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Le fusil de rempart modèle 1842 est une arme à feu emblématique du XIXe siècle, notamment utilisée par l'armée française. Son histoire et ses caractéristiques techniques en font un objet d'étude intéressant pour les collectionneurs et les passionnés d'armes anciennes.

Contexte Historique et Utilisation

Le fusil de rempart modèle 1842 a été conçu dans un contexte d'évolution des techniques d'armement. 30 années plus tard, on reprit les essais sur le rayage des armes portatives, études rendues nécessaires par la situation en Algérie ou les tribus autochtones utilisaient des armes de portées supérieures à celle de nos Fusils Mle 1822 lisses.

Ces fusils étaient principalement utilisés pour la défense des fortifications. Surtout utilisé contre les travaux d'approche des sapeurs ennemis, donc la baio ne servait a rien.

L'ancre de marine retrouvée sur certains modèles indique également une utilisation par la Marine, non pas pour le tir d'interdiction classique, mais pour le lancement d'élingues, une technique mise au point par un ingénieur armurier.

Caractéristiques Techniques

Le fusil de rempart modèle 1842 présente plusieurs caractéristiques techniques notables:

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  • Calibre: Généralement de 20 mm, mais certaines versions pouvaient atteindre 20,5 mm.
  • Canon: Rayé pour améliorer la précision. Le canon est rayé de 6 rayures tournant au pas de 8,1 mètres à cause des balles rondes qui risquaient le franchissement des rayures.
  • Platine: Modèle 1840 avec piliers de bride de noix rapprochés, ou modèle 1847 modifié.
  • Hausse: Réglable en fonction des distances, avec une planchette graduée et un curseur mobile.
  • Balle: Balles rondes de 20 mm calepinées et tirées sur sabot en bois..

La hausse du fusil

La hausse réglable en fonction des distances est, à cette époque, l'apanage exclusif des carabines rayées. Elle est d'un modèle à la fois simple et pratique qui permet d'ajuster une visée sans masquer la vue autour de la cible. La hausse se compose d'une embase longue de 61 mm, brasée à 88 mm de la tranche arrière du canon et portant une planchette graduée, que l'on pouvait relever, et un ressort plat agissant sur le pied de la planchette. Un curseur mobile, portant un cran de mire, pouvait se mouvoir à frottement dur le long de la planchette. Il suffisait alors de le placer en regard du repère marqué à la distance sur la planchette pour obtenir la hausse correspondante. En position rabattue, la planchette porte un cran de mire pour la hausse de 150 mètres. En position relevée, la hausse porte en bas un cran de mire fixe pour la distance de 250 mètres, puis un repère pour la distance de 350 mètres, puis six repères marqués 4 à 9, pour 400 à 900 mètres par paliers de 100, enfin un cran fixe en haut donne la hausse pour 1000 mètres. La curseur est retenu par une petite vis en haut de la planchette de sorte qu'il ne soit pas perdu. À l'usage, et à l'usure, on s'apercevra que le curseur devenait parfois trop libre sur sa planchette et qu'il tenait mal en place. La hausse rabattue présente un cran de mire pour la distance de 150 mètres. De nous jours, on l'appellerait "hausse de combat".

Les rayures du canon

Le canon est foré au diamètre de 17,8 mm. Il porte 4 rayures plates tournant de gauche à droite au pas de 2 mètres. Cette disposition était destinée à limiter l'affaiblissement des parois du canon, tel qu'on le concevait alors.

Fabrication et Marquages

Le fusil de rempart modèle 1842 était fabriqué dans plusieurs manufactures nationales, dont Chatellerault et Mutzig. La platine est marquée de la Manufacture Royale de Châtellerault.

Les marquages présents sur l'arme permettent d'identifier l'année de fabrication, les contrôleurs et les ateliers impliqués dans sa production. Sur le pan latéral droit, les initiales MR pour Manufactures Royales.

La crosse du fusil est destinée à permettre l’épaulé et la mise en joue lors des tirs, mais aussi à protéger la monture par l’intermédiaire de la plaque de couche. Côté gauche, la crosse porte le matricule que nous avons pu lire sur le pan gauche du canon. La position du matricule, la hauteur des caractères sont précisés par l’ordonnance de Mai 1854.

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Transformations et Modifications

Certains fusils de rempart modèle 1842 ont subi des transformations, notamment la "transformation T" qui consistait à rayer le canon et à le mettre au calibre de 18 mm. En 1858, selon l'ordre de Sa Majesté l'Empereur Napoléon III, il a subi la transformation T à la Manufacture Impériale de St Etienne. C'est à dire qu'on a rayé son canon après l'avoir mis au calibre de 18 mm, 17,8 mm au sommet des rayures.

Ces transformations étaient souvent réalisées pour adapter l'arme aux nouvelles cartouches et améliorer sa précision. Ses rayures sont au nombre de 4, elles sont plates et larges de 7 mm, hautes de 0,2 mm et le pas est de 2 mètres. Il tire normalement la cartouche Modèle 1857, vite remplacée par la cartouche Modèle 1863 dont la balle est plus stable sur sa trajectoire. Les balles Modèle 1857 et 1863 sont toujours établies au diamètre de 17,2 mm. La différence de diamètre avec celui du canon - 0,6 mm - était voulue afin de permettre le chargement malgré l’encrassement du tube.

Le fusil de rempart modèle 1842 de Marine

On le sait moins mais des 1842 filèrent leur chemin jusqu’à la Marine et subirent les transformations. A quoi reconnait-on les armes 1842 de Marine Et bien pas grand chose mais qui suffisent à en faire de relatives raretés. Je vois un marine pour peut-être 100 « infanterie ou assimilés ». Basés sur les tailles Voltigeur (142) ou Dragon (132) comme le notre, ils se caractérisent essentiellement par des garnitures en laiton (embouchoir, capucine, battant de fut - l’attache pas le battant lui-même) complétées par un pontet en laiton.

Le laiton est moins sensible aux embruns que le fer normal des garnitures des 1842 terrestres. Notez que sur ces modèles de Marine, la pièce de détente (celle en long derrière le pontet coté crosse) est restée, elle, en fer. Toujours. Notre exemplaire se distingue par le fait d’être une production royale de 1847. La date de production et bien visible en canon. C’est un marine primitif d’origine car produit à Tulle, arsenal fétiche de production de nos armes de Marine depuis l’Ancien Régime. Les fusils système 1842 Marine produits plus tardivement, y compris sous le second empire, sont souvent de Châtellerault.

Comme on n’arrête pas le progrès, surtout en matière de balistique, notre beau représentant de son espèce de marine a vu son canon doté de rayures à l’aube des années 1860 et il a été doté de la baguette modèle 1857 à « tête de clou » ce moment là. Né à directement à piston, notre exemplaire n’a donc subit que cette seule transformation étant jugé encore suffisamment costaud pour subir l’opération de création des 4 rayures supplémentaires. Car les armes de marine y sont passées aussi.

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Tableau récapitulatif des dimensions du Fusil Mle 1842 T

Élément Dimension
Longueur du canon 1037 mm
Longueur totale sans baïonnette 1425 mm
Longueur de la baïonnette Mle 1822 525 mm
Longueur totale avec baïonnette 1885 mm

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