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L'expression "vie de carabin" évoque souvent un monde à part, avec ses propres codes et réalités. Mais au-delà de cette image, il est essentiel de se pencher sur des questions cruciales concernant la pratique médicale et le bien-être des patients.

Gastronomie et Professions: Une Digression

On commença par les dîners où l'appétit devait se doubler de patriotisme. Chaque province voulut avoir ses agapes avec menu local. On vit se grouper autour des tables les hommes les plus graves, les personnages les plus notables, dans le seul but de fêter les ragoûts les plus populaires, les plats les plus bizarres. Le haricot de mouton eut sa rhétorique et ses rhétoriciens, de même pour la blanquette de veau, la... le... les... Mais nous ? Nous sommes entrés dans une nouvelle période : la période des gastronomies professionnelles. Les spécialités intellectuelles ont ouvert la marche. D'abord les hommes de lettres, puis les auteurs dramatiques qui viennent d'imiter l'exemple. Le lunch des Médecins... Après quoi viendront les Agapes des députés qui se mangeront un peu entre eux comme dessert. Le boulottage des Corroyeurs. Bref, la société tout entière finira par vivre à table, la fourchette à la main. Ce qui n'empêchera pas le couteau de servir à s'entrelarder. Or, franchement, elle finira par devenir un peu monotone cette boustifaille perpétuelle. La sagesse des nations a recommandé pourtant de manger pour vivre et non de vivre pour manger. Seules la gastrite et la gastralgie ont lieu de voir avec joie ce cumul de l'indigestion, matérielle et oratoire. On se calme. Les effervescences du Jour de l'An sont passées. Nous voilà tous repris dans les engrenages de l'année nouvelle. Le temps de crier encore deux ou trois fois : Le roi boit !

Pharmacie Commerciale et Autres Réflexions

Sur la boutique d’une de ces maisons, mon regard rencontra les mots : Pharmacie Commerciale. Si j’avais continué ma promenade, il est probable que j’aurais trouvé une demi-douzaine de ces dénominations. C’est la grande mode aujourd’hui. C’était, il y a deux ans, un objet d’imprécations furieuses. Impardonnable outrage, vouloir méconnaître la majesté du sanctuaire des drogues en tous genres. On crut presque à une révolution imminente. Elle est loin la révolution.

Hommage à la Poésie et aux Arts

N’est-ce pas un miracle qu’au milieu de ces aberrations, de ces déchaînements, de ces violences, il se trouve encore un certain nombre de fidèles qui s’intéressent assez aux choses de la poésie pour fêter la mémoire d’un poète ? Ainsi l’on a fait pourtant, l’autre soir, à la Comédie-Française, où, pour la première fois, on célébrait l’anniversaire d’Alfred de Musset. En principe, j’estime qu’il ne faudrait pas trop abuser de ces solennités-là, sous peine de les rabaisser en les multipliant, peut-être même de les ridiculiser. Pendant longtemps Molière fut seul l’objet de ces adorations périodiques. Puis Racine eut son tour. Puis Corneille. Puis Victor Hugo. Prochainement, on s’occupera de Beaumarchais sans doute, et de bien d’autres. C’est alors qu’il sera temps de s’arrêter : car, si ces autres devenaient trop nombreux, le public refuserait son concours. Un tel refus n’était pas à craindre avec Musset. Il a encore gardé assez d’enthousiastes pour faire à sa gloire un cortège décent. Mais, si l’on avait trop tardé, on n’aurait pu répondre de rien.

Pauvre Musset ! Non, tu n’as jamais compris la femme à la façon de Pot-bouille, de Nana ou de Germinal. Et ton théâtre raffiné, quintessencié, adorable ! Encore un démodé de demain. Jamais l’idée ne te vint de mettre en scène le délire alcoolique. Pas la moindre botte de carottes dans tes accessoires. Parmi tes personnages, aucun charcutier hachant devant le public de la chair à saucisses. Pourtant — et c’est une suprême consolation — on t’a acclamé et couronné dimanche. On t’a proclamé immortel, de la vraie immortalité, quoique tu aies été académicien. Les beaux vers de la Nuit d’Octobre ont serré les cœurs. Les grâces de ton Caprice ont charmé les esprits. Mais il ne faut pas s’y tromper, c’est un rayon de soleil couchant qui a illuminé, ce soir-là, ton buste. Ce qui patauge est implacable pour ce qui vole.

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Hugo a laissé après lui une labeur colossal. Il a été décidé qu'on publierait tout. Qui, en effet, aurait osé faire un choix ? Bien des gens qui n'ont pas connu Victor Hugo s'en pourront étonner, surtout s'ils s'en rapportent aux racontars absurdes qui avaient autrefois essayé de faire de lui un pontifiant toujours solennel. Rien de plus faux. Ce grand esprit adorait rire. Le volume de théâtre qu'on nous promet paraîtra en février. Il ne faudra pas moins de dix ans pour cette liquidation énorme, que doit couronner, comme on sait, la série des notes et fragments : idées éparses, esquisses, ébauches, vers, pensées, projets. C'est là peut-être qu'on aura le mieux la mesure du colosse.

Anecdotes et Réflexions Diverses

Plus nous allons, plus nous avons l'air de perdre la boule. Et je ne vois pas de remède au mal. Exemple : Si l'on cherchait un nom pour le siècle qui va commencer bientôt, je crois qu'on ne pourrait en trouver un qui lui convint mieux que celui-ci : Siècle de l'Eventrement. De Montmartre à Montparnasse ! Ah ! J'ai dans l'idée que le commerce des sourires y prospéra. Aboutir. Définition qui a l’air d’une espièglerie. Car, précisément, pour avoir été trop neutres jusqu’ici le ministère et majorité n’ont pu aboutir. Y arrivera-t-on ? Les quatre gauches ont, à l’instar des quatre fils Aymon, essayé de partir en guerre montées sur un seul cheval qui s’appelle : Programme. Programme est peut-être une excellente monture, bien qu’elle n’ait jamais fait beaucoup de chemin, mais ce qui va la gêner pour marcher, c’est que les quatre cavaliers vont vouloir tirer les quatre brides dans quatre sens différents.

On a formé le beau projet de tracer un itinéraire au cabinet. Agir est devenu indispensable. Là-dessus, tout le monde est d’accord. Le gladiateur antique cherchait à tomber avec grâce. On cherche à faire tomber, sans que la chute soit disgracieuse, les ministres dont M. Démolir est toujours facile. — Un seul homme peut arriver à abattre une forêt. La définition est d'un philosophe. On a cité souvent des inscriptions baroques prises sur des boutiques parisiennes. J'en ai, l'autre jour, au lendemain de la fête, recueilli une qui me paraît les dépasser en imprévu. Elle était écrite à la main sur une simple feuille de papier collée aux vitres.

Donc deux millions de créatures, dont l’estomac est conformé de la même façon que le nôtre, trouvent un charme suprême à fourrer dedans des biftecks masculins ou féminins. — Voyons, voyons Il ne s’agit pas de faire des manières. Manger son prochain n’est pas, à coup sûr, une opération sentimentale ; mais n’y a-t-il pas plusieurs façons de le manger ? La première, la plus simple, est celle qui consiste à faire cuire ses chers frères et les accommoder à des sauces quelconques. La civilisation a raffiné tout cela. À présent, il y a cent manières différentes de dévorer autrui. Allez-vous en à une séance au Palais-Bourbon ; c’est là que vous verrez le cannibalisme moderne dans toute sa beauté. Écoutez parler un homme de lettres d’un de ses chers confrères. En voilà encore un anthropophage ! Décidément, nous, les prétendus civilisés, nous n’avons pas le droit de chercher querelle au cannibalisme.

GAMBETTA. C’est entre ces deux extrêmes qu’oscille perpétuellement l’opinion de ce bon peuple français, à propos de tout personnage politique en évidence. Ils lui reprochent de n’avoir pas terminé la guerre et ils ne se reprochent pas de l’avoir commencée. Mais, si ce borgne a régné, c’est ta faute, Empire des aveugles. GARIBALDI. — Don Quichotte poussé au sublime. HAUSSMANN. Les officieux d’antan ont voulu nous faire admirer les embellissements de ce boulevardomane qui nous disait : C’est moi qui régale et c’est vous qui payez ! Pas malin de bien habiller sa femme en lui mangeant sa dot. HUGO (Victor). — Le Poète-Soleil !

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On a souvent besoin d'un plus petit que soi. À seule fin de terrifier le pays, le ministère à poigne inventa des complots dont il payait la note sur les fonds secrets. M. M. Constant déclare qu'il veut appliquer toute la loi.

Le mardi gras, rien que ce jour-là, la bonne ville d’Anvers, si froide, si grave d’ordinaire, prend soudain une physionomie inaccoutumée. Jusqu’à une heure de l’après-midi, rien ne révèle la transformation qui va s’accomplir. Dans leurs bureaux les armateurs grattent le papier comme de coutume. Mais soudain l’heure a sonné au carillon de la cathédrale, et en moins de vingt minutes, la métamorphose est complète. De tous les coins se mettent à affluer à la fois toutes les voitures de la ville mises en réquisition d’avance. Des mascarades sortent de dessous terre. Par bandes elles se répandent en chantant et en se livrant à des chorégraphies plaisantes. En même temps toutes les fenêtres s’ouvrent. Les dames s’installent aux balcons. Carrosses, fiacres, pataches, organisent une interminable file qui s’enroule comme un serpent tout autour de la cité. Alors, au diable la tenue, le sérieux, la froideur. Chacun se munit de grands sacs remplis d’une sorte de petits bonbons de pain d’épice que le patois du lieu appelle des pépernotten. Le bombardement s’entame aussitôt. C’est une pluie, une giboulée, une mitraille. Les voitures et les balcons ripostent aux assaillants. Les oranges, les dragées, les pois se mêlent de la partie. Le spectacle est vraiment curieux, étrange, saisissant, et l’on comprend, à le regarder, que le Nord est bien le pays qui a inspiré à Téniers ses furibondes drôleries.

Mais ce n’est là qu’un premier acte. Il y en a un second qui, celui-là, ne se passe pas en plein vent. Le soir, en effet, après qu’on a pris un peu de repos pendant la trêve du dîner, la foule se précipite vers une salle dite salle des Variétés. Imaginez un théâtre, un local affecté à des concerts et un café gigantesque réunis soudain par l’enlèvement de trois cloisons mobiles. Au fond, d’énormes glaces, en prolongeant encore la perspective, donnent à la scène des proportions vraiment fantastiques. En réalité, trois fois grand comme le bal de l’Opéra, le bal des Variétés anversoises a l’air de s’étendre sur un espace équivalant à la moitié des Champs-Élysées. C’est là-dedans un gigottement formidable d’autant plus curieux qu’il est escorté d’un silence que rien ne trouble. Pas de cris, pas de querelles. Les femmes du monde qui vont s’offrir pendant une heure ou deux ce régal bizarre sont sûres de ne jamais être ni molestées, ni interpellées par personne. Toutes les classes sociales trinquent tranquillement de la gaieté.

Puis, tableau plus étrange encore que les précédents, vers le milieu de la nuit, on s’entasse dans une sorte de sous-sol qui fait office de restaurant. Comment un pareil contenant peut-il suffire à un pareil contenu ? c’est ce que je n’ai jamais pu comprendre. On arrive à s’empiler vingt-cinq autour d’une table faite pour quatre. Plafond bas, nuage de fumée impénétrable, odeur de bière, de choucroute, de charcuterie, tout cela forme un ensemble inouï. Quand le jour reparaît, plus une trace de rien, pas un ivrogne dans les rues. Les Anversoises se dirigent, aussi impassibles que si rien ne s’était passé, vers les églises, où chacune va recevoir les cendres, le boutiquier est à sa boutique, le banquier à sa banque, l’homme de peine à ses ballots. Les cochers sommeillent sur les places ; les fenêtres sont hermétiquement closes, la ville est hermétiquement morne. Si vous avez le temps, je vous engage à aller faire ce rêve-là de visu.

Quand on lâche les pigeons voyageurs, ils commencent par tourner en l’air, indécis de la route qu’ils doivent suivre. J’ai fait comme eux. Puis, ma foi, j’ai pensé que je devais aux montagnes une réhabilitation. L’an dernier, en effet, la Suisse m’a laissé la plus antipathique des impressions. Je ne suis pas des détracteurs de voyage en chemin de fer. — Ah ! Tout ce rabâchage est absurde. Neuf fois sur dix, le beau sexe était représenté par des nourrices dont les mioches s’oubliaient volontiers sur les genoux de la société, — par de grosses commères qui s’asseyaient à vos dépens, — par de vieilles dames étiques qui vous lançaient des regards furieux si, sans mauvaise intention, grand Dieu ! C’est comme ce préjugé absurde qui consiste à prétendre qu’on ne peut jouir du paysage en wagon. Au contraire, on en jouit juste pour ne pas avoir le temps d’en être las. On voit par grandes masses, par panoramas. En diligence, on ne voyait rien. C’est à peine si la Touraine offre aux touristes un gracieux intermède de trop courte durée. Mais vous n’y tenez pas, moi non plus. Sitôt que vous arrivez, ce qu’on vous propose de plus récréatif, c’est une visite aux momies de Saint-Michel. Va donc pour les momies. Autrefois, ces débris curieux étaient exhibés dans un désordre pittoresque. Aujourd’hui, on a cru mieux faire en combinant une mise en scène moins fantaisiste. Chaque corps est accroché à une sorte de porte-manteau, le long de la muraille. Cela forme un cercle qui n’a rien d’imposant.

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Maltraitance Médicale: Réflexions et Témoignages

En effet, nous avons tous eu malheureusement affaire aussi bien nous-mêmes que nos proches à des incompétents, de toute sorte dans le milieu médical. Il y a même des médecins qui ont envoyé à la mort des parents qui auraient pu être sauvés si le diagnostic avait été juste au moment où il fut donné après consultation. Combien d'infirmières à domicile ont manipulé nos parents comme des sacs de pommes de terre, quand ces mêmes soignants ne se croyaient pas observés par un tiers de la famille. Que dire du gynécologue qui, lorsqu'une femme a une infection vaginale, un herpès douloureux , met quand même le spéculum et le lui enfonce le plus profondément possible, alors que la patiente crie et le supplie d'arrêter, et celui-ci continue à plusieurs reprises. Tous ces généralistes qui ne connaissent pas leur métier et qui vous prescrivent n'importe quoi ? Qui ne vous donnent pas des antibiotiques quand il en faudrait absolument ? Qui se trompent dans les dosages ?

Je crois qu'on marche sur la tête avec ce genre de littérature. Et mieux armés nous serons capables de savoir si le médecin que nous avons en face de nous sera compétent, et bien entendu ce que l'on entend par maltraitance, peut avoir plusieurs sens : déjà le fait de ne pas donner le bon traitement ce qui est très grave mais aussi le fait de se montrer agressif, malveillant et même capable de gestes douloureux, tout à fait inutiles, éprouvants et pouvant compromettre gravement la santé voire la vie de chacun d'entre nous.

Je continue sur ma lancée de livre de Martin Winckler. C'est le premier qui n'est pas une fiction et j'ai été agréablement surprise de la facilité avec laquelle ça se lit. Je trouve que c'est un livre vraiment intéressant pour des étudiants en médecine ou même des médecins. Cela permet de se poser des questions sur ce qu'on nous apprend, notre comportement avec les patients et le métier en lui-même.

"Les brutes en blanc" est un livre qui commence à dater, mais qui est encore d'actualité. Il alerte sur les maltraitances médicales volontaires ou non. Selon moi, c'est un ouvrage de prévention pour les soignants et de prise de conscience pour les patients ce ne sont pas des comportements normaux et acceptables sous prétexte que “c'est pour votre bien”. Je tiens à rappeler que ce n'est pas une généralité.

J'ai découvert Martin Winckler avec "Le Choeur des femmes" qui a été un véritable coup de coeur pour moi, et cette nouvelle lecture de sa plume me confirme ce vif intérêt pour cet auteur. Il ne s'agit pas de fiction dans cette ouvrage, mais plutôt des témoignages de patients, et l'opinion et l'expérience d'un médecin bienveillant, empathique, dont j'admire la façon de pensée. Je l'avais déjà remarqué dans le Choeur des femmes", mais l'intelligence sensible de Martin Winckler me fascine, et je trouve son travail admirable, que ce soit en tant que médecin, expert dans ce domaine extrêmement pointu et vitale à l'espèce humaine, le soin, ou écrivain.

"Des brutes en blanc" éclaire sur les différentes situations de maltraitance dans le parcours de soins, cet ouvrage expose et révèle, il permet de parler d'un sujet grave et tabou, de ne plus le taire, il permet de remettre en avant l'importance du soin et de la bienveillance, et le respect qu'a droit tout patient. C'est un livre à lire et à faire lire autour de soi, tout en gardant à l'esprit que tout les médecins et spécialistes ne sont pas des monstres et tortionnaires et que bien souvent, c'est l'enseignement de la médecine qui a été dénuée d'humanité et de bienveillance.

Martin Winckler fait un gros distingo entre soignant et docteur. Et il a bien raison ! Il rappelle ce que devrait être le métier de soignant, quelque soit sa spécialité. Et même bien au contraire ! Il met juste le doigt là où ça fait mal ... Sauf que.... A mon âge, avec toutes les pathologies que je trimballe, j'ai consulté de nombreux docteurs, spécialistes, doctes et spéciaux !! Et je confirme, les gynécologues que j'ai vu.e.s, hommes ou femmes, n'ont pas toujours été sympas... Deux se sont distingués par leur écoute et leur douceur.. c'est peu... J'ai aussi consulté plusieurs gastro-entérologues, deux parmi eux avaient bien choisi leur métier : ils étaient de véritables trous du cul....

Winckler explique parfaitement le pourquoi du comment, et la genèse de la médecine ne peut que lui donner raison, en France, puisqu'il en parle, on a fabriqué des Diafoirus, on a brûlé les femmes soignantes, les traitant de sorcières pour les évincer du circuit. Ce livre devrait être une lecture obligatoire pour tous les soignants, pour tous les personnels des milieux médicaux.

Martin Winkler nous explique ce qu'est la maltraitance médicale. Il formule clairement les agressions ou malaises qu'un patient, ou une personne lors d'une simple consultation, peut ressentir face à des médecins faisant peu de cas du code de déontologie de la profession. Ce livre devrait être une lecture recommandée à tous les patients, à toute les personnes se rendant à une consultation. Comme le dit Martin Winkler, le patient a des droits. C'est malheureux, mais il est fort probable que chacun et chacune d'entre nous ait fait, au moins une fois dans sa vie, l'expérience d'un.e médecin maltraitant. Les anecdotes - beaucoup font froid dans le dos - sont nombreuses, et tous les aspects du problème sont évoqués.

Toutefois, une succession d'exemples, aussi parlants soient-ils, ne remplacera jamais une analyse systémique - trop peu de chiffres sont donnés, trop peu de sources sont citées -, et la propension de l'auteur à l'auto-satisfaction achèvent de convaincre le lecteur ou la lectrice qu'il y aurait eu, finalement, matière à faire quelque chose de plus ambitieux. Auteur de plusieurs romans ayant pour thème la pratique médicale (que je n'ai pas lus mais je vais m'y mettre !) Martin Winckler nous propose ici un long essai qui développe plusieurs thématiques déjà abordées dans ses fictions. Il s'intéresse en particulier au phénomène de la maltraitance exercée par les médecins sur les patients, le personnel soignant et même entre eux.

Dans une première partie, il pose la définition du verbe "soigner", qui correspond à prendre soin : d'une personne, et non d'un corps. Ensuite, vient la définition de la maltraitance médicale proprement dite, exemples à l'appui. Il y en a pour tous les goûts : humiliations, discrimination, infantilisation, injonctions moralisatrices, viol, manipulation... Winckler décortique l'organisation du système médical et de la formation pour expliquer ces dérives, les mettant en regard de pratiques plus saines dans les pays anglosaxons. On se dit en lisant tout cela qu'il n'a pas dû se faire que des amis ; d'ailleurs la dernière partie est consacrée à ce que l'on peut faire contre la maltraitance médicale.

Un livre pour les personnes qui se sentent angoissées dès qu'elles mettent le pied dans une salle d'attente sans savoir pourquoi, qui se croient irrationnelles quand elles changent 3 fois de praticiens "sans raison" ou les choisissent sur des critères apparemment absurdes, qui ont déjà renoncé à retourner voir un spécialiste à cause d'une phrase anodine qu'il avait prononcée. Non, vous n'êtes pas dingues. Un livre qui dessine le triste portrait d'une partie de la médecine. En tant que future médecin mais aussi que patiente, nous sommes tous confrontés un jour à une indélicatesse, une blessure pouvant mener jusqu'au traumatisme ! Un livre frappant de vérités, qui me permette de remettre l'exercice de la médecine en perspective pour se rappeler du serment que nous faisons "Primum non nocere" !

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