Le bruit est la principale source de nuisance des stands de tir. Il ne vous aura pas échappé que le motif de nuisances sonores est à l'origine de nombreuses fermetures de stands.
Sur le territoire, la grogne de nouveaux habitants proches des stands est une véritable menace. Grogne de bonne ou mauvaise foi, peu importe, mais quasiment 10/10 quand la justice se mêle de régler le contentieux on sait tous comment ça se termine d'autant que la notion de "le stand existait bien avant les habitations" n'est jamais prise en compte et n'a donc aucune valeur.
Le phénomène est grandissant, les associations qui combattent les stands se tournent vers les soutiens écologiques afin d'argumenter plus encore que le "simple" grief de nuisance sonore.
Un peu partout sur le territoire on voit des stands qui tentent d'anticiper un éventuel problème en faisant l'effort d'investir plus ou moins pour limiter le bruit des coups de feu. Les solutions vont de montages de buttes de terres à l'insonorisation de pas de tirs en passant par des cartouches moins chargées en poudre.
En terme de stands, il faut différencier ceux ayant une dominante tir en parcours de chasse/compak sporting à ceux pratiquant le tir de fosse FU/DTL. Sans négliger le bruit des fusils dans les disciplines de parcours/compak, il va sans dire que ceux de la fosse du fait de sa régulière répétition irritera rapidement le nouveau voisinage.
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Toujours en restant dans la différentiation des disciplines, la fosse a un avantage certain pour permettre de limiter les nuisances puisqu'elle se pratique sur des installations fixes et très souvent sur du bâti "en dur". De nombreux stands se sont donc dirigés dans l'amélioration sonore de leurs installations.
Il est un stand que je connais déjà de par sa bonne réputation associative, amicale et niveaux tireurs qui a transformé radicalement son pas de tir en poussant à l'extrême son aménagement sonore, son accueil et confort. Ce stand a pour président Franck SOULAGEON, un site Internet en précise dans tous les détails le fonctionnement, www.balltrapprivas.fr.
Or la gomme de pneus est un matériau performant pour l’isolation acoustique. Dans les clubs disposant de stands couverts ou intérieurs, un revêtement mural en Technigom, sous la forme d’un épais tapis ou de briques moulées, offre une réduction significative du bruit des tirs.
Au-delà, le Technigom put être également utilisé sous forme de blocs de haute densité installés au fond des pas de tir : il garantit ainsi une protection balistique adéquate contre les projectiles et les éclats en absorbant leur énergie cinétique (risques de rebond).
Dans mon stand de province au 100 M on a utilisé des tuyaux PVC de drainage d'eau dans lesquels en guise de chicanes on a bloqué des pneus de récup.
De nombreux stands ont mis en place des initiatives telles que le rehaussement des talus et des buttes de tir, la mise en place de panneaux d’insonorisation et la création de boxes de tir avec isolation acoustique et thermique. À Guiscriff, le stand de tir de l’Isole entreprend une démarche ambitieuse pour réduire les nuisances sonores, un projet qui suscite l’intérêt de la communauté locale.
Pour le phonique, laine de roche. Tu pourrais faire une armature ronde ou carré et à l’intérieur de la laine de roche et un voile type géotextile maintenu par un treillis déployé .
Il serait intéressant aussi de savoir quelle est la longueur à équiper à partir du poste de tir ? Des pneus de VL en tunnel, cela fonctionne bien. Je confirme que sa marche très bien.
Les tuyaux de drainage d'eau de pluie en gros diamètre c'est pas mal aussi mais niveau budget cela dépassent largement le prix des pneus qui le plus souvent sont laissés gracieusement.
Le plus efficace c'est quand même bien un système de chicanes en matériaux souples, donc ....des pneus faciles à trouver et pas chers ...Lu1900 dit plus haut que c'est interdit, mais je pense que, tout dépend de comment ces pneus sont mis en place.
Il doit y avoir un problème s'ils sont par exemple enterrés directement en pleine terre, mais s'ils sont placés en garnissage intérieur de buses en béton avec la possibilité de les retirer, je ne vois pas ou pourrait être le problème.
Se sont des panneaux sandwich type anti bruit sur les autoroutes (sur certains tronçons en ville surtout). C'est particulièrement efficace mais le prix est dissuasif aussi.
Un projet a été l'initiative de la Ligue Régionale de tir du Centre dans le but de mettre en place un prototype de « caisson antibruit », afin d'atténuer les effets sonores occasionnés par les déflagrations.
Nous sommes partis du principe à absorption. En automobile et moto, la laine de verre est utilisée dans les pots d'échappement pour piéger un maximum de bruit. La laine de verre étant une matière qui a un pouvoir absorbant sonore important.
Nous avons donc construit un caisson en laine de verre avec des « chicanes brisantes » devant pour briser et absorber l'onde sonore. Ces « chicanes brisantes » sont placées en avant et au bout du caisson.
Dans un souci de piéger toujours le maximum de l'onde sonore en sortie du canon, des plaques de fibralites ont été installées sur les deux premiers pare-balles ainsi que sur le mur derrière le tireur pour éviter le retour de l'onde sonore.
Nous constatons un gain de décibels de 4 dBA sur le parking derrière le stand et de 7 dBA dans la cour du stand. Ce gain est plus important dans la cour du stand ce qui est un plus, car la cour fait effet de « caisse de résonance » pour les riverains.
Le premier bilan de ces premières mesures est positif et l’efficacité du caisson est démontrée.
Pour cette deuxième batterie de tests sonores, nous avons donc ajouté de la fibralite sur le mur derrière le caisson et sur les deux premiers pare-balles. Nous constatons que le gain est toujours présent.
Essai Tunnel de Tir : Ceci est l'essai d'un prototype de Tunnel de Réduction Acoustique du choc de départ lors d'un tir à l'arme longue dans le cadre du Tir Sportif. Le résultat mesuré au sonomètre donne une atténuation de 7 dB entre le tir "à nu" et le tir "en tunnel". 7 dB d'atténuation correspondent à une réduction par un facteur 5 de l'intensité du bruit.
La réglementation en vigueur opposable à ces activités sportives est inscrite dans le code de la santé publique, notamment dans les articles R. 1334-32, R. 1334-33, R. 1334-35, R. 1336-6, R. 1336-8, R. 1336-9, R. 1336-10 et R. 1336-10-1.
La mesure doit être réalisée avec un sonomètre approuvé, à jour de ses vérifications périodiques, et selon des modalités définies par la norme française homologuée AFNOR NFS 31-010.
Il est donc nécessaire de connaître le nombre de coups de feu tirés durant l'intervalle de mesurage afin de déterminer le plus précisément possible la durée cumulée d'apparition du bruit sur la période d'exploitation du stand et ainsi l'émergence limite admissible selon la période de référence considérée.
En cas de non-respect des valeurs d'émergence, l'exploitant s'expose à des sanctions pénales et administratives.
Les clubs de tir, ces mal-aimés, installés de longue date sur des sites éloignés à l’origine de toute habitation, se retrouvent aujourd’hui cernés par des néoruraux. Profitant de prix avantageux pour acquérir des terrains à proximité de zones d’activités de ce type, ces nouveaux résidents s’empressent une fois installés, de se regrouper pour demander la fermeture de stands de tir autour desquels ils se sont implantés en toute connaissance de cause.
Depuis la loi n°2024-346 du 15 avril 2024, le code civil, en son article 1253, définit à la fois les notions de trouble anormal de voisinage et de responsable, et surtout l’exception d’antériorité.
Ainsi les clubs sportifs pourront se défendre et pérenniser leurs activités, vent debout contre leurs détracteurs nouvellement installés à proximité de leurs stands, car cette loi permet de défendre le patrimoine que constitue la pratique du tir. A noter que cette loi ne concerne pas seulement la ruralité mais vise aussi à gérer certains différents citadins. Tous les clubs de tir sont donc concernés par ces avancées.
Il faut faire procéder à des mesures de bruits afin d’enregistrer l’intensité, mais aussi de consigner les horaires, le nombre d’adhérents, la fréquentation, la fréquence des tirs et le type d’armes utilisé, les compétitions hébergées..., de vérifier et bien conserver les historiques. Ainsi il sera plus facile de prouver que le bruit était « antérieur » à l’installation du requérant et de se défendre d’une aggravation.
L’arrêté du 27 novembre 2008 indique qu’il faut utiliser la norme NF S31-160 pour mesurer les bruits des tirs.
Solution | Matériaux | Avantages | Inconvénients |
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Revêtement mural | Technigom (tapis, briques moulées) | Réduction significative du bruit | Nécessite des stands couverts ou intérieurs |
Blocs de haute densité | Technigom | Protection balistique, absorption de l'énergie cinétique | - |
Buttes de terre | Terre | Solution simple et économique | Peut nécessiter beaucoup d'espace |
Tunnel d'insonorisation | Pneus usagés, tuyaux de drainage | Réduction du bruit à la source, économique (pneus) | Réglementation potentielle sur l'utilisation des pneus |
Panneaux d'insonorisation | Divers matériaux (sandwich, laine de roche, etc.) | Efficacité variable selon le matériau | Coût potentiellement élevé |
Caisson anti-bruit | Laine de verre, fibralite | Réduction du bruit à la source | - |
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