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Plusieurs affaires récentes en France mettent en lumière la présence d'armes, parfois dissimulées de manière surprenante, et les conséquences qui en découlent.

Arrestations et Enquêtes

À Angers (Maine-et-Loire) et à Chailland (Mayenne), l’arrestation ce mardi midi du détenu en cavale et meurtrier présumé d’une femme de 40 ans et d’un retraité de 73 ans a rassuré les riverains. Mais la peur de ces derniers jours a marqué les esprits. Et la tristesse pour les victimes est profonde.

Dans les rues de Chailland (Mayenne), les passants ne se bousculent pas. « C’est calme, dit un commerçant. Trop calme. Comme si les gens avaient encore peur de sortir… »

Le double meurtrier présumé d’Adélaïde Duplouy, 40 ans, originaire du bourg, morte étranglée à Angers (Maine-et-Loire), rue Baudrière, le 22 juin, et de Jean-Claude Havard, 73 ans, ancien conseiller municipal de la commune, poignardé sauvagement le 1er juillet, chez lui, à la sortie du village, a été interpellé mardi 4 juillet, à Avrillé (Maine-et-Loire). Mais, ici, la crainte est encore palpable.

Les véhicules de la Gendarmerie sillonnent les rues au ralenti, sous la pluie. Les militaires stationnent aux carrefours, font de nombreuses haltes, se montrent.

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Affaire de Plaisir : Le "Vengeur à la Kalachnikov"

Le procès de celui qui a été surnommé le « vengeur à la Kalachnikov » débute ce lundi devant la cour d'assises des Yvelines. Malik A., 36 ans, doit y répondre de l'assassinat d'Adel Ghoula, 35 ans, commis, le soir du 6 mai 2017 à Plaisir mais aussi de deux tentatives d'assassinat survenues, les 8 et 9 mai 2017 à Trappes. Depuis près de trois ans, Malik A. nie tous les faits qui lui sont reprochés et développe différentes théories évoquant des complots ourdis contre lui pour le faire accuser. C'est donc un homme quasiment seul contre tous et tous les éléments de l'enquête qui se présentera devant les jurés.

Il est 21 h 40 sur le parking du Burger King de Plaisir, lorsque Adel se gare, à deux pas de l'appartement de sa sœur. Alors qu'il se trouve encore assis derrière le volant de sa Citroën DS3, il est abattu par un homme vêtu d'un blouson noir et armé d'un fusil-mitrailleur Kalachnikov. Les coups de feu sont tirés à travers le pare-brise et Adel est touché onze fois au niveau du cou, de la poitrine et de l'abdomen par des balles de calibre 7, 62. Des témoins voient le tireur prendre la fuite à bord d'une camionnette blanche.

Les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire de Versailles mènent les investigations et leurs soupçons se portent rapidement vers Malik A. pour deux raisons principales. Durant ces échanges, le jeune homme passe des menaces de mort aux déclarations d'amour, sans grande cohérence. Lors de ses conversations avec son entourage, il accuse aussi son ex-femme de lui avoir dérobé de l'argent, peut-être 300 000 euros, provenant de ses deux sociétés de transport en faillite et dans lesquelles Nadia s'occupait de la comptabilité.

Le 8 mai à 0 h 30 au square Paul-Langevin, à Trappes, Zinedine, 31 ans, est surpris par une homme armé d'un fusil-mitrailleur qui lui tire deux fois dans les jambes et lui demande « maintenant comment on fait ? ». La nuit du 9 mai square Van-Gogh, c'est au tour de Mustapha, 23 ans, d'être lui aussi blessé par balle au niveau des jambes. Zinedine est formel sur l'identité de son agresseur, il nomme Malik, mais Mustapha ne l'a pas vu.

Ces deux tentatives de meurtre s'inscrivent dans un contexte de querelle de quartier et de vengeance menée par Malik qui entend régler ses comptes avec ceux qu'il considère comme responsable de l'échec de sa vie professionnelle. Certains affirment même qu'après sa rupture et la perte de son activité, le jeune homme a disparu de Trappes durant un an. Il se serait armé et entraîné avant de s'emparer d'un camion blanc, le 5 mai, annonçant à la propriétaire qu'il allait « commencer son carnage ».

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Le 24 mai Malik A. est interpellé dans un appartement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où il était hébergé par une aide vétérinaire qui l'avait recueilli. Les forces de l'ordre découvriront un revolver dans un sac dissimulé sous son matelas. Mais le fusil Kalachnikov, c'est-à-dire l'arme du crime, reste introuvable.

Durant les auditions menées par la police comme durant celles qui suivront devant la juge d'instruction, Malik A. nie invariablement tout en bloc. Il accuse dans un premier temps la famille de la victime d'avoir fait tuer Adel pour récupérer ses organes. Il précise qu'à son idée, l'amour et l'argent ne sont pas des moteurs suffisamment forts pour tuer.

Puis, devant le juge, il développe une théorie dans laquelle un clan de malfaiteurs bien connu dans cette partie des Yvelines, aurait ourdi un complot pour le faire accuser. Il faudrait y voir une vengeance car par le passé, il leur aurait dérobé 700 000 euros de cannabis. Un vol qui lui aurait permis de monter ses sociétés et laisser de côté le monde de la délinquance. Mais ces véritables liens avec cette famille et ceux qui gravitent autour d'elle n'ont pas pu être éclaircis lors de l'instruction.

Malik est originaire de Trappes, il a passé des diplômes pour travailler comme directeur de centre de loisir mais n'a jamais exercé en tant que tel et s'est orienté vers le transport, utilisant ses contacts à Trappes pour trouver des chauffeurs. Il a créé deux sociétés qui sont aujourd'hui liquidées.

L'homme a été marié une première fois avant de se séparer. Deux enfants sont nés de cette première union. Il refait sa vie avec Nadia puis se sépare encore. Durant environ une année d'errance, passé entre Saint-Denis et Argenteuil (Val-d'Oise), il noue des liens avec une autre femme : Sophia.

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L'accusé a été condamné quatorze fois pour des violences commises sur son ex-femme, sur Nadia, sur un gardien d'immeuble et contre les forces de l'ordre. Une suite d'épisodes judiciaires qui l'ont conduit derrière les barreaux à plusieurs reprises.

L'expert psychiatre n'a pas relevé chez lui de maladie mentale. Mais il note qu'il est doté « d'une personnalité psychotique et paranoïaque », d'un caractère « transgressif et violent et qu'il légitime la vengeance. » Pour les faits qui lui sont reprochés, Malik risque une peine de prison à perpétuité.

Trafic de Stupéfiants à Albi

Impliqués dans le trafic de stupéfiants, deux jeunes Albigeois de 19 ans ont été interpellés à Lapanouse. Durant les perquisitions, les enquêteurs ont trouvé 7000€ en liquide, un gilet pare-balles et un fusil à pompe. "On peut voir l'importance d'une personne au nombre de personnes qui assistent à son procès. Plus il y a de prévenus et plus on est important dans le trafic.

Ce mardi, une quinzaine de personnes sont venues assister à l'audience du tribunal judiciaire d'Albi, qui jugeait deux jeunes de 19 ans, impliqués dans les trafics de stupéfiants dans le quartier de Lapanouse à Albi.

Son arrestation est intervenue suite au signalement d'une voisine, à qui il avait demandé de garder un fusil à pompe, ainsi que de la cocaïne. Les policiers planquent chez elle et interpellent l'intermédiaire venu récupérer la drogue, puis vont cueillir celui qu'ils suspectent d'être le donneur d'ordre. Il dort encore.

Pendant leur garde à vue, les intéressés nient en bloc. Mais, mes clefs saisies durant la fouille, conduisent à un appartement, où l'on tout un atelier de conditionnement. L'appartement n'est certes pas le sien, mais on y trouve un courrier à son nom qui ne lui permet plus de nier sa présence.

À la barre du tribunal, le jeune homme reconnaît avoir stocké ("une seule fois") et livré ("deux ou trois fois") la drogue, mais reste extrêmement flou sur le trafic. À qui la livrait-il? "A un vendeur cagoulé". L'appartement? "c'était pour amener une copine". Le fusil à pompe? "Je l'ai trouvé dans un carton, derrière un buisson". L'argent? "je l'ai gagné aux paris sportifs et en travaillant au black. Il était sous le matelas, car j'avais peur que mon frère le vole".

À la barre, le trafiquant sourit parfois de l'absurdité de ses déclarations. "C'est lui qui coupe, qui met en sachet, qui récolte les gains. Il n'y a que lui qui croit à cette version des paris sportifs. Ils nous prennent pour des idiots", s'emporte le représentant du ministère public, sans oublier d'égratigner l'intermédiaire. Ce dernier se présente comme un "jeune un peu perdu", mais il reconnaît consommer l'équivalent de 2000€ de cannabis par mois.

"On veut en faire un chef de réseau, alors qu'on a affaire à deux jeunes de 19 ans, qui se sont laissées entraîner dans un songe. Ils ont besoin de votre soutien pour revenir à la réalité", a plaidé Me Bruno Delbosc pour la défense. Ce sera un an ferme pour l'un, 6 mois pour l'autre.

Incidents en Charente-Maritime

Un homme de 36 ans a été condamné ce jeudi à 18 mois de prison, dont neuf avec sursis, par le tribunal de La Rochelle. Connu des services de gendarmerie pour détention et transport d’armes, il avait tour à tour menacé sa femme, son père et trois gendarmes avec un fusil de chasse

Ce mercredi, on apprenait le décès d'un homme après des échanges de coups de feu avec des gendarmes à Pons, venus au secours de son ex-femme, qu'il menaçait avec un arme cette nuit-là. Ce jeudi, un Charentais-maritime de 36 ans a été condamné par le tribunal de La Rochelle à 18 mois de prison, dont neuf avec sursis pour des faits similaires, quelques minutes plus tôt, à Arvert, au nord de Royan.

Vers deux heures du matin, une femme qui venait de fêter ses 48 ans chez elle, avec un couple d'ami et son compagnon, est endormie dans son lit quand ce dernier vient la réveiller. Fortement alcoolisé, il lui propose un rapport sexuel, qu'elle refuse.

Il lui adresse alors deux coups de poings au visage, avant de planter un couteau dans le matelas. Paniquée, la victime, sous curatelle depuis plusieurs années, appelle alors le père de son compagnon, pour qu'il vienne le chercher.

"En détresse psychologique" selon la procureure de la République, "alcoolique", ancien dépendant aux drogues dures, qu'il a commencé à consommer "à 14 ans" et remplacées "depuis qu'il a rencontré sa compagne il y a trois ans" par de la méthadone, cet habitant de Bourcefranc-le-Chapus s'empare alors d'un fusil de chasse et de munitions, qu'il pose sur le lit.

Quand son père arrive au domicile, il place l'arme - rapatriée au domicile de sa compagne "quand ça chauffait pendant la guerre avec la Russie" - sous la gorge de sa victime et menace de la tuer.

Père et compagne seront ensuite enfermés dans la maison mais parviendront à prévenir la gendarmerie. Premiers sur les lieux, trois militaires du Détachement de surveillance (DSI) de La Palmyre seront mis en joue par l'homme sur le pas de la porte. Deux d'entre eux seront contraints de dégainer leur arme, sans en faire usage.

"Vous êtes devant cette juridiction uniquement parce que ces trois-là on gardé leur calme, a martelé Me Pauline Lagrave, l'avocate des gendarmes portés partie civile, au prévenu. Les trois ont eu un sang-froid exemplaire. C’est ce qui a fait qu’ils n’ont pas tiré."

Un bref instant de confrontation sans coup de feu qui aura permis à la victime de s'échapper de sa maison et de se réfugier dans le véhicule des gendarmes.

Arrivé deux heures après le début des faits, un négociateur obtiendra du forcené, déjà connu des services de gendarmerie pour détention et transport d'armes à feu, qu'il se rende.

À l'issue du procès, le tribunal a recommandé son incarcération au Centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne (Vienne), proche du centre médicopsychologique. Le sursis probatoire de deux ans devra permettre au juge d’application des peines un suivi sur les soins psychiatriques.

Chacun des trois gendarmes s'est vu accorder 1000€ de dommages et intérêts. La victime, elle devra attendre le 4 décembre prochain pour connaitre ses droits. Le tribunal a renvoyé l'affaire sur intérêts civils pour permettre l'avis d’un médecin et d’un psychiatre sur son état de santé. Actuellement en état de "stress post-traumatique aigu" selon son avocate, elle s'est vue prescrire 15 jours d'ITT.

Après Marsilly le 2 juillet, puis Pons le 19 juillet, les gendarmes ont dû faire face à un homme armé dans la nuit du 19 au 20 juillet à Arvert. Si dans les deux premiers cas les militaires avaient été contraints de faire usage de leurs armes, le forcené d’Arvert, qui menaçait de mettre fin à ses jours avec un fusil à canon scié, a été ramené à la raison par un négociateur de la gendarmerie.

L’homme, âgé de 36 ans et n’ayant qu’une seule mention à son casier judiciaire, a été jugé en comparution immédiate le jeudi 24 juillet par le tribunal judiciaire de La Rochelle. Il vit depuis trois ans avec une majeure protégée qui travaille dans le même Esat que lui. Tous les deux se réfugient dans l’alcool. « J’avais bu 7 ou 8 Ricard dans la journée, plus 2 ou 3 la nuit », explique Morgan.

Vers 2 heures du matin, il souhaite avoir une relation intime avec sa compagne. Celle-ci refuse et préfère aller boire une bière. Fou de rage, le prévenu plante un couteau de chasse dans le matelas, puis il va chercher un fusil à canon scié qu’il arme avec 4 cartouches. Il pointe son arme dans le dos de sa compagne qui, malgré tout, arrive à prévenir par téléphone le père du prévenu. Les gendarmes sont également prévenus. À leur arrivée, la victime réussit à prendre la fuite.

Le périmètre est bouclé durant cinq heures, le temps que le négociateur de la gendarmerie n’arrive de Cognac et ramène le forcené à la raison. Avant cela, « il nous a mis en joue. Nous avons dû sortir notre arme de service », témoigne un des gendarmes. Alors que Morgan ne cache pas, « je voulais en finir avec moi-même ».

Les experts ont conclu chez lui à un discernement altéré, mais non aboli. « C’est très à la mode en ce moment de vouloir se faire tirer dessus par les gendarmes sur le ressort de La Rochelle », remarque le ministère public. Une peine de 3 ans de prison dont 18 mois sous sursis probatoire est requise, ainsi qu’un mandat de dépôt. Le tribunal a pris en compte l’altération du discernement.

Drame Familial à Trôo : Un Fusil Caché

Il est un peu plus de minuit en cette nuit du dimanche 2 au lundi 3 juin 2013 quand Elvis Vaudeville, domicilié à Montlouis-sur-Loire, ivre et sous l'empire de stupéfiants, revient d'une soirée sur Tours. Il se rend chez sa sœur Jeanne, qui réside à Trôo (Loir-et-Cher) .

Willy Trépreau, le conjoint de Jeanne, est réveillé par des cris. Il se lève, se rend sur le seuil de la porte de sa maison et reconnaît la voix d'Elvis. Il décide alors de sortir sa femme de son sommeil. Jeanne, issue de la communauté des gens du voyage, descend en contrebas de sa maison, près des caravanes où dorment ses deux filles aînées, âgées de 14 et 13 ans, ainsi que son beau-père.

La jeune fille de 14 ans aurait reçu une claque de la part de son oncle, les deux enfants auraient été insultés, l'oncle aurait menacé de tout brûler.

La situation est tendue quand leur mère arrive. « J'ai bien essayé de le calmer, de comprendre ce qu'il voulait, explique, hier, à la barre de la cour d'assises, Jeanne Vaudeville. On aurait dit le diable en personne. »

Jeanne demande à la plus jeune de ses filles d'aller chercher le fusil qui est caché sous son matelas dans sa caravane. Elle l'apporte à son père, resté dans la maison. Ce dernier prend l'arme, la charge, et tire en l'air sur le seuil de la porte. « Je voulais juste lui faire peur », assure Willy Trépreau. Il ramasse aussitôt la cartouche et recharge l'arme.

Mais, d'après les accusés, ce coup de feu, qui se voulait dissuasif, a eu l'effet inverse. La colère d'Elvis est montée d'un cran. Il se dirige vers l'origine du bruit. La nuit est noire et Elvis ne distingue pas Willy. Jeanne rejoint aussi la maison.

Arrivée près de son conjoint, elle lui prend le fusil des mains. Elle affirme ignorer qu'il était chargé. Elle tient l'arme vers le bas, dit-elle, quand Elvis s'est avancé vers elle et lui aurait mis une claque, selon les dires de ses deux filles. La gifle aurait fait reculer Jeanne, qui avait le doigt sur la gâchette. Le coup est parti, touchant Elvis dans le bas-ventre.

La mère laisse tomber le fusil par terre, sa fille de 13 ans le ramasse et va le ranger sous son matelas.

Immédiatement après le tir, Willy s'empresse d'aller chercher la voiture d'Elvis pour le conduire à l'hôpital de Saint-Calais (Sarthe). Très rapidement, il est transféré au centre hospitalier du Mans. Le jeune homme de 29 ans y décède quelques heures plus tard.

« Quand j'entends parler de mon frère, ça ravive une douleur en moi. Je suis la fautive. Je suis coupable de ce qui s'est passé […] Mais j'aimerai toujours mon frère,affirme l'accusée. « Même si je vais en prison, j'aurai toujours ça sur la conscience. La peine, je l'ai à vie. Je suis dans ma propre prison, dans mon propre corps. »

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