L’origine du mot carabin est incertaine. Au 16e siècle, il désigne un soldat de cavalerie légère. Mais que signifie donc cet esprit carabin ?
CARABIN, subst. masc. :
Par référence à l'esprit, aux mœurs, aux traditions particulières de ces étudiants : blague, plaisanterie, gouaillerie, audaces, inconscience de carabin; mystification de salle de garde et de carabin.
L'esprit carabin est une particularité folklorique des études médicales françaises. Son langage tourne autour du sexe et du grivois, avec un rapport à la mort et au corps particulier. Il imprègne les chansons paillardes et l'Internat à travers la tradition des fresques et des « tonus », fêtes entre internes parfois sources de scandale.
C’est à l’internat que se déroule la fête. Revenons à ces soirées festives ou tonus. Ces fêtes sont l’occasion de se moquer des patrons, mais aussi de soi-même, et de la médecine tout entière. La salle de garde avec ses lois farfelues était un endroit de liberté réservée aux seuls internes.
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L'esprit carabin se manifeste à travers :
Certains considèrent que tout cela justifie ces conduites ubuesques, y voyant des vertus cathartiques et des débordements dionysiaques. D'autres dénoncent la suppression des fresques et ces conduites.
D'un autre côté, des internes témoignent :
Je formulerais une hypothèse toute personnelle pour expliquer ces comportements si spécifiques à l’étudiant en médecine. Ces apprentis médecins sont des cliniciens. Il faut se rappeler que le discours clinique apparu la fin du 18e siècle, a représenté le premier pas vers une médecine scientifique. D’où son prestige, son enracinement si profond dans la conscience médicale.
La clinique c’est ce regard au raz des choses, regard qui ne dit que ce qu’il voit, regard qui a mis fin au discours ésotérique du temps de Molière. C’est aussi un discours naïf, qui met sur le même plan les signes cliniques : chaleur rougeur, douleur. Le tableau clinique ne cherche pas du tout à expliquer l’enchaînement des effets et des causes, ni la chronologie des évènements. Il offre simplement une sorte d’image instantanée, presque naïve de la maladie.
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La clinique confère au médecin le sentiment d’un rapport éminent et privilégié au réel. Par crainte de compromettre ce rapport, la conscience médicale se méfie, voire s’interdit, le domaine de la pensée spéculative.
Notre médecine aujourd’hui n’est plus mise à l’épreuve d’une critique sur un mode comique ou satirique.
Si les femmes sont majoritaires dans les études de santé, notamment en médecine, celles-ci demeurent encore trop absentes aux postes de responsabilité à l’hôpital. Un plafond de verre entre autres édifié par "l’esprit carabin", qui conditionne les praticiennes "à une place d’objet" tout au long de leur carrière.
Le sexisme à l’hôpital et a fortiori le harcèlement sont totalement inacceptables. Je ne laisserai absolument pas passer ce genre d’attitude.
Selon un baromètre de Donner des Elles à la santé*, 85% des femmes se sont senties discriminées dans leur parcours professionnel du fait de leur sexe. Globalement, cela se traduit par une impression d’être moins valorisées que les hommes à travail égal.
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Ce sentiment de discrimination apparaît dès les premières années des études médicales, en particulier lors de l’externat et de l’internat, où les femmes sont confrontées à des comportements sexistes et à "l’esprit carabin" qui les remet constamment à une place d’objet.
Pour lutter contre ces discriminations, plusieurs mesures sont proposées :
L'esprit carabin, bien que perçu par certains comme un exutoire, contribue à un environnement sexiste et discriminant pour les femmes médecins. Des efforts concertés sont nécessaires pour transformer cette culture et garantir l'égalité professionnelle dans le milieu médical.
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