de nourrissons qui viennent ponctuer la chanson. Même méthode sur le générique inventif de la série animée Pépin la Bulle (1969) qui inclut au sein d’une mélodie enfantine piaillements d’oiseaux et glouglous insolites. C’était la pleine époque des expérimentations les plus délurées où tout semblait permis.

Influences et Héritage

Dans la musique de film, De Roubaix chamboulait le paysage. Il travaillait vite mais toujours avec une grande rigueur. Il avait un son, une écriture et une méthode d’enregistrement nouvelle, proche des techniques de la musique de variété. Son style peut se rapprocher de celui d’Ennio Morricone par ses ruptures de tonalité et ses références à la musique de Bach.

De Roubaix était naturellement influencé par les idées musicales du maître italien, notamment ses westerns pour Sergio Leone ainsi que sa partition originale pour Indagine su un Cittadino al di Sopra di Ogni Sospetto (Enquête sur un Citoyen au-dessus de Tout Soupçon - 1970), qui met en valeur la guimbarde. L’inverse est aussi vrai. Le très beau thème pour flûte et guitare qu’il compose en 1971 pour le film de Giovanni, Mais où est passé Tom ? était par exemple très apprécié par Morricone.

Il a très bien pu en être influencé pour l’écriture du thème principal de Mon Nom est Personne qui utilise lui aussi une base instrumentale similaire. En 1983, avec le film d’aventure Le Ruffian de José Giovanni, Morricone signera une très belle composition dans l’esprit de De Roubaix, avec là aussi l’utilisation de la fameuse flûte soliste utilisée dans Mais où est passé Tom ? Une façon élégante aussi de lui rendre hommage.

De Roubaix partage aussi avec l’italien un goût pour la recherche de textures sonores inusuelles ou d’instruments détournés, comme l’utilisation du sitar indien dans Le Saut de l’Ange (1971) et du cymbalum hongrois avec Les Lèvres Rouges (1971). Dans ce film signé Harry Kümel, inspiré de l’histoire sanglante de la comtesse Bathory, il signe une partition truffée d’ambiances inquiétantes et de combinaisons instrumentales improbables, comme l’utilisation d’un quatuor à cordes avec batterie.

La même année, il récidive dans le fantastique onirique avec la composition de Morgane et ses Nymphes, un film assez obscur, teinté d’érotisme dont on retiendra une envoûtante séquence musicale de ballet. Il signe cette musique sous le pseudonyme de Cisco El Rubio : Cisco pour François, El Rubio signifiant le « Blond » en espagnol.

Le compositeur a aussi marqué les esprits avec le thème dynamique d’Adieu l’Ami (1968), rythmé par les cuivres et le piano. Un polar efficace à petit budget réalisé par Jean Herman qui vaut aussi pour la rencontre de deux caractères bien trempés : Alain Delon et Charles Bronson. L’une de ses plus célèbres musiques reste aussi Dernier Domicile Connu (1970), écrite pour le polar de José Giovanni. À l’époque, la musique passa pourtant relativement inaperçue.

Vingt ans plus tard, il est étonnant de constater l’émulation qu’elle va avoir chez les DJ et les artistes de hip-hop. Le thème entêtant du film joué au violoncelle, qui accompagne l’enquête sans fin de Lino Ventura et Marlène Jobert, fera en particulier l’objet de plusieurs samples et reprises. De Roubaix fait aussi un bel usage de la flûte, du bandonéon et de la guitare qui apportent une atmosphère grave et mélancolique à ce film plutôt atypique par son final désabusé. Mais le plus surprenant reste encore le vaste éventail de percussions qu’il utilise, en particulier sur le générique d’ouverture et sur la séquence où Ventura déloge à sa manière les pervers dans les salles de cinémas. C’est avec Le Rapace (1968), tourné en Amérique du Sud, qu’il se passionne pour cette famille d’instruments.

L’existence du compositeur paraît d’autant plus intense qu’elle a été courte. Sa carrière, qui n’aura duré qu’une quinzaine d’années, l’aura vu étonnamment prolifique. On lui doit un nombre invraisemblable de musiques pour le cinéma et la télévision : longs et courts-métrages, feuilletons TV, documentaires, jingles et publicités en pagaille.

La chanson émouvante qu’il compose avec le groupe Los Incas fait d’ailleurs un bon usage du marimba, un instrument assez rarement employé. La formation atypique de François de Roubaix est née des techniques d’improvisation du jazz, qui l’oppose à ses ainés comme Georges Delerue, Maurice Jarre ou Michel Legrand, des compositeurs bénéficiant d’une solide formation classique.

L’histoire de François de Roubaix n’est pas exactement celle d’un artiste maudit qui aurait eu besoin de l’ère numérique pour faire scintiller ses trésors. A la fin des années 1970, la parution de trois vinyles successifs de ses meilleures musiques a exercé un effet de fascination sur des futurs musiciens de la French Touch.

UnderScores se propose de dessiner dans cette série les portraits de 50 maîtres de la musique de film, de la glorieuse génération des compositeurs hollywoodiens du passé à ceux d’une époque plus récente, sans négliger les grandes figures de la nouvelle vague européenne. Poète des mélodies, expérimentateur fou, François de Roubaix a marqué d’une empreinte indélébile le paysage cinématographique français des années 60 et 70. Il était curieux de tout pour faire une musique originale. « Le grand bonheur de François était de trouver une casserole trouée dans laquelle il avait vu un pygmée souffler », confie le réalisateur Yves Boisset.

Venu au monde en 1939 dans un environnement bourgeois, il est issu de l’union d’un père producteur d’origine belge et d’une mère artiste italienne. Ses parents n’ont aucune aptitude à la musique, mais on lui trouve un arrière grand-oncle du nom de César Franck.

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