C'est une bien belle nouveauté que nous livre cette année la grande firme italienne Beretta ! Un fusil bien dans l'air du temps avec son poids contenu à 2,9 kg tout rond. Les chasseurs, français notamment, plébiscitent ces armes assez légères. Bâti sur une bascule de 694 solide et bien finie cet Ultraleggero va faire parler de lui?
Il n'est pas toujours facile de se retrouver au sein de tous les modèles de fusils de chasse superposés Beretta. Les différents modèles, les différentes bascules permettent à chaque chasseur de trouver fusil à son épaule. Ce fusil Ultraleggero de Beretta reprend un peu la forme de crosse assez traditionnelle des 686 Silver Pigeon. Le noyer de mon exemplaire de test est toutefois très joli pour le prix, un bois de qualité 2,5+ chez Beretta avec une teinte assez sombre, de jolies veines naturelles et un traitement poncé et huilé bien réalisé. Les pores du bois sont toutefois assez visibles mais ça ne me choque pas. L'intérieur de la crosse est beaucoup plus évidé que sur un fusil traditionnel, afin d'abaisser le poids de l'arme.
Le devant est du même niveau, il est terminé par une forme assez arrondie et offre une bonne prise en main, même pour les chasseurs de grands gabarits. Cette longuesse est équipée d'un nouveau système d'ouverture avec un tenon muni d'une cheville remplaçable. En fait le devant fer et le système de dépose du devant son séparés sur ce modèle alors qu'ils ne forment qu'une seule pièce sur les autres fusils. La surface de cet auget d'ouverture est réduite, un avantage issu des fusils de ball trap soumis à de grosses cadences de tir et dont l'auget pouvait chauffer et bruler un peu la main du tireur. Le quadrillage réalisé au laser est très traditionnel dans ses formes et profondeurs. La crosse mesure 37 cm de longueur de la queue de détente à la plaque de couche de type X-Tra (pente de 36,5/57,5 mm). Cette plaque de couche X-Tra est assez fine, 1,5 cm, et esthétique et plus légère que modèle Microcore.
C'est la bascule 694 qui a été retenue pour ce modèle Ultraleggero. Rappelons que c'est une bascule en acier en non en Ergal. Cette bascule ne craint rien et ne va donc pas bouger dans le temps même après des dizaines de cartouches tirées ! C'est une bascule squelette dont les flancs et le dessous sont entaillés afin de gagner en poids. Beretta a en effet gagné 94 g en réalisant cette opération par rapport à une bascule équivalente toute en acier. Des platines latérales en technopolymère viennent prendre place dans ces évidements et sont interchangeables. Ce technopolymère reflète la lumière (imagerie lenticulaire) et reçoivent les gravures.
Cette bascule à double coquille est assez basse, entaillée de part et d'autre et reçoit les ailerons du canon qui servent aussi de portées de recul lors du verrouillage. L'angle à l'avant de l'aileron n'est plus droit comme sur les séries 686 mais plus arrondi, signe des séries 690. Il assure une fermeture parfaite. Le verrouillage à proprement parlé est confié à deux verrous coniques qui se rétractent dans le tonnerre de la bascule lorsqu'on l'ouvre. Au contraire lorsque l'on referme l'arme ils se déploient et viennent prendre place dans des logements, des mortaises, percés dans les ailerons du canon. Réalisée au laser elle est sobre et très bien exécutée et les motifs floraux à feuilles d'acanthes créent de très beaux effets à la lumière du jour grâce à cette imagerie lenticulaire qui donne une impression de relief en 3D. Cette gravure laser permet des prouesses comme le nom du modèle discrètement gravés dans le bas des feuilles. La machine laser montée sur 5 axes permet de graver des surfaces arrondies, les coquilles du fusil sont ainsi recouvertes de micro-points offrant une zone mate très jolie.
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Ce fusil comme ces frères avant lui est doté d'un arrêtoir de sureté placé sur le col de la poignée pistolet. Il suffit de l'avancer ou le reculer pour mettre ou ôter la sureté manuelle de l'arme. Un second arrêtoir prend place sur le premier et commande l'ordre de tir des canons. C'est le système classique des fusils Beretta et les amateurs de la marque ne seront pas pris au dépourvu. La mono détente à inertie de mon exemplaire de test fonctionne à merveille. C'est le groupe détente avec le mécanisme 680/690. La queue de détente est noire, lisse est assez large. Il n'y a pas de jeu ni de course avant que le mécanisme ne décroche de façon nette et franche. J'ai relevé des poids de départs d'environ un bon kilo sur cette arme de test. Ce superposé sera aussi disponible en double détente automatique avec des canons de 66 ou 71 cm.
Cette double détente automatique peut s'utiliser comme une mono détente en appuyant deux fois sur la première queue de détente ou utiliser les deux de façon traditionnelle. Montés sur une frette les canons mesurent 71 cm sur notre exemplaire de test. Ce fusil sera aussi disponible avec des canons de 61, 66, 71 et 76 cm ! Le modèle avec les canons de 61 cm disposera d'un choke rayé et ne pèsera que 2,6 kg ! Ces canons basculent sur des tourillons fixés dans la bascule. Le fusil est chambré en 76 ce qui permet de tirer des cartouches magnum. Ils sont bien sur éprouvés pour le tir de billes d'acier ! Outre un acier allié spécifique, spécifiquement conçu pour les besoins balistiques, ces canons bénéficient de cônes de raccordement entre la chambre et l'âme puis entre l'âme et les chokes plus longs. Ceci limite le recul et surtout améliore la qualité de la gerbe. Afin de limiter le poids de l'arme ces canons ne sont reliés entre eux que par deux zones de contact avec des soudures très bien réalisées au niveau de la bouche des canons et juste sous le devant de l'arme. Il n'y a pas de bande sur le reste des tubes.
Le canon supérieur reçoit une bande de visée ventilée en métal assez fine, de 6 mm quadrillée afin de limiter les reflets du soleil dessus. L'Ultraggero est livré avec cinq chokes de très bonne qualité puisqu'il s'agit des Optima Choke HP de 70 mm de longueur. Ces cinq chokes sont livrés dans une petite boite translucide avec une burette d'huile et la clé pour les démonter. Trois chokes sont utilisables avec les cartouches à billes d'acier : CL, IC, M, les deux autres ne permettent pas le tir de ces munitions de substitution du plomb : IM et F.
Si l'on résume, les ingénieurs de la recherche et du développement de Beretta ont réussi à gagner 144 g sur la crosse, 94 g sur la bascule, 65 g sur le groupe de sous garde, 33 g sur le système de dépose du devant bois et 68 g sur les canons de 71 cm. Malgré ses canons de 71 cm cet Ultraggero est en effet vif et maniable. Il fuse à l'épaule tout en restant facile à stabiliser. Nous ne sommes pas en présence d'un fusil bécassier de 2,4 kg à peine mais bel et bien avec une arme de chasse en plaine qui produira de belles gerbes, à bonne distance. Poids modéré obligé pensez à sélectionner vos cartouches comme il faut afin de ne pas trop souffrir du recul ! Je suis allé au stand de tir afin de vérifier le fonctionnement des éjecteurs. Ils propulsent les cartouches à environ 3 m avec une belle régularité et synchronisation.
J'ai tout d'abord tiré des cartouches de ball trap chargées de 28 g de plomb. Le recul est modéré. Idem avec des cartouches Viri de 32 g. J'ai terminé par le tir de cartouches Fob en 36 g. Le recul est tout à fait acceptable, l'arme recule bien dans l'axe, les canons ne sautent pas permettant d'enchainer deux coups rapidement.
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Beretta ne réinvente pas le fusil superposé avec cet Ultraleggero mais propose une arme aboutie et pile dans la demande des chasseurs modernes qui passent malheureusement plus de temps à promener leur fusil qu'à tirer avec ! Il est bien rare de cramer plusieurs dizaines de cartouches en chasse de plaine désormais et quand bien même, avec des cartouches assez douces et peu chargées le possesseur de cet Ultreggero peut attendre de pied ferme une belle volée de canards ou de perdreaux. C'est un fusil léger certes, mais avec une bascule acier, gage de pérennité.
J'ai vraiment beaucoup aimé les gravures florales de la bascule noire et le fait de pouvoir changer à termes les platines en technopolymère. J'étais déjà fan des versions black des DT11 et 692. Mais c'est une histoire de goût La crosse et le devant sont bien typés chasse, sans trop de modernité certes mais très bien réalisés. Le fusil fonctionne parfaitement et son poids en fait un bon compagnon sur le terrain. La montée est rapide à l'épaule, le swing régulier. Super équilibré, c'est un véritable jouet à manipuler, un régal en canon de 66 !!!
Voici un récapitulatif des modèles disponibles :
Modèle | Calibre | Longueur des canons | Bois | Acier | Éjecteurs |
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Ultraleggero | 12 / 76 mm | 71 cm | G2,5 | 1DS | EJ |
Ultraleggero | 12 / 76 mm | 71 cm | G2,5 | 2D | EJ |
Ultraleggero | 12 / 76 mm | 76 cm | G2,5 | 1DS | EJ |
Ultraleggero | 12 / 76 mm | 66 cm | G2,5 | 1DS | EJ |
Ultraleggero | 12 / 76 mm | 76 cm | G2,5 | 1DS | EJ |
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