Le fusil à pompe, inventé à la fin du XIXe siècle par John Browning (Winchester 1893), est une arme à réarmement manuel équipée d'un chargeur tubulaire. Particulièrement emblématique et bien ancré dans l’imaginaire collectif, le fusil à pompe jouit d’une popularité indiscutable. Largement mis en lumière au cinéma, à la télévision et dans l’univers vidéoludique, le FAP est à lui seul une institution dans le monde de l’armurerie moderne.
La législation distingue les fusils à pompe à canon rayé (catégorie C, autorisés sous conditions) et les fusils à pompe à canon lisse (catégorie B, interdits à la chasse). Désormais les fusils à pompe à canon rayé sont limités à 5 coups (4+1). Le canon doit être supérieur à 60 cm, l’arme complète doit faire 80 cm minimum avec interdiction totale de crosse repliable permettant de descendre au dessous de ces 80 cm minimum de longueur.
Pour les modèles de catégorie C, le canon doit mesurer au minimum 61 cm et la capacité maximale est de 5 coups (4+1).
La rayure des fusils est apparue vers 1880. George FOSBERY a développé un concept novateur et paradoxal : un système de rayures dans les derniers centimètres des canons de fusils permettant le tir de balles cylindro-ogivales pour le grand gibier, et de la grenaille pour le petit gibier. HOLLAND & HOLLAND l’adopte. Le Paradox repose sur la rayure des 5 à 6 derniers centimètres des canons. Le retreint est d’environ 1/25ème de pouce, soit en gros 1 mm. La grenaille fait de belles gerbes jusqu’à 30/35 m, et les balles portent avec puissance et précision jusqu’à 100 ou 150 m. Le système sera disponible du calibre 8 au calibre 28. Le calibre 12 sera le plus courant. HOLLAND & HOLLAND produira 1479 Paradox, de 1886 à 1933.
À l’expiration du brevet en 1899, Westley RICHARDS développe un système proche appelé Explora pour les gros calibres, et Fauneta pour le calibre 28. MANUFRANCE adopte le Paradox pour ses Idéal en 1904. En 1924, apparaît le canon Supra, rayé sur sa toute sa longueur. Le Supra est conçu pour accroître la dispersion des grenailles de façon régulière et sans trou, pour la chasse du petit gibier, particulièrement le lapin qui est roi à cette époque, mais aussi le lièvre et la plume au bois. En calibre 12, le pas est de 1560 mm à droite, l’âme fait 18,4 mm pour 18,05 mm à plat de rayure, qui sont au nombre de 6. Lors de sa sortie, il se distingue par sa précision, jusqu’à 60 à 100 mètres avec des balles rondes ou cylindro-ogivales. On retrouve le canon Supra à droite, et un full ou demi à gauche.
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Il existe des fusils avec deux Supra, express du « pauvre », efficaces sur le petit gibier, souvent critiqués par ceux qui ne les ont pas utilisés. Afin d’améliorer l’efficacité, les fabricants ont sorti des balles plus légères, ensabotées, et nécessitant une stabilisation pour voler droit. La rayure règle le problème.
Le concept de la rayure droite est ancien, une idée fumeuse pour améliorer la précision des mousquets. Il y a quelques décennies, l’idée resurgit aux USA pour tenter d’améliorer la tenue des bourres à jupes, et les empêcher de tourner dans le canon. VERNEY-CARRON produira des tubes pour HASTING, Outre-Atlantique. VERNEY-CARRON a fourni des milliers de canons rayés pour fusils aux USA, sous la marque HASTING. Les pas de rayures varient de 711 à 889 mm pour les calibres 12. Ces rayures sont destinées au tir de balles sous-calibrées, mais donnent souvent de bons résultats avec des balles classiques.
Les rayures des fusils « à pompe » légaux, ou des semi-autos slug comme le Belmonte ou les SX3/4 transforment ces fusils en carabines.
Le fusil à pompe Manutac NPX est un exemple de fusil à pompe de catégorie C doté d'un canon en rayure droite anti-dispersante. Il permet le tir de cartouches à balle ou plombs. Sur le boîtier, un rail de 21 mm (Picatinny) permet de recevoir tout type de montage d'un point rouge.
Ce fusil est éprouvé bille d'acier et est adapté pour la battue et le tir sportif. Pour l'acquérir, il est nécessaire de fournir une pièce d'identité, un justificatif de domicile, un permis de chasser validé de l'année en cours, un document SIA Chasseur et une licence de Tir FFTir ou FFBT en cours de validité.
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Appréciés des tireurs amateurs de sensations fortes et des chasseurs qui saluent sa polyvalence sur le terrain, certains fusils à pompe se sont récemment vus surclassés en arme de catégorie B à l’été 2018 pour leur présence de plus en plus fréquente dans le milieu du grand banditisme. Le fusil à pompe de catégorie C, pourra, quant à lui, être utilisé à la chasse en plus des applications sportives et ludiques de la catégorie B. Il est également particulièrement apprécié pour les applications de home défense.
Dans tous les cas, on pourra compter sur son fonctionnement sans faille grâce à son système de réarmement manuel qui le dispensera des incidents de tir que l’on peut rencontrer avec les systèmes fonctionnant par emprunt de gaz. L’autre avantage de sa mécanique simple est sa grande facilité d’utilisation, ce qui simplifiera la familiarisation du tireur avec l’arme. Le fonctionnement à réarmement manuel du fusil à pompe étant en soi d’une grande fiabilité, vous serez sûr de disposer d’une arme fiable, peu importe la marque.
On sélectionnera ses munitions en fonction du type de tir et du canon de votre fusil à pompe. Ainsi les canons à rayures hélicoïdales seront exclusivement réservés au tir de balles monolithiques telles que les Brenneke, slugs et Sauvestre et seront donc assez spécialisés. Elles seront parfaites pour les moyens et gros gibiers et offriront une bonne précision jusqu’ à une cinquantaine de mètres et un pouvoir d’arrêt important.
Les canons lisses ou à rayures droites dites « rayures non dispersantes » seront plus polyvalents et pourront aussi bien tirer des balles que des cartouches à grenaille ou des chevrotines. Les cartouches à grenaille seront parfaites pour le petit gibier comme le lapin ou la perdrix.
La rayure droite, c'est une connerie spécifique aux fusils à pompe en France à cause d'une législation débile qui considère qu'un pompe est plus dangereux qu'un juxtaposé ou superposé de chasse ou un semi-automatique, et qui du coup impose des canons rayés afin de ne tirer que de la balle en 12, sans pouvoir tirer proprement les nombreuses autres munitions disponibles dans ce calibre, sauf à faire une demande d'autorisation.
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Le décret précise les conditions pour que ces armes soient classées en C 1° d) les « armes à feu d’épaule à 1 coup par canon, à répétition manuelle, à canon rayé, munies d’un dispositif de rechargement à pompe chambré pour les calibres 8, 10, 12, 14, 16, 20, 24, 28, 32, 36 et 410, d’une capacité inférieure ou égale à 5 coups, dont la longueur totale est supérieure à 80 cm, dont la longueur du canon est supérieure à 60 cm et dont la crosse est fixe » . Pour les calibres énumérés, si l’une des conditions manque, (capacité, longueur ou crosse pliable), l’arme se retrouve classée en catégorie B.
Si le canon est inférieur à à 60 cm, il faut soit : changer le canon pour installer un canon supérieur à 60 cm (attention une telle opération demande une nouvelle épreuve, sauf si le nouveau canon a déjà été éprouvé), soit adjoindre un manchon soudé, rendu ainsi indémontable. Le canon étant ainsi modifié, il faut alors obligatoirement faire éprouver le canon seul ou l’arme complète.
Pour une capacité supérieure à 5 coups [2], vous devez faire limiter le nombre de coups dans le magasin. Cette opération doit être irréversible avec un outillage courant. La faire réaliser par un armurier ; sa facture sera une une garantie juridique. Sinon, il y a des dispositions transitoires qui prévoient que les détenteurs d’armes surclassées ont jusqu’au 30 juillet 2019 pour demander une autorisation à titre sportif.
Contrairement à ce qu’on a pu croire avec une première lecture du décret le régime des carabines rayées à pompe n’a pas été modifié. Pour être classée en catégorie C il faut que « la longueur totale soit supérieure ou égale à 80 centimètres ou la longueur du canon supérieure ou égale à 45 centimètres » . Des carabines à pompe en .22 lr, Winchester mle 1890 et 1906. La première est en D2 du fait de son modèle antérieur à 1900. Selon la loi [6] les armes historiques et de collection sont classées en catégorie D. Ainsi les armes à pompe d’un modèle antérieure à 1900 sont classées en catégorie D donc libre à l’achat et la détention. C’est un argument qui a permis de faire revenir les fusils à pompe dans le domaine de la chasse d’où ils avaient disparu, du moins dans notre pays (1) depuis le temps de notre jeunesse et du fameux « Rapid » de la Manu. Vu la mythologie existant sur cette arme aux USA (3), il aurait bien été étonnant qu’on ne trouve pas là-bas, une certaine forme d’antériorité qui date, en fait des mousquets de la guerre d’Indépendance où il s’agissait de rainures de collecte des résidus de poudre noire, autant que des pas de rotation très lents pour stabiliser les balles rondes. Il pouvait atteindre un tour pour 72 pouces (1,82m.) donc quasi imperceptible à l’œil nu sur un canon de 60 cm.
Les « rayures » sur armes lisses à la chasse connurent un sursaut d’intérêt avec le système « Paradox » (4) et surtout en France avec le procédé « Supra » de la Manu qui opérait non plus au bout mais tout le long du canon et un pas de 6 rayures à droite tous les 15 cm. Il était préconisé pour le lapin et faire tournoyer la gerbe, mais ce qui est moins connu, donner un effet gyroscopique aux balles rondes ou cylindro-ogivales. Monté à droite sur un « deux coups » et un trois quart classique à gauche, cela donnait une arme polyvalente en cas de rencontre avec le gros gibier, ce que fit également Husqvarna dans les pays scandinaves.
Si on regarde bien d’ailleurs les notices des armes actuelles, on se rend compte qu’elles sont rayées « dans un atelier français », et que, comme par hasard, ce mouvement de contournement de la législation a été institué par Verney-Carron (et son « Black Crow ») qui forgea dans le passé, les canons de remonte « Hastings » pour toutes sortes de SA (Auto 5, Remington 1100 et 870) quand certains états US bannirent le tir du whitetail à l’arme rayée, pour des raisons de sécurité notamment. Il s’agissait de 6 rayures au taux de 1/34 (1/26 en 20) éprouvés 1320 bars, le taux de travail des munitions ensabotées étant de 900 bars.
Les rayures « droites » firent leur apparition au même moment dans le monde du sporting avec on l’a vu, les canons « Wadlock » avec des rainures profondes (0.005 pouce) sur toute la longueur visant à améliorer de 7 à 10% la concentration de la gerbe. Comme le pneu d’un dragster qui se déforme au démarrage, cela visait à éviter que la jupe en plastique ne « tourne » à gauche ou à droite sous l’énorme pression, procédé de tubes « companions » à insérer qui fut simplifié et amélioré ensuite par Briley avec ses Ultimate Ultralite. Tout le monde fit des rayures droites (Kolar, Ruger, Remington) sans que le gain soit évident, et c’est sans doute le constat que ces rayures droites n’avaient que peu d’incidence qui ont permis de les remettre à l’ordre du jour sans coup férir ni trop de recherche et développement voire communications techniques sur le sujet, et pour cause.
En ce qui nous concerne, pour le tir de chasse, en lisse, canon de 61 cm, sur faisan-perdrix-renard avec le Yildiz, tout est tombé au premier coup, et même chose sur trois chevreuils en battue communale, tout ça aux distances classiques de tir. Pareil pour un ramier au vol, mais plus intéressant fut un tir à l’approche-posé à une distance mesurée dans un bois à l’affût où chaque arbre est bien répertorié et face à la canardière habituelle en full de 82 cm de canon.
A balle, ces rayures « droites » seront par nature, inadaptées aux balles US ensabotées (Winchester Super Elite, Remington Accutip) lesquelles, par essence, doivent « tourner » pour être efficaces. Même s'il est patent que les « ailettes » des Brenneke sont là pour le passage du rétreint et non l’effet gyroscopique, on ne sait trop si elles peuvent perturber ou non leur vol. Sur le Net, on conseille la balle « S » à jupe, et seule la balle Fier a été testée sur trois tirs avec groupement fort convenable de 7 cm à 50m.
Vu le recul de la « S » (650m/s) pour le Yildiz qui ne pèse que 2,7 kg, (et dont le fabricant a fait un peu bêtement l’économie d’un gros pad de recul !), nous avons tiré plus lent et plus « pointu » (ou pénétration si on veut) avec la Gualandi, précise et efficace à 20m. où nous avons tiré plein coffre sur une bête rousse cible rapide et rebondissante comme un ballon e football. 4/Voir archives du 1 mars 2017.
Aujourd’hui, je vous propose un test très attendu autour du célèbre Taurus ST12, dans sa dernière version équipée d’un canon à rayure droite dite “non dispersante”. Est-ce que cette nouvelle configuration change vraiment la donne ? Pour le savoir, on va le tester face à un fusil à canon lisse, le Winchester SX4. Objectif : observer les différences de groupement sur cible avec différents types de munitions.
Pas besoin de refaire tout l’historique du Taurus ST12, largement présenté sur les réseaux. Pour évaluer ce canon à rayure droite, on l’a comparé à un Winchester SX4 semi-automatique équipé d’un canon de 71 cm avec un choke 1/4 (plus serré que le canon d’origine du Taurus).
• Le Taurus ST12 ne démérite pas : gerbe concentrée, tous les plombs dans le carton.
| Caractéristique | Fusil à Pompe à Canon Lisse | Fusil à Pompe à Canon Rayé |
|---|---|---|
| Catégorie Légale (France) | B (Interdit à la chasse) | C (Autorisé sous conditions) |
| Utilisation Principale | Polyvalent : balles, grenaille, chevrotines | Spécialisé : balles monolithiques |
| Précision avec Balles | Moins précis à longue distance | Plus précis à moyenne distance (jusqu'à 50m) |
| Exemple de Modèle | Winchester SX4 | Manutac NPX |
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