Le javelot tir sur cible, sport ancestral dont les adeptes se concentrent dans les Hauts-de-France, arrive en Normandie. En septembre, le premier club normand a été créé à Beuzeville dans l'Eure.
A l'origine, ce javelot est une arme qui date du XIIe siècle. C'est au XIIe siècle que l'on trouve trace de javelot sur cible en Champagne. Le jeu au départ serait apparu en Champagne, puis dans les Flandres et dans l'Artois où les mineurs jouaient après leur journée de travail, dans les cafés.
Il est dit que le javelot tir sur cible est un jeu médiéval, d'inspiration guerrière. Il possède des origines communes lointaines avec la discipline olympique en athlétisme mais aussi avec les différents types de lances et armes de jet qui servaient à la chasse ou à la guerre. Le manche en bois de la lance a disparu pour laisser place à une pointe en fer équilibrée pour le lancer par la fixation de plumes.
La popularité des jeux dits guerriers va émerger durant la guerre de Cent ans. Les français subissant de cuisantes défaites face aux anglais, un décret de Charles V en 1337 interdit les jeux (de paume, de dés, de hasard...) pour favoriser les activités guerrières destinées à défendre le royaume. C'est ainsi, que l'on vit naître les compagnies d'arc, d'arbalète et de javelot.
Le jeu de javelot se développe en Flandres aux XVe et XVIe siècle. Si les confréries d'arcs et d'arbalètes sont dissoutes, le javelot qui est considéré comme un jeu, est autorisé. Il devient populaire dans les estaminets du Nord et du Pas-de-Calais au XIXe siècle et c'est naturellement les picards qui vont travailler dans les mines qui l'introduisent dans le nord de la Somme et dans l'Aisne au début du XXe siècle.
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Aussi appelé "pétanque du Nord", le javelot tir sur cible a été créé il y a 700 ans dans les Hauts-de-France, où sa pratique se cantonnait majoritairement jusqu'alors. Dans le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme, 750 javeloteux pratiquent le javelot tir sur cible, soient la quasi-totalité des licenciés français.
Depuis, il continue d'être pratiqué dans les Hauts-de-France essentiellement. La liste vient de la fédération française de javelots tir sur cible. Elle se compose d'une cinquantaine de clubs, tous situés dans le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme.
Depuis 1984, une fédération française existe. La Fédération française de javelot tir sur cible a été créée en 1983, et compte à ce jour une quarantaine de clubs, un millier de licenciés et 10.000 joueurs loisirs. Elle organise le championnat de France en individuel et en double, ainsi que la coupe de France en individuel et en triple.
Tout comme le jeu de l'assiette, le javelot est pratiqué à l'occasion des fêtes ou dans les cours des cafés. Dans les années 80 il s'est structuré en clubs, comités, ligues et fédération. La fédération a été créée en 1983 regroupant 80 clubs en France et 2100 licenciés.
Reconnu comme jeu de loisirs, le javelot a obtenu, par un agrément ministériel en janvier 1984, le statut de sport à part entière avec un calendrier, des entraînements, des tenues officielles.
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Le premier président fédéral fut Christian Boulanger de St Martin-les-Boulogne, il le restera jusqu'en 1992. Daniel Brevière lui succède en 1993 pour réaliser actuellement son sixième mandat. Celui-ci a découvert le javelot au club de Doullens en 1980. Il devint président du club la même année, pour l'occuper encore en 2013. Son nom a été donné à la salle de javelot du club de Doullens, à l'occasion des 50 ans du club en juillet 2009.
Malheureusement, la fédération, qui comptait encore quelque 2 500 licenciés en l'an 2000, voit le nombre d'adhérents fondre comme neige au soleil. Il en reste 750 aujourd'hui.
"Les mairies ferment les salles les unes après les autres. Tous les ans nous perdons deux ou trois salles, c'est-à-dire une cinquantaine de joueurs. A Frévent ou à Saint-Laurent-Blangy, à Lille, à Nuncq-Hautecôte, à Béthune où on avait deux clubs, les salles ferment pour des questions d'amiante, de vente de terrain privé, de projet de futsal etc. Et à chaque fois, il n'y a pas de nouveaux locaux mis à disposition.
À cheval entre le lancer de javelot des Jeux olympiques et les fléchettes, le javelot tir sur cible se pratique avec un javelot en acier et plumes d'oie de 30 centimètres. Le lanceur doit l’envoyer à une distance de 8 mètres sur une cible dont le centre est placé à 85 cm du sol. Le joueur marque un point si son javelot entre dans la cible de 21 cm de diamètre, et 2 points s’il se fiche dans le cercle central de 6 centimètres de diamètre.
Aujourd'hui, la pratique du javelot tir sur cible nécessite une cible normalisée de 1.6 m2 en peuplier de 22 cm d'épaisseur et qui doit comporter deux bagues de 21 cm et 6 cm de diamètre au centre, à 80 cm du sol.
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Le javelot est composé d'une pointe d'acier de 20 à 25 mm de diamètre, et de 6 à 10 cm de longueur. L'autre extrémité est composée d' un filetage permettant de visser une bague munie de plumes de dindes teintées présentant une forme hélicoïdale. Son poids va de 280 à 400 grammes selon les catégories.
Un javelot pour le tir sur cible. La pointe (en acier) est vissée dans l'empenne (partie avec des plumes). Le javelot pèse entre 250 grammes et 400 grammes. Deux fabricants existent en France, un à Eleu-Dit-Leauwette, près de Liévin.
Chaque joueur lance successivement deux javelots. Le pas de tir se trouve à huit mètres de la cible. Le javelot dans le grand cercle donne 1 point et 2 points dans le petit. Contrairement à la majorité des disciplines sportives, au javelot il n'y a pas un nombre de jeux à atteindre. Le classement se fait du meilleur au dernier. Pour les championnats, les finales se font en trois tours de 24 javelots, à l'addition des points obtenus.
Le sport se joue en individuel, en doublette et en triplette, comme à la pétanque. En général, on lance deux javelots à chaque tour.
Le jeu de javelot est pratiqué essentiellement dans la région Nord-Pas-de-Calais et dans la Somme. Néanmoins, il existe des clubs en Moselle, en région parisienne, dans le Gard et sur l'île de la Réunion.
Un sport ancestral"Ce sport est apparu vers le XIIe siècle et s'est développé pendant la Guerre de Cent ans, raconte Kévin Cornet, triple champion de France de javelot tir sur cible, et fondateur du "Beuzeville Javelot Club". Pendant cette guerre contre les Anglais, les rois de France ont interdit tous les jeux sauf les guerriers, dont fait partie le javelot. À l'inverse, au début du XIXe siècle, il est le seul sport guerrier à ne pas avoir été interdit par Napoléon."
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