Elle est la plus rousse, la plus myope, la plus sentimentale, la plus menteuse, la plus vraie, la plus déroutante, la plus obstinée, la plus inquiétante des héroïnes.
Le film est une adaptation du roman du même nom de Sébastien Japrisot. Le roman parait en 1966, il fera l'objet de deux adaptations cinématographiques, une en 1970 réalisée par Anatole Litvak et une autre en 2005 réalisée par Joann Sfar.
Week-end du 14 juillet. Dany (Samantha Eggar), secrétaire dans une agence de publicité, tape, au domicile de son patron Caldwell (Oliver Reed), un rapport qu’il doit emporter à Genève. Le lendemain, après avoir conduit Caldwell et son épouse Anita (Stéphane Audran) à l’aéroport, Dany ramène la voiture, une somptueuse Ford blanche, à Paris. Mais se trompant d’embranchement, elle se retrouve au milieu des vacanciers en route vers le Sud. Prise d’un soudain besoin d’évasion, elle poursuit sa route.
Une jeune femme à la vie bien rangée est victime d’étranges dérèglements de la réalité. Des gens affirment l’avoir vue la veille, sur cette même route, mais en sens inverse. Elle retrouve un manteau qu’elle n’avait jamais perdu. Un cadavre est caché dans le coffre de la voiture. Elle est agressée par un inconnu… Face à ces incidents, Dany se sent devenir folle. Perd-elle la mémoire ? La raison ? Qui est-elle vraiment ? Victime d’une machination machiavélique, extrêmement perfide et bien organisée, elle est plongée dans une peur panique surgissant devant l’inexplicable.
« Anatole Litvak décrit cet itinéraire cauchemardesque avec élégance et détachement. C’était déjà le ton adopté par Sébastien Japrisot dans son livre.
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Joann Sfar a cherché à respecter le roman de Sébastien Japrisot, même si celui-ci lui paraissait inadaptable. Il a ajouté qu'il y aura "quelque chose de lynchien, mais aussi de très français.Wild Bunch CINÉMA - "L'enjeu c'était d'être à la lisière du roman policier et du roman fantastique", raconte Joann Sfar. Son troisième film, La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil, sort mercredi 5 août, et le réalisateur/dessinateur français raconte au HuffPost son adaptation du livre de Sébastien Japrisot.
Synopsis : Dany, une jeune rousse flamboyante qui manque de confiance en elle, est dactylographe dans une agence de publicité. Son directeur lui confie un jour un travail de rédaction pour le lendemain, où il doit se rendre en Suisse. Pour gagner du temps, il lui propose de le rédiger à son domicile. Au petit matin, le directeur demande à Dany de le conduire lui et sa famille à l’aéroport, puis de ramener la voiture, une splendide Ford Thunderbird, à son domicile. Mais Dany décide, sur un coup de tête, d’aller voir la mer. La voici en route vers la Côte d’Azur.
Sfar a affirmé s'être inspiré du film de 1970 de René Clément, Le passager de la pluie, avec Charles Bronson et Marlène Jobert, d'avantage que de la première adaptation de Litvak. Mélie, le personnage de Marlène Jobert, est agressée et violentée par un inconnu, comme l'héroïne du roman de Japrisot. Et, comme elle, elle s'engage dans un jeu dangereux. David Lynch + Japrisot = ?
D'ailleurs, Sfar ajoute : "Quand on m'a proposé La Dame dans l'auto..., j'ai vu l'adaptation d'Anatole Litvak mais, à part la musique de Michel Legrand, je ne l'ai pas aimée du tout. En revanche, j'ai découvert Le Passager de la pluie avec Charles Bronson et Marlène Jobert écrit pour le cinéma par Sébastien Japrisot. On a presque oublié qu'à sa sortie, ce film a fait plusieurs millions d'entrées et connu un succès colossal à l'étranger. Je me suis rendu compte que c'était une histoire jumelle de La Dame dans l'auto.... Il y a les mêmes scènes et quelques détails similaires: un manteau blanc, un fusil, une héroïne rousse. J'en ai fait des citations visuelles, volontaires et conscientes."
Elle s'appelle Dany Longo, Marie Virginie Longo à l'état civil. Elle a 26 ans, mesure 1m68, elle est blonde et myope. Elle reprend ses esprits dans les toilettes de cette petite station-service sur la route d'Avallon, elle vient d'être agressée, sa main gauche a été écrasée, elle est gauchère. Sa voiture, une Thunderbird que son patron lui a confiée, est toujours là. Elle se remémore les évènements qui l'ont mise dans cette situation, elle, « la dame dans l'auto avec des lunettes... ».
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Dès le départ je me suis dit que cette dame là, si propre dans sa belle robe blanche en mousseline, avait tout ce qu'il fallait pour s'attirer des ennuis. Forcément, après avoir accompagné son patron, Monsieur Caravaille, et son épouse, Anita, une de ses amies, à Orly pour le vol vers Genève, au lieu de ramener la limousine décapotable Thunderbird, blanche comme convenu à Auteuil, pourquoi partir vers le sud voir la mer.
« Freya Mavor, l'actrice qui incarne Danny, est un miroir d'Isabelle Adjani dans L'Été meurtrier. Une femme qui doit nous rappeler toutes ses angoisses d'Isabelle Adjani. À chaque fois qu'il y a une femme chez Sébastien Japrisot, on a l'impression que c'est la France qui est en voiture et qui vit un cauchemar. La seule chose que j'avais en tête en cherchant ma comédienne, c'était l'idée de créer une star. La seule différence avec Adjani c'est que mon héroïne est une vraie innocente, mutique et perdue alors qu'Isabelle jouait le rôle d'une femme vénéneuse. Freya devait être blonde mais une erreur l'a rendue rousse. C'était un peu le retour de Marlène Jobert."
Le roman de Sébastien Japrisot, est un mélange des genres, une histoire qui oscille entre le road movie, le thriller et le roman. Des phrases courtes, un rythme haletant donnent au récit un rendu d'une grande efficacité. On s'enfonce page après page dans un mystère de plus en plus opaque. Les personnages de Japrisot ont du charisme. Bien qu'ils soient les acteurs ordinaires d'une vie banale, ils arrivent à puiser en eux une originalité qui renforce l'atmosphère pesante et obscure de cette énigmatique tragédie.
C'est une histoire remarquablement bien écrite, absolument pas dans le langage commun des romans policiers mais qui prends son inspiration parmi les belles lettres de la littérature. La construction du récit est diabolique, elle sait maintenir la tension dramatique de bout en bout ainsi qu'un suspense déroutant.
Tout le long, et c'est l'une des forces de ce roman, on se tient au côté de Dany, n'ayant ni plus ni moins les mêmes indices qu'elle. Quand elle pense devenir folle, on se dit "ben oui tiens, elle est folle" ; quand elle se dit que ses hypothèses, finalement, se tiennent, on se dit "ben oui, finalement, ça se tient" . Et le dernier chapitre réunit toutes les pièces du puzzle. Ce roman écrit en 1966 est une merveille du genre. Plus qu'un policier, il s'apparente à un thriller psychologique; j'ai tremblé auprès de Dany. Je le verrais parfaitement adapté au cinéma, même aujourd'hui, car il reste très moderne.
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Chaque magazine ou journal ayant son propre système de notation, toutes les notes attribuées sont remises au barême de AlloCiné, de 1 à 5 étoiles.
Thriller vraiment sympa, j'ai passé un très bon moment! Ca fait plaisir des thrillers français qui tiennent aussi bien la route! Un scenario vraiment bien bouclé et une mise en scène qui colle parfaitement, qui vous fait douter tout le long du film au point de ne plus savoir que penser de cette jeune et charmante dame superbement interprétée par Freya Mavor (belle découverte!) Je me suis laissé prendre au jeu de ce jeu de pistes de ...
Pour certains, juste un objet pop et décoratif. Ce film, c’est quoi ? Un thriller ? Un polar ? Un film mental ? Un objet pop ? Chacun se fera sa propre opinion. En tout cas, comme adaptation casse-gueule d’un livre-phare de la culture polar hexagonale, il a déjà sa propre identité, sa propre façon de travailler un matériau pour en faire quelque chose d’inédit.
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