Le fusil semi-automatique est très prisé par les chasseurs, particulièrement ceux d'oiseaux migrateurs. Il fonctionne grâce à deux systèmes principaux et distincts qui exploitent des principes physiques bien établis : la pression et l’énergie cinétique. Le choix d’un fusil est une décision importante qui peut considérablement influencer nos journées de chasse.
Avant tout, clarifions ce qu’est exactement un fusil semi-automatique : contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, il ne s’agit pas d’une arme entièrement automatique. Un fusil semi-automatique permet de tirer une seule cartouche à chaque pression sur la détente. Sa particularité est qu'il utilise l’énergie du tir (gaz ou recul) pour éjecter automatiquement la douille vide et chambrer une nouvelle cartouche. L’atout majeur du semi-automatique est sa capacité à enchaîner trois tirs sans manipulation supplémentaire.
Dans un premier temps, il convient d’éclaircir la problématique : pour se réarmer de façon autonome, c’est-à-dire éjecter la munition qui vient d’être percutée et en chambrer une nouvelle, un système est tributaire d’un paramètre essentiel : trouver l’énergie nécessaire au mouvement !
Sur les fusils semi-automatiques modernes, deux technologies s’opposent. On retrouve d’un côté les armes utilisant les gaz générés par la combustion de la poudre pour fonctionner : à emprunt de gaz, et d’un autre les fusils dont seul le recul met en fonctionnement le mécanisme : à inertie.
John Moses Browning est l’inventeur du premier fusil semi-automatique destiné à la chasse. Le fameux Browning Auto 5 est arrivé sur le marché au cours de l’année 1903. Depuis, ce sont pas moins de 4 000 000 d’unités qui se sont écoulés à travers le monde entier. Il s’agit également du premier fusil utilisant l’inertie.
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Ce système de fonctionnement, autrefois exclusif aux armes Benelli, s’est répandu ces dernières années, équipant de nombreux fusils. Deux facteurs expliquent cette popularité : le premier est juridique, avec l’entrée dans le domaine public du brevet Breda/Benelli pour le mécanisme inertiel à tête de culasse rotative. Le second, d’ordre pratique, réside dans la simplicité, la fiabilité et le coût de production réduit.
Imagé, le fonctionnement des armes à inertie est plutôt simple : imaginez frapper violemment à l’aide d’une batte un ballon de football ou basket en cuir. Avant même d’entrer en mouvement, celui-ci va se déformer. Il va, dans un premier temps, absorber l’énergie avant de la restituer.
L’énergie requise est captée par la force générée au tir. En pressant la détente, la cartouche est frappée, la tête de culasse se déverrouille sous la pression, recule en éjectant la douille, puis la culasse avance, chargeant un nouveau projectile et verrouillant la chambre. Vous êtes prêt à tirer à nouveau !
Lorsque l’amorce est percutée, la poudre s’embrase et expulse bourre et plombs, cette action crée une énergie dans le boîtier de culasse qui va compresser le ressort de celle-ci, libérant la tête rotative. La culasse se déplace ensuite vers l’arrière compressant un second ressort logé dans la crosse. La cartouche tirée est expulsée et une nouvelle monte du magasin. Enfin, les ressorts se détendent, refermant la culasse et faisant tourner sa tête, le percuteur est réarmé, l’arme prête à faire feu.
La facilité d’utilisation et l’entretien minimal contribuent au succès de ce système.
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Les fusils de chasse à inertie dispose d’une mécanique nettement plus simple que les armes à emprunt de gaz. Le nombre de pièce est réduit, ils sont donc, de ce fait, généralement plus légers. Autre avantage, ils sont faciles à démonter et nettoyer. Parce que les frottements entre les pièces sont réduits au maximum et qu’aucun piston n’est nécessaire au fonctionnement de l’arme, les fusils à inertie ne nécessite pas un entretien très approfondi.
Parce qu’ils sont plus légers et à cause du principe même de fonctionnement, les fusils semi-automatique à inertie sont plus dur avec le tireur, le recul est supérieur à une arme à emprunt de gaz. Le mécanisme ne permet pas non plus de s’adapter à la charge des munitions tirées. Les armes à inertie sont donc moins tolérantes et peuvent faillir lors du tir de petite charge. Ceci s’explique par le fait que l’énergie dégagée n’est pas suffisante pour faire fonctionner le mécanisme.
Les armes à inertie n’apprécient pas les excédents de poids. Ajouter une lunette par exemple, n’est pas très recommandée.
Pour effectuer le réarmement, ce n’est pas la force de la munition qui est exploitée, mais celle des gaz qu’elle dégage. Ces gaz communiquent avec la culasse par l’intermédiaire d’un évent taillé dans le canon, qui pousse un piston et un poussoir, activant ainsi la culasse de la même manière que le ferait un système inertiel.
Ce mécanisme implique plusieurs pièces mobiles, dont un piston régulateur de gaz qui détermine la quantité nécessaire au réarmement (habituellement ajustable) et évacue le surplus. Ce système, courant pour les armes rayées en raison de sa capacité à gérer des pressions de plusieurs milliers de bars, tend à être moins utilisé pour les armes de chasse lisses. Néanmoins, des marques renommées comme Beretta et Browning continuent de lui faire confiance, avec le succès que l’on connait.
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Les fusils à emprunt de gaz sont nettement plus complexes. Comme leur nom l’indique, ceux-ci utilisent les gaz produits lorsque la cartouche est tirée. A l’inverse des fusils à inertie, dont la culasse est totalement libre de mouvement, celle des armes à emprunt de gaz est reliée à un piston. Ce piston prend place autour du tube magasin, s’en servant comme guide. Lorsque la cartouche est percutée, la poudre s’enflamme. Cette combustion provoque une accumulation de gaz dans la chambre du fusil. Ces gaz sont alors transférés vers le piston, l’excédent est expulsé. Le piston effectue un mouvement vers l’arrière, entrainant la culasse. La douille est éjectée, une nouvelle monte dans la chambre, les ressorts se détendent pour réarmer le mécanisme.
Les fusils semi-automatique à emprunt de gaz ont l’énorme avantage de « tout avaler ». Peu importe la charge de la munition, le mécanisme s’adaptera et fonctionnera sans rechigner.
En revanche, à l’instar des systèmes à inertie, les armes à emprunt de gaz ont besoin de nettement plus d’attention. Les pièces mécaniques étant reliées les unes aux autres, elles ont un besoin vital d’une fluidité parfaite. L’évacuation des excédents de gaz, dès la chambre sur les nouveaux Remington VersaMax V3 par exemple, joue un rôle primordial dans l’absorption du recul. D’une manière générale, sans technologie particulière pour lutter contre le recul, une arme à emprunt de gaz sera plus douce à l’épaule qu’un fusil à inertie. Notamment grâce à son poids également supérieur dû à l’utilisation de davantage de composants.
Lors de votre prochain achat d’un fusil semi-automatique, prenez en considération l’utilisation que vous en aurez. Celle-ci vous permettra de déterminer vos besoins. Gardez cependant en mémoire que peu importe le mécanisme choisi, pour que l’arme vous apporte du succès, il faut avant tout que vous soyez en confiance avec celle-ci, qu’elle vous tombe correctement.
Une fois votre nouveau fusil semi-automatique entre les mains, n’hésitez pas à passer par l’étape du ciblage qui vous permettra de mieux appréhender son comportement.
Le choix d’un fusil est une décision importante qui peut considérablement influencer nos journées de chasse. Si vous avez prévu de vous initier à la chasse, sachez que l’acquisition du fusil se fera selon différents critères.
Les chasseurs privilégient les fusils semi-automatiques pour chasser les canards, les ramiers et les grives.
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