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Le 13 mai 1981, un événement bouleverse le monde : le pape Jean-Paul II est victime d'une tentative d'assassinat, lors de l'audience générale hebdomadaire qui se tient devant 20.000 fidèles, place Saint-Pierre de Rome.

Trois balles ont retenti sur la place Saint-Pierre au Vatican en ce 13 mai 1981. Il était 17 heures 25. Le pape Jean-Paul II s’offrait un traditionnel bain de foule. Le tireur n’a pas cherché à passer inaperçu. Il a dégainé et le pape, atteint de plein fouet, s’est affaissé, perdant une grande partie de son sang.

Le Saint-Père, opéré en urgence, échappe à la mort. Et il demande aux fidèles de prier pour "son frère [Ağca, ndlr], à qui [il a] sincèrement pardonné". Son "frère Ağca" n'est autre que Mehmet Ali Ağca, un militant turc d'extrême-droite qui a tenté de mettre fin à ses jours en tirant sur lui avec un pistolet automatique Browning, avant d'être maitrisé par la foule.

Qui est Mehmet Ali Ağca?

Le tireur est identifié : il s'agit d'un jeune Turc de 23 ans, un ultranationaliste appartenant à la secte des Loups gris. Mehmet Ali Ağca est un ex-voyou, contrebandier, prêt à tout pour se faire de l'argent. Il avait déjà assassiné, quatre ans plus tôt, le rédacteur en chef d'un quotidien de centre gauche.

À son sinistre palmarès, une bonne dizaine d’attentats supposés. Plus un qu’il a reconnu : Agca a neutralisé en 1979 le directeur du journal Milliyet, trop libéral à son goût. Par défaut, il avait été condamné à mort après s’être évadé de prison.

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D’origine extrêmement modeste, Agca a toujours été nourri des lectures du Coran, contre les « hérétiques », avec cette envie toujours de s’illustrer dans quelque noble cause. De toute façon, la paix, il l’a en horreur.

Les hypothèses sur la tentative d'assassinat

Plusieurs thèses sont émises sur l'identité du commanditaire de ce meurtre. Si l'on se demanda longtemps quelle puissance était derrière cet attentat, on peut aujourd'hui s'interroger sur le sort de ce terroriste, libéré de prison depuis 2010.

Selon certaines sources, l'attentat pourrait être l’œuvre des services de renseignements de l’armée soviétique, Jean-Paul II s'étant fortement engagé dans une lutte contre le communisme en Europe. Les services secrets bulgares sont également dénoncés en captivité par Ali Ağca, avant qu'il ne se rétracte. D'autres personnes, du fait de la nationalité du terroriste, pensent que des groupes islamistes radicaux pourraient être à l'origine de l'attentat, Ali Ağca n'ayant, par ailleurs, jamais caché être contre la visite du pape en Turquie. Un pape qu'il qualifiait de "Commandant des Croisades, déguisé en chef religieux."

Si la mafia turque, alliée à la mafia italienne, est également soupçonnée, certains ne voient dans cet acte que la volonté d'un homme seul, Mehmet Ali Ağca, lequel était visiblement affecté de troubles psychiatriques.

La Rencontre et le Pardon

Ce que le JDD ne peut savoir, ni même imaginer, c’est que plus de deux années plus tard, le 27 décembre 1983, le souverain pontife rencontrera Agca en sa prison pour, espérait-il, « un grand moment de pardon ».

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Le 27 décembre 1983, il y a quarante ans jour pour jour, avait lieu la rencontre entre le pape Jean Paul II, et celui qui avait tenté de l'assassiner deux ans et demi plus tôt, le nationaliste turc Mehmet Ali Agca. Les caméras sont là, à la porte de la cellule, pour ce grand moment de pardon, souhaité par le souverain pontife. Mais pas de micro, aucun son de la discussion.

20 minutes de face à face, que se sont-ils dit ? À écouter 2 min40 ans que la question se pose, "cela restera un secret entre lui et moi", dira Jean Paul II. Le turc lui affirme depuis, notamment dans un livre, qu'ils ont parlé des apparitions de Fatima et que le souverain pontife lui aurait aussi suggéré de se convertir au catholicisme. Le Vatican a démenti ...

Le destin d'Ağca après sa libération

Aujourd'hui âgé de 65 ans, Ali Ağca a été condamné à la peine d'emprisonnement à vie, avant d'être gracié en 2000 par le président italien Carlo Azeglio Ciampi, après 19 ans passés derrière les barreaux. Celui qui avait reçu la visite de Jean-Paul II dans sa cellule en 1983, est alors extradé vers la Turquie, où il est à nouveau incarcéré pour le meurtre d'un journaliste commis en 1979.

Lorsqu'il sort de prison, en 2010, après 29 ans de captivité, Mehmet Ali Ağca annonce "la fin du monde". En 2013, il publie une autobiographie dans laquelle il désigne l'ayatollah Khomeini comme le commanditaire de la tentative d'assassinat du pape. L'année suivante, il demande, en vain, à rencontrer le pape François, lors de sa visite en Turquie.

Ce que l'on sait moins, c'est que beaucoup plus récemment, le 27 décembre 2014, Mehmet Ali Adja est entré illégalement en Italie pour se rendre sur la tombe de Jean Paul II au Vatican et y déposer des fleurs. Il voulait aussi rencontrer son successeur, le pape François : refus de l'Eglise.

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Enfin, le 12 juillet 2016, l'homme qui tenta autrefois d'assassiner le pape et affirme, depuis, avoir abjuré l'islam et s'être converti au catholicisme, déclare sur la chaîne italienne Canale 5 : "Ici, en Turquie, je vis comme un assisté, je perds mon temps (…) C’est pourquoi je voudrais faire un appel au pape François: accueillez-moi au Vatican et je deviendrai prêtre." Mythomanie ? Trouble psychiatrique ? Démarche sincère ? Depuis cette annonce, et sa volonté affichée d'aller prier à Fatima, au Portugal, pour le centenaire des apparitions mariales, les médias n'ont plus donné de nouvelles de Mehmet Ali Ağca.

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