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Le film Le Moine et le Fusil, écrit et réalisé par Pawo Choyning Dorji, est une manière originale de souligner un moment important de l’histoire du Bhoutan. Sorti en 2006, il aborde l'ouverture du Bhoutan à la modernisation et à la démocratie.

L'histoire se déroule dans un Bhoutan qui s’ouvre à la modernisation et à la démocratie. Pour apprendre à son peuple à voter, le gouvernement organise des élections blanches. Cependant, dans le pays où la religion et le Roi importent plus que la politique, les habitants semblent peu motivés. Dans une province montagneuse reculée, un moine bouddhiste décide d’organiser une mystérieuse cérémonie le jour du vote, et charge l’un de ses disciples de trouver un fusil… Le ton est plutôt à la comédie et même la satire avec une pointe d’utopie. Son scénario fonctionne bien et réussit à nous intriguer. Le rythme est toutefois assez lent mais il sied à cet endroit isolé du pays du BNB (bonheur National brut).

Contexte Historique et Politique

En 2006, le Bhoutan s'ouvre à la modernisation et à la démocratie, un moment historique que le film met en lumière. Le film se déroule dans le pays du BNB (Bonheur National Brut) où le roi démissionnaire organise des élections.

Cependant, il est important de nuancer l'image idyllique que le film pourrait projeter. De nombreux faits historiques viennent contrarier l’image que veut nous imposer le scénario. En 1974, le IVe roi, Jigme Singye Wangchuck, impose la culture bhoutanaise à l’ensemble du pays. En 1985, une loi prive de leur citoyenneté les Lhotshampa, une population d’origine népalaise vivant dans les plaines du Sud. Leur langue est interdite, ils doivent porter la tenue vestimentaire typique du Bhoutan. Quelque 100 000 d’entre eux fuient la répression et se réfugient au Népal et en Inde. Cette minorité népalophone se bat toujours aujourd’hui pour retrouver son pays et mène une vie misérable dans des camps, sans que personne (ou presque) prenne leur défense. Les réfugiés tibétains, pour leur part, ont été sommés de prendre la nationalité bhoutanaise en 1979. Beaucoup se sont également enfuis.

Liberté de la Presse et Droits de l'Homme

Reporters sans frontières a placé le Bhoutan à la 147ème place sur 180 pays dans son classement sur la liberté de la presse dans le monde en 2023. RSF commente que l’autocensure est l’un des principaux problèmes : nombre de journalistes n’osent pas couvrir les questions qui pourraient être jugées sensibles par crainte d’apparaître comme un élément contestataire de l’ordre social. La situation des Lhotshampas est très peu évoquée dans les médias. De plus, Human Rights Watch a identifié 37 prisonniers politiques qui avaient réclamé dans les années 1990 et 2000 un système démocratique avant 2008 et l’instauration d’élections.

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Production et Influence

Il faut se demander « à qui profite le crime ». Force est de constater, dès les premières minutes du générique, que la production est chinoise. La productrice de ce film, Hsu Feng, est une Taiwanaise qui a épousé un magnat de l’immobilier chinois, Tang Junnian, en 1999. La productrice déléguée, Zhang Xin, est une milliardaire chinoise qui a épousé le promoteur immobilier Pan Shiyi en 1995.

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