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Le film "No Country for Old Men" des frères Coen, adaptation du roman de Cormac McCarthy, est souvent perçu comme complexe et source de nombreuses interrogations. Cet article vise à éclaircir certains points clés du film, en abordant les questions les plus fréquemment posées par les spectateurs.

Comprendre les personnages et leurs motivations

Anton Chigurh : Un tueur implacable

Il faut d'abord accepter que le personnage de Anton symbolise le Mal. Il en est son incarnation, sa présence sur Terre. Le Mal tue tous ceux qui l’empêchent d’arriver à ses fins : soit des obstacles directs, soit des collatéraux (exemple : il tue le type dans la voiture en début de film pour lui voler son véhicule ; il ne fait pas ça par instinct de tuer).

Le personnage de Anton Chigurh est donc un salaud de tuer la femme du héros (qui revient quand même de l’enterrement de sa mère) car même s’il a l’argent, quel est l’intérêt de tuer cette femme ? Si Anton Chigurh est le Mal, on ne cherche pas à nous le rendre sympathique. Il tue la femme parce qu’il est le Mal et que celui ci ne dévie jamais, il est insensible à la raison et aux arguments. Il la tue parce qu’il l’a promis, il ne dévie jamais de sa route au cours du film, il se tient aux règles qu’il a fixé.

Si on nous le montre après l’accident c’est d’une part pour enfoncer le clou : une chemise contre de l’argent, tjs la même constance, la même logique imparable : le Mal quel que soit sa nuisance a ses principes sur lesquels la raison ou les sentiments n’ont pas de prise, ce que l’on prend pour de la folie s’avère être un comportement suivant sa propre logique.

Llewelyn Moss : Un homme ordinaire face à la tentation

Au début du film, Llewelyn Moss tombe sur la valise par chance et la récupère. Il ne lui restait alors qu’a profiter de son argent, ou le mettre en lieu sûr ! Alors pourquoi ce mec, censé être le héros donc pas trop con, pourquoi ce mec retourne donner de l’ eau à ce mexicain a moitié crevé ! Il retourne donner de l’eau au mexicain tout simplement parce qu’au beau milieu de la nuit, il se rend compte que sa conscience l’empêche de trouver le sommeil parce qu’il a laissé un mec à moitié mort de soif en plein désert.

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Il va surtout vérifier s’il est encore vivant, et prend de l’eau avec lui « au cas où ». Il est déjà en quête de rédemption. Je n’y vois aucune « boulette scénaristique », il s’agit juste de mettre en exergue la complexité de la nature humaine. Llewelyn Moss n’est pas un tueur, Anton Chigurh, si. Quand il voit quelqu’un qui souffre, il veut l’aider, même si c’est « une sacrée connerie » et qu’il le sait très bien.

Le Shérif Ed Tom Bell : Un témoin désabusé

C’est le constat déchirant d’un homme qui ne peut lutter face à la destruction de l’humanité son discours est bouleversant et mélancolique.

Bell est là pour observer ce changement, se rendre compte qu’il ne comprend plus, qu’il est « submergé » comme il le dit lui-même. Mais dans le dialogue avec « l’homme aux chats », on lui rappelle que cette violence incompréhensible a toujours fait parti du monde, et que c’est le recul fourni par l’âge qui lui permet de la voir dans son époque. Cette violence, ce Mal, trouve son origine dans l’observation conférée par les années (d’où le rôle de Bell) : or de cette incompréhension nait le dégoût, l’envie de se retirer, de disparaître.

Bell ouvre le film en parlant de ses aïeux, de la violence « d’avant », contrairement à celle « d’aujourd’hui » qui est totalement détachée, abstraite, gratuite (cf l’exemple de l’homme condamné à mort, « qui savait qu’il irait en enfer » et qui en restait de marbre, etc).

Ainsi, « il n’y a pas de pays pour les vieux hommes », car ils prennent conscience du Mal qui ronge le monde.

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Questions et réponses sur des scènes spécifiques

L'arrestation d'Anton Chigurh au début du film

Anton a été arrêté, mais quand ? Est ce que cette scène se situe après la fin du film ? Ou avant ? Comment se fait il arrêter ? Anton Chigurh raconte qu’un homme l’a provoqué dans un café, et qu’il l’a tué sur un parking. L’adjoint du shérif l’arrête une heure plus tard pour ce meurtre, et Anton Chigurh raconte à Wells qu’il s’est laissé arrêté juste pour voir comment il se tirerait d’une situation a priori inextricable.

Les chambres d'hôtel et le numéro 13

Toutes les chambres que Llewelyn choisit ont le numéro 13 jusqu’à son dernier motel ou il est dans la 114 (on le retrouve mort dans cette chambre).

Les américains sont assez superstitieux avec le nombre 13 en fait, et ça se reflète dans les hotels ou bâtiments. Maintenant, je pense qu’il y a quelque chose la derrière, que les réalisateurs ont voulu faire passer quelque chose avec ça!

Où est Anton Chigurh dans la scène de l'hôtel avec Bell ?

Quand on voit Tommy Lee Jones qui va a l’hotel, il hésite a ouvrir la porte et l’on voit que la serrure a sauté puis sur le plan suivant on voit le personnage de Anton Chigurh dans le noir qui attend et au plan suivant on voit encore Bell. On croit qu’il est dans cette chambre d’hotel et qu’il attend derrière la porte mais quand Bell rentre il fait claquer la porte donc il est pas là. Alors Anton Chigurh est où ? Dans la chambre de la femme de Llewelyn Moss ?

Comment Carson Wells sait-il où Llewelyn a caché la valise ?

Comment Carson Wells sait-il que Lewelynn a caché la valise près de la rivière à côté de la frontière mexicaine ? En revanche, pour la valise, il est pour le moins chanceux.

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Analyse des thèmes principaux

La condition humaine

Pour le reste j’ai rarement vu un film jouer autant avec les figures et les symboles, être aussi métaphorique. Ce film aurait pu s’appeler « La condition humaine », même si le titre choisi colle davantage encore.

Le Mal et la gourmandise

Il se trouve que le monde est condamné par un fléau : la drogue, l’argent, comme le signale le old timer à la fin, soit des vanités, des choses matérielles. La gourmandise de l’homme attire le Mal.

Principes et folie

Si la fin est aussi terrifiante, c’est parce qu’on réalise que le personnage de Bardem a des principes : sa dernière scène est uniquement là pour ça, en mal comme en bien, le type à des principes. Quand on l’aide, il paye et est sympa. Quand il donne une parole, il la tient. Ce sont ses principes qui en font un personnages si terrifiants, jusqu’ici on pouvait s’imaginer qu’il était un détraqué de la gâchette.

Violence et observation

Son rôle est d’être spectateur de toute cette violence qu’il ne comprend plus, qui a changé de visage. Il commente avant le début de l’histoire, il commente la fin de celle ci, et surtout, il assiste, impuissant, à ce déferlement.

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