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Très prisés par les collectionneurs, les fusils Berthier ont joué un rôle central dans l’armement de l’armée française, participant notamment à la Première Guerre mondiale et à la guerre du Rif. Conçues par M. Berthier, ces armes sont nées d’une combinaison ingénieuse entre un fusil Lebel et un chargeur Mannlicher.

Le Système Berthier : Une Conception Ingénieuse

Le système Berthier est caractérisé par une boîte-chargeur de type Mannlicher pouvant contenir trois cartouches. Les cartouches sont glissées en pile unique sur une lame-chargeur, laquelle est ensuite introduite dans le magasin de l’arme. Une fois la dernière cartouche tirée, la lame-chargeur tombe automatiquement en glissant sous le boîtier d’alimentation.

Les Différents Modèles de Mousquetons Berthier

La Carabine de cavalerie Mle 1890 est appréciée pour sa légèreté et son efficacité. Le mousqueton Berthier 1892 M16 se distingue par son sabre-baïonnette Mle 1892, principalement utilisé comme un outil. Conçu pour s’adapter à la petite stature des troupes indochinoises, ce fusil a été élaboré à la demande du gouverneur de l’Indochine, Paul Doumer. Ce fusil colonial de 1915 a subi certaines modifications pour devenir le nouveau fusil réglementaire. Adopté à la fois par les troupes françaises et allemandes, sa longueur permettait des tirs sur deux rangs.

Du Gras au Berthier : Une Évolution Nécessaire

Lorsque les Allemands conçoivent leur fusil Mle 1888, ils rajoutent une variante carabine ou mousqueton destinée aux troupes montées. Pour y faire face, la France ne dispose que du mousqueton dérivé du fusil Gras, alimenté avec une seule cartouche à poudre noire de 11mm, complètement dépassé. Un civil, chef de bureau des chemins de fer algériens pour la compagnie Bône-Guelma propose un mousqueton sur la base d’un fusil identique au Lebel mais avec un système de chargement Mannlicher. En 1887, il propose son invention au Comité de l’Artillerie qui le refuse et qui l’éconduit. Il corrige ses plan et propose à nouveau son projet en mai 1888. L’atelier de Puteaux (APX) réalise alors une dizaine de prototypes qui sont essayés au Mont-Valérien. Les essais démontrent la supériorité du système Berthier face au Lebel, notamment dans le domaine de la rapidité du tir. La Section Technique de l’Armée (STA) essaye l’arme et la modifie de manière conséquente. Elle est adoptée le 14 mars 1890.

Les Caractéristiques et les Défis de la Carabine de Cavalerie Mle 1890

La carabine de cavalerie est la première arme développée à partir du système. Elle est esthétique, légère, maniable et efficace. Toutefois, son magasin est trop petit avec 3 cartouches alors que la plupart des concurrents en ont 5. De plus, elle ne peut être chargée qu’à l’aide de clips. Elle est un peu fragile car elle n’est construite que d’une seule pièce. Son canon est trop court pour lui donner des caractéristiques balistiques optimum. Compte tenu de la taille réduite de son canon, le recul de l’arme est très important.

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Les Variantes et les Adaptations du Mousqueton Berthier

La carabine de gendarmerie ressemble trait pour trait à la carabine de cavalerie. Sa différence consiste en une épée baïonnette qui ressemble à celle du Lebel, avec un dispositif d’accrochage particulier. De plus, il est doté d’un emplacement pour une baguette de nettoyage. Pour remplacer le revolver Mle 1873, qui n’est pas adapté à leur combat, une carabine particulière pour les cuirassiers est aussi produit. En effet, les cuirassiers porteurs, par définition, de la cuirasse, ont des difficultés à épauler sans l’endommager. A partir de 1916, les carabines de cuirassiers Mle 1890 ne sont plus réparées avec leurs éléments spécifiques. En tant que troupe supplétives, les tirailleurs indochinois sont équipés de toute sorte d’armes, le Mousqueton Mle 1892 au mieux, dont le recul est difficilement supportable, la carabine Gras de gendarmerie à pied voire le Lebel, trop lourd et trop long. En 1901, le gouverneur de l’Indochine demande donc expressément une arme nouvelle. Le comité de l’artillerie se met donc au travail et aboutit à un fusil fondé sur un prototype issu de la carabine de gendarmerie Mle 1890. Ce fusil est dénommé "Fusil de tirailleur indochinois Mle 1902" et une commande pour 10 000 exemplaires est passé à la manufacture d’arme de Chatellerault.

Le Berthier dans la Première Guerre Mondiale

Le conflit éclate, et le LEBEL, malgré ses qualités certaines, montre ses limites. D’autre part, sa fabrication est dépendante depuis quelques temps d’une seule manufacture, ce qui limite les quantités livrées à l’armée. Il est décidé de monter en puissance la fabrication du BERTHIER modèle 1907 pour remplacer le LEBEL. Cette décision étant prise en 1915, ce BERTHIER sera appelé modèle 07-15. Néanmoins l’arme possède un handicap de naissance. En effet, si avec le « BERTHIER » le soldat français dispose d’une arme se rechargeant rapidement grâce à des « clips », comme son homologue allemand, ce dernier dispose de 5 coups, contre 3 au soldat français. La décision est prise de transformer l’arme pour qu’elle rivalise avec son homologue allemand. Après tâtonnement, un moyen simple est trouvé pour adapter l’arme.

Tableau Récapitulatif des Modèles de Mousquetons Berthier

Modèle Caractéristiques Utilisation
Carabine de cavalerie Mle 1890 Légère, maniable, chargeur de 3 cartouches Cavalerie
Mousqueton Berthier 1892 M16 Sabre-baïonnette Mle 1892 Usage général
Fusil de tirailleur indochinois Mle 1902 Conçu pour la petite stature des troupes indochinoises Tirailleurs indochinois
Fusil Berthier modèle 1907 Version plus longue, adaptée aux troupes coloniales africaines et nord-africaines Troupes coloniales
Berthier modèle 07-15 Version améliorée du modèle 1907, fabriqué en grande quantité pendant la Première Guerre mondiale Infanterie française

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