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L'expression "dormir en chien de fusil" est une locution imagée dont l'origine est liée à la fois au monde animal et à celui des armes à feu.

Tout d’abord il s’agit de l’animal domestique, qui dort souvent sur le flanc.

D'autre part, le chien est une pièce d'armurerie d'une ancienne arme à feu.

Elle ressemble à une tête de chien, d’où son nom, et permet de déclencher la mise à feu et le départ de la balle.

Cette pièce est également en forme de S et ressemble donc à la position de l’homme couché précédemment décrite.

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Observons également que l’expression ancienne “piquer son chien” mettait elle aussi le chien au repos.

En résumé, le rapprochement de la position habituelle du chien couché et de la forme du chien de l’arme à feu a très certainement donné naissance à l’expression “dormir en chien de fusil”.

Signalons que, dans “Curiositez françoises” (1640), Antoine Oudin décrit le chien de pistolet (ou de fusil).

Toutefois il ne mentionne que l’expression “Dormir en chien” (Dormir au soleil pendant la chaleur).

Ce n’est que plus tard, au milieu du 19ème siècle, que l’on retrouve l’expression “dormir en chien de fusil”.

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Jean-Alexandre Havard (dit D’Albanes) dans “mystères du collège” (1845) : “Chacun parlait de l’édredon, chacun disait : Tiens, est-il heureux de s’étendre à son aise là-dessous, tandis que nous, nous sommes obligés de nous coucher, ce qu’on appelle en chien de fusil, pour avoir un peu de chaleur”.

San Antonio dans “Les clés du pouvoir sont dans la boite à gants” (1981) : “Elle a choisi de s’installer à l’arrière de la CX noire officielle. Horace lui a sorti un vieux plaid écossais du coffre. la couvertures sent la botte de caoutchouc.

Autres expressions liées au vocabulaire militaire

Certaines des expressions françaises célèbres tirent leurs origines d'histoires et de faits militaires. Découvrons quelques exemples :

  • Faire long feu : Se dit d’un fait ou d’une circonstance qui traîne en longueur pour, au bout du compte, invariablement échouer. Cette expression remonte à l’époque des premières armes à feu, lorsque les canons et les fusils devaient être chargés avant chaque tir. Si la poudre était humide, s’éteignait ou mettait trop de temps à se consumer, les artilleurs rataient leur coup. L’expression Ne pas faire long feu, quant à elle, tire son origine d’un véritable brasier. Elle repose sur l’image d’un feu de paille : rapide, éphémère et implacable. On l’emploie pour désigner une situation qui ne dure pas. En définitive, Faire long feu se rapporte à un échec et Ne pas faire long feu à la brièveté d’une situation.
  • Être limogé : En août 1914, l’armée française est à la peine face à l’Allemagne qui fait reculer le front, laissant bientôt Paris à la portée de l’ennemi. Le ministère de la guerre prend alors la décision de mettre en retraite anticipée une partie de l’état-major français jugé responsable des défaites. C’est le général Joseph Joffre qui met en œuvre cette disgrâce, envoyant notamment les officiers déchus dans la région de Limoges où se trouve le commandement arrière, bien loin du combat actif.
  • Battre la chamade : Venue du persan shimata (qui signifie « fièvre » ou « vacarme ») par l’italien chiamata (« appel », « clameur »), la chamade est un puissant roulement de tambour joué pour signaler une reddition, accompagné parfois du célèbre drapeau blanc.
  • Faire le mariolle : Héros des guerres de la Révolution et de l’Empire, Dominique Gaye-Mariolle est alors réputé pour sa bravoure et pour sa taille : plus de deux mètres ! En 1807, à la veille de l’entrevue de Tilsit entre le Tsar Alexandre et Napoléon Ier, l’Empereur passe en revue ses troupes et notamment le bataillon de Mariolle. Le sapeur, voulant se faire remarquer, aurait alors présenté les armes, non pas avec son fusil, mais avec un canon pesant plus d’une centaine de kilos !
  • Monter au créneau : Le créneau désigne le creux laissé entre deux « merlons » sur la partie haute des remparts.
  • Péter plus haut que son cul : À partir des années 1830, des soldats indigènes d’Afrique du Nord sont enrôlés par l’armée française.
  • Être chauvin : Patriote convaincu, Nicolas Chauvin s’engage à 18 ans dans les armées révolutionnaires, puis combat vaillamment pour l’Empire. Blessé 17 fois, toujours en première ligne, il reçoit la Légion d’honneur pour ses nombreux coups d’éclat. Inspiré du mythe antique du soldat-laboureur, le personnage apparaît dans les récits et chansons populaires post-révolutionnaires, avant d’être caricaturé comme un naïf enthousiaste et obtus, au patriotisme outrancier.
  • Pleuvoir comme vache qui pisse : Cette expression, employée aujourd’hui lorsqu’il pleut à verse, trouve son origine dans les combats qui opposèrent les Français et les Prussiens du 16 au 18 août 1870 lors de la bataille de Gravelotte.
  • Tonnerre de Brest ! : Les avis sont partagés sur l’origine de cette expression, chère au capitaine Haddock, et bien connue des lecteurs des Aventures de Tintin. Pour certains, ce « tonnerre » faisait référence au bruit du coup de canon tiré depuis l’Arsenal de Brest, annonçant quotidiennement l’ouverture et la fermeture des portes de l’Arsenal, à 6 heures et à 19 heures. Pour d’autres, ce serait celui du coup de canon que l’on tirait parfois depuis le bagne de Brest, en activité de 1749 à 1848, et qui signalait l’évasion d’un prisonnier.
  • Mort aux vaches ! : L’expression « Mort aux vaches ! » connaît deux origines liées au monde militaire : La première date du roi de France Henri IV (1589-1610). Au début de son règne, un vif sentiment de trahison se répand parmi ses anciens partisans du sud-ouest : Henri de Navarre les a quittés pour Paris, la couronne de France et la foi catholique. Le cri « Mort aux vaches ! » serait ainsi adressé au comte de Béarn, devenu roi de France, les armoiries du Béarn étant d’or à deux vaches de gueules, accornées, colletées et clarinées d’azur. La seconde provient du Paris assiégé de 1870-1871. Les baraques des gardes prussiens, signalées par l’inscription « Wache » (« Sentinelle »), ont fait crier aux Parisiens « Mort aux Waches !

Autres expressions imagées

  • Passer l'arme à gauche : Plusieurs origines potentielles sont attribuées à cette expression synonyme de « mourir » dont la racine remonte à plusieurs siècles. La première remonterait « seulement » aux guerres napoléoniennes lorsque l'infanterie de la Grande Armée employait des mousquets longs à recharger. Lorsque les soldats avaient tiré, ils passaient leur arme dans la main gauche afin de la recharger par le canon. Durant cette étape, longue dans un contexte de bataille rangée, le militaire était particulièrement vulnérable (car désarmé, exposé et concentré sur une tâche autre que le combat), d'où le fait que beaucoup se faisaient tuer quand ils recharchaient leur fusil. Une autre explication répandue remonte plus loin, à l'époque du Moyen Âge. Les bâtisses possédant de tels escaliers étaient des édifices souvent assez riches et susceptibles d'être attaquées et de devoir être protégées. On suppose alors que l'habitant de la maison se trouve dans les étages supérieurs (ou se repliera dans les étages supérieurs en cas d'attaque) et que l'assaillant attaque par le rez-de-chaussée. Ainsi, partant du principe que les droitiers sont plus nombreux que les gauches (surtout à cette époque où les gauchers étaient éduqués comme des droitiers), pour des combats dans les escaliers, la personne se trouvant en haut était favorisée ayant toute la place nécessaire pour dégainer et se battre, tandis que celui en contrebas était gêné par le pilier central de l'escalier. Cela donnait ainsi un avantage au défenseur sur l'assaillant qui, de par sa position, était incité à passer l'arme à gauche afin de pouvoir la mouvoir plus librement.
  • Un vieux de la vieille : Cette expression laudative désignant quelqu'un de très expérimenté est, elle aussi, un legs de Napoléon Ier ! C'est en effet lui qui a créé la garde impériale, qui « meurt mais ne se rend pas ». Cette faction était composée de la « vieille garde » et de la « jeune garde » (respectivement les vieux soldats et les jeunes) et, du fait de la réputation de ce corps d'armée, les anciens soldats jouissaient d'un prestige relativement élevé. Cela était d'autant plus vrai pour les vieux soldats de la vieille garde (donc les plus anciens des vétérans), qui étaient vus par les jeunes comme des gens d'expérience qui avaient traversé moult batailles et avaient toujours survécu.
  • De but en blanc : Cette expression qui signifie « dire les choses de manière directe, sans détours » trouve son origine au XVIIe siècle. Elle s'énonçait alors ainsi « de pointe en blanc ». Dans le vocabulaire d'artillerie de cette époque, la pointe était l'endroit où devait se positionner le canonnier pour viser et le blanc désignait la cible à atteindre. Avec le temps, le terme de pointe a été remplacé par celui de butte, désignant une butte de tir soit, d'après Larousse, un « tertre naturel ou artificiel destiné aux exercices de tir réel. ». L'idée de brusquerie provient de cette image, les tirs émis depuis une butte vers une cible en contrebas étant directs et ne nécessitant pas une très grande précision de visée contrairement aux tirs à distance.
  • Tirer à boulets rouges : Cette locution désigne des attaques verbales répétées et souvent violentes contre quelqu'un ou quelque chose. En effet, afin d'accroître la capacité destructrice des boulets tirés par les canons, quelqu'un eut l'idée de chauffer les boulets au rouge avant de les envoyer, ce qui, outre les dégâts causés lors de l'impact, avait de plus pour effet d'amorcer des incendies.

Lire aussi: L'art du tir de barrage

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