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La fabrication d'un fusil de chasse est un art qui combine tradition et technologie. Si les étapes de fabrication restent identiques pour chaque type de fusil, les techniques utilisées sont diverses. Cet article explore les différentes méthodes de fabrication, allant de l'artisanat à l'industrie, et aborde également les aspects liés à la sécurité et à la législation.

Fabrication Artisanale vs. Industrielle

La fabrication artisanale façonne des fusils uniques, tandis que la fabrication industrielle produit des armes plus uniformes. Aujourd'hui, la technologie la plus moderne employée pour l'usinage est la machine dite à 5 axes. Une fois usinées, les pièces du canon sont assemblées. Méthode artisanale ou méthode industrielle, le processus d'assemblage diffère.

Le Bronzage du Canon

Ensuite, c'est l'étape du bronzage qui a pour but de protéger le canon de l'oxydation et de la corrosion. Là encore, il existe différentes techniques : bronzage à la couche, bronzage par bain ou teflonnage. Chapuis Armes bronze toutes ces armes à la couche. Après le dégraissage du métal, une liqueur est appliquée à compter de trois fois par jour pendant une semaine.

La Fabrication de la Crosse

Le plus souvent, la crosse est fabriquée en noyer, voire en matériaux synthétiques tels que le carbone. En carbone, elle est réalisée industriellement. On retrouve différentes essences pour la réalisation de crosse, telles que le hêtre sur des fusils industriels ou le noyer sur des armes de qualité. La crosse en noyer est en effet un incontournable pour un fusil de chasse traditionnel. Son veinage si particulier lui confère de splendides contrastes.

Les bois utilisés par Chapuis Armes proviennent de Turquie, et sont scrupuleusement sélectionnés pour leurs qualités techniques et esthétiques. Les bois sont séchés naturellement pendant trois années complètes, processus au bout duquel les bois sont prêts à être travaillés.

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La Gravure et le Quadrillage

Étape de sublimation, seule une main experte peut graver une arme de chasse. Tous les éléments métalliques peuvent être gravés. Il existe diverses techniques de gravure, qui influence le rendu final de l'œuvre. Les motifs décoratifs que l'on retrouve le plus sont les scènes de chasse, qui représentent les animaux dans leur environnement naturel, les perdreaux à l'envol aux bécasses en sous-bois. Les chiens de chasse sont aussi des motifs appréciés.

Contrairement à la gravure, le quadrillage n'a pas seulement une fonction esthétique : il permet une prise en main optimale du fusil.

L'Impression 3D et les Armes à Feu

Les armes imprimées en 3D sont un sujet souvent abordé avec nos élèves ou avec les personnes intéressées par le milieu de l’impression 3D. Le sujet est très populaire mais il y a beaucoup d'idées reçues. Pour faire un rapide historique, l'impression 3D s'est popularisée à partir de 2005. Très rapidement des individus, principalement du mouvement libertarien américain, ont voulu utiliser cette technologie pour fabriquer des armes.

Le Liberator : Première Arme Populaire

La première de ces armes à défrayer la chronique était le Liberator. Il reprend le nom et la philosophie du FP-45 Liberator, une arme de la seconde guerre mondial fournie par les américains pour la résistance. C'était une arme rudimentaire à un coup. Le but n’étant pas de faire la guerre avec, mais simplement tuer un soldat allemand pour ensuite prendre son arme. Cette arme s’inscrit dans une logique de guérilla et était produit à 2,40 $, avec l’inflation cela représente 30 $ environ. Là, pour le liberator moderne, c’est la même chose, avec une armes à 1 coup fabriquée en plastique ABS ou PLA. Très simple à produire si vous avez des connaissances dans l’impression 3D.

Les plans du Liberator se sont très vite diffusés sur internet. Il a fait beaucoup de bruit dans les médias car il est facile à fabriquer et est entièrement en plastique. Donc ils étaient supposés être indétectables dans les portiques de sécurité.

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Les Problèmes des Armes Imprimées en 3D

En réalité, si votre arme veut pouvoir tirer elle a besoin d’un percuteur métallique. Aussi, et la balle est en métal. Donc il n’est pas sensé passé les portiques de sécurité. En plus, l'arme à de très grandes chances d’exploser dans les mains du porteur. Je vous rappelle que l'arme est entièrement en plastique. Vraiment n'essayez surtout pas de tirer avec cette arme. Cela risque de mal finir.

Bref niveau sécurité, plus de peur que de mal. L'attention des médias est donc redescendue sur cette question. Mais énormément de personnes en Europe, aux États-Unis et en Asie ont essayé de développer des systèmes d’armes plus perfectionnés. Le problème étant qu’une armes 100 % plastique va poser des problèmes de sécurité pour le tireur donc il faut pouvoir rajouter des pièces métalliques. Cela demande donc un usinage complexe et un bon niveau de connaissances techniques.

Le FGC-9 : Une Rupture dans l'Armement 3D

Mais c’était sans compter JStark1809, un libertarien voulant permettre à tous de pouvoir s’armer facilement. Il a développé le FGC-9, littéralement le F*ck Gun Control 9mm. Là, nous changeons de catégorie. C’est terminé le petit pistolet monocoup en plastique ou à l’inverse la complexité importante des armes maison produite par les différents groupes armées.

Le FGC-9 c’est une armes semi-auto tirant des cartouches de 9 mm basé sur le Shuty AP-9. La conception des plans de l'arme à été réalisée pour permettre de fabriquer une partie des pièces via une imprimante 3D de base. Une Creality Ender 3, qui est la même que nous utilisons à La Nouvelle École en est capable. Plus une partie des pièces pouvant être achetée simplement en ligne. Pour produire cette arme, il faut environ 40 heures de travail. Rien de très compliqué si vous savez vous servir d’une imprimante 3D et savez aller sur internet acheter les pièces nécessaires, sauf si vous ne pouvez pas vous procurer le canon sur un vieux fusil ou à l’achat comme aux États-Unis.

Mais JStark1809 a pensé à tout, et c'est ça la grosse différence avec les précédentes tentatives d'armes en 3D. Pour toute personne ayant vu au moins un James Bond, vous savez qu’un canon n’est pas lisse à l’intérieur. Il y a des rayures, permettant à la balle d’avoir plus de vélocité. Vous pourrez facilement acheter un canon métallique mais il faut réussir à la rayer. A la fin, les cartouches de 9mm sont la seule chose devant être achetée pouvant poser des problèmes légaux.

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Coût et Utilisation du FGC-9

La FGC-9 propose un très bon rapport fiabilité/prix. Pour vous donner une idée du prix pour fabriquer cette armes c’est moins de 1000 € en prenant en compte l’outillage (imprimante 3D, perceuse, électrolyse etc…) Évidemment si vous produisez plusieurs FGC 9 vous n’aurez plus à acheter les outils, le prix décent donc entre 100 et 200 € par unité produite c’est donc très économique.

À tel point que de nombreux groupes ont décidé de produire cette armes. C’est le cas en Birmanie des People’s Defence Force, une guérilla luttant contre la dictature dans le pays. Les People’s Defence Force ont développé de véritables usines dans la jungle birmane avec plusieurs imprimantes 3D produisant des pièces à la chaîne, le tout alimenté par des générateurs électriques. C’est aussi le cas en Europe, ou désormais la police démantèlent des fabriques clandestines d’armes, mais aussi aux État-unis ou le nombre d’armes fantômes a tout simplement explosé.

Évidemment, le FGC 9 n’est pas une armes de qualité militaire, le calibre reste relativement faible, nous sommes encore loin par exemple d’un HK 416. Mais cela peut être une vraie menace pour servir d’armes de deuxième ligne ou d’armes pour les gangs européens.

L'Avenir de l'Armement 3D

Le FGC-9 n’est qu’une étape parmi d’autres dans le développement de l’armement en 3D. Beaucoup de personnes vont me dire qu’il sera plus simple d’acheter une AK-47 bien rustique dans une cité pour 2000 €. Néanmoins le sujet n’est pas intéressant. En réalité le FGC 9 mm montre surtout le développement des possibilités de l’impression 3D, car il y a 20 ans vous ne pouviez surtout que réaliser des prototypes. Maintenant des grands groupes comme Airbus fabriquent des pièces d’avion via l’impression 3D.

Législation et Sécurité

Un particulier peut-il modifier lui-même une arme, voire la fabriquer avec des éléments d’armes ? Il est question d’activité professionnelle. Cela vise donc ceux qui exercent cette activité pour en vivre. Le Code de Commerce donne la définition de commerçant comme étant : « Tout achat… …pour les revendre, soit en nature, soit après les avoir travaillés et mis en œuvre. » C’est donc la finalité de l’intention qui est visée : si une arme a été acquise pour être utilisée par un particulier, il n’y a pas d’acte de commerce lorsqu’elle est revendue, même si elle a été restaurée, préparée ou réparée.

Il est question d’armurier. Il s’agit d’une activité règlementée qui fait l’objet d’un agrément préfectoral qui est délivré en fonction de l’ « honorabilité professionnelle et privée et des compétences de l’armurier. »

Trafic illicite : importation, exportation, transfert, acquisition, vente, livraison ou transport d’armes à feu, munitions ou leurs éléments à partir, à destination ou au travers du territoire d’un État vers le territoire d’un autre État si l’un des États concernés ne l’autorise pas … …ou si les armes à feu, les éléments d’armes ou les munitions ne sont pas marqués…

Donc c’est du trafic si ce n’est pas autorisé par les États importateurs ou exportateurs. C’est donc bien l’outillage pour fabriquer les armes qui est réservé aux professionnels et proscrit au particulier. Sa simple détention constitue un délit de fabrication illicite.

Limite de l'Utilisation

Le CSI définit bien l’action de fabrication ou de modification, ainsi un particulier n’a pas le droit d’intervenir sur les éléments essentiels d’une arme. Il ne peut pas modifier le chambrage. Par contre rien ne l’empêche de procéder à un échange standard de canon, sauf bien sûr à considérer qu’un remontage est un assemblage… ce qui conduirait tous les détenteurs légaux (y inclus les membres des forces de l’ordre) à ne plus pouvoir assurer l’entretien courant de leur matériel.

C’est la fabrication ou la modification qui doit être obligatoirement effectuée par un armurier titulaire d’une AFCI [1]. Si le calibre d’une arme ou son système de fonctionnement ont été modifiés, il s’agit bien d’une opération de fabrication au sens de la règlementation. Dès lors que l’on touche à l’interface canon / pièce de fermeture, il est obligatoire que soit pratiquée une nouvelle épreuve par le Banc d’Épreuve de St Etienne.

Lors de l’achat d’un canon déjà chambré à l’étranger (et donc classé au sens de la législation) il faudra accomplir les formalités d’importation ou de transfert selon que la provenance est hors l’UE ou de l’UE, consulter la rubrique. Si le canon n’est pas chambré, mais juste percé et rayé, il faut alors parler d’un barreau qui est une simple matière première achetable et importable selon les règles de droit commun [3].

Attention cependant au douanier zélé qui pourrait vouloir jouer sur les mots, à savoir le mot « canon » pour signifier une infraction ou procéder à une « visite domiciliaire » non motivée. Il en est de même pour une fraise de chambre, laquelle n’est pas un outillage spécifique à de la fabrication d’arme [cf article dédié]. En effet, l’utilisation de la fraise de chambre pour transformer le barreau en canon chambré est bien sûr interdite au particulier. Elle doit être sous-traitée à l’armurier professionnel, seul habilité à procéder au chambrage.

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