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L'histoire du fusil à silex français est riche et complexe, marquée par des innovations techniques et des usages variés. Des armes de chasse raffinées aux fusils militaires standardisés, le fusil à silex a joué un rôle important dans l'histoire de France.

Les origines et l'évolution des armes à feu

Depuis l'avènement des civilisations, les êtres humains se sont toujours dotés d’armes à distance. À partir du VIIIe siècle, les Chinois intègrent dans leur inventaire un produit qui changera radicalement l'Histoire : la poudre noire. Elle servait à propulser les projectiles et de charge pour les fusées de guerre chinoises ainsi que des projectiles individuels comme les grenades en céramique et en fonte.

Dès 1150, des armées étrangères (Moyen-Orient) intègrent les systèmes à poudre noire dans leurs armements. Elles prennent la forme d’un canon à main, propulsant une flèche. C’est d’ailleurs en France que le système d’arme à poudre noire connaîtra son baptême du feu en 1324 avec l’utilisation de la bombarde. Au fur et à mesure du Moyen-Âge, les bombardes, les canons ont eu des déclinaisons de plus en plus petites jusqu'à devenir des armes portables individuelles. Cette nouvelle ère des armes débute avec l’arquebuse.

Si initialement, les armes à feu s’enclenchent via une mèche, l’arrivée de la platine à silex enterrera cet ancien système de mise à feu. Ni plus ni moins qu’un système de briquet à silex, les fusils utilisant ce système possède de nombreux avantages : une arme plus légère, un système plus compact et plus résistant à des conditions climatiques plus rudes.

Le fusil à silex sous l'Ancien Régime

De part les lois en vigueur sous l’Ancien Régime, la détention et le port d’arme était encadré. Leur accès était possible aux anciens soldats et aux hommes libres qui en avaient reçu la permission par leur seigneur notamment pour un usage de chasse sur leurs terres. Elle était évidemment automatique pour le second ordre, très minoritaires en nombre, et ses enfants dont la mission fondamentale était de mourir dignement quand les circonstances l’exigeaient.

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Au passage, l’image d’un royaume sans autre loi que celle du plus puissant, est une belle invention de l’école de la Troisième République. La monarchie légiférait bien souvent au-delà des souhaits de la noblesse, beaucoup, et souvent aussi pour protéger. Vers 1760, elle permettait aux travailleurs de se réunir pour se défendre et offrait de nombreux congés et protections dans le travail.

Les armes de chasse au XVIIIe siècle

Les armes de chasse XVIIIe constituent un sujet à part entière. D’abord du point de vue des calibres, sur le continent, ce sont les 20 et 24 qui règnent en maîtres. Certains, au retour des exilés de l’émigration, rapportant avec eux les 16 et 12 anglais se moqueront des fusils de leurs grands pères comme étant des armes faisant « tif tif ». Ils avaient pour eux de consommer « moins de poudre et moins de plomb » comme dit le proverbe, mais surtout de faire meilleur usage de leurs charges. Seules nos colonies du nouveau monde appréciaient le 12 et le 10 qui sont idéales pour les grosses bêtes (ou l’indien dans ces époques barbares!). Ces armes ont rarement plus d’un canon, car on ne maîtrisait pas encore parfaitement les techniques de brasure permettant de ne pas faire surchauffer les canons et du coup d’éviter de leur faire perdre leurs excellentes propriétés. Il existe de rares armes à canons tournants et un fusil juxtaposé qui aurait été offert à Louis XIV qui s’en serait servit pour inventer le « coup du roi »!

Un exemple exceptionnel : le fusil d'enfant de Louis XV

L’origine précise de notre arme s’est hélas perdue dans le temps. Tout d’abord la monture est à fut long jusqu’à la bouche. Pas de recoupe, pas d’enture. Toutes les pièces sont parfaitement ajustées, pas de jours, pas de jeu. La forme pied de vache associée aux garnitures en argent dûment poinçonnées du Paris X couronné situe l’arme dans le haut de la pyramide sociale de l’époque. Décors typiquement français début XVIII° à l’exécution d’orfèvrerie et de bois parfaite et d’un goût parfait typique de l’époque.

Ces points font écho à la platine remarquablement ouvragée et fine, signée Guillard à Paris - Et je l’ai retrouvé l’animal - arquebusier parisien actif jusque 1740 et juré de sa communauté (donc plutôt en fin de carrière) vers 1735. La platine est aussi très joliment gravée de motifs rocaille. Nous sommes là sur une très belle réalisation, faisant appel à de nombreux corps de métier, à une époque où le tour à métaux n’existait pas encore et où chaque vis était réalisée à la main au moyen d’un peigne fabriqué par l’arquebusier lui même.

Ce fusil impressionne par le galbe de sa crosse et son archaïsme, utilisé dans le sens le plus noble du terme. L’ensemble est encore très typé « Grand Siècle » avec sa crosse en forme « pied de vache » . L’état de fraicheur de conservation dans lequel ce fusil nous parvient est bluffant malgré ses trois cent bougies bien sonnées. La plaque de couche est en argent avec une jolie patte qui continue sur le dos de crosse. Le chien est à col de cygne (autre indice) et l’ensemble du mécanisme est d’une grande netteté. Le canon, monté à clavettes, est très magnifiquement décoré à pans coupés segmentés sur ses deux premiers tiers en deux parties puis se finit à chevrons ensuite pour aller vers la bouche à cercles sur son dernier tiers.

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D’une beauté qui m’a coupé le souffle par son esthétique et la qualité incroyable de sa fabrication. Chapeau bas au Maître armurier qui a créé cette merveille. ! Le tonnerre est gravé « Horatio Simone » un nom? un surnom ? Un des propriétaires successif de l’arme ? L’intérieur est splendide, en très bel état.

Arme de chasse d’un très jeune seigneur de la haute société du début du règne de Louis XV, elle témoigne d’une époque de maitrise exceptionnelle, de goût parfait et du fait que la France fut vraiment l’étoile polaire de l’époque la plus raffinée de l’histoire occidentale. Comme un mirage, notre fusil de ce jour nous fait apercevoir le temps d’un instant à la fois un moment d’histoire et un pic civilisationnel. Si les réglementaires pour enfants de la même époque sont rares, une telle arme d’enfant est très rare surtout dans un état aussi excellent. Répétons le !

Standardisation et production militaire

Initiée par Louvois, ministre d’état, et sur le conseil du maréchal de Vauban, Louis XIV, généralisera par ordonnance la platine à silex à la française sur les mousquets en allégeant leur poids en 1703. Les piquiers seront aussi supprimés et la baïonnette à douille généralisée sur les « mousquets à silex ». Un « mousquet à fusil » plus court destiné à la cavalerie, mais utilisant généralement la même cartouche au 2/3 de sa charge de poudre que le « fusil » sera aussi inventé et prendra le nom de « mousqueton .

En France, la cartouche de guerre en papier, comportant 10 à 12 grammes de poudre noire et une balle de 16,3 mm en général, est généralisée entre 1728 et 1740. La balle est plus petite d’environ 1,2 mm que le calibre de 17,5 mm, pour qu’elle rentre facilement lors du rechargement, même si le canon est un peu encrassé par le tir précédent. Il n’y a plus de calepin de tissu graissé avec la cartouche, le papier de celle-ci en faisant office, tassé avec elle lors du rechargement.

En revanche, ce type de chargement nuit à la précision, car la balle rebondit sur les parois internes du canon et c’est le dernier rebond avant sa sortie qui définit sa direction.

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En 1763, la crosse à l’origine en pied de vache du fusil réglementaire français est transformée en crosse droite. En 1766, le poids est allégé et le chien renforcé. 1777, puis an IX, et enfin le dernier modèle de fusil de guerre à platine à silex, le 1822….qui sera modifié en platine à percussion vers 1830, puis son canon rayé vers 1848. Il prendra alors l’appellation de « fusil 1822 T bis ».

Portée et létalité des fusils à silex

Nombre de légende ou d'info contradictoire sont colporté a propos des fusil a silex , notament par Hollywood. Les premiers soldats français s'arrêtent à environ 120 mètres de la ligne adverse et tirent sur l'ennemi sans qu'aucun ordre soit donné. La distance qui les sépare des soldats britanniques est trop grande et cette première salve de mousquets n'a que peu d'impact. Arrivées au bout de leur course, les balles ont perdu presque toute leur énergie cinétique et rebondissent sur les habits rouges, n'infligeant au pire que des contusions.

D'après le hors serie de tradition magasine, des essais ont été realisé en 1835 sur une cible elle de 6 m de long sur 2 m de haut sur 100 coup 71% ont touché la cible a 200 m. Sur une cible de 16 m sur 2 22 % ont touché la cible a 300 m10 %. La portée maximal est de 600 m et perforation 2 cm de peuplier. La perforation a 250 m est de 4,6 cm de sapin.

La munition est dangereuse à 300 m mais la précision devient aléatoire . On considère qu'un homme serait malchanceux d'être touché à 150 verges . Il faut compter avec le " vent " important lors des premiers coups et avec l'encrassementqui augmente ensuite . Il faut prendre en compte les variations de qualitée de la poudresuite a son transport sur mer et sur terre , ainsi qu'un possible mauvais entreposage . Il ne faut pas oublier non plus les variations dans l'alésage des canons .

Le silex de Meusnes

Si Meusnes est le berceau de la pierre à fusil, ce n’est pas un hasard. « L’histoire de la pierre à fusil a commencé ici, explique Kévin. Nous sommes sur un bassin sédimentaire très riche en silex de qualité constante - il existe d’autres endroits riches en silex, mais de qualité variable.

Les « caillouteux » sont à leur compte. Ils gèrent tout : la recherche de silex dans les environs, leur acheminement dans l’atelier du musée, la taille des cailloux dont ils extraient des lames qu’ils retaillent en pierre à fusil de différents gabarits selon l’arme à laquelle elles sont destinées, la vente des pierres à fusil… « Pour la vente, nous travaillons avec des négociants qui redispatchent les pierres. » Ils en vendent tout de même 120 000 par an, dont deux tiers aux États-Unis. Le dernier tiers est destiné à l’Allemagne et à d’autres pays occidentaux.

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